jeudi 28 mars 2024

Lycée de la Liberté et la salle de la discorde

Nov 18, 2021

Au cours d’une Assemblée Générale (AG) tenue le 17 novembre dernier, la cellule des Syndicats des Enseignants du Tchad (SET) des lycées et collèges de la Liberté exige la remise officielle et en état initial de la salle de cantine. L’ONG Technidev avait entrepris des travaux de construction d’un centre numérique à l’intérieur de la grande salle de cantine scolaire de l’établissement. Les travaux sont considérés comme une accaparation depuis le mois de septembre par la cellule SET de cet établissement. La cellule a protesté auprès de l’Inspection générale de service de l’Éducation. Les travaux ont été suspendus, mais Technidev refuse. Les protagonistes en sont venus aux mains. Reportage.

12h 00, Lycée de la liberté au quartier repos dans le 4e arrondissement de la capitale tchadienne. C’est la fin de la classe pour les élèves du matin. Ceux de l’après-midi s’empressent pour regagner les salles de classe. Nous tombons à pic, les membres de la cellule SET des lycées et collèges de la Liberté sortent d’une AG. Nous demandons à M. Ousmane Moussa Issa SG de la cellule SET, qu’est-ce qui a été décidé. « Nous avons décidé de la restitution officielle de la salle de cantine en son état initial. Cela doit s’effectuer avec une décharge en présence de l’administration des Lycées et collèges, de l’inspecteur général de service et du DG de Technidev dans un bref délai. »  Il complète ses affirmations en disant que les enseignants veulent ce local pour continuer leurs activités pédagogiques. Selon lui, le SET provincial a envoyé une mission sur le terrain le 27 octobre passé pour constater de visu les travaux effectués par l’ONG Technidev. « Notre AG fait suite à notre rencontre avec l’inspection générale de service puisqu’on a donné le compte rendu de nos rencontres avec la base », explique Ousmane Moussa.  

Nous allons voir le proviseur du Lycée littéraire. Selon M. Idriss Hassan Kabba, l’institut des technologies innovantes pour le développement (Technidev) dispose d’une autorisation provisoire qui date de 2015.  Pour le proviseur du Lycée littéraire, d’après le DG de la Technidev Khalid Doutoum, c’est le ministère de l’Éducation nationale et son partenaire l’Unicef qui ont demandé de faire des aménagements dans la grande salle de la cantine scolaire pour en faire un centre numérique. « Or cette salle sert beaucoup le lycée. C’est un lieu de formation des enseignants, des élèves, sa capacité permet de contenir 2000 enseignements pour les enrôlements biométriques le même jour. Au moment de baccalauréat, la salle de la cantine fait a elle seule 3 salles d’examens », dit le proviseur. Chose curieuse relate-t-il, la grande salle est divisée en des petits bureaux. Et l’espace qui reste actuellement ne peut pas contenir 30 élèves.

M. Idriss Hassan Kabba se plaint, car l’inspection de pool leur a demandé de préparer la salle pour une formation de 3 jours à l’intention des enseignants. « À l’heure où je vous parle, on ne sait pas où tenir cette formation », poursuit-il. Le proviseur souligne que Technidev a profité de la période des vacances pour travailler nuit et jour. « Quand on a repris les cours, les travaux étaient avancés à 80%. Ils sont dans les finissons, le crépissage et la peinture. Et c’est l’inspection générale de service de l’Éducation qui a arrêté les travaux, il a fait sortir les manœuvres et m’a instruit de fermer la salle. C’est ce qui fut fait », dit-il.

Toujours selon M. Hassan Kabba, à peine l’IGES parti, que l’entrepreneur arrive et le verbalise. Il lui demande en qualité de qui a-t-il fermé la salle. « Je suis un chef de service. C’est mon supérieur hiérarchique qui m’a autorisé de le faire. Il me demande de lui fournir les papiers autorisant la suspension des travaux « sinon je prends ma responsabilité ». Sur-le-champ, j’ai appelé l’inspecteur pour lui dire que l’entrepreneur est arrivé et soutient qu’on n’a pas le droit de fermer la salle sans un papier motivant », témoigne-t-il. Pour M. Idriss Hassan Kabba, comme il s’entêtait pour poursuivre le chantier, le proviseur du lycée scientifique accompagné de quelques enseignants ont demandé le respecter de la décision de suspension des travaux.

Suite à cela, les tiraillements ont éclaté et les élèves sont venus l’alerter. Il s’est dépêché sur le lieu. J’ai pris le cadenas pour sceller. « Lorsque l’entrepreneur a appris que j’ai fermé la salle. Il est venu avec son téléphone pour me filmer. Quand je voulais arracher le téléphone, il m’a porté un coup et les enseignants nous ont séparés. Il me dit demain à 14h je ne serai plus proviseur. J’ai ri en lui répondant que j’ai 30 ans de service et non 3 jours. Et si en sa qualité d’entrepreneur, il peut me renvoyer en quelques heures, ce n’est pas grave, car j’ai servi déjà le pays. Je lui ai demandé de sortir de mon bureau », dit le proviseur.

Convocation au SNRJ

M. Idriss Hassan Kabba affirme que l’entrepreneur est sorti de son bureau pour revenir avec une convocation du Service national de renseignements judiciaire (SNRJ). Il informe ses collaborateurs. À la SNRJ le vendredi dernier, un agent me dit proviseur c’est la journée courte jusqu’à 12h, on va t’enfermer. « J’ai souri sans lui dire un mot. Dieu merci le responsable de la SNRJ après nous avoir écouté, a débouté le plaignant. Après conciliation, il a demandé qu’un huissier vienne évaluer les dépenses, il les déposer auprès de l’Unicef qui va payer le ministère. Le proviseur n’est qu’un exécutant », explique-t-il.

D’après le rapport du SET provincial, le DG de Technidev a opposé un refus systématique aux membres de la cellule SET du lycée de la liberté. Il leur a demandé de s’adresser à leur ministère de tutelle qui lui a donné l’autorisation. Les élevés dans un communiqué de presse signé le 25 octobre disent que, « si les enseignants n’arrivent pas à résoudre le problème, ils prendront leur responsabilité. » Le proviseur dit être prudent avec les élevés, car s’ils entrent dans le conflit cela risque de dégénérer.

« Maintenant on attend la réaction de la cellule SET du lycée la Liberté et le SET provincial. Tout ce que nous souhaitons c’est la paix », conclut M. Idriss Hassan Kabba.

Moyalbaye Nadjasna

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