Dans la capitale tchadienne, N’Djaména, beaucoup de ménages assaisonnent leurs repas et thé avec du citron. La saison de pluie est la période où le produit abonde et est moins cher sur le marché, mais c’est le contraire qui se passe cette saison. Le prix de ce fruit vertueux a flambé. Reportage.
De son nom scientifique Citrus Limon ou citron, est un fruit juteux à la forme ronde. Selon les spécialistes, il possède des propriétés anti-inflammatoires, anti-infectieuses, antibactériennes et antivirales. Il aide à faciliter la digestion. IL est un excellent allié contre la fatigue grâce à la vitamine C qu’il contient. Conseillé aussi pour les personnes souffrant d’Anémie, il augmente l’absorption du fer contenu dans les aliments végétaux bien que sa teneur en fer soit très faible. Une cliente venue se procurer ce fruit non loin de l’Hôpital de la Mère de l’Enfant souligne que le citron est devenu incontournable pour son alimentation. Elle se lamente de l’augmentation du prix. « Je viens acheter du citron tout le temps parce qu’il est indispensable pour mon alimentation quotidienne. Je l’utilise pour le repas, avec le piment, les laitues y compris le café. Aujourd’hui, le citron est devenu trop cher sur le marché, pour les autres fruits n’en parlons même pas », se résigne-telle.
Il n’y a pas longtemps le prix du citron était à la portée de tous à cause de son abondance sur le marché. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Un « koro » se vend entre 2500F à 3000F CFA, donc, un seul fruit peut coûter 50 F. Le jus du citron est aussi vendu à 1500F la bouteille de 2 litres au lieu de 1000F.
Malgré la saison du citron, les vendeuses ou détaillantes disent qu’elles achètent toujours plus cher le produit chez les grossistes. « Bien que nous sommes en pleine saison où il devrait abondant sur le marché, force est de constater que le citron est rare. Pour l’augmentation du prix, cela est indépendamment de notre volonté, c’est pourquoi les prix ont augmenté aussitôt sur le marché », justifie Voutko Miryam.
« Nous aussi, on achète le citron cher et nous vendons en augmentant le prix pour avoir un peu de bénéfice. Maintenant le sac du citron se vend à 70 000F», rajoute Neloumta Nathalie. Elle poursuit en affirmant que le jus du citron qu’elle vend est de deux qualités à savoir le jus pur et non pur qu’elle mélange avec un peu d’eau afin de permettre aux consommateurs qui n’ont pas assez de moyens de s’en procurer. Certaines vendeuses s’approvisionnent des vergers aux alentours de N’Djamena, d’autres font leurs commandes des provinces voire importent de l’étranger. Quelle est la cause de la rareté du citron sur le marché ? Serait-elle liée à la canicule qui a fané beaucoup d’arbres fruitiers ?
Rôle du citron
D’après le nutritionniste Ahmat Boukar Alio, le citron est un excellent moyen de réguler naturellement le potentiel hydrogène (ph) de l’organisme. «Le citron aide à limiter les douleurs et les problèmes de digestion tels que les ballonnements du ventre, les indigestions, les constipations ou encore les remontées acides. Par ailleurs, le citron favorise la production de la bile », dit-il.
Ano Nadège & Mahamat Yang-Ching
Le 17 juillet dernier, les jeunes diplômés en instance d’intégration ont campé devant la Primature pour revendiquer leur intégration à la Fonction publique. Ils disent avoir été gazés et arrêtés par la police. Et ont passé quelques heures en cellule. Ils affirment être déterminés à aller jusqu’au bout. Reportage.
Selon Youssouf Soumaïne, porte-parole des diplômés en instance d’intégration, connu sous le nom de Sabarna, le feu Maréchal Idriss Deby Itno leur avait promis l’intégration à la Fonction publique après plusieurs rencontres. Mais, dit-il, certains ont été intégrés sur la base du clientélisme et du clanisme. Toujours selon lui, le président Mahamat Idriss Deby Itno avait donné son aval à leur intégration. Ils auraient fait plusieurs demandes d’audience auprès du Premier ministre (PM) pour une mise au point. « Le PM fait la sourde oreille et ne veut pas nous rencontrer », dit-il
Les diplômés sans emploi « Sabarna » disent avoir été arrêtés et molestés devant la Primature. « Plusieurs d’entre nous ont été arrêtés à la suite à notre rencontre avec le directeur de cabinet du PM. Nous étions quatre à être reçus alors que certains attendaient dehors. À notre sortie, les forces de l’ordre ont arrêté 53 personnes membres de Sabarna », soutient le porte-parole. Il affirme que lors de leur arrestation, la police scientifique a relevé leurs empreintes puis les a filmés avec des papiers sur lesquels étaient inscrits leurs noms. « Ce traitement est indigne pour des personnes revendiquant pacifiquement pour leur insertion socioéconomique. Cette pratique est propre aux brigands et non aux diplômés sans emploi », regrette-t-il.
