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Les personnes handicapées menacent de « ramper » sur la primature

Nov 16, 2021

L’association des personnes handicapées de N’Djamena s’est réunie dimanche dans l’après-midi pour peaufiner leur stratégie pour revendiquer la réouverture du pont de N’gueli. Elle donne une semaine aux autorités pour répondre à leur exigence, sinon ils vont ramper jusqu’à la primature. Reportage.

Les personnes handicapées de la ville de N’Djamena ne supportent plus la fermeture du pont de N’gueli. L’association qui réunit toutes ces personnes handicapées qui vont à Kousseri, au Cameroun voisin, en tricycles pour transporter des marchandises dit que ces personnes à mobilité réduite ne peuvent plus subvenir à leurs besoins. Et si les autorités publiques ne sursoient pas leur décision et de ne pas rouvrir le pont, elles vont ramper jusqu’à la primature.

Pour leur porte-parole, réfugié à Kousseri, Ali Ossignbédé Justin, c’est depuis 4 mois qu’ils sont en train de lutter pour la réouverture du passage de Kousseri pour leur permettre de reprendre le trafic des marchandises. Selon lui, les personnes handicapées étaient à Kousseri mais la police camerounaise les a expulsés. Le 4 novembre dernier, ils ont rampé devant l’ambassade des États-Unis pour exiger la levée de cette mesure. Pour le porte-parole, les personnes à mobilité réduite ne demandent pas le départ du président du Conseil Militaire de Transition, le Général Mahamat Idriss Deby, ni le départ du Premier ministre de la transition Pahimi Padacké Albert. Elles demandent simplement la réouverture de la route vers Kousseri pour reprendre leurs affaires. Les personnes handicapées de la ville de N’Djamena demandent la clémence du président du CMT pour subvenir aux besoins de leurs familles. « Nous voulons aller à Kousseri, nous ne faisons pas la politique, nous n’avons que nos tricycles et nos tricycles ne sont pas les chars de combat », disent les personnes handicapées. Le porte-parole promet si rien n’est fait qu’ils vont s’organiser avec les badges, les numéros de leurs tricycles pour assurer la sécurité. « Notre lutte est noble et juste. Nous voulons juste nous battre pour prendre en charge nos familles. Nous ne sommes pas contre les autorités de la transition », crient les personnes handicapées. De l’avis de leur porte-parole, Ali Ossignbédé Justin, les personnes à mobilité réduite ne vont pas à Kousseri pour s’adonner aux trafics de drogues.

Toutefois, elles ont été reçues par le ministre de la Sécurité publique la semaine dernière pour discuter des modalités de réouverture du pont de N’gueli. En attentant la décision gouvernementale, l’association des personnes handicapées de la ville de N’Djamena a suspendu la manifestation pour dialoguer avec les autorités. Ils menacent, si rien n’est fait, d’ici une semaine de ramper jusqu’à la primature.

Pour rappel, des personnes handicapées ont manifesté le 4 novembre dernier. Ils réclament la libre circulation des tricycles sur le pont N’gueli afin de leur permettre de faire le commerce entre N’Djamena et Kousseri, la ville camerounaise située de l’autre rive du fleuve. Mais ils ont été dispersés à coups des tirs de gaz lacrymogène.

Jules Doukoundjé

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