Une année après la première échange, Watch Africa Development a organisé une deuxième conférence-débat ce 26 mai dans un hôtel de la capitale, N'Djamena. La question des énergies au Tchad a été au cœur des échanges.
Dr Abdelhamid Issa Hassan, enseignant et expert en énergie affirme que plus la démographie est croissante, plus la demande croît aussi. « L'accès à l'électricité au pays est de 6,4%, ce qui est inférieur à la demande », dit-il. Selon lui, le Tchad dispose de tous les atouts, de l'éolien dans la partie septentrionale, de la chaleur provenant du soleil qui peuvent apporter des solutions définitives pour l'accès à l'énergie, mais plusieurs contraintes ne permettent pas de résoudre le problème, a-t-il expliqué
« Nous avons une dépendance aux énergies fossiles, précisément du gasoil, un coût de production du kWh élevé à 218 FCFA, un faible taux d'accès à l'électricité dans le milieu rural, la vétusté des groupes électrogènes, les branchements clandestins, la prise en charge des cadres administratifs, etc. », a-t-il dit. A cela, Dr Abdelhamid ajoute des contraintes juridiques comme le manque des textes juridiques pour libéraliser le secteur, pas de concurrence, etc.
L'expert a proposé des solutions. « Le Tchad dispose des ressources énergétiques, fossiles et renouvelables qui pourraient être exploitées afin de satisfaire ses besoins énergétiques (pétrole et solaire) ». Il ajoute aussi que la disponibilité et l'accès à l'énergie doivent être à bas prix pour la population. Et doit être la priorité des priorités de la politique gouvernementale.
M. Félix Djerassem, expert des questions énergétique, a fait sa présentation sur les solutions. Selon lui, l'État tchadien doit créer une 24e province qui sera dédiée spécialement au solaire et la photovoltaïque comme celui du Maroc. « L’expertise marocaine nous permettra de sortir de cette crise qui perdure », a-t-il confié.
M. Ousmane Djougourou, Directeur Général de l'Agence d'administration des zones économiques spécialises, tire à boulets rouges sur la SNE. Il affirme que la SNE a échoué et continue de s’écrouler à cause des personnes de mauvaise foi qui mettent en avant leurs intérêts personnels au détriment de l'Intérêt Général. « Par exemple, la fraude peut être bannie en instaurant des compteurs intelligents de nouvelles générations. Ils peuvent détecter la fraude, mais personne ne veut le faire pourtant les moyens ne manquent pas », dit-il. Selon lui, il y a plus 10 sources d'énergie, « dommage au Tchad, nous utilisons la plus chère ».
Abderamane Moussa Amadaye