Le Forum des organisations de la société civile du Tchad (Foscit) a appelé ce 30 avril, à une journée ville morte et de deuil national en mémoire des manifestants morts le 27 avril. Cependant, le mot d’ordre n’a pas été fortement suivi sur l’ensemble du territoire national.
Sur les différentes artères, avenues, quartiers, marchés, etc. que nous avons sillonné en cette journée ensoleillée du 30 avril, l’achalandage est comme d´habitude. La capitale tchadienne, N’Djamena, ne ressemble pas à une ville morte, moins encore à une cité en deuil national. Les bus et minibus circulent normalement. Les commerçants, les fonctionnaires, les ménages vaquent convenablement à leurs occupations.
Le marché à mil de N’Djamena était pris d’assaut par les clients à deux semaines de la fête du ramadan. « Comme vous pouvez le constater, N’Djamena est comme avant. Je ne vois pas ce qui peut ressembler à une ville morte. Les gens vaquent normalement à leurs occupations. Moi également, je suis venu pour acheter les habits à mes enfants », raconte une mère rencontrée au marché à mil.
Pour le porte-parole national du Foscit, Mahamat Zène Cherif, le but du mot d’ordre appelant la population à observer ce 30 avril, une journée ville morte et de deuil national est de dénoncer la prise du pouvoir par la force, sa confiscation par la force et de réclamer le retour à l’ordre constitutionnel. Il reconnaît que l’opération ville morte n’a pas été suivie comme il le souhaite. «La population n’a pas respecté ce mot d’ordre pour des raisons sociales et économiques. Vous savez, nous sommes dans une période de carême et il y a aussi les préparatifs de la fête du ramadan qui se pointe à horizon », dit Mahamat Zène Cherif. Selon lui, cette situation a fait que les ménages, avec les réalités tchadiennes, ont de difficultés à rester chez eux parce qu’une grande partie vit le jour au jour. C’est pourquoi chacun est obligé de sortir gagner sa vie. « Malgré tout, la population partage notre vision de choses », dit-il.
Le Foscit ne compte pas s’arrêter là. Il prévoit une marche pacifique le samedi 1er mai sur tout le territoire tchadien pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel.
Allarassem Djimrangar