Les lauréats en instance d’intégration durcissent le ton

Nov 02, 2021

Le collectif des lauréats professionnels de l’éducation (ENIB, CAP-CEG et DIPES) s’est réuni ce 1 novembre à la Bourse de travail de N’Djamena, Capitale tchadienne. Pour causes, faire l’évaluation de leur démarche auprès des autorités pour leurs dossiers en instance d’intégration à la fonction publique tchadienne. Reportage.

Il est 9h à la bourse de travail de N’Djamena. « Nous sommes malades, nous ne sommes pas en fête. Parce que nous sommes tombés, parce que nos familles sont dépassées et elles croupissent misérablement dedans. Nous avons tout fait, nous avons multiplié les demandes d’audiences et les correspondances à l’intention des autorités concernées. Mais personne ne nous a reçus », déclare Neuzilka Emmanuel, porte-parole du collectif des lauréats, introduisant la rencontre. L’atmosphère n’est pas bonne ce matin. La tristesse, la désolation, l’émotion sont les traits caractéristiques des visages des lauréats professionnels de l’éducation (ENIB, CAP-CEG et DIPES), après cette affirmation de leur porte-parole.

Pour Neuzilka Emmanuel, le gouvernement actuel donne l’impression de s’inquiéter sur son sort. « Ils sont là encore pour eux, pour piller le pays sans penser à nous. Ils veulent nous enfoncer dans la souffrance », insiste-t-il. Quelques lauréats prennent la parole, « nous sommes victimes de l’injustice, nos collègues enseignants intégrés ne nous soutiennent pas. L’UST est aussi la cause de notre souffrance parce qu’elle nous a sacrifiés en faveur des scientifiques. »  le porte-parole reprend la parole et affirme que, les autorités parlent toujours bien des jeunes à l’international, mais c’est une hypocrisie. En interne, dit-il, rien n’est fait pour satisfaire la jeunesse tchadienne. « C’est dommage que les autorités censées résoudre les questions sociales continuent à garder leur mutisme. Elles rejettent en bloc toutes voies pacifiques pouvant nous faire sortir définitivement de notre souffrance » indique-t-il.

Selon Neuzilka Emmanuel, ils ont étudié dans de conditions précaires jusqu’à l’obtention de leurs diplômes professionnels d’État et on leur ferme la porte d’intégration. Il regrette qu’on les contraigne de repartir à l’agriculture. Le porte-parole ajoute que les autorités ne sont pas reconnaissantes, elles ignorent ou font semblant qu’elles sont le fruit de l’enseignant. « On n’oserait pas revendiquer notre intégration si c’était l’argent de vos proches. Vous nous poussez à la violence dans la rue, mais ce qui marque notre différence, c’est notre bonne éducation et notre amour pour ce pays pris en otage », soutient-il.

Le collectif des lauréats conclut qu’il ne cessera jamais ses actions dans les rues tant que les lauréats n’entrent pas dans leurs droits.

Moyalbaye Nadjasna

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