Musique : Le retour du baobab St Mbété Bao

Written by  Fév 09, 2011

Le Retour du baobab

Ialtchad Presse : Présentez-vous aux lecteurs d’Ialtchad Presse ?
St Mbété Bao : Je suis Djerabété Bernard à l’Etat civil et St Mbété Bao le Pharaon de Rongondoh, le Seigneur de Dala. Cependant appelez-moi l’Ambassadeur de la paix.

Ialtchad Presse : Pourquoi l’Ambassadeur de la paix ?
St Mbété Bao : Je m’érige en ambassadeur de la paix pour appuyer nos politiques qui se battent au jour le jour pour l’instauration d’une paix durable sinon définitive pour mon pays le Tchad. En chantant la paix, c’est une façon pour moi d’apporter ma noble contribution à l’édification de la paix, seul gage fondamental pour le développement. Mon dernier album (Faisons la paix) interpelle tous les fils du Tchad sans exception à s’asseoir ensemble, à enterrer la hache de guerre et fumer le calumet de la paix.

Ialtchad Presse : Vous êtes l’un des précurseurs de la musique tchadienne, quel regard critique et objectif portez-vous sur la musique tchadienne ?
St Mbété Bao : La musique tchadienne grandit bien, elle s’exporte et c’est une grande fierté pour moi particulièrement. Cependant, je déplore le manque d’identité de la musique tchadienne. Il est bien de copier sur les Congolais, les Camerounais, les Ivoiriens et que sais-je encore, mais on est arrivé à un moment où on s’interroge sur l’authenticité, l’originalité de la musique de notre terroir. Nos ainés n’ont pas su imposé un rythme, il ne faudrait pas que nous commettons cette même erreur sinon la génération future nous demandera des comptes un jour.

Ialtchad Presse : Quel a été votre apport dans la musique tchadienne et quel est votre genre musical ?
St Mbété Bao : Je suis né et j’ai grandi au village. Mon enfance est bercée par les chansons du village. Je n’ai aucune influence de certains artistes de renom de la capitale (N’djaména). Il n’y a pas des cassettes mieux encore des CD à cette époque pour me permettre d’écouter ces artistes et de copier sur eux. Je n’avais même pas un poste radio cassette d’ailleurs (éclat de rire !). Je suis venu du village avec mon propre rythme, le rongondoh style, composé de Dala et Saï. J’ai commencé à marquer de mes empreintes la scène musicale à partir de mon tout premier album Neurmé Majel (La jalousie n’est pas bonne). Nos ainés n’ont pas su imposer un rythme pour promouvoir la culture de notre terroir. Je suis venu révolutionner notre musique en la faisant transcender les clivages. Sans forfanterie et loin de choquer qui que ce soit, mais j’ai fait en dix ans de dur labeur ce que beaucoup de musiciens tchadiens n’ont pas pu faire après des vingtaines ou trentaines d’années.

Ialtchad Presse : Il y a une guéguerre de paternité de création du rythme Dala entre toi qui t’érige comme le Seigneur de Dala et Ingamadji Némo Mujos (artiste musicien tchadien vivant en France) qui se dit lui le Pape du Dala….
St Mbété Bao : (Rire) Comment pouvez-vous comparer le Seigneur et le Pape ? Le Pape rend toujours hommage au Seigneur et s’incline toujours devant lui. (Rire) J’amuse juste la galerie. Nous sommes des grands amis et frères Mujos et moi et je respecte le travail qu’il fait pour la promotion de la culture tchadienne.

Ialtchad Presse : Vous êtes satisfait de votre parcours ?
St Mbété Bao : Musicalement oui.

Ialtchad Presse : Que devient Saint Mbété Bao après ces 5 albums ?
St Mbété Bao : L’éléphant a maigri, mais l’écureuil ne pourra jamais porter sa robe. Je voudrai finir mon propos en remerciant Ialtchad Presse pour cette entrevue. Qu’Allah bénisse ce média et lui accorde longue vie.

Interview réalisée par Dingamnaïel Kaldé Lwanga

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