Arrestations des marcheurs : les dénonciations s’amplifient

Mai 17, 2022

Plusieurs personnes ont été interpellées par la police judiciaire suite à la manifestation du samedi, 14 mai 2022. Entre les 16 et 17 mai 2022, quelques leaders de la société civile qui ont marché ont été aussi arrêtés et placés sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Klessoum à N’Djamena, la capitale tchadienne. Des réactions ne se sont pas fait attendre. Reportage.

Ce 17 mai 2022, à l'issue d'une assemblée générale extraordinaire organisée au Palais de justice de N'Djaména les avocats ont décidé de cesser toutes les activités. Ils arrêtent le travail jusqu'au 6 juin 2022, date fixée pour juger leurs deux collègues Me Max Loalngar et Me Koudé Mbainaïssem et les autres leaders, arrêtés hier et aujourd'hui. 

Selon Moussa Wade Djibrine, procureur de la République près le tribunal de grande instance de N'Djamena, les détenus ont été inculpés d'attroupement ayant causé des troubles à l'ordre public, atteinte à l'intégrité corporelle de personnes, incendie et destruction de biens. Me Adoum Mahamat Boukar, président par intérim de la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH) soutient que la LTDH condamne l’arrestation des leaders de la société civile. La LTDH, dit-il, exige leur libération immédiate et sans condition, car c’est une marche autorisée. « Les actes de vandalisme constatés çà et là sont la défaillance de la police. Les initiateurs de la marche se sont bien comportés sur l’itinéraire et il n’y a aucun dégât. Et cela ne peut pas être imputé aux leaders de la société civile. Le maintien de l’ordre relève de la mission régalienne de l’État. On ne peut pas demander aux initiateurs de marche d’assurer la sécurité. Mais c’est aux forces de l’ordre d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens », confie le président de la LTDH.

Selon Ngartoïdé Blaise, secrétaire général du syndicat des enseignants du Tchad (SET), ces arrestations sont arbitraires. « Elles sont sans fondements lorsqu'une marche est autorisée et cadrée par la police. Ce que nos gouvernants doivent comprendre c'est que nous avons vécu il y a 30 ans ne peut plus se répéter. Les Tchadiens sont de matures », assure-t-il. A son avis, ces actes de vandalisme dont ils font allusion ne proviennent pas des marcheurs de Wakit TAMMA. « Ces actes sont produits de façon inattendue et par ceux qu'ils connaissent bien. De gré ou de force, ils libéreront ceux qu'ils ont arrêtés innocemment pour éviter qu'on arrive au pire de cas », martèle le SG du SET national. 

Dans un communiqué de presse, le Front pour l’alternance et le changement au Tchad (FACT) dit condamné l'arrestation, illégale, des manifestants et exige leur libération immédiate et sans condition. Les autres leaders arrêtés sont, Gounoung Vaima Gan-Faré, secrétaire général de l'Union des Syndicats du Tchad, Youssouf Korom Ahmat, secrétaire général du Syndicat des commerçants fournisseurs tchadiens, Massar Hissène Massar, président du Rassemblement des Cadres de la société civile, et Allamine Adoudou Khatir, ancien ambassadeur.

Moyalbaye Nadjasna

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