Les artistes tchadiens sont fâchés contre le BUTDRA

Jan 15, 2022

Les artistes du Tchad toutes corporations confondues se sont formés en collectif dénommé collectif des artistes en colère (CAC). Ils s’opposent au Bureau Tchadien du Droit d’Auteur (BUTDRA) qui gère, selon eux, très mal les redevances sur l’usage de leurs œuvres. Un point de presse s’est organisé le 14 janvier 2022 à  l’espace Talino Manu pour annoncer l’existence du collectif et ses actions au profit des artistes. Reportage.

Ce sont des acteurs, musiciens, humoristes, comédiens, danseurs, etc. Ils sont en colère et vont en guerre contre  le BUTDRA. Ils accusent l’administration du BUTDRA de mauvaise gestion de leurs redevances et l’octroi des droits d’auteur médiocres aux artistes sociétaires. C’est pourquoi le CAC est né afin de mener des actions pouvant aboutir à la répartition des redevances aux acteurs et leurs ayants droit.

Le représentant des artistes Neldé Calvin alias Digri par terre, affirme que cette sortie médiatique est l’expression d’une colère qui couve depuis des années dues à la spoliation des droits des artistes. « Le ministère de tutelle ne finance pas nos activités depuis plus de 10 ans. Les multinationales installées au Tchad accordent d’importance et financent les artistes étrangers au détriment des artistes tchadiens. Les conditions de vie des artistes ne changent pas et se détériorent chaque jour. Tout cela nous met en colère », dit l’orateur. Les artistes déplorent le fait que leurs œuvres soient consommées chaque jour, mais que leur niveau de vie est lamentable. Pour eux, l’artiste tchadien passe aux yeux du monde comme un mendiant, un éternel assisté, un incapable de produire, de se nourrir ou de soigner sa famille. Souvent, certains d’entre eux meurent même en laissant une famille dans un désespoir insultant, dit-il.

Pour le CAC tous ces constats, les poussent à formuler leurs doléances, en 6 points, au président du Conseil Militaire de Transition, Mahamat Idriss Deby Itno.

Les artistes demandent un budget conséquent pour la promotion de l’artiste tchadien et la mise en place d’une politique culturelle qui priorise la prise en charge des artistes locaux par les multinationaux. 

Ils réclament le détachement du BUTDRA de la Maison des Patrimoines Culturels du Tchad et la révision des textes qui le régissent.

Ils plaident pour que le gouvernement intervienne afin d’accélérer le processus d’adoption du statut de l’artiste tchadien.

Ensuite, ils exigent la mise en place du fonds d’appui à la création artistique en instance au ministère de la Culture et de la Promotion de la diversité.

Aussi, ils réclament la mise sur pied d’un mécanisme permettant d’accéder aux ressources disponibles par le biais de la représentation nationale de l’UNESCO ;

Enfin, ils sollicitent l’implication des artistes dans les instances de prise de décision et dans le dialogue national inclusif.

Ce point de presse est selon les artistes l’expression d’un ras-le-bol. Le CAC annonce que d’autres actions seront menées pour se faire entendre.

Kouladoum Mireille Modestine

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