Producteurs et vendeurs locaux du riz tchadien ont lancé un salon du 8 au 10 décembre au palais des arts et de la culture de N'Djamena pour mettre en valeur la production locale. Un produit local qui envahit de plus en plus l’assiette des Tchadiens. Face aux difficultés techniques et financières et à l'importation à grande échelle, les producteurs locaux veulent vise l'autosuffisance interne et croient pouvoir exporter. Ialtchad Presse a échangé avec le président du comité d'organisation de ce salon.
Gane-bang Adji Zamtato, président du comité d'organisation et promoteur de « Adji Riz » affirme que le salon est organisé à cause du recule de la production du riz constatée au pays les 5 dernières années. Une chute due à des difficultés que rencontrent les producteurs suite à la pandémie de la COVID-19 ou encore de la guerre en Ukraine qui ont eu impact négatif sur la production locale. «La crise sanitaire de 2020 a créé des contraintes dans le commerce mondial y compris l'acheminement des céréales et des semences de qualités, puis la guerre en Ukraine qui a aggravé la situation », a-t-il affirmé.
Il ajoute que, « cette guerre a interrompu l'importation des engrais dont le Tchad dépend. Alors, les producteurs tchadiens sont entrés dans l'impasse. À cela s'est ajouté, les inondations de 2022 qui ont englouti plus 500.000 hectares de riz », dit-il. C'est dans ce contexte difficile, dit-il, que le salon a été réfléchi pour réunir les producteurs locaux, parler des difficultés et faire des plaidoyers auprès des autorités. « L’objectif est de sauver le secteur rizicole tchadien qui est rudimentaire et traverse d'énormes difficultés ».
Pour rappel, le Tchad produit localement, selon les organisateurs de ce salon, 262.000 tonnes de riz en moyenne, mais cette production a baissé.
Abderamane Moussa Amadaye