L'Union nationale des associations des personnes handicapées du Tchad (UNAPHT) demande au gouvernement de respecter les textes nationaux et internationaux portant protection et promotion des personnes vivant avec un handicap.
Pour Madjitelsem Séverin, secrétaire général adjoint de l’Union nationale des associations des personnes handicapées au Tchad (UNAPHT) et par ailleurs conseiller de la République au Conseil économique et social, la loi 007 qui date de 2007 n’est pas respectée. « Cette loi traite la question de l'accessibilité des femmes, enfants et personnes handicapés à la scolarité, à l'emploi et aux structures sanitaires. Entre 2019 et 2020, un autre décret d’application de cette loi a été pris, mais les défis de la protection et la promotion des personnes handicapées reste à relever car, aujourd'hui elles rencontrent des difficultés à avoir l'accès à l'éducation et à l'emploi, beaucoup sont formées dans les écoles professionnelles à l’intérieur comme à l'extérieur du pays. Cependant, ils se retrouvent à la maison abandonnés à eux-mêmes », regrette-t-il.
Toutefois, ajoute-t-il, le président de la République Mahamat Idriss Deby Itno et le Premier ministre ont réitéré la problématique d'emploi des jeunes comme une priorité. « Donc, nous rappelons les plus hautes autorités au respect de leurs engagements au niveau national et international sur la protection et promotion des droits des personnes handicapées et la disposition de l'article 27 de la convention relative aux personnes handicapées que le Tchad a ratifiée en juin 2019. Ces dispositions de l'article 27 parlent de l'emploi des personnes en situation de handicap et c'est l'État qui a la première responsabilité d'agir en ce sens ».
Madjitelsem Séverin indique que les personnes vivant avec un handicap sont stigmatisées au sein des communautés. « La plupart des Tchadiens pensent que les personnes handicapées sont incapables de bien travailler. Cette mentalité crée des injustices dans le monde du travail. Dans certaines entreprises au Tchad, les jeunes handicapés n'ont pas l'accès à l'emploi. Et, ceci constitue une violation des droits de l'homme. En dehors de la loi 007, il existe d'autres textes et décrets qui protègent les droits des personnes handicapées mais malheureusement leur application pose problème. Notre pays le Tchad est un pays qui a des beaux textes, mais ces textes souffrent d'application, ils ne sont pas traduits dans les faits », fait-t-il savoir.
Le conseiller de la République salue la volonté des hautes autorités du Tchad avec la création d’une agence pour les personnes en situation de handicap malgré le retard de la mise en place de cette agence qui est une recommandation du dialogue national souverain et inclusif. « Je crois que des voix se sont levées au niveau des associations des personnes handicapées via l'union nationale des personnes handicapées qui est la faîtière qui agit à l'échelle nationale, sous-régionale et continentale pour la mise en place effective de l’agence. Cette agence doit jouer le rôle d'interface entre l'État et les partenaires ou les organisions des personnes handicapées vivant au Tchad. J’interpelle les gouvernants, les organisations non gouvernementales, les entreprises et les Tchadiens en général d’accorder une attention particulière aux personnes vivant avec un handicap », clame Madjitelsem Séverin.
Amadou Voundia