Dans une déclaration à la presse, le porte-parole de la primature, M. Martin Inoua a fait hier une mise au point sur des propos tenus, selon lui, par le président du Comité de crise du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), M. Faustin Djimoudouel. Ce dernier aurai affirmé que le Premier ministre Saleh Kebzabo a déclaré que la grève ne l’intéressait pas parce que ses enfants étudiaient à l'étranger. « C'est une allégation totalement mensongère », dit le porte-parole. De plus, M. Inoua s'est exprimé sur la grève en soutenant que les grévistes ne peuvent pas prétendre à leur salaire, « le gouvernement a décidé en toute légalité de ne plus verser le salaire aux grévistes qui suivent le mot d'ordre du comité de crise ».
Cette annonce a fait bondir le comité de crise qui dit poursuivre sa grève jusqu'à la satisfaction. M. Faustin, a répondu en affirmant que le Premier ministre et son porte-parole méconnaissent les textes régissant le droit de travail au pays.« Tous les deux, Kebzabo et Inoua n'ont jamais été fonctionnaires moins encore syndicalistes, alors ils ont raison de méconnaitre la législation du travail, les droits et devoirs y afférents. S'ils arrivent à répondre à la question pourquoi les enseignants sont partis en grève, ils diront eux-mêmes que les enseignants ont raison d'aller en grève. Et que leur grève est fondée, et qu'il faut les payer et rembourser l'argent indument coupé », dit-il .
Rappelons qu’hier 11 décembre, le conseiller à la communication, aux médias et porte-parole de la primature M. Martin Inoua a annoncé, à la surprise générale une mesure gouvernementale contre les enseignants grévistes : la suspension de leur salaire. Une décision qui a soulevé la controverse sur sa légalité de la décision et sur la qualité de celui qui l’a annoncé. M. Inoua est le porte-parole du gouvernement ou de la primature? Les avis divergent.
Abderamane Moussa Amadaye
Le président du Parti Démocratique et Socialiste pour l'Alternance (PDSA) et chef de mission de coordination de l'alliance pour le Oui section Guera M. Malloum Yoboïdé Djeraki a tenu un meeting ce lundi 11 décembre dans la ville de Bitkine au département d'Abtouyour dans le Guera. Il a appelé ces partisans à voter Oui le 17 décembre prochain.
Au Guera M. Djeraki a mobilisé plus de 5 000 personnes, dont les autorités politiques et traditionnelles dans son grand meeting d'Abtouyour. Les habitants sont venus de partout de la province pour assister à la rencontre. « La volonté de la population d'Abtouyour va aller au-delà des attentes et contaminer l'ensemble de la population du Guera. Le département à travers ses enfants a fait beaucoup de sacrifice pour le Tchad. La démocratie est apportée par les fils du département d'Abtouyour », a-t-il dit. Le Tchad leur est cher et ils ne peuvent pas tomber par les vendeurs d'illusions.
Selon lui, parmi les partis politiques, il y a ceux qui appellent au boycott, mais nous les enfants d'Abtouyour sommes bien éveillés, nous ne laisserons pas cela arrivé chez nous, la paix, l'unité, la stabilité et la démocratie sont chers pour le département , a-t-il souligné.
Le PDSA appelle la population de la province à sortir massivement voter Oui l'État unitaire fortement décentralisé à 100%. M. Malloum va continuer sa tournée pour sensibiliser les habitants.
Noël Adoum
À une semaine de la tenue du référendum constitutionnel, le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP) a tenu un meeting ce 10 décembre au stade omnisport du 7e arrondissement.
Militants et sympathisants de 13 partis politiques ont pris d'assaut le stade. Banderole à la main, ils scandent, comme il est écrit dessus « halte au référendum, sauvons la République ».
Différents présidents de partis politiques se sont succédé sur le podium pour dénoncer le processus référendaire qu'ils estiment biaisé. De Max Kemkoye en passant par le professeur Avocksouma Djona ou encore Dr Nassour Koursami, ils dénoncent les méthodes peu orthodoxes du pouvoir de transition dirigé par Mahamat Idriss Deby. Ils estiment que le président de transition veut à travers cette constitution se pérenniser au pouvoir pour sa propre jouissance et celui de ceux qui l'entourent au détriment de l'intérêt suprême de la nation.
Ils invitent la population au boycott du référendum. « Restez chez vous le jour de l'élection ou sortez pour manifester votre désaccord à cette mascarade qui veut nous maintenir nous et nos enfants dans la servitude. Et à la solde d'une clique qui nous gouverne depuis 30 ans ».
