Lavage de bonnets traditionnels, un métier lucratif

Jan 17, 2024

Au Tchad et dans la capitale, N’Djamena, les bonnets traditionnels sont appelés «Taguiyé» en arabe locale.. Ils sont portés par les hommes pendant les cérémonies ( activités politiques, culturelles, religieuses et funéraires). L'équipe d'Ialtchad a fait un tour des plusieurs buanderies où sont lavés ces bonnets. Reportage.

Beaucoup des hommes, âgés, d’âges mûrs, des jeunes et de enfants ont adopté cet accessoire vestimentaire, le port de bonnet. Le bonnet est devenu une coutume, une tradition qui se portent fièrement lors des cérémonies culturelles et religieuses : les mariages, les baptêmes, les décès. Laveurs de bonnets est un métier qui fait bien vivre.

Aux quartiers Mardjandaffack, Bololo, Ambasatna, Ridina, Dembé, Chagoua, Habena en passant par Ndjari puis Diguel, les ateliers de laveurs des bonnets traditionnels sont partout. Les prix ne sont pas les mêmes, chez certains le prix est élevé, chez d’autres, le prix est plus bas.

Adam Moussa en a fait son métier. Il a son atelier au quartier Bololo, âgé d'une quarantaine d'années, il est père de 4 enfants. Il explique qu'il est dans ce métier depuis une dizaine d'années, « les grands bonnets décorés avec des motifs brodés ou des perles sont lavés à 750 F CFA, les petits bonnets appelés « taguiyé maréchal» à 250 F CFA et les moyens à 500 F CFA ». Il affirme recevoir plus de 50 bonnets par jour. « Grâce à cette somme, je paie le loyer du local 40.000 F CFA, je prends soin de mes enfants ainsi que leur scolarité », dit-il.

Souleymane Daoud, 52 ans, est aussi laveur de bonnets au quartier Dembé. Il estime qu'il reçoit plus de 100 bonnets traditionnels par jour, « je lave ces bonnets avec de l'eau mélangée du javel, en faisant attention aux couleurs de chaque bonnet. Je mets aussi un peu d'amidon, je le fait porter sur le bois sous forme du mortier pour l'agrandir ou le rétrécir afin de le sécher ». Il souligne que les prix sont fixés à 1000 Fr pour les grands bonnets, 750 Fr pour les moyens puis 500 Fr pour les petits. Selon lui, avant, il n'y a que les personnes âgées qui portaient ces bonnets traditionnels maintenant c'est ancré dans les habitudes vestimentaires.

Ousmane Mahamat Tahir est un client et amateur de port de bonnet, « le port de bonnet est une habitude, sans bonnet  je ne prends pas part à la prière du vendredi ». Il affirme que jadis seulement quelques communautés comme, les Peuls, les Baguirmiens, les Haoussas, les Bornous et les Arabes qui valorisent le port des bonnets traditionnels. « Porter le bonnet est un atout d’élégance pour les Tchadiens », dit M. Ousmane. Il appelle les Tchadiens à conserver cette authentique culture.

Noël Adoum

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