dimanche 24 novembre 2024

« Votre grève est politique », a dit le PMT Kebzabo selon les magistrats fâchés

Aoû 04, 2023

Dans un communiqué de presse conjoint, réuni en Assemblée générale extraordinaire (AGE) le mardi passé, les magistrats ont débattu sur les menaces du Gouvernement contre les magistrats et l’arrêté du 28 juillet sur mise en place d'une commission chargée de contrôle et de vérification des dossiers administratifs des magistrats. L'AGE est allée plus loin en dénonçant les propos menaçants du Premier ministre de transition (PMT) Saleh Kebzabo lors de leur rencontre le 26 juillet « si vous ne reprenez pas, je vais vous perdre et vous allez me perdre... votre grève est politique... » sont constitutifs de menaces, d'après les magistrats. Ils ont décidé de poursuivre la grève jusqu’à leur satisfaction.

Les magistrats estiment qu'il est inadmissible que leurs revendications issues des recommandations du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS) ayant fait l'objet d'une commission interministérielle soient taxées de revendications politiques visant à renverser le gouvernement. « Cette attitude incompréhensible du Gouvernement dénote sa mauvaise foi dans la recherche du règlement de cette crise », ont-ils souligné.

Au sujet de l’Arrêté, l'AG considère sur la mise en place d'une commission chargée de contrôle et de vérification des dossiers administratifs des magistrats est nul et non avenu parce qu’elle est créée par une autorité non habilitée. Selon eux, le PMT, en sa qualité de chef de gouvernement ne peut, sans violer le principe de séparation des pouvoirs, s'ingérer dans la gestion et le contrôle des magistrats. Ce pouvoir est dévolu au président du conseil supérieur de la magistrature et à l'inspection générale des services judiciaires et pénitentiaires du ministère de la Justice. « Cet arrêté illégal et inopportun », disent les magistrats.

Ils informent l'opinion nationale et internationale que des éventuelles sanctions des magistrats sur la base de cet arrêté de chantage constituerait une atteinte à la liberté syndicale. L’AGE interpelle le président de transition, président du conseil supérieur de la magistrature Mahamat Idriss Deby à s'impliquer pour qu'une solution acceptable soit trouvée. Les magistrats demandent l'annulation de l'arrêté.

Noël Adoum

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