La fin de décembre 2022 est marquée par l'intégration de plusieurs concitoyens à la fonction publique. Cette intégration continue de faire polémique dans les lieux publics. Plusieurs qualifient cette intégration de raciste, tribaliste, régionaliste et pas transparente. Ialtchad Presse a baladé son micro chez les diplômés sans emploi dans quelques quartiers de la capitale tchadienne.
Abderaman Moustapha Abderaman diplômé sans emploi. « Nous les enfants des pauvres, nous n'avons pas d'argent pour acheter des places à la fonction publique. Cette histoire d'intégration me fait très mal, si nous ne sommes pas des Tchadiens qu'ils le disent clairement, on laissera ce pays pour aller ailleurs. Pour être intégré à la fonction publique il va falloir être enfant d'un ministre, d'un général ou d'un politico- militaire, d'un Directeur général ou bien encore avoir 2 000 000 F CFA pour que ton nom figure sur la liste. Il y a ceux qui ont fini même en 2022 sont intégrés parce qu'ils ont des parents capables. Où va ce pays ? »
Ahmat Mahamoud diplômé sans emploi.« J'ai fini en géographie avec une licence professionnelle. 6 ans de chômage, je suis désespéré, car ne n’attends rien de ce pays. Comment comprendre qu'on a étudié de CP1 jusqu'à l'université, mais pour avoir accès à la fonction publique, il faut être du B. E. T. Il y a des Tchadiens de première classe et de deuxième classe. Cette fonction publique est réservée aux intouchables et à ceux qui ont le pouvoir. Chaque ministre qui vient travaille pour ces parents, jamais pour le peuple tchadien. J’interpelle le président de la transition, qu’il prenne ses responsabilités pour mettre fin à ces désordres d'injustice clanique.
Larmadji Fatime infirmière diplômée d'état le Tchad. « Aujourd’hui n'est pas comme celui d'hier, il y a la corruption à tous les niveaux ou avoir des contacts bien placés avant de pouvoir avancer. De grâce en ce 2023, il faut que cela change. Nous sommes tous des frères du Nord au sud. Il faut que nous soyons égaux pour qu’il ait équilibre dans ce pays ».
Mahamat Ali master en gestion en chômage depuis 9 ans. « Selon moi, la liste d’intégration à la police qui vient de sortir est du népotisme organisé par un système. C’est désolant, c'est une partie du Tchad seulement, je n'ai plus confiance en ce pays ».
Ousmane Bello Daoudou