Youssouf Soumaïne souligne qu’ils ne lâcheront pas la lutte jusqu’à leur intégration. « Nous tiendrons une réunion ce 19 juillet pour décider de ce que nous allons faire à l’avenir. Ils ne nous décourageront pas si facilement. Parmi nous, les plus anciens ont obtenu leurs diplômes depuis 17 ans, c’est-à-dire17 ans de chômage. Il faut être capable et prêt à mourir pour ses droits. Tous les diplômés doivent se mobiliser et prendre conscience que la fin de leurs études ne se résume pas à devenir des conducteurs de mototaxis ni de parieurs de jeu de chance. Ils doivent savoir que personne ne plaidera pour leur sort », lâche-t-il.
Mahamat Yang-Ching
Six jours après la publication des résultats du baccalauréat, les candidats admissibles au second tour prévu pour le 20 juillet, travaillent fort pour ne pas rater leur seconde chance. Reportage.
Ils sont 14 993 candidats attendent le second tour sur toute l’étendue du territoire national. Aux Lycées Félix Eboué et Sacré-Cœur, ils sont nombreux, toutes séries confondues, qui s’apprêtent à affronter les épreuves du baccalauréat. Encore abattus par les résultats du premier tour, certains sont stressés par la seconde épreuve qui se déroulera le 20 juillet prochain. D’autres sont concentrés, assis sous l’ombre des arbres des cours des établissements. Ils font de dernières révisions en groupe ou individuellement.
« On se prépare pour le deuxième tour qui débutera le samedi. Et on espère que tout ira bien par la grâce de Dieu. Les difficultés sont nombreuses dans certaines matières comme en histoire, philosophie, français. Dans toutes ces matières, j’ai eu des problèmes, car l’année scolaire a été perturbée. Mais Dieu merci, je suis au deuxième tour. Et j’espère que cette fois-ci, j’aurais mon bac », dit Mahamat Mahmoud, candidat en série A4.
Abba Maï, de son côté souligne qu’il va redoubler d’efforts pour affronter les épreuves. « On se débrouille quand même pour affronter le second tour. Actuellement, je n’ai pas de difficultés. On se prépare en groupe avec les amis et certains camarades pour réussir. Même au premier tour, on a bien préparé. Comme dit un adage, l’Homme propose, Dieu dispose. Je suis au deuxième tour, je remercie Dieu, parce que le pourcentage de réussite cette année est catastrophique », affirme M. Maï
« On se débrouille en relisant les cours de soutien avec les enseignants », ajoute Laremodalbaye Chanceline.
Les préparatifs vont bon train
Selon Dr Minda Mahamat Saleh, présidente du centre du Sacré-Cœur, les préparatifs vont bon train. « Nous avons déjà commencé avec les préparatifs. Au niveau de Sacré-Cœur nous avons 575 candidats qui sont revenus pour composer le second tour toutes séries confondues sauf la série A4. Jusqu’à là, il n’y a aucun problème ». Toujours selon la présidente, la liste des candidats est affichée, celle des surveillants aussi, les tables-bancs sont numérotés, l’établissement est prêt. Elle souligne qu’au niveau de Sacré-Cœur, il n’y a pas d’entraînements pour les candidats. « Je crois que les candidats sont prêts pour affronter l’examen. Concernant les matières, nous avons plusieurs séries qu’on va travailler qu’en un seul jour. Nous allons commercer à 8h pour finir à la fin de la journée », dit-elle. Dr Minda conseille aux candidats d’être sereins, sérieux parce que c’est la dernière chance, « ne tricher pas. Concentrez-vous sur les matières à traiter ».
Nadège Riradjim
Très tôt dans la matinée du jeudi 18 juillet, les hangars aux abords de l’Avenue Elie Roumba dans le 3e arrondissement, derrière le Lycée Technique Commercial, ont été déguerpis. Reportage.
