La Maison de l’Argile de Gaoui (2)

Nov 30, 2021

La maison de l’argile de Gaoui est un des projets, au nom de l’art, initiés par l’artiste-musicien tchadien Maoundoé Célestin. Cette maison comporte est une véritable richesse culturelle et d’ingéniosité des femmes potières du village de Gaoui. C’est la version modernisée du travail de poterie transmis d’une génération à une autre. Ialtchad Presse est allé faire une visite guidée des lieux. Reportage

Ce samedi, le soleil brille très tôt sur le village Gaoui, situé à quelque 20 km de N’Djamena, capitale tchadienne. À l’entrée du village se dresse une bâtisse, c’est la Maison de l’Argile. Un lieu où s’épanouissement des femmes potières. En face un poste de la gendarmerie nationale, à droite c’est le palais du sultan de Gaoui et plus loin, le Musée. Créée il y a un an, la Maison d’Argile s’étend sur un terrain de presque 10 lots. Dans de la cour, il y a un château d’eau, 10 stands, 1 hangar pour la formation des femmes potières, un autre hangar du sultan et la maison de maman Eldjima. Chacun de ces 10 stands porte les noms de différentes femmes qui ont marqué la vie de la nation tchadienne. Il y a entre autres : Me Clarisse Nomaye, Hindou Oumarou, Aziza Baroud etc. Depuis son existence, la maison a formé plus de 50 femmes potières.

Ces femmes ont appris à faire de la poterie moderne pour la rendre attrayante sur les marchés. Assiettes, tasses, plateaux, verres, calebasses, bancs, jarres, et autres objets d’ornements sont exposés dans les stands.

Madame Kaka Iya Limane la cinquantaine révolue fait partie des 50 femmes potières bénéficiaires du projet « au nom de l’art ». Selon elle, le projet a été bénéfique pour les femmes financièrement et de leur donne de la visibilité. « J’ai commencé la poterie dès mon jeune âge.  Maintenant j’ai plus de 50 ans. Depuis l’arrivée du projet dans notre village, on reçoit de temps en temps la visite des ministres, des ambassadeurs et des hautes personnalités », affirme-t-elle. Pour elle, l’artiste Maoundoé Célestin a apporté des modèles de poterie d’ailleurs et les femmes potières de Gaoui arrivent à les reproduire exactement. La potière affirme que la reproduction des objets d’art venant d’ailleurs leur a permis de révéler encore plus leurs talents.

Hassane Abderaman, un jeune homme de 25 ans est vice-président et guide à la Maison de l’Argile. Selon lui, les objets d’art sont vendus aux visiteurs et le revenu permet aux potières d’assurer la ration de leur maisonnée.

Il appelle les bonnes volontés à leur trouver de matériels de travail parce que les femmes font des kilomètres pour aller chercher de l’argile et certaines ne disposent pas de moyens de transport. La plupart le transportent sur la tête et marchent à pied jusqu’à leur domicile. « Je demande que l’axe Gaoui jusqu’au centre de la ville de N’Djamena soit bitumé. Cela permettra aux potières d’écouler facilement leurs produits. Avec l’état de la route, les potières ont beaucoup perdu. En saison pluvieuse, par exemple, la route devient impraticable» se plaint-il.

Kouladoum Mireille Modestine

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