mercredi 22 janvier 2025

Présidence attaquée, Zène Bada ressuscité, Insécurité au pays

Written by  Jan 17, 2025

D’abord, l’attaque de la présidence de la République, le 9 janvier dernier, par un groupe d’inconnus tombe peu à peu dans les limbes de l’oubli médiatique.

Après la publication de la vidéo surveillance par les services de la présidence où on voit des individus s’en prendre aux soldats en faction. La vidéo a eu l’avantage de stopper nette les rumeurs complotistes qui avaient commencé à envahir le Net et faisait fleurir des théories loufoques les unes après les autres.

Après la sortie du président de la République Mahamat Idriss Deby qui affirmait que l’attaque visait à le « vitrifier ». Sans plus de détails.

Après, c’est l’attente de la suite… après plus rien.

Rien donc sur l’enquête. Rien sur la suite de l’enquête. La curiosité journalistique s’est, elle aussi, éteinte. La paresse a saisi le monde des médias. Aucun journaliste n’a cherché à comprendre et à savoir qui sont ces « pieds nickelés », comme l’a dit le ministre Koulamalla, après son show du pistolet à la hanche sur les réseaux sociaux, après ses sorties médias, lui aussi s’est tu. Il ne reste plus que des interrogations : comment ces jeunes gens ont pu croire prendre le pouvoir? Qui sont-ils? D’où proviennent-ils? Ont-ils un ou des commanditaires? Oui, j’en conviens je fais partie des journalistes. J’ai tenté d’en savoir plus, mais rien n’a filtré pour l’instant.  Je cherche toujours. Les propos du ministre Koulamallah disant qu’il proviendrait des quartiers sud de la capitale tchadienne, N’Djamena, a suscité un début de polémique vite emporté par d’autres nouvelles. Dans cette affaire, les autorités comme les journalistes semblent être eux aussi des « pieds nickelés » refusant de marcher pour l’information. Que sont devenus les quelques survivants? Pourquoi ne les fait-on pas parler? Silence. Personne n’en parle. Personne ne parle. Et pourtant l’acte est grave, très grave. Il visait à vitrifier le premier des Tchadiens, selon le premier des Tchadiens.

Ensuite, le Secrétaire général du parti au pouvoir le Mouvement patriotique du Salut (MPS) est de retour. Il est ressuscité le 13 janvier par un décret présidentiel qui l’amnistie. Cette mesure efface tout. Il est désormais un homme politique tout neuf. Il était considéré depuis sa disqualification des élections législatives comme un homme politique mort et enterré. J’avais souligné dans un portrait (https://ialtchad.com/index.php/details/item/3356-legislatives-zene-bada-le-combattant-combattu) que le combattant Zène Bada n’est pas encore politiquement mort. Il est donc de retour avec cette amnistie. Dans une entrevue accordée à Manara Tv, l’homme s’est dit heureux, mais le combattant semble avoir perdu un peu de sa faconde. Il me semble qu’il y a quelque chose en « Zembada » qui s’est cassée. Retrouvera-t-il sa verve politique d’antan? Sera-t-il le président du prochain Sénat? Ministre? Difficile de donner un avis éclairant tellement la vie politique tchadienne est trépidante et imprévisible. Déjà, la polémique enfle : est-ce que l’acte de l’amnistie relève du pouvoir législatif (l’Assemblée nationale) ou du pouvoir exécutif ( la présidence) ? Un bon débat à approfondir…

Enfin, l’insécurité se fait sentir un peu partout dans le pays. Dans la capitale de l’Est du pays, Abéché, des braqueurs ont sévi emportant des lingots d’or. À Larmanaye au sud du pays, des femmes ont manifesté torse nu pour dénoncer l’insécurité.

À N’Djamena, les N’Djamenois sont sonnés par le dernier braquage au quartier Mardjandaffack en plein jour, en plein centre-ville. Un cambiste a été tué, à bout portant, par des bandits. Des centaines des millions ont été emportés. Je connais le cambiste tué. C’était un homme affable, serviable et toujours disponible à aider les autres. Paix à son âme. Que les assassins soient localisés, arrêtés et châtiés avec toute la rigueur de la loi.  

Au moment de publier cette chronique, les brigands n’ont pas été arrêtés. Le frère d’un des bandits a été arrêté parce que sa moto est retrouvée entre les mains des braqueurs. Toujours est-il que le groupe de ces brigands est composé de quatre personnes. Ils se sont bien organisés pour exécuter leur forfait. Ils sont toujours dans la nature peut-être même hors du pays.

Bello Bakary Mana

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