Vers une prolongation de transition

Avr 12, 2022

Le Conseil Militaire de Transition (CMT) a une feuille de route qu’il devrait exécuter dans une période de 18 mois. Déjà le pré dialogue de Doha avec les politico-militaires tardent de s’achever. Et le dialogue national inclusif prévu en mai prochain risque d’être reporté. Tous ces retards vont influer négativement sur l’agenda du CMT qui pourra conduire à une éventuelle prolongation de la période de transition ? Les analystes politiques nous donnent leur point de vue sur la question. Reportage.

L’agenda du Conseil Militaire de Transition prévoit la mise en place d’un gouvernement dit de réconciliation nationale, l’organisation d’un dialogue national inclusif et l’organisation des élections démocratiques, libres et transparentes. Cet agenda doit s’exécuter dans une période de 18 mois. Le CMT aura bientôt 12 mois au pouvoir le 20 avril prochain. Il ne lui reste que 6 mois pour organiser le dialogue national inclusif et les élections libres et transparentes comme prévu par la charte de transition. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Le dialogue avec les politico-militaires se déroule toujours à Doha, au Qatar. L’on craint le report éventuel du dialogue national inclusif et de la prolongation de la période de transition. Pour le politologue et enseignant-chercheur Évariste Ngarlem Toldé, il n’est pas dans le secret de Dieu pour savoir si la transition sera prolongée ou pas. Mais déjà un an après c’est comme si rien n’est préparé, alors une prochaine prolongation n’est pas à exclure. Pour lui, autant on va reculer le dialogue national inclusif, autant la transition en prendrait un coup et les risques des bruits de bottes ne sont pas à écarter après l’expiration des 18 mois. « Si on repousse le dialogue, on va ajouter quelques semaines ou quelques mois sur la période de transition et cela va diviser les Tchadiens. Non seulement ça va opposer le CMT aux politico-militaires, mais les partis politiques en interne aussi ne seront pas d’accord pour que la transition puisse être renouvelée au-delà de 18 mois ». Il précise également que l’Union africaine (UA), la Francophonie et plusieurs autres organisations adoptent la même position.

Pour le professeur Ahmat Mahamat Hassane analyste politique, le pré-dialogue à Doha qui piétine ouvre la voie à une éventuelle prolongation de la période de transition vu toutes les considérations des politico-militaires et leurs revendications. « À l’allure où vont les choses, nous partons inévitablement vers la prolongation. Parce que le délai du dialogue national inclusif sera tenu difficilement », a-t-il affirmé. Il avance quelques raisons qui, selon lui, peuvent conduire à la prolongation de la transition. Ces raisons sont entre autres la saison des pluies qui peut influer négativement sur tous le processus à savoir l’organisation du référendum, la distribution des cartes électorales et l’organisation des élections présidentielles. Le professeur Ahmat conclut en affirmant que le délai de transition serait inévitablement prolongé.

Kouladoum Mireille Modestine

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