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Une visite à la foire SENAFET

Mar 02, 2022

La foire SENAFET appelée village de la femme s’est ouvert à la maison nationale de la femme juste après la cérémonie de lancement des activités. Dans ce village, les stands sont ouverts pour l’exposition des produits des femmes. Quelques entreprises de la place, des associations et des groupements de femmes exposent leur produit fabriqué localement et ceux importés. Reportage.

C’est un véritable marché ou l’on trouve un peu de tout. Des produits cosmétiques, des vêtements, des chaussures, des bijoux, des perles et des objets ornementaux. De plus, on découvre également des ustensiles de cuisine, et des produits alimentaires. Des nombreux produits sont fabriqués au Tchad et d’autres sont importés. Ils sont exposés et vendus dans ce village. Le village de la femme est un peu terne. Les femmes ne sont pas motivées comparativement aux années passées. Beaucoup de stands sont inoccupés.

En faisant le tour, nous sommes tombés sur le groupement des femmes potières de Gaoui. Ce groupement est représenté à la foire par la coordinatrice Zénaba Mahamat Hassane avec ses produits. Dans le stand  du groupement, on trouve les objets d’ornements, les ustensiles de cuisine, des jarres et autres. Tous ces objets d’art sont fabriqués de manière artisanale à base d’argile. Pour la coordinatrice, en 13 ans d’existence le groupement doit grandir sur tous les plans si les autorités sont réellement intéressées par le problème d’autonomisation de la femme. « En temps normal, les autorités doivent nous donner des crédits pour mener d’autres activités en plus de la poterie. Et mettre sur pieds un comité de suivi de nos activités génératrices de revenus qui fera un bilan trimestriel. C’est dans ce cadre qu’on va parler de l’autonomie de la femme sinon les discours ont en a assez écouté», a-t-elle indiquée. À son avis, si le groupement des femmes existe, c’est pour contribuer au développement social. Mais c’est difficile pour les autorités de comptabiliser les efforts qu’on fournit tous les jours afin de nous donner un appui conséquent.

En plus de l’aspect autonomisation, Mme Zenaba évoque aussi l’impérieux problème sur la scolarisation des filles de sa localité. Victime de mariage précoce et forcé, la coordinatrice du groupement des femmes potières de Gaoui en garde un mauvais souvenir. Elle préfère que le débat sur la scolarisation et le maintien des filles à l’école soit au cœur des conférences-débats en cette semaine. « Beaucoup de filles sont envoyées en mariage très tôt et cela retarde le développement de la fille et celui de sa société également. Il faut les autorités fassent quelque chose pour empêcher cette pratique sinon réduire un peu le taux du mariage des filles de Gaoui. Cela me fait mal », dit madame Zenaba.

Au côté des femmes potières de Gaoui se trouve un jeune sculpteur qui fait des merveilles. C’est pour la première fois qu’il fait une exposition de ses œuvres sculpturales à la foire. Il a fait la sculpture des objets ornementaux destinés pour le salon. À base du ciment, moule, sable, peinture, et vernis, il fabrique cet objet d’art appelé fefadine en arabe. Pour le sculpteur Moussa Goudja, après la fabrication, il introduit un compresseur électrique et de l’eau pour fonctionner. « Avec un tuyau placé du haut vers le bas, le compresseur électrique envoie l’eau dans les tuyaux à différent niveau. Tout tourne autour du compresseur électrique et il ne peut pas fonctionner sans électricité », explique-t-il. Il précise que les objets sont fabriqués en fonction des commandes lancées. En plus de la sculpture, le jeune Moussa Goudja fait aussi dans la décoration et le dessin.

Kouladoum Mireille Modestine

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