Préparatifs fête du Ramadan : période faste pour les commerçants et les couturiers

Avr 28, 2022

A quelques jours de la fête du ramadan marquant la fin du jeûne musulman, les marchés de la capitale tchadienne sont bondés de monde. Au marché central, surtout aux alentours de la grande mosquée, les vendeurs de tissus et les couturiers se frottent les mains. Reportage. 

Les bouchons par ci, les clacksons des voitures et de motos par-là, le marché central est bondé de monde, à quelques jours seulement de la fête de ramadan. Les fidèles qui préparent la fête, marquant la fin d’un jeûne qui a duré un mois, ont pris d’assaut les marchés de la capitale. Malgré la canicule, ces fidèles s’activent pour préparer une bonne fête de ramadan. C’est aussi une période faste pour les commerçants, surtout les vendeurs de tissus et des couturiers. Aux alentours de la grande mosquée Roi Fayçal de N’Djamena, les boutiques de vente de tissus appelés communément « Kaptani » sont prises d’assaut par les clients. Chaque client discute le prix selon sa bourse. Certains parents viennent avec leurs enfants pour choisir les tissus. Les prix de tissus varient de 2000 francs CFA à 10 000 francs le mètre. Les prix varient selon la qualité et la marque du tissu et sont accessibles à toutes les bourses. Malgré la bousculade de clients, certains commerçants pensent que c’était beaucoup mieux l’an dernier que cette année.

Ali Abakar, vendeur de tissus au grand marché, affirme que cette année, il n’a pas beaucoup de clients comparés à l’année dernière. Le commerçant estime que la baisse de la clientèle devant les boutiques est due à la hausse du prix des tissus. Selon lui, la montée des prix est un phénomène mondial cette année.  Mais, il soutient que l’augmentation de prix de tissus n’empêche pas aux gens de venir acheter. Un autre commerçant du nom Champo ajoute que cette année, il ne se plaint pas, car il reçoit par jour 20 à 30 clients. Concernant le prix de tissus, il dit que ça varie selon la marque et la qualité. Champo souligne aussi qu’il prend de tissus de qualité moyenne en gros à 30.000 francs et revend entre 33 et 35.000 francs CFA.

Selon Mahamat Nour, client, cette année les prix de tissus sont exorbitants. Il explique que le même tissu qu’il a acheté l’année dernière à 50.000, cette année, c’est à 60.000 sans compter les frais de couture. Il exhorte les autorités de la transition à faire la pression sur les commerçants afin de baisser les prix, surtout à l’approche de grandes fêtes comme la fête de ramadan, la fête de Tabaski, mais aussi les fêtes chrétiennes. Aché Mahamat Saleh est venue avec ses trois enfants, elle laisse la latitude à ses filles jumelles de 12 ans de faire le choix de tissus qu’elles souhaitent. Selon elle, chaque année, elle amène ses enfants au marché pour qu’elles choisissent elles-mêmes la couleur qu’elles aiment. Aché Mahamat Saleh souligne que la fête de ramadan est un moment important pour un croyant musulman et que s’il y a les moyens, elle ne lésine pas de fêter normalement.

Les couturiers aussi se frottent les mains

Les couturiers aussi sont débordés. Dans les ateliers de couture situés aux alentours de la grande mosquée Roi Fayçal, les couturiers sont à pied d’œuvre. Certains racontent qu’ils se privent de sommeil pour satisfaire leurs clients. Pour El hadji Mahamat Ramadan, couturier, c’est pareil comme les années précédentes. Il affirme que dans le passé, il recevait plus de clients que cette année.  Le vieux couturier explique que la cherté de la vie a fait que les parents avaient la tête ailleurs, au lieu de confectionner des habits pour leurs familles. Mais, ajoute-t-il, c’est mieux que rien au lieu de rester sans rien faire. Il affirme qu’il reçoit au moins 3 à 4 clients par jour, alors que les années précédentes, il refusait de prendre de tissus de clients à la veille de la fête, car il était débordé. Moussa Dougouss ne se plaint pas non plus, mais son problème, c’est les coupures intempestives d’électricité qui l’empêchent d’honorer ses engagements. « Je reçois beaucoup de clients par jour, mais la SNE refuse de nous donner l’électricité. Nous sommes obligés d’utiliser les groupes électrogènes pour travailler », se plaint-il. Le jeune couturier soutient que les dépenses pour acheter du carburant sont un coup supplémentaire pour eux. Partout, les couturiers démarrent leurs groupes pour combler le vide laissé par la SNE. En attendant, l’arrivée hypothétique de l’électricité, les couturiers de la grande mosquée se débrouillent avec les moyens du bord pour satisfaire leurs clients.

Jules Doukoundjé

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