Les lauréats professionnels de l’Éducation rejettent l’idée de concours d’entrée à la Fonction publique

Mar 29, 2022

Après l’expiration des 72h donné pour trouver des solutions par le ministère de l’Éducation nationale au problème des lauréats professionnels de l’Éducation, ces derniers reviennent à la charge ce 29 mars. Ils ont campé au rez-de-chaussée du ministère de l’Éducation nationale à Moursal. Il n’est pas question, selon eux, de passer un concours pour pouvoir accéder à la fonction publique. Reportage.   

L’annonce du recrutement à la fonction par voie de concours n’est pas du goût de tous. Les lauréats professionnels de l’éducation rejettent la proposition. Pour les lauréat c’est une injure et de la poudre aux yeux. Nous n’allons jamais accepter cela pour la simple raison qu’on a fourni nos dossiers avec des engagements décennaux, disent-il. Autrement dit, après notre formation, nous serons automatiquement déployés sur le terrain, ont-ils précisé. Un lauréat très remonté sort parmi la foule et lance, « s’il s’agit de passer un concours pour entrer à la fonction publique, il faut commencer par le président du Conseil Militaire de Transition, le Premier ministre, les ministres et les décrétés à titre d’exemple avant de venir sur nous. Le concours dans ce pays on sait comment cela fonctionne. Qu’ils arrêtent de nous endormir ».

Il n’y a qu’une seule mort, trop c’est trop scandent les campeurs.  Nous voulons notre arrêté sinon on ne pas bouger pas du ministère, affirment les lauréats professionnels de l’éducation. Sous le drapeau du ministère de l’Éducation, ils déposent un cercueil qui représente pour eux le système éducatif tchadien tué par les autorités. Ils entourent le cercueil, pleurent, sifflent et quelques-uns déposent des feuilles d’acacia sur le cercueil sous forme de gerbe de fleur. Ils demandent ensuite au ministre de l’Éducation de venir prendre le corps pour enterrer. Au cas contraire, il a intérêt à réanimer ce corps en intégrant à la fonction publique les lauréats. Ces derniers affirment qu’ils ont trop souffert et décident de mourir s’il le faut.

Selon les campeurs, ils ont en face d’eux un gouvernement qui n’a aucune concordance dans ses propos. « Les propos du président du Conseil Militaire de Transition (CMT), du Premier ministre et du ministre de la Fonction publique sur la question de recrutement des lauréats des professionnels de l’éducation sont différents. On ne sait plus quelle version croire. C’est de la navigation à vue et nous sommes fatigués de tout cela », a fait remarquer le président de la plateforme des lauréats Neusilka Emmanuel. Il ajoute que si les autorités pensent qu’il faut avoir d’abord les armes pour être écouté dans ce pays, ils vont prouver le contraire.

Il souligne qu’imposer un concours est une manière pour le gouvernement de trainer les choses, mais ils ne sont pas prêts à céder. Ils qualifient d’égoïstes les syndicalistes qui sont restés insensibles à leur lutte. Sous d’autres cieux, les syndicalistes revendiquent le recrutement des jeunes à la fonction publique comme c’est le cas au Gabon et au Niger. Ils ont obtenu gain de cause. Pourquoi pas ici, s’interrogent-ils. Le ministre de l’Éducation nationale et de la Promotion civique est resté coincé pendant longtemps dans son bureau. Nous avons sollicité d’avoir sa version sur la question, mais son directeur de cabinet nous a fait savoir qu’il n’est pas disponible. 

Kouladoum Mireille Modestine

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