Berge du fleuve Chari : terre propice à l’horticulture

Jui 03, 2022

La capitale tchadienne N’Djamena est ceinturée à moitié par le fleuve Chari à sa sortie sud. Généralement vers les mois d’août et septembre voire octobre, c’est la période de crue ou montée des eaux. Les lits du fleuve sont occupés dans leur totalité. En période de décrue, les riverains mettent en valeur la berge. Diverses cultures sont entreprises. Mais la culture du manioc semble la plus répandue. Reportage.

Maxime, 16 ans travaille chaque matin et soir sur-le-champ de manioc de sa grande sœur. Ce matin, il chasse les cabris qui viennent souvent manger leurs pépinières. Il est maintenant en vacances et opte porter secours à sa grande sœur.  « Je fais ce travail depuis cinq ans déjà. C’est un job pénible, mais on ne gagne rien sans sacrifice. Je me pointe ici à 5heure du matin. J’introduis la motopompe dans le fleuve pour drainer l’eau au pied des jeunes plants de maniocs. Je m’occupe également du désherbage. Seulement depuis 2 jours, ma motopompe est en panne », se lamente-t-il. Maxime s’inquiète pour ses plants, car, dit-il, s’il n’arrive pas à faire réparer vite sa motopompe, tous ses plants de maniocs vont se sécher. Ce serait une peine perdue à ce stade où tout est encore bon, assure-t-il.

Son voisin s’appelle Michel Weinembé, âgé d’une vingtaine d’années, il travaille pour le compte de M. Ousmane Abakar. Il est père d’une petite famille. « Je fais ce travail pour aider ma maisonnée. Rien n’est facile dans la vie. Ce que ta main sait faire il ne faut pas hésiter. Telle est ma vision de la vie », confie le jeune homme. Le manioc lorsqu’on la cultive, il faut six (6) à sept (7) mois pour récolter les tubercules. Michel relate qu’ils vendent aussi les feuilles fraîches avec les femmes vendeuses de légumes du marché de Dembé. Il soutient que le revenu leur permet de s’alimenter en carburant pour leur motopompe.

Son Chef M. Ousmane Abakar assure que ce n’est pas facile. Selon lui, ils font une culture de contre saison et par irrigation. L’eau, dit-il, est loin des terres fertiles de la berge. « Nous nous servons des motopompes et le carburant nous revient cher. La terre est fertile, il suffit que les plants soient bien irrigués et ça va bien produire. Une chose que nous déplorons ce sont les cabris des gens qui divaguent. Ils nous détruisent beaucoup de choses », signifie-t-il. L’horticulteur se plaint du fait que les propriétaires de ces animaux répondent que c’est un espace de l’État. Les autorités municipales sont aussi muettes lorsqu’ils leur présentent ces cabris, insiste-t-il. « C’est difficile, en plus de cela, les hippopotames constituent aussi pour nous un grand danger. Il n’y a pas un mois, ils ont tué un horticulteur qui gardait ses plants. On s’est plaint, mais comme le gouvernement les protège, on n’y peut rien », exprime Ousmane Abakar. Il martèle que le gouvernement pourrait bien les effrayer avec de bruit de fusils pour les éloigner de leurs champs.

Ce cultivateur âgé d’environ 60 ans estime que ce n’est tout le monde qui travaille au bureau. Il affirme que les gens négligent les pauvres qui se lancent dans le travail de la terre pour assurer leur quotidien. M. Ousmane Abakar ne demande que de matériels de travail à l’État ou à toute bonne volonté. « La berge est vraiment fertile et je crois que si moyens accompagne les efforts, il y aura des résultats surprenants. Il y a de la variété, ce n’est pas seulement du manioc », se résume-t-il.

Moyalbaye Nadjasna

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