Depuis les événements tragiques du 20 octobre dernier, les internautes tchadiens et surtout ceux de la capitale, N’Djamena, accèdent difficilement à Internet. La censure touche certaines zones alors d’autres sont brouillées et tournent au ralenti. Le coordonnateur du collectif des internautes que nous avons interrogé ce mercredi 26 octobre 2022 se prononce.
Ahmat Boulama Achamane coordonnateur du Collectif des internautes tchadiens, salut cette mesure de sécurité que le gouvernement a pris pour stopper la propagation de messages de haines et de division à travers les réseaux sociaux. « Je salue cette mesure, mais le fait de couper la connexion dans certains quartiers et de laisser d’autres ne résout pas nos problèmes. C'est une sorte de discrimination », dit-il. Il ajoute que si le gouvernement veut censurer Internet, il doit le faire dans tous les quartiers de la ville. « Je demande au gouvernement de rétablir la connexion le plus vite possible avant que les contestations ne se lèvent », a-t-il signifié. Il soutient que la majorité des Tchadiens sont des jeunes parmi lesquels il y a quasiment que des étudiants et des élèves qui utilisent Internet pour faire des recherches, explique-t-il.
Ahmat Boulama affirme que le fait de censurer Internet et de laisser la ligne des appels et des messages ne sert à rien . « Les gens peuvent passer des appels où envoyer des SMS pour faire passer leurs messages », dit-il. Si le gouvernement veut réellement stopper la propagation des messages haineux qu’il se rapproche de l’agence nationale de cybercriminalité. « Cette agence va permettre au gouvernement de détecter tous ceux qui envoient des messages de division, de haines et mettra la main sur eux au lieu de punir tout le monde chaque fois qu’il y a des manifestations », suggère-t-il.
Haoua Adoum Ibeth