Dans une déclaration à la presse, le porte-parole de la primature, M. Martin Inoua a fait hier une mise au point sur des propos tenus, selon lui, par le président du Comité de crise du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), M. Faustin Djimoudouel. Ce dernier aurai affirmé que le Premier ministre Saleh Kebzabo a déclaré que la grève ne l’intéressait pas parce que ses enfants étudiaient à l'étranger. « C'est une allégation totalement mensongère », dit le porte-parole. De plus, M. Inoua s'est exprimé sur la grève en soutenant que les grévistes ne peuvent pas prétendre à leur salaire, « le gouvernement a décidé en toute légalité de ne plus verser le salaire aux grévistes qui suivent le mot d'ordre du comité de crise ».
Cette annonce a fait bondir le comité de crise qui dit poursuivre sa grève jusqu'à la satisfaction. M. Faustin, a répondu en affirmant que le Premier ministre et son porte-parole méconnaissent les textes régissant le droit de travail au pays.« Tous les deux, Kebzabo et Inoua n'ont jamais été fonctionnaires moins encore syndicalistes, alors ils ont raison de méconnaitre la législation du travail, les droits et devoirs y afférents. S'ils arrivent à répondre à la question pourquoi les enseignants sont partis en grève, ils diront eux-mêmes que les enseignants ont raison d'aller en grève. Et que leur grève est fondée, et qu'il faut les payer et rembourser l'argent indument coupé », dit-il .
Rappelons qu’hier 11 décembre, le conseiller à la communication, aux médias et porte-parole de la primature M. Martin Inoua a annoncé, à la surprise générale une mesure gouvernementale contre les enseignants grévistes : la suspension de leur salaire. Une décision qui a soulevé la controverse sur sa légalité de la décision et sur la qualité de celui qui l’a annoncé. M. Inoua est le porte-parole du gouvernement ou de la primature? Les avis divergent.
Abderamane Moussa Amadaye