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Les sapeurs-pompiers et la difficile intervention en cas d’incendie

Mai 13, 2022

Appelés aussi soldats du feu, les sapeurs-pompiers sont des professionnels ou militaires au service des populations pour leur venir en aide en cas d’incendie. Cependant, les sapeurs-pompiers de N’Djamena n’interviennent pas en temps réel pour éteindre le feu. Les citoyens sont obligés de se débrouiller autrement pour porter secours en cas d’incendie domestique. La direction de la voirie ne dispose-t-elle pas des moyens adéquats pour ce travail ? Reportage.

Les sapeurs-pompiers doivent intervenir en tenues de protection et avec des véhicules adaptés au type d’urgence incendie. Telle la protection des personnes, des biens et de l’environnement contre les accidents, les sinistres et les catastrophes. Mais, les sapeurs-pompiers de la capitale sont quasi absents en cas d’urgence. Ils arrivent soit en retard quand le feu est déjà maîtrisé, ou alors ne viennent pas du tout. Dans certains cas d’incendie, c’est le service de secours incendie de la base militaire française et celui des forces de défense et de sécurité qui interviennent. Pourtant, le maire de la ville de N’Djamena M. Ali Haroun, dans une entrevue à la rédaction de Ialtchad Presse, a affirmé que la direction de la voirie dispose des moyens pour intervenir en cas d’incendie. Seulement, ces matériels ne sont pas suffisants pour couvrir une ville comme N’Djamena. En plus de cela, s’ajoute l’obstruction des voies publiques par l’incivisme de certains citoyens et ceux qui exercent dans le petit commerce informel. « La mairie a demandé aux personnes qui exercent tout autour des voies publiques de dégager les lieux. Ils obstruent le passage et en cas d’incendie, les sapeurs-pompiers peinent à arriver sur les lieux à temps », a-t-il expliqué. Le maire Ali Haroun a également évoqué l’utilisation du gaz butane et l’électrification des maisons et boutiques avec des fils électriques qui ne répondent pas aux normes. Il appelle ses concitoyens à plus de responsabilités.

Abderaman Mahamat Saleh est un responsable service hygiène-sécurité et environnement d’une société de la place. Il fait l’analyse sur l’intervention des sapeurs-pompiers en cas d’incendie. Pour lui, le service incendie doit être décentralisé dans les 10 arrondissements de la ville de N’Djamena et ses activités doivent être coordonnées par le service central. Les moyens mis à la disposition de la direction de la voirie sont insuffisants pour couvrir  toute la ville. « Imaginez les sapeurs-pompiers d’une capitale comme N’Djamena qui dispose d’une seule ambulance, c’est très insuffisant. Par contre, on trouve des ambulances hors d’usage stationnées dans les hôpitaux qui peuvent bien servir. En un mot, la mairie dispose des moyens humains, mais pas des moyens techniques pour faire une intervention rapide en cas d’alerte », affirme-t-il. Abderaman Mahamat Saleh propose à l’État tchadien de sensibiliser les populations, apprendre aux citadins des rudiments en cas de feu, les employés des entreprises et le personnel des grandes institutions de l’État. Bref, cette sensibilisation doit permettre à toute catégorie de personne de maîtriser un incendie avec l’extincteur.

Kouladoum Mireille Modestine

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