Forces de sécurité : vulgariser le code de déontologie pour rétablir la confiance avec la population

Mar 31, 2022

Les bavures des Forces de sécurité intérieure (FSI) ce dernier temps ont sapé les relations de confiance entre elles et la population. Pour rétablir cette confiance, l’association COGINTA en collaboration avec l’Association pour la promotion des Libertés fondamentales au Tchad (APLFT), poursuivent la vulgarisation du code de déontologie avec les FSI. Ce 31 mars à la maison de quartier de N’Djari à N’Djamena, 35 agents de sécurité de trois différents corps (la police, la gendarmerie et la garde nomade) sont en formation. Reportage.

Une trentaine des éléments de forces de sécurité intérieure (FSI) dans un cercle restreint suivent activement une formation. Selon Mbai-ilam Doctor, garde de nomades, c’est depuis hier qu’ils ont entamé la formation sur la vulgarisation du Code de déontologie des FSI. Les FSI, dit-il, regroupent trois corps : la Garde nationale nomade du Tchad (GNNT), la Police et la Gendarmerie. Selon lui, l’accent est mis sur l’objectif et la mission des FSI. « Les trois corps doivent collaborer dans une mission de protection de la population, les biens et les édifices publics. Cette formation a permis de dégager les bonnes et les mauvaises pratiques. Nous cherchons ensemble les stratégies pour ramener la confiance entre la population et les FSI », dit M. Mbai-ilam. Il souhaite que ces genres de formations se prolongent. D’après lui, le nombre est minime, mais ils vont restituer dans leurs corps respectifs ce qu’ils ont appris.

Pour l’Experte en FSI et Genre, le commissaire divisionnaire de Police Mme NGueslam Djera Esther, le rôle des FSI c’est de protéger les personnes et les biens. Elle explique que c’est important que les FSI se familiarisent à certaines valeurs et principes issus du Code de déontologie. Selon elle, ces valeurs et principes sont : l’intégrité, l’impartialité, la neutralité, la compassion, la probité, la non-discrimination, le respect de la diversité, etc. L’Experte soutient que les FSI ont l’obligation de gagner la confiance de la population. Elle insiste sur le fait que seule la population peut leur fournir des informations inhérentes à leurs missions. Quand tu te respectes, la personne en face de toi te respecte aussi, a-t-elle dit.

Mme Esther affirme que les bonnes conduites doivent guider la mission des FSI. « La sécurité n’est efficace que si elle est bien informée. Nous demandons aussi à la population de nous faire confiance, c’est grâce à leurs informations fiables que nous pouvons bien faire le travail », lance-t-elle. Mme le commissaire rappelle que c’est pratiquement un mois qu’ils sont à pied-œuvre.  Elle précise que d’autres activités notamment les foras des quartiers et des causeries-débats sont organisées entre FSI et population. Les causeries éducatives ont lieu aussi dans les collèges et les lycées. « Nous expliquons aux élèves que notre rôle premier c’est de sécuriser. C’est quand on est dépassé que nous venons à la répression. Nous sommes obligés de coopérer avec la population. Il faudrait que celle-ci nous dise à quel niveau elle a mal afin qu’on intervienne. Naturellement nous ne pouvons qu’être des partenaires »,.

Collaborer c’est mieux sécuriser

Mme Esther estime que la sécurité n’est pas l’affaire seulement des FSI, mais de tout le monde. A son avis, chacun doit développer des valeurs sécuritaires. Sans sécurité il n’y aura pas de développement, indique-t-elle.

L’Experte en FSI et Genre note que dans cette dynamique, il y a une lueur d’espoir. Elle assure les activités lancées portent déjà de fruits. Mme le commissaire estime que mêmes les élèves comprennent bien leur logique et en présence parfois de leurs censeurs. Elle informe que les bonnes pratiques seront récapitulées et compilées dans un document final. La formatrice indique que les écoles de formation des FSI vont inclure la vulgarisation des bonnes pratiques imbues dans la déontologie.  Elle soutient qu’au niveau des communes, des structures sont mises en place. Il s’agit des conseils locaux de sécurité et de prévoyance de la délinquance (CLSPD). Elles vont continuer à faire le travail de proximité, explique-t-elle. L’Experte cite aussi le diagnostic local de sécurité. Cette entité, selon elle, a fait un bon travail qui a permis de connaître le niveau de sécurité dans chaque commune. Un plan local de sécurité accompagne également ce diagnostic. « On ne va pas résoudre tout le problème, mais on fera ce qui est dans la mesure du possible. Cinq (05) communes à N’Djamena sont concernées. La commune du 1er, 7e, 8e ,9e et 10e arrondissement. En province ce sont les communes de Moundou, Sarh, Abéché et Bol », révèle Mme Esther. Elle justifie qu’ils ont fait un choix sélectif en fonction des constats sur le terrain. Mais cela peut s’étendre en fonction de résultats obtenus, assure-t-elle. A l’instant dit-elle, ils déroulent ce qui se trouve dans le projet. « Sur les 11 séances, on a réussi à avoir 35 et le faible nombre c’est 22 donc la barre de la cible à toucher est atteinte », a conclu mme le Commissaire divisionnaire de Police.

Moyalbaye Nadjasna

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