La tractopelle de la mairie a ravagé sur son passage des étals et kiosques installés de manière anarchique sur la voie publique. Dans un climat de colère et de tristesse apparente sur leurs visages, les propriétaires des boutiques détachent leurs hangars détruits par les bulldozers.
Djénobé Jean-Yves, tenancier d’un restaurant ne cache pas sa désolation. « En réalité, nous sommes déjà des victimes. La mairie, elle-même donne des autorisations et c’est la même mairie qui vient nous déguerpir. L’administration de la commune de N’Djaména est tordue. Si on dit que l’administration est une continuité et que l’autorisation a été donnée par le maire sortant, l’actuelle mairesse doit respecter les termes du contrat. Puisque c’est suite à une autorisation que nous avons créé notre petite entreprise. Nous avons eu un délai, mais ce renvoi est fait avant l’expiration du délai. Chaque fin du mois, ils viennent prélever 5 000 F CFA. Juste après ce dernier prélèvement, ils sont revenus casser nos hangars », dit-il.
M. Djénobé poursuit en soutenant qu’il y a beaucoup de choses à faire, mais la Mairie ne le fait pas. « Au lieu de nous donner du travail, ils ne veulent pas. Qu’est-ce qu’ils veulent dans ce pays ? Nous sommes des diplômés sans emploi et nous faisons ces activités pour survivre, mais ils viennent nous renvoyer. Qu’allons-nous faire ? C’est à cause de cela que les jeunes deviennent des brigands. Et ils n’ont pas tort ».
Un autre jeune entrepreneur Hissein Bani affirme que cette opération est irréfléchie. « Ils nous ont donné un délai, mais nous ne savons où aller. Les pertes sont énormes et le gouvernement doit nous dédommager. En principe, ils devraient nous chercher un endroit où nous installer. Nous n’avons pas refusé de quitter, nous sommes des débrouillards qui collectons 100 F CFA et 200 F CFA pour subvenir à nos besoins, mais ils viennent nous déguerpir. Qu’allons-nous devenir », se plaint-il.
Entre temps, la tractopelle qui déchiquetait les hangars est tombée en panne, à la grande satisfaction des vendeurs qui se moquaient des agents de la mairie.
Ousmane Bello Daoudou
Le Tchad rédige souvent des beaux textes et prend des décisions importantes pour régler certains problèmes. Toujours est-il que le respect et le suivi de ces décisions ne sont pas toujours au rendez-vous à cause du laxisme de l’État et de l’incivisme de la population.
À tout moment, les délais donnés pour l’application de telle ou telle autre décision sont soit reportés, soit suspendus. Pour preuve, la nouvelle mesure concernant le contrôle des pièces des engins à quatre roues et plus devrait entrer en vigueur pour la première fois le 25 juin dernier, mais vu la forte demande, le contrôleur général de la Police avait reporté une deuxième fois pour le 15 juillet. Selon les termes du communiqué du report, ce temps permettra aux retardataires de se conformer aux exigences.
Les usagers dénoncent les dérives de la force mixte, chargée du contrôle qui inflige des amendes importantes aux personnes en infraction et même celles en règle. Les forces de l’ordre, la gendarmerie, la police et la garde nationale et parlent d’un désordre orchestré par les usagers eux-mêmes.
Dans cet imbroglio, la responsabilité est partagée. L’incivisme des citoyens n’est pas tolérable. Il est difficile aux Tchadiens de respecter les moindres mesures hygiéniques. Les exemples sont légion : le déversement des ordures dans la rue, la défécation à l’air libre, le port de casque, l’interdiction de port d’armes à l’école ou dans des lieux publics, la corruption sont des interdits qui sont toujours d’actualité. Les forces de l’ordre qui sont censées faire appliquer les lois commettent elles-mêmes parfois des infractions. Du haut niveau des autorités jusqu’aux citoyens, les lois sont piétinées. Chacun y voit seulement son intérêt. Sinon comment comprendre que des lois, décisions et circulaires sont prises à chaque occasion sans impact considérable ? Alors que nul n’est au-dessus de la loi. Peut-on développer un pays sans le respect les textes de la République ? Non. Impossible.
Amadou Voundia
L’espace champ de fil situé dans le 5e arrondissement de la ville de N’Djaména, la capitale tchadienne, réputée dans la vente des pièces détachées des engins de tout calibre, a aussi subi l’opération de déguerpissement de la ville le 8 juillet passé. Mécaniciens, « petits débrouillards » et boutiquiers sont vent debout contre cette décision. Reportage.