Enfin, le porte-parole du GCAP, M. Kemkoye promet parler le 15 décembre prochain des stratégies du boycott de ce qu’il appelle « mascarade électorale orchestrée par l'héritier Kaka ».
Abderamane Moussa Amadaye
Le parti FAR membre du Bloc fédéral pour le non au référendum constitutionnel a organisé une conférence de presse, leur slogan « Je vote non au référendum constitutionnel du 17 décembre », trônait partout cet après-midi à École avenir au quartier Moursal dans le 7e arrondissement.
C’est autour de son fondateur Yorongar Ngarlegy que Ramadane Souleymane, Djimbaye O. Kakalé deux membres du Bureau exécutif ont expliqué de long en large la fédération, ses avantages et son intérêt pour le Tchad. Pour eux, le fédéralisme est un système politique prôné par le FAR, il y a déjà 30 ans. « Le FAR est un parti fédéraliste depuis sa création », disent-ils. Ils soulignent que le système fédéral favorise les conditions pour le développement d'un pays, corrige la mauvaise gouvernance et contribue à la sécurité de la population. « La fédération n'est pas la division, c'est plutôt une union », disent les membres du parti.
Ils affirment que malgré les fausses informations distillées, les Tchadiens ont compris la nécessité de la fédération, « C’est réjouissant. La fédération reste la seule solution pour ce pays ».
Ousmane Bello Daoudou
Une nouvelle formation politique, dénommée « Parti Le Républicain » a lancé officiellement ses activités ce 9 décembre 2023 au centre Al-Mouna dans la commune du 2ème arrondissement. Le parti dit guider par un esprit patriotique, s'oppose à la monnaie FCFA et à la présence des armées étrangères.
Sadam Ali Hamat, président de cette formation politique a relevé que le parti milite pour l'unité nationale des tchadiens dans un esprit de tolérance et de justice. Il dit être sidérer par les injustices, le sérieux problème de l'énergie, le chômage qui touche durablement la jeunesse tchadienne ou encore la cherté de vie qui restent sans solution malgré les potentialités qui existent au pays de Toumai, vaste et riche. Avec un programme politique qui touche l'ensemble des nécessités de la population, M. Sadam Ali Hamat estime pouvoir avec le soutien du peuple redonner au Tchad un nouveau visage en renforçant le système éducatif, économique, social et sécuritaire. « Notre ambition est plus grande, parce qu’on a choisi l’espoir à la place de la peur, on a choisi l’unité à la division. On affirme que, nous devons littéralement refonder le Tchad », dit-il d’un ton sec.
M. Ali, président du parti Le Républicain n'a pas manqué de parler de la vision de son parti sur la politique étrangère du Tchad. Il estime que la monnaie que le Tchad et plusieurs autres pays francophones utilisent est une monnaie coloniale et de servitude, qui pour lui est destinée pour appauvrir l'Afrique. « Notre premier combat sera contre le franc colonial français imposé aux africains pour contrôler nos économies. Et pour diminuer la corruption, pour espérer un développement on doit avoir notre monnaie, et ce combat est nécessaire. Dans les jours avenirs nous allons procéder à ce travail ambitieux avec les pays francophones sur le sujet », dit-il. Il s'est aussi appesanti sur la présence des armées étrangères en Afrique et au Tchad. Selon le président du parti Le Républicain, leur présence n'a aucune importance si ce n'est de garantir leur intérêt au détriment de celui des tchadiens ou du peuple d'Afrique. « Après plus de 50 ans de présence, dites-moi, est-ce-que la rébellion, le terrorisme et tout autre genre de criminalité transfrontalière sont arrêtés ? Non, ses forces étrangères n'ont jamais aidé nos armées à faire face. Ils doivent quitter nos pays. Nous devons bâtir des armées nationales fortes pour la sécurité des africains et tchadiens pour garantir un développement durable », a-t-il conclu.
Abderamane Moussa Amadaye
Producteurs et vendeurs locaux du riz tchadien ont lancé un salon du 8 au 10 décembre au palais des arts et de la culture de N'Djamena pour mettre en valeur la production locale. Un produit local qui envahit de plus en plus l’assiette des Tchadiens. Face aux difficultés techniques et financières et à l'importation à grande échelle, les producteurs locaux veulent vise l'autosuffisance interne et croient pouvoir exporter. Ialtchad Presse a échangé avec le président du comité d'organisation de ce salon.
Gane-bang Adji Zamtato, président du comité d'organisation et promoteur de « Adji Riz » affirme que le salon est organisé à cause du recule de la production du riz constatée au pays les 5 dernières années. Une chute due à des difficultés que rencontrent les producteurs suite à la pandémie de la COVID-19 ou encore de la guerre en Ukraine qui ont eu impact négatif sur la production locale. «La crise sanitaire de 2020 a créé des contraintes dans le commerce mondial y compris l'acheminement des céréales et des semences de qualités, puis la guerre en Ukraine qui a aggravé la situation », a-t-il affirmé.
