Coupures intempestives d’électricité handicapent les PME

Nov 17, 2021

N’Djamena vit depuis quelques semaines au rythme des coupures intempestives d’électricité. La Société Nationale d’Électricité (SNE) ne fournit pas en journée le courant. Cela cause un préjudice aux activités de petites et moyennes entreprises (PME). Reportage.

N’Djamena, la capitale tchadienne est privée d’électricité depuis quelques semaines. La SNE peine à alimenter les N’Djamenois durant la journée. Et ce, malgré le fait que la ville est alimentée par 3 centrales électriques 2 à Farcha dans le 1er arrondissement et la 3e sur le site de la mini raffinerie de Djarmaya à environ 30 km. Malgré ces sources d’énergie, l’électricité reste une denrée rare.

L’électricité est fournie tard dans la nuit et reprise très tôt le matin tous les jours.  Cette façon de faire de la SNE affecte négativement les activités génératrices de revenus de petits entrepreneurs. Pour Saleh Mahamat coiffeur, la société ne fournit pas l’électricité pendant les heures de travail alors il est difficile pour lui de faire de recettes. « Imaginez qu’on paye la maison, et on doit aussi payer les factures de l’eau et d’électricité qu’on n’utilise même pas. Cela fait mal », affirme-t-il. À son avis, certains clients ne supportent pas la chaleur et repartent faute d’ électricité. Il faut débourser au moins, 10 000 mille francs par jour pour assurer le carburant du groupe électrogène, explique le coiffeur. Malheureusement pour lui, les recettes journalières tournent autour de 2500 et 5000FCFA par jour. « On sait qu’avoir de l’électricité en continu dans ce pays est impossible. Mais au moins, qu’on nous donne pendant les heures de travail pour exercer nos activités génératrices de revenus », dit-il.

Un peu devant, nous rencontrons Djoudallah Abakar Bachar dans son cybercafé. Avec un groupe électrogène alimenté à travers une bonbonne de gaz, M. Bachar nous raconte comment ses activités tournent au ralenti par manque d’électricité.  « On dirait que la SNE n’existe plus. Un cybercafé ne peut pas fonctionner sans électricité. Cette coupure intempestive fait que le rendement journalier est faible ». Il explique que l’alimentation du groupe électrogène par le gaz butane est un risque. Selon le gérant du cyber café, ils sont obligés d’intégrer ce risque pour satisfaire les clients. D’après Bachar, certains usagers de leurs services viennent de loin alors ils sont contraints de démarrer le groupe électrogène. Peu importe, même si c’est pour faire une photocopie de 25f, ajoute-t-il. Pour lui, le besoin vital pour qu’un entrepreneur excelle dans ses activités c’est l’électricité. Il déplore que l’électricité devienne un luxe au point de saper leurs activités. « Les autorités ont dit aux jeunes d’être audacieux et entreprenants. Mais lorsqu’on entreprend, le problème d’électricité se pose. Franchement on dirait que ce pays  n’est pas fait pour nous autres. Nous accompagnons seulement ceux qui vivent bien », se plaint-il l’air désespéré.

À 100 m du cyber café d’Abakar, se trouve un restaurant. Ousmane Ali est le propriétaire. Il fait tourner son entreprise avec un groupe électrogène toute la journée. Selon lui, tout doit marcher dans un restaurant avec de l’électricité. Le manque de lumière ralentit énormément leurs activités et les recettes journalières sont en baisse. « On ne peut pas conserver les fruits, moins encore, les préparer à nos clients sans électricité. Parfois, certains de nos fruits pourrissent parce qu’ils ne sont pas mis au frais », dit le restaurateur. Lorsqu’on n’a pas d’électricité il fait chaud à l’intérieur et certains clients refusent d’y rester, c’est une perte, déplore Ousmane, la voix triste.

Kouladoum Mireille Modestine

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