Sur le lieu, les endroits autrefois occupés par des pièces des engins et des véhicules sont remplacés par une clôture en tôle. L’ambiance qui y régnait a laissé place aux véhicules de la police stationnés. Les mécaniciens, les chefs de garages sont chassés de leur lieu de travail. Le 11 juillet dernier, quelques jeunes mécaniciens mécontents ont saccagé la clôture en tôle qui a délimité ce l’endroit qu’ils considèrent comme leur espace de travail. Pour eux, le délai accordé pour quitter les lieux est très court. Et, certains disent avoir appris que leur espace est attribué temporairement aux vendeurs de « Wall Street ou marché Dubai Garr Tigo », eux aussi déguerpi du centre-ville. Cette situation est une pilule difficile à avaler pour les déguerpis de Champs de fil qui se sont installés depuis plusieurs décennies. Certains disent être informés avec un retard. C’est le cas de Béchir, propriétaire d’une entreprise de fabrication des briques en parpaings. « C’est de l’injustice, cet acte posé par l’État. Nous avons reçu le préavis à seulement 4 jours du déguerpissement sans même voir les preuves de ce préavis », fustige-t-il.
« Ils nous ont déguerpis sans toutefois nous proposer un endroit ailleurs. Nous attendons que les autorités nous trouvent un endroit. Les autorités ne sont pas sérieuses, sinon comment expliquer le renvoi des gens qui ne veulent que travailler pour survivre ? Nous sommes disposés à toutes les propositions. Si le gouvernement nous demande de partir, nous partirons. Mais, il faudrait qu’il songe à nous trouver une place », concède Aboubakar Chabana Abdelkérim, chef de garage rencontré sur place.
Par contre, certains jeunes manifestants ont saccagé les feuilles de tôle à cause d’un propriétaire de parking qui n’a pas été déguerpi. « Si ces jeunes se sont révoltés, c’est parce qu’un propriétaire du parking qui se trouve de l’autre côté n’a pas bougé d’un iota. Or la loi doit être appliquée à tout le monde. Soit nous partons tous ensemble soit nous restons tous », justifie Abakar Abdoulaye.
L’accusé rétorque en soutenant que, « cette manifestation n’est en aucun cas liée à mon installation. Ces personnes sont venues nous demander de participer à cette révolte. Mais, nous avons refusé, car c’est l’État qui s’est prononcé. Nous avons été informés du préavis à seulement 4 jours. Nous n’occupons pas cette place par la force ni par une influence quelconque. Je suis propriétaire de 3 parkings avec mes frères, nous avons plus de 200 véhicules stationnés dont certains propriétaires sont à l’étranger. Où est-ce que nous pouvons trouver un espace pouvant contenir ces véhicules dans un délai de 4 jours ? », se défend-il. Ce propriétaire de parking indique que lors de la visite des autorités dernièrement, l’accent a été mis plus sur l’évacuation des zones insalubres. « C’est de la pire injustice ce que nous vivons. Comment peut-on expliquer le renvoi des pauvres pour donner aux plus riches ? Ne sommes-nous pas aussi des Tchadiens ? », ajoute-t-il.
Il explique être volontiers de se faire déguerpir s’il y’a un espace pouvant contenir ses véhicules. Il soutient que les commerçants, les mécaniciens respectent les règles. « Nous nous sacrifions pour le bien du pays en payant régulièrement nos taxes, impôts, patentes et douanes qui s’élèvent à plusieurs millions. Nous représentons toutes les couches sociales ici au parking. Il faudrait qu’on nous traite avec dignité pour notre contribution au développement », dit-il en terminant.
Ano Nadege
Mahamat Yang-ching
Par arrêté, le ministère de la Sécurité publique a mis en place une commission mixte pour le contrôle des pièces des engins à quatre roues et plus afin de permettre aux usagers de régulariser la situation de leurs véhicules. Ce contrôle frustre les usagers.
