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« Le pacte social triennal est bénéfique », Brahim Ben Said

Oct 24, 2021

Le secrétaire général de la confédération libre des travailleurs du Tchad (CLTT) et membre du Conseil National de Transition (CNT), Brahim Ben Said tente de décortiquer l’importance du pacte social triennal signé entre le gouvernement et les organisations syndicales des travailleurs du Tchad. Il estime que c’est dans l’intérêt supérieur des travailleurs et du pays que cet acte a été signé. Reportage.

Pour apaiser le climat social délétère qui s’est installé depuis quelques années, le gouvernement et les organisations syndicales des travailleurs tchadiens ont signé au début de ce mois un pacte social triennal. La signature de ce pacte tant attendu par les deux parties va contribuer, estiment les observateurs, à l’instauration et à la consolidation d’un climat social apaisé, propice à amélioration significative des conditions de travail et de vie des travailleurs. Pour le secrétaire général (SG) de la confédération libre des travailleurs du Tchad (CLTT), Brahim Ben Said, ce pacte permettra à certains contractuels de l’État d’entrer dans leurs droits. Pour lui, les organisations syndicales souhaitent que le gouvernement paie les cotisations à la caisse nationale de la prévoyance sociale (CNPS) pour que les contractuels puissent bénéficier des droits sociaux et des allocations familiales pour ceux qui sont partis à la retraite. Il révèle que c’est depuis plus de 40 ans que l’État ne verse pas ses cotisations à la CNPS et que beaucoup de contractuels retraités sont morts sans avoir leurs pensions de retraite. Brahim Ben Said souligne que dans l’accord, il est prévu d’harmoniser le salaire des fonctionnaires.

Au sujet des textes qui régissent la sécurité sociale au Tchad, le syndicaliste précise que ces textes sont vétustes et le système de calcul à la CNPS et la caisse nationale des retraités du Tchad (CNRT) sont dépassés et ne répondent plus aux normes. Il explique qu’avant, le système de calcul se faisait par point, mais de nos jours cela se fait par pourcentage. « Aujourd’hui la fonction publique paie mal les retraités. À la CNPS les taux de cotisations ont été augmentés de 3 à 8%, mais la pension n’a pas bougé. Nous avons demandé que la pension soit revalorisée », dit le SG de la CLTT. Il affirme que le SMIC était avant de 5000 F CFA quand les gens partaient à la retraite, il est à 60.000 F CFA de nos jours, il appelle à la révision du système de calcul de la CNPS et de la CNRT. Selon lui, avant le fonctionnaire tchadien n’était très gradé, mais de nos jours, on a des gens qui ont de gros diplômes. Pour ce fait, les organisations syndicales souhaitent qu’on révise la loi portant sur le statut de la fonction publique. M. Brahim Ben Said affirme que les organisations syndicales demandent, surtout concernant l’enseignement supérieur, que le gouvernement suive l’exemple de la CEMEAC pour revaloriser les salaires.

Concertant la garantie de l’accord signé le 4 octobre dernier, le SG estime que pour la stabilité du pays, il faut que cet accord soit appliqué, dans l’intérêt général de tous pour un Tchad nouveau. « Pour un nouveau Tchad, il faut corriger les erreurs du passé, réparer l’injustice », ajoute-t-il. Il soutient que l’accord est bénéfique pour les deux parties, mais il insiste sur le fait qu’il faut mettre en place des mécanismes de suivi qui pour que l’accord soit respecté.

À propos des retraités qui menacent de descendre dans les rues de la capitale, le syndicaliste dit que les retraités ont des arriérés que l’État a prévu de payer en deux tranches, une partie en septembre dernier et une autre partie au début de l’année prochaine. Selon lui, le retraité tchadien végète dans la pauvreté, la pension de retraite est si maigre qu’il faut la revaloriser. Il propose qu’on paie les retraités mensuellement.  Brahim Ben Said affirme que les cotisations qui sont retenues sur les salaires ne sont pas reversées à la CNRT, elles sont versées au trésor public.

Jules Doukoundjé

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