Le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) section provinciale de N'Djamena a célébré ce 5 octobre la journée mondiale des enseignants édition 2023 dans la crise, sous le thème, « les enseignants dont nous avons besoin pour l'enseignement que nous voulons : un impératif mondial pour finir avec la pénurie d’enseignants ». La célébration a eu lieu dans la grande salle du ministère des affaires étrangères et des Tchadiens de l'étranger.
La cérémonie a commencé par la danse traditionnelle, suivie d'une minute de silence en hommage des enseignants morts sous la chanson de l'hymne nationale des enseignants intitulé, « l'enseignant a donné jusqu'au fond de son savoir ». Pour le président du Comité d'organisation M. Hamza, les enseignants jouent un rôle crucial dans la société, « ils sont les gardiens de la connaissance, les guides de nos enfants vers un avenir meilleur, et les modèles qui inspirent les générations futures. Ils travaillent sans relâche, investissant leur temps, leur énergie et leur dévouement pour éduquer nos jeunes et façonner leur avenir », a-t-il dit. Il poursuit, leur travail et leurs sacrifices sont marginalisés par le gouvernement.
M. Hamza dénonce ce qu’il nomme coupes arbitraires de salaires, « il est injuste que ceux qui façonnent l'avenir de la nation soient confrontés à des coupes arbitraires de leurs salaires, sans aucune reconnaissance ou remboursement ».
Le Secrétaire Général (SG) du SET Mbayana Laoukoura, affirme que, « l’image de l'enseignant tchadien est celle d'un homme qui vit en location avec sa famille, un homme à pied, à vélo ou sur une vieille moto dont les roues dansent autour de leur axe ou les freins grincent à tout bout de chemin ». Le SG soutient que les enseignants sont insultés, bastonnés, poignardés, fusillés par leurs élèves sans que le ministère chargé de les protéger ne dise un mot.
Pour que l'année scolaire 2023-2024 ne soit pas perturbée, les enseignants membres du SET, section N'Djamena, réclament le remboursement des 16 mesures, le rétablissement et le rappel des primes de craie et documentation coupées en 2018, jamais rétablis, le rappel des effets financiers des actes de carrière, le déguerpissement de la police à proximité des établissements Félix Éboué et de la Direction Nationale des Examens et Concours, le rappel des salaires des nouveaux intégrés et des professeurs scientifiques, etc.
Noël Adoum