Il ajoute que, « cette guerre a interrompu l'importation des engrais dont le Tchad dépend. Alors, les producteurs tchadiens sont entrés dans l'impasse. À cela s'est ajouté, les inondations de 2022 qui ont englouti plus 500.000 hectares de riz », dit-il. C'est dans ce contexte difficile, dit-il, que le salon a été réfléchi pour réunir les producteurs locaux, parler des difficultés et faire des plaidoyers auprès des autorités. « L’objectif est de sauver le secteur rizicole tchadien qui est rudimentaire et traverse d'énormes difficultés ».
Pour rappel, le Tchad produit localement, selon les organisateurs de ce salon, 262.000 tonnes de riz en moyenne, mais cette production a baissé.
Abderamane Moussa Amadaye
Après une formation jumelage Yaoundé- Bordeaux du 6 au 18 novembre dernier organisée par l'association Média et Démocratie (M&D) avec l'appui de la Coopération française, deux journalistes tchadiens ont restitué ce 8 décembre 2023 leur expérience avec 20 journalistes tchadiens à l'espace BETNA situé au sein du Campus France-Tchad, dans la commune du 2e arrondissement de la capitale tchadienne, N'Djamena.
Les journalistes sont Abderamane Moussa Amadaye, rédacteur en chef du journal Ialtchad Presse et Mahamat Kao Adoum, promoteur du journal MEDD TV. Ils ont restitué les travaux de leur formation en échangeant essentiellement sur l'éthique et la déontologie journalistique, l'exercice du métier de journalisme face à la montée en puissance des fakes news, de la désinformation ou encore de la mésinformation à l'ère du numérique.
Le Rédacteur en chef Abderamane Moussa Amadaye a fait une mise au point en rappelant que plusieurs journalistes africains de différents pays notamment ceux du Tchad, du Cameroun, de la Centrafrique et du Gabon ont participé à la formation organisée par la plateforme associative Médias & Démocratie. Cette formation théorique et pratique a permis aux journalistes de contribuer à l'émergence ou à la consolidation des processus démocratiques engagés sur le continent et l'article 25 de code de la déontologie et éthique du journaliste tchadien, avoir une bonne formation permanente, a-t-il dit.
Le prometteur de MEDD TV Mahamat Kao Adoum, à lui, expliqué nettement les modules thématiques, la notion de base du journalisme, la nouvelle matière première du journalisme, les étapes de l'élaboration d'une nouvelle, etc. Au sujet de la question de la désinformation et des Fakes New, M. Mahamat Kao estime que pour combattre la désinformation, il est essentiel d'encourager la coordination entre ces acteurs de premier plan que sont les entreprises technologiques, la société civile et la vérification des faits. « Il faut éviter de publier des informations des sources douteuses, mais toujours publier des informations des sources vérifiées et vérifiables ».
Noël Adoum
Lors d'une conférence de presse organisée ce vendredi 8 décembre 2023 à la bourse du travail, la Coordination des Actions Citoyennes Wakit Tama appelle les Tchadiens à boycotter le référendum du 17 décembre prochain.
Après avoir boycotté le DNIS en 2022, dénoncé la composition inégalitaire du CONOREC, la présentation d'une seule constitution sur l'État unitaire au référendum, Wakit Tama appelle à boycott du référendum.
Selon Wakit Tama, la transition a miné tout le processus en ayant recours à la fraude à volonté. Les organes électoraux, le fichier électoral sont corrompus et sous le contrôle exclusif du régime qui refuse catégoriquement son audit, tout comme il est opposé à l'utilisation des kits électoraux, dit Wakit Tama. « Souvenez-vous il a été organisé, à dessein, en pleine saison des pluies, en août, pour éliminer de grandes poches de populations réputées opposées au régime. Si cette machine de fraude est expérimentée sans une contestation rigoureuse des décideurs, partis politiques et sociétés civiles, pendant qu'il est encore temps, ce serait difficile d'obtenir des corrections lors des présidentielles », souligne Wakit Tama.
Le porte-parole Soumaïne Adoum affirme que la démocratie c'est l'expression de l'opinion et le boycott est l'opinion. «Il semblerait que les militaires ont reçu l'ordre de voter Oui», a-t-il dit. Les Tchadiens ont associé le désastre du Tchad à l'État unitaire parce que disent-ils qui peut détourner des milliards sans rendre compte au peuple? Cela ne se passe que dans l'État unitaire. «La Conorec est pire que la CENI. Elle est remplie des membres de gouvernement qui sont pour le Oui. Comment voulez-vous que le Non gagne? », s'interroge M. Soumaïne.
