Les membres de la plateforme de la lutte contre l'accaparement de terre ont organisé une conférence de presse ce samedi 18 février 2023 dans les locaux de la radio FM Liberté. Une rencontre qui démarre les activités de la lutte contre l'accaparement de terre dans les deux provinces des Logones.
Cette deuxième conférence de presse parle essentiellement l'aspect judiciaire. Plusieurs participants étaient présents particulièrement les avocats. Selon les organisateurs, dans la sous-préfecture de Deli dans la province de Logone occidentale, un projet de création de zones économiques est en cours, mais les habitants de cette localité protestent contre cette décision et qualifient le projet d’expropriation pire et simple.
Pour Maïdessem Dionadji, coordonnateur de la plateforme de la lutte contre l'accaparement de terre, tout le monde a besoin du développement, mais on ne force pas le développement. « Le gouvernement est en train d'exproprier les habitants de cette localité sans le respect des lois 23 et 25 », s’insurge-t-il.
Le coordonnateur de l'Alliance des coopératives et Mutuels du Tchad, Job Kodjindo met en garde le gouvernement, « cette affaire qui risque de ramener le pays en 2022, car le peuple tchadien a assez pleuré ». Comment se fait-il que l'État décide d'octroyer une localité qui abrite sa population à une société sans explication convaincante ? Est-il possible ? S'interroge Dr Noudjalbaye Djimounta. Il ajoute que plusieurs correspondances envoyées aux autorités pour avoir des éclaircissements sont restées sans réponse jusqu'aujourd’hui, dit-il
Pour les avocats de la plateforme, personne n'est contre la création des zones économiques, mais que cela se passe dans le respect des normes. « Tel qu’on voit les choses, comment vont faire les habitants de cette localité ? Où iront-ils ? Avant de créer une zone économique, les autorités devraient bien réfléchir à où envoyer les paysans ? D'autant plus que l'objectif recherché ou attendu de cette création d'une zone économique est douteux », disent les avocats.
En fin, les protestataires affirment qu’ils saisiront les juridictions nationales, voire internationales, sur cette affaire.
Narhinguem Anastasie