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Un opposant exige l’arrêt du creusage de la tranchée

Oct 24, 2021

Le creusage de la tranchée n’a pas fini de faire couler d’encre. Le secrétaire national du parti Un Nouveau Jour, Dr Nasra Djimasngar demande aux autorités du Conseil Militaire de Transition l’arrêt du creusage de la tranchée autour de la ville de N’Djamena, capitale tchadienne. Si rien n’est fait, il va appeler tous les riverains victimes de la tranchée de s’inscrire sur une liste ouverte par son parti afin de poursuivre l’État. Reportage.

La reprise du creusage de la tranchée réalisée en 2008 par l’ancien président Idriss Deby Itno pour empêcher les rebelles de l’époque d’entrer à N’Djamena met mal à l’aise beaucoup d’hommes politiques et certains membres de la société civile. Le secrétaire national du Parti Un Nouveau Jour (opposition), Dr Nasra Djimasngar ne passe pas par le dos de la cuillère pour exprimer son inquiétude. Il estime qu’en creusant ce trou, l’on n’a pas tenu compte des habitants aux abords, le sort de ceux qui habitent après la tranchée n’a pas aussi été pris en compte par les autorités de la transition. Selon lui, tous les travailleurs qui vivent au-delà de la tranchée auront du mal à rejoindre leurs lieux de travail à l’heure. Il souligne que beaucoup d’habitations aux abords vont s’écrouler par l’effet de l’érosion dès les saisons de la pluie prochaines, sans garantie de dédommagement de l’État. L’opposant s’inquiète aussi que les agresseurs se cachent dans ce vaste et profond trou pour commettre leurs forfaits. « 13 ans après, le CMT vient de réveiller ce cauchemar dans l’esprit des Tchadiens alors même qu’ils se préparent à aller au DNI pour enterrer définitivement la hache de guerre. Non seulement cet ouvrage en réalisation plonge le peuple dans une psychose, mais il cause de dommages incalculables à la population riveraine », explique Nasra Djimasngar. Le SG du parti Un Nouveau Jour exige l’arrêt immédiat de la réalisation de cet ouvrage et le remblayage de la partie déjà ouverte.

S’il n’est pas entendu, l’homme politique menace d’appeler les populations riveraines de ce trou de s’inscrire sur une liste constituée par son parti afin d’intenter une plainte contre les auteurs de cet ouvrage. Il affirme par ailleurs qu’un pôle d’avocats sera constitué pour envisager d’autres actions n’est pas à exclure après concertation avec les résidents.

Depuis plusieurs semaines, la population de N’Djamena assiste au creusage de la tranchée autour de la capitale. Pour rappel, cette tranchée fut ouverte par le président Idriss Deby Itno au lendemain des évènements du 2 février 2008 marquant l’entrée des rebelles dans la capitale.  Lorsque la tranchée était creusée en 2008, peu de gens s’étaient installés au-delà. De nos jours, avec le phénomène de l’étalement urbain, la ville s’est étendue à des kilomètres au-delà de la tranchée.

Jules Doukoundjé

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