Wakit Tama estime que le Non n'entraînera pas l'instauration d'un État fédéral, mais plutôt l'illusion d'un autre référendum dont le Tchad ne peut s'offrir le luxe . Wakit Tama se prononce pour le boycott de ce processus tortueux. Il est hors de question de se rendre complice d'une mascarade dont le résultat est connu d'avance, dit la coalition.
Noël Adoum
Dans un point de presse cet après-midi 8 décembre, la Fédération de l'opposition crédible (FOC) a fait savoir que son méga meeting prévu pour le 10 décembre au stade de Diguel a été refusé par l'office national d'appui à la jeunesse et aux sports (ONAJES). La FOC décide donc de délocaliser cette rencontre au siège du parti socialiste sans frontières (PSF) et invite les Tchadiens à boycotter le référendum par des marchés pacifiques le 16 et 17 décembre prochain sur tout le territoire national.
Yaya Dillo Djerou Betchi, président du PSF et coordonnateur de cette coalition affirme que la mise à disposition du stade de Diguel pour des activités politiques du FOC a été rejetée par l'ONAJES. « Les services de l’ONAJES ont fait preuve de ruse pour contourner notre demande. Toutefois, connaissant les méthodes du régime, nous n’en voulons pas aux cadres de l’ONAJES dont l’embarras était réel sur leurs visages. Nous comprenons juste leur angoisse à mettre en exécution les ordres de la junte qui ne veut donner aucune chance à l’opposition pour battre campagne afin d’édifier le peuple sur les enjeux déroutants de ce processus unipolaire», a déclaré Yaya Dillo Djerou Betchi. L'espace des libertés publiques est restreint y compris en cette phase de campagne référendaire. Des marches pacifiques interdites, des meetings empêchés, une campagne référendaire conçut uniquement pour le camp du oui le tout couronné par le musèlement de l’espace des libertés politiques, dit-il.
Selon M. Dillo face à cette restriction, le régime n’offre au peuple que le seul choix de la résistance à la dictature par tous les moyens. « Nous demandons... au peuple tchadien de sortir massivement pour une marche pacifique dans toutes les villes du Tchad le 16 et le 17 décembre 2023 pour stopper la marche dictatoriale de la junte ».
Abderamane Moussa Amadaye
La caravane de boycott du référendum constitutionnel du 17 décembre prochain initié par le Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) a été dispersée avec du gaz lacrymogène par les forces de l'ordre ce matin 7 décembre 2023 au terrain Kamda dans la commune du 7e arrondissement de N'Djamena.
Ils étaient nombreux à prendre d'assaut le terrain de Kamda à moto ou encore à voiture, munies des drapeaux et des drapelets blancs estampillés « halte au référendum, sauvons la République », d'une croix de protestation en rouge. Sur place, plus d'une dizaine de voitures de police ont investi le terrain. Constatant la présence massive des forces de l'ordre, le porte-parole du GCAP, Max Kemkoye a signalé qu'il s'agit d'une manifestation pacifique pour protester contre le référendum constitutionnel du 17 décembre prochain. Nonobstant ce message, la police a exigé leur départ tout en signifiant qu'il s'agit d'un attroupement non autorisé et qu'elle a reçu des instructions fermes pour le disperser, a indiqué un policier sur place. Refus du GCAP de quitter le lieu, la police a utilisé le gaz lacrymogène, les manifestants ont quitté le lieu tout en poursuivant leur caravane de manière dispersée, mais toujours poursuivie par les forces de l'ordre qui étaient à leurs trousses.
Pour Max Kemkoye, aucune force, aucune dictature ne peut empêcher le peuple à s'exprimer sur le choix de son devenir, « même les dictatures le plus implacables comme celles de Blaise Compaoré et Mouammar Kadhafi ont fini par s'écrouler devant la volonté de peuple que le président de transition sache qu'il ne durera pas assez longtemps », a-t-il expliqué. Il affirme également que le GCAP est déterminé à boycotter le référendum constitutionnel. « Les jours qui suivent seront encore plus déterminants que les jours passés. Nous sommes une opposition frontale. On va faire la lutte pas-à-pas, face à face, on ne va pas reculer », dit-il les yeux rougis par le gaz lacrymogène. M. Kemkoye invite la population au boycott de ce référendum, « peuple tchadien, levez-vous, suivez GCAP dans ses exigences et réclamations. Notre lutte est républicaine ».
Abderamane Moussa Amadaye