Le coordonnateur de la Convergence des Organisations politiques (COP) Salibou Garba a fait un point de presse, mercredi, 6 juillet à son domicile à Amtoukoui. Les détournements massifs des fonds publics et leurs conséquences ont constitué l'axe principal de cette communication faite aux médias.
Salibou Garba affirme que l'actualité oblige la Convergence des organisations politiques (COP) à faire une communication aux médias. À son avis, ces détournements massifs s'apparentent à un accaparement des richesses du pays, par une oligarchie insatiable. Il rappelle qu'ils ont toujours dénoncé le pillage à ciel ouvert du Tchad. « Ce matin du 24 juin 2022, le ciel tchadien est déchiré par un coup de tonnerre : l’opinion apprend médusée, l’arrestation et le limogeage, au motif de détournements de fonds pétroliers, du tout-puissant Secrétaire particulier du Président du Conseil Militaire de Transition », lance le coordonnateur de la COP. Salibou Garba relate que le gouvernement a fini par confirmer l’existence d’un réseau ombrageux à large spectre et nombreuses ramifications.
Le coordonnateur de la COP assure que les Tchadiens se demandent si l'ex-Secrétaire particulier du PCMT a-t-il agi seul ou a-t-il bénéficié de complicités ? Salibou Garba soutient aussi que les Tchadiens attendent de voir si les receleurs et les responsables de la société en question, la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT), ont-ils, été simplement limogés et laissés en liberté ?
Selon lui, là où les fonds soutirés sont logés, doit être relevé. Il insiste sur ce que ces fonds détournés ont servi. M. Garba s'interroge si le Conseil Militaire de transition (CMT) a commis un huissier pour le constater ? Pourquoi l’illustre interpellé et le dossier ne sont toujours pas confiés à la justice, mais gardés à l’ANS, police politique, propriété du clan au pouvoir. D'après le coordonnteur de la COP, ce scandale étale au grand jour la manière dont les ressources nationales, y compris les aides internationales, sont siphonnées. « Le « Allah lékou, cessez de voler » du défunt Président n’était que de la poudre aux yeux », déclare M.Garba. Il regrette que le phénomène s'empire devant le délitement toujours croissant des institutions de l’État. « Pas l’ombre de l’application de la mesure préconisée par le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine qui attribue au Premier Ministre et à son gouvernement la prérogative de la gestion des questions politiques, économiques, financières et sociales du pays », évoque-t-il.
Lois pénales zappées
Le coordonnateur de la COP Salibou Garba affirme que les textes de la République relatifs au contrôle des ressources et biens publics sont ignorés. Selon lui, les responsables au plus haut niveau de l’État avant d'entrer en fonction devraient faire la déclaration de leurs biens. La loi de répression de l’enrichissement illicite passe superbement sous silence, insiste-t-il. « La Cour des comptes a été supprimée dans le cadre de la mise en place de la présidence intégrale, avant d’être restaurée, sous les pressions des organisations sous-régionales, l’Union Africaine (UA) et la CEMAC en l’occurrence. Là aussi, tout a été mis en place pour rendre cette Cour inopérante", dit le coordonnateur. il note que le Parlement, complètement apprivoisé, n’a pas diligenté une seule enquête sur la gestion des entreprises à forts capitaux d’État. Avec ce scandale SHT, dit-il, confirmé par le gouvernement qui parle d’une « situation très grave », les rapports de l’ITIE, ainsi que ceux de nombreuses institutions de gestion et de suivi de nos ressources économiques et financières notamment pétrolières, ont perdu de leur fiabilité et de leur pertinence. « L’ampleur des dégâts est indicible : tous les secteurs, toutes les régies de recettes, tout ce qui est susceptible de rapporter sont en réalité vampirisés, en témoignent les nombreuses dénonciations émanant de tous les horizons », fait-il remarquer.