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Lutte contre la tuberculose : le Tchad veut éliminer la maladie d’ici 2030

Mar 25, 2022

Pour lutter contre la propagation de la tuberculose, l’État a mis des stratégies allant des campagnes de sensibilisation à la mise en place des structures adéquates de prises en charge des malades. Ces stratégies semblent porter de fruit et ont permis au pays d’enregistrer des milliers de nouveaux cas de contamination. Mais certaines provinces du pays traînent les pas. Reportage.

La tuberculose est un véritable problème de santé publique pour le gouvernement et ses partenaires. Le Tchad a enregistré l’année dernière plus 13643 cas de tuberculose de forme confondue. Selon les données épidémiologiques, c’est la province de N’Djamena qui enregistre plus de cas de contamination, avec 4283 cas, à cause de la densité de sa population. Après N’Djamena, c’est le Logone occidental avec 1987 cas, Logone oriental 1329, le Mandoul 1231, Moyen Chari 716 cas, Mayokebi Est 663 cas, le Ouaddai 536 cas Mayokebi Ouest 520, Lac 542 Tandjilé 476, Guera 294, Kanem 286, Borkou 43, Enedi Est 5, Ouest 10. Il précise que dans les provinces où le nombre de contaminations est faible, il  y a un déficit de communication.

Pour le chargé de suivi et évaluation du programme national de lutte contre la tuberculose (PNT), Dr Abderahmane Abderahim, le gouvernement avec l’appui des partenaires a fourni des efforts considérables ces dernières années dans le domaine de la lutte et la prise en charge des malades. Il explique que les chiffres de contamination varient d’une province à une autre s’explique par le niveau des campagnes de sensibilisation. Selon lui, une forte campagne de sensibilisation permet de diagnostiquer et de détecter la maladie. Pour permettre aux malades de la tuberculose d’être prises en charge normalement, le médecin souligne que l’État a mis en place plusieurs centres de traitements et de prise en charge. Au sujet de la prise en charge, le chargé de suivi et évaluation, précise que le traitement de la tuberculose est gratuit.

Au sujet de la prise en charge de la tuberculose de la forme pharmaco- résistante, Dr Abderahmane Abderahim note que la résistance aux antituberculeux constitue un des principaux défis auxquels est confronté le PNT. Pour lui, cette forme peut être définie comme la confirmation par les tests de sensibilité de la présence de souches de mycobactéries résistantes aux antituberculeux de première ligne.  « La résistance est le plus souvent due à une chimiothérapie incorrecte caractérisée par une association inappropriée ou par une prise irrégulière des médicaments », explique-t-il. Le responsable de suivi et évaluation du PNT ajoute que pour l’éviter, il est essentiel de respecter les schémas recommandés et de suivre correctement le traitement. Pour permettre aux malades de respecter le traitement, le PNT forme les agents de santé communautaires pour suivre les malades de leurs communautés respectives à respecter la prise de ces produits.

Le centre hospitalier universitaire de référence nationale est l’un de plus grand centre du pays en matière de prise en charge des malades de la tuberculose. Pour l’infirmier-major du service de la pneumologie, en 2021, ce service a enregistré 2180 cas de malades de la tuberculose dont 222 en sont morts. Le major Chelyaka Padjonré ajoute aussi que pour le premier trimestre 2022, le service a déjà enregistré 518 cas, dont 35 décès. À propos de la prise en charge, il affirme que depuis quelques années, il n’y a pas de souci en matière d’approvisionnement en médicament. Selon lui, le seul souci, c’est que certains patients disparaissent dans la nature et ne reviennent que lors que la situation se dégrade.

Jules Doukoundjé

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