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Sac en pagne made in Tchad

Juil 18, 2021

La plupart des jeunes tchadiens accros à l’Internet et aux Réseaux sociaux (RS). Certains s’en servent pour se distraire, mais d’autres pour se former. C’est le cas du jeune Komengdi Richard qui s’est inspiré d’une vidéo sur YouTube pour devenir un fabricant des sacs en pagne. Reportage.

Quartier Atrone dans le 7e arrondissement de N’Djamena capitale tchadienne. Il est 16h, ce vendredi 16 juillet. Sous une fine pluie, on se renseigne et nous voilà enfin arrivés chez Richi Dior de son vrai nom Komengdi Richard. Il est étudiant en sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (STIC). Il suit aussi une formation de Mannequinat a l’agence APHODITE-Tchad Management.  Un petit bonjour suffit pour émousser la convivialité.  Curieux, nous rencontrons le jeune fabricant en pleine action. Au tour de lui, ses matériels de travail sont bien disposés. Il s’agit entre autres, des tissus de pagnes, des éponges, une bande de caoutchouc, ciseaux, l’aiguille, la dentelle, etc. Mais que fabriquez-vous?  Richi Dior répond, « des sacs à base de pagne. »

Différents modèles sont proposés et confectionnés selon la commande. Contrairement à certains jeunes pour qui l’Internet et les réseaux sociaux constituent un moyen de distraction, Komengdi Richard s’en est servi comme une source d’inspiration. « Je regardais les vidéos sur YouTube je suis tombé sur une vidéo qui montrait comment fabriquer un sac à base de pagne. Toute de suite cela m’a plu et je m’en suis inspirée pour créer mes propres modèles », confie-t-il.

Pour fabriquer ses sacs, Richi Dior consacre 1 à 2 heures de temps. Malgré son temps partagé entre ses études universitaires et sa formation de Mannequinat, il s’arrange à disposer ce petit temps à son activité. Ce qui lui permet de fabriquer au moins un sac par jour. Beaucoup plus développer en Afrique de l’Ouest, la mode de sac en pagne est aussi visible désormais au Tchad. Les femmes et les jeunes filles, toutes s’arrachent ses modèles de sac. Pour lui le Tchad doit cesser d’importer les objets extérieurs et plutôt valoriser l’œuvre de ses artistes afin de développer les modes « Made in Tchad ».

Les pagnes attachés bout à bout pour cueillir ou ramasser les fruits sauvages couper les légumes à défaut de sacs dans la nuit de temps ne sont dorénavant que des souvenirs lointains, dit-il.

Les prix des sacs du jeune entrepreneur varient entre 2000 et 4000 FCFA selon les modèles. Pour la clientèle, le port massif de ces objets en pagne s’explique par le goût à la mode, la valorisation de l’art africain et plus spécifiquement tchadien. Selon toujours les clients, les sacs sont très jolis et le prix est abordable. « Quand c’est un ensemble avec les chaussures, les bracelets, les colliers ou avec l’habille et les boucles d’oreilles, cela va très bien », affirment-ils.

Les sacs en pagne made in Tchad fabriqué par Richi Dior n’aiguisent pas seulement le goût féminin, mais les hommes aussi. La demande semble supérieure à l’offre à moins d’une année d’activité. Richi Dior compte développer ses activités après ses études. Mais pour l’instant le métier nourrit son homme.

Koumassen Juste

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