Le matin du lundi 15 juillet, les grandes artères de la capitale tchadienne, N’Djaména, ont été quadrillées par les éléments de la commission composée de la police nationale, des gardes nomades et des gendarmes. Toutes les voitures non conformes sont saisies et ensuite conduites au siège de la commission au quartier Moursal, dans le 6e arrondissement. Les véhicules verbalisés sont stationnés sous un hangar construit. Tous les services sont présents. Depuis, des voix s’élèvent pour dénoncer la manière avec laquelle le contrôle s’effectue. « C’est un désordre total. Dans l’arrêté ministériel, il est demandé aux usagers la régulation de leurs papiers tels que la fiche technique, l’assurance, la carte crise et permis de conduire. Mais une fois ici, les choses sont différentes. Nous ne comprenons rien, c'est un commerce ou une commission? Nous avons garé nos voitures depuis hier au sein. Il y a des démarcheurs à l'intérieur même de la commission. Soit ils travaillent ou bien ils nous laissent circuler. Nous cherchons à faire des recettes à l'État, mais on reste debout de 07h à 18h, c'est inutile, il faut qu'ils s’organisent bien », fulmine un passager.
Un autre renchérit, « je suis venu ici, j’ai fait le tour de tous les services pour faire les papiers . En principe, lorsqu’on vous donne un OK, c’est que c’est bon. Mais, ce n'est pas le cas, il y a une fiche que les policiers ont inventé pour se faire d’argent. En inspectant ta voiture, ils créent des défauts. Pour moi, j'ai un problème de gaz, de ceinture de sécurité et le triangle, mais cela ne figure pas dans le communiqué du ministre ».
Sur place, le travail n’avance pas disent les usagers. Des véhicules sont alignés les uns après les autres. Selon des sources proches de la commission, le travail est mal organisé. Aux dernières nouvelles, le ministre de la Sécurité publique a suspendu le contrôle des pièces des engins pour une période de 10 jours afin d’y voir clair dans cette affaire. Cependant, les éléments de la commission continuent à travailler.
Ousmane Bello Daoudou
L’Université du Tchad qui a longtemps basculé dans le précipice à cause de l’élasticité de l’année, de l’amateurisme et de l’immixtion des vendeurs d’illusions, retrouve ses lettres de noblesse, à travers la qualité dans la transmission du savoir.
Traduisant dans les faits les nouvelles exigences pour un enseignement supérieur de qualité, le ministre d’État, ministre de tutelle, Dr Tom Erdimi a assaini et engagé des reformes l’Enseignement Supérieur. Des réformes appréciées par de nombreux étudiants tchadiens.
Les Universités du Tchad qui faisaient la fierté du pays à travers la qualité de son enseignement du savoir, avaient rompu depuis belle lurette avec les bonnes habitudes où l’année académique commence fin septembre et s’achève en juin. Les mauvaises habitudes s’étaient installées avec les événements douloureux que notre pays a connus. Ces habitudes ont conduit certains étudiants à fuir le pays pour aller massivement dans les pays voisins. Le Tchad a donc vu sa jeunesse quitter massivement le pays au moment où la manne pétrolière coulait à flots.
Les étudiants n’ont pas tort puisque l’année académique ne prend pas fin dans le temps légalement imparti. Ainsi, un étudiant inscrit en première année termine son cursus LMD (Licence Master Doctorat) en cinq (5) ans au lieu de trois (3) ans. La responsabilité de cette élasticité de l’année est partagée entre étudiants, enseignants et gouvernants.
L’élasticité de l’année académique a été un véritable enfer pour les étudiants et les administrateurs des académies. Le phénomène d’une année qui commence et se termine l’année suivante en pleine année académique a impacté négativement la réputation de nos universités.
L’actuel ministre de l’Enseignement Supérieur, Dr Tom Erdimi, a pris le pari de mettre fin à ce phénomène de chevauchement des années académiques. Aujourd’hui, le résultat est là, les étudiants et les enseignants vont profiter de leurs vacances. Les étudiants pourront se débrouiller pour économiser un peu d’argent, voire aider les parents dans les travaux champêtres pour certains, et paître les brebis pour d’autres. Quant aux enseignants, ils mettront ce temps à profit pour peaufiner et enrichir leurs cours à travers la recherche.
L’exemple du ministre Tom Erdimi est à suivre puisqu’il s’est fixé des nobles objectifs qu’il a pu atteindre en s’appuyant sur des collaborateurs compétents et intègres. Il est temps qu’on responsabilise des cadres en fonction de leur compétence et intégrité pour booster les différents secteurs clés du pays. C’est à ce prix seulement que l’économie et le problème de l’emploi de la jeunesse seront résolus. Les hautes autorités du pays devront s’en inspirer et puiser sur le vivier des cadres qui prennent de l’initiative. En revanche, il est temps de démettre ceux qui ont pour seul objectif de s’enrichir en s’appuyant sur des cadres incompétents cooptés sur fond du népotisme.
MS Lasah