Le Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) a fait point de presse relatif au scrutin référendaire du 17 décembre. Il dit se réjouir que son appel de boycott du référendum a été entendu. Et appelle au dialogue politique pour une sortie politique honorable en enclenchant un nouveau processus.
Le membre de GCAP Avoksouma Djona Atchénemou affirme ceux qui gouvernent ont toujours pris les citoyens tchadiens comme des inconscients qu'on peut instrumentaliser à souhait, les berner, les tromper, mais ils les suivront. « Ce 17 décembre est une date historique qui restera gravée dans les annales de l'histoire politique du Tchad. Les Tchadiens ont fait preuve d'un patriotisme exemplaire en boycottant massivement ce référendum sur toute l'étendue du territoire», a dit M. Avoksouma. Il poursuit, « le boycott est tel qu'on ne peut pas tricher ni maquiller de quelque manière que ce soit ».
Pour le GCAP sa lutte est fondée sur des principes républicains en défendant des valeurs. Cette décision de suivre le mot d'ordre de boycott témoigne de leurs engagements à défendre la patrie et à résister aux tentatives de manipulation des opinions par certains opportunistes qui utilisent la masse qu'ils représentent comme, « un bétail politique qu'on peut sacrifier et utiliser pour faire avancer leur cause politique », a-t-il renchéri.
Selon le GCAP, en refusant d'approuver ce référendum trompeur et dangereux, les citoyens tchadiens ont défendu les principes de transparence, d'équité et la volonté du peuple. Le groupe affirme que « cette constitution ne peut pas être appelée Constitution de la République du Tchad pour être promulguée comme loi fondamentale de la république, car, moins de 1% des Tchadiens l'ont voté». « Et parmi ce 1%, nous comptons quelques compatriotes égarés et nos frères des forces de défense et de sécurité menacés et contraints de voter ».
Le GCAP estime que cette communauté internationale, ONU, PNUD, Union européenne, France, États-Unis d'Amérique et autres, a foncé tête baissée en appuyant un processus électoral totalement exclusif qui est aujourd'hui rejeté par les Tchadiens. « Mahamat Idriss Deby Itno, son Premier ministre, son gouvernement, son CNT et sa CONOREC, ses anciens et nouveaux alliés qui ont bataillé fort avec des gros moyens de l'État et l'argent public pour que les Tchadiens sortent voter OUI ont échoué ».
Selon le GCAP, le président de transition, premier responsable de cet échec doit convoquer en urgence un nouveau dialogue politique, « le contraire engagera le Tchad dans une grande instabilité politique », disent les membres.
Noël Adoum