À la fabrique des chaussures locales

Mai 26, 2022

Un atelier de fabrication artisanale des chaussures, sacs, et porte-monnaie est installé au grand marché de N’Djamena. Les tanneurs utilisent les produits locaux comme la peau du mouton et du bœuf pour fabriquer ces produits. Ils exercent ce métier depuis plusieurs années et c’est une véritable petite entreprise. Cependant, le marché n’est pas au bon fixe et les fabricants peinent à joindre les deux bouts. Ialtchad est allé à la rencontre de ces fabricants de chaussures. Reportage.

Assis sous un petit hangar, devant une petite table contenant quelques paires de chaussures fabriquées de manière artisanale. Abdou Younouss vit de ce métier depuis plus de 27 ans. À la main, il fabrique 10 à 15 paires de chaussures par jour. Comme outils de travail, Abdou Younouss utilise le marteau, la moule, le ciseau, les pointes, etc. C’est avec la peau du mouton et du bœuf qu’il produit ces chaussures. Il utilise aussi quelques produits importés du Nigéria. Pour lui, c’est un métier libéral qui te permet de survivre. « Nous fabriquons les chaussures par amour du métier et pour vivre aujourd’hui sinon le métier ne permet pas de vivre demain. Les Tchadiens ne veulent pas consommer les produits locaux, ils préfèrent acheter les produits importés. Cela fait que nous n’évoluons pas dans ce métier », déclare-t-il.

Adoum Mahamat, lui, dispose d’un atelier et une boutique où il vend des chaussures, des sacs à main, des sacs à dos, des porte-monnaies, des chaussures pour hommes, femmes et enfants. Né à Abéché, il a suivi une formation à l’École des petits métiers d’Abéché avant de venir s’installer dans la capitale, N’Djamena où il excelle dans la fabrication artisanale,  il y a 15 ans déjà. L’atelier de fabrication et de vente de chaussures de Adoum Mahamat n’est pas encore très connu du public malgré son slogan « Portons ce que nous fabriquons ». « Ce qui fait ma fierté dans ce métier c’est la formation que je donne aux jeunes ». Ces jeunes formés dans la fabrication artisanale des chaussures et autres produits sont maintenant au service de la société dans différents coins du pays, a-t-il ajouté.

Toutefois, il déplore le fait que les autorités ne font pas la promotion des produits locaux. « Lors du festival Darry par exemple, on ne voit que les artistes qui viennent d’ailleurs et qui présentent leurs produits. Mais chez nous, personne ne rend visite à nos stands. Nous aimerions bien qu’ils achètent nos produits, mais ils préfèrent acheter ceux venus des autres pays. Que le gouvernement nous aide à développer notre carrière comme les autres pays le font », dit-il. Selon Adoum Mahamat, même les étudiants qui passent à l’atelier pour des recherches dans le cadre de la rédaction de leur mémoire ne lui facilitent pas la tâche dans la sensibilisation et la promotion. Il veut bien vivre de son art, mais la réalité est autre. Avant, on reçoit des commandes de la Libye avec des gens qui sont en partenariat avec les usines de fabrication de chaussures de Dubaï, Douala et autres. Maintenant ce n’est plus le cas, se lamente-t-il.

Kouladoum Mireille Modestine
Haoua Adoum Ibeth

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