Indemnisation des victimes du régime Habré : 7 ans d’attente

Mar 25, 2022

L’Association des victimes des crimes du régime Hissène Habré (AVCRHH) a organisé une conférence de presse ce 25 mars à son siège à N’Djamena. Le but selon son président, M. Clément Abaïfouta consiste à dénoncer le temps d’attente de 7 ans pour indemniser les victimes. Il fustige les démons des divisions qui circulent en leur sein et conseille aux victimes d’être vigilants car le chantier et le dossier demeurent entier. Reportage.

Les victimes des crimes et tortures du régime défunt du dictateur tchadien Hissène Habré se sont toutes mobilisées pour ce rendez-vous avec la presse. Comme les victimes ne doivent pas tous parler, leur président, M. Clément Abaïfouta s’exprime à leur place. Dans le résumé de son liminaire, il recommande une minute de silence en mémoire de ses camarades morts. Il énonce le rapport d’enquête de la commission de Me Mahamat Hassan Abakar qui atteste un minimum de 40 000 victimes pour l’ensemble du Tchad. Il ressort aussi, selon lui de ce document, des milliers des disparues, veuves et orphelins, tous attendent d’être indemnisés. « Ces victimes continuent de broyer du noir. Ils sont rongés par le désespoir. Mais ils restent  confiants de voir un jour le bout du tunnel », déclare-t-il.

Selon M. Abaïfouta, cela fait exactement sept (07) ans que les victimes attendent, « ni du côté de la commission de l’Union africaine ni de celui de l’État tchadien les choses ne se précisent pour indemniser les victimes. C’est un immobilisme sans justification », dit-il. M. Clément Abaïfouta affirme que 350 cas de décès sont déjà comptés en dehors de celles qui sont affaiblies par des maladies. Il doigte le manque de la volonté du politique. Pour lui, les autorités politiques surtout le régime Mouvement Patriotique du Salut (MPS) a en son temps manifesté sa volonté de faire obstacle de la décision de la justice du 25 mars 2015 condamnant les ex-agents de la DDS, la police politique du régime de Hissène Habré. Pour répondre aux questions des journalistes à ce propos, il incrimine le Premier ministre de transition qui tarde de mettre en place la commission des réparations des victimes conformément au procès de N’Djamena.

Le porte-parole de l’AVCRHH se félicite de la remise officielle du bâtiment devant abriter le siège du fonds d’indemnisation des victimes par le gouvernement de transition. Il rappelle aussi que les membres de l’AVRCHH ont été reçus par le Président du Conseil militaire de transition (PCMT) le 11 janvier 2022. Cette audience a permis au président de l’AVCRHH à participer au sommet de l’UA en Addis Abeba. Autre bonne nouvelle, dit-il, c’est la prise en charge des loyers de l’AVRCHH pendant une année et l’épuration de ses arriérés. D’après M. Clément Abaïfouta, en marge du sommet de l’UA, le président du Conseil d’administration du fonds judiciaire a annoncé l’arrivée d’une mission fin février ou début mars. L’objectif de la mission précise-t-il, c’est d’installer le secrétaire Exécutif de ce fonds. Il soutient que les victimes attendent de pied ferme, la suite de l’instruction du PCMT relative aux dédommagements du procès de N’Djamena. Le cabinet, dit-il, est instruit d’associer les victimes à cette démarche.

Le président de l’AVCRHH demande à ses camarades d’être vigilants afin de barrer la route aux démons de la division. Il leur recommande de rester unis, car seul l’optimisme conduit à la victoire. Même si on tombe, on doit se relever pour achever le chantier, dit-il.

Moyalbaye Nadjasna

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