Depuis quelques jours une flambée des prix réapparaît à Moundou, capitale de la province du Logone occidentale. Le prix du carburant est au centre des conversations entre les clients et les conducteurs des motos taxis. Se ravitailler en carburant à est un véritable parcourt de combattant pour les consommateurs, bien que les stations de carburant à la pompe ne soient pas fermées. Bien qu’elles soient ravitaillées régulièrement par la raffinerie de Djarmaya.
Ce phénomène inexplicable est diversement apprécié par les motocyclistes et les vendeurs à la sauvette. Pour les uns, la cause de cette flambée est savamment orchestrée par les commerçants véreux qui en ce début d’année veulent faire augmenter leurs chiffres d’affaires. Pour les autres, c’est parce que les travailleurs étrangers de la raffinerie de Djarmaya sont en congé. « Je ne comprends pas pourquoi il y a cette affluence dans la station, pourtant le prix n’a pas augmenté. C’est toujours 550 francs le litre d’essence à la pompe et 593 francs le litre de Gasoil », dit le comptable d’une station de pompage. Il précise qu’il faut reconnaître que la cause de cette affluence est que la demande est plus que l’offre créant une forte consommation. « Ce n’est pas facile » s’exclame un motocycliste sur sa moto. Il est venu chercher de l’essence, « cela fait plus d’une heure que je suis ici mais le rang est trop long, je ne suis pas encore servi ».
La ville de Moundou n’est pas à sa première pénurie, « si cette situation persiste je serais obligé de garer ma moto, car toutes mes économies sont parties dans cette fête », se lamente ce père de famille venu s’approvisionner en carburant. « Qu’allons-nous faire pour tourner notre entreprise s’indigne » un propriétaire d’un cyber ? ». Il ajoute que l’électricité n’est pas accessible et c’est grâce à nos groupes électrogènes que nous travaillons. Il faut que les responsables en charge de l’énergie et des hydrocarbures agissent rapidement pour nous soulager, et pourtant, dit-il, le gouvernement tchadien demande aux jeunes d’entreprendre sans mesure d’accompagnement.
« J’ai envoyé mon fils me payer le carburant à côté de la banque UBA au grand marché à 650 francs. Et je revends à 750 francs, cela me permet de gagner 100 francs de bénéfice », dit un revendeur d’essence à la sauvette. Selon ce revendeur, revendre un litre d’essence à 750 francs, c’est parce que les stations refusent de leur servir plus de 20 litres, il dit s’arranger autrement pour avoir de l’essence.
« Je suis chauffeur de moto taxi, faire la queue à la station pour payer 2 litres est une perte temps. Je préfère payer un litre même à 750 francs pour gagner un petit bénéfice que perdre ma journée », explique un autre « clandoman ».
À Moundou l’année 2023 démarre avec une situation sociale difficile qui vient s’ajouter aux dépenses enregistrées dans la célébration des deux fêtes de fin d’année. Première conséquence de l’affluence dans les stations-service le prix de déplacement à moto augmente. Par exemple aller de Djarabé, au grand marché coûte désormais 300 francs au lieu de 200 francs.
Mbaiwanodji Adrien, Moundou, Ialtchad Presse