Pour accueillir temporairement des sinistrés des inondations, le site dédié à la construction de la basilique du Tchad a été réquisitionné par les autorités.
Les inondations dans la ville de N’Djamena ont fait assez des sans-domiciles. Selon l’Organisation mondiale de Migration (OIM), ce sont plus de 31 853 personnes qui ont abandonné leurs habitations suite aux inondations enregistrées au mois d’août. Pour accueillir temporairement ces sinistrés, le ministère de l’Aménagement du territoire a réquisitionné le site dédié à la construction de la basilique du Tchad, situé dans le 7e arrondissement municipal.
Depuis le dimanche 30 août, des travaux d’aménagement du site sont entamés. Un bouteur est présent sur les lieux pour le nivelage du terrain en mauvais état. Une fois ce travail fait, des tentes seront installées par accueillir une partie des sans-abris.
Ce mardi 1er septembre, le site a reçu la visite du délégué général du gouvernement auprès de la commune de N’Djamena, Mahamat Zen Elhadj Yaya, du maire de la ville de N’Djamena, Oumar Boukar Gana et de l’archevêque métropolitain Edmond Djitangar Goetbe. Ces autorités sont allées mettre en terre des plants dans le cadre de la semaine nationale de l’arbre. Selon l’archevêque, c’est dans l’optique de rendre ce lieu habitable que ces plants ont été mis en terre. D’après les autorités, une cérémonie sera organisée au courant de la semaine pour l’installation des sinistrés.
Retenus en captivité pendant 10 mois par le groupe terroriste Boko Haram, Dr Ernest Beso, médecin chef de district de Bagasola et ses deux compagnons ont été libérés le 28 août 2020. Lors d’une cérémonie organisée ce mardi au ministère de la Santé en leur honneur, Dr Ernest livre son témoignage.
« Si je dois raconter comment nous avons vécu pendant notre captivité, je vous rassure qu’on va passer du temps ici », a annoncé d’emblée Dr Ernest Beso, médecin-chef de district de Bagasola dans la province du Lac et ex-otage du groupe Boko Haram. Le 30 octobre 2019, son chauffeur, un infirmier et lui-même ont été enlevés par 35 éléments du groupe terroriste Boko Haram à quatre kilomètres de Tchoukoutalia. « Nous avons marché pendant quatre jours pour arriver à leur base », raconte-t-il. Mais pendant ces jours de marche, l’armée tchadienne n’a pas pu les retrouver. « Ils nous ont amenées à esquiver les éléments de l’armée alors qu’elle était à nos trousses », dit Dr Ernest Beso.
Pendant qu’ils étaient en captivité, les éléments de Boko Haram ont attaqué la position de l’armée tchadienne à Bohoma. Ce jour, plus de 90 soldats tchadiens sont tués. Ce qui a déclenché la colère du Chef de l’État Idriss Deby Itno. Il lance « l’opération de Bohoma » pour chasser les terroristes des zones insulaires du Lac Tchad. « Cette riposte de l’armée a été l’élément déclencheur de notre libération », a indiqué Dr Ernest Beso.
Comment ? Dr Ernest explique qu’après l’attaque de l’armée, les terroristes sont rentrés sur leur base avec beaucoup de blessés. « Ce jour, ils ont fait appel à moi pour faire mon travail de médecin », a-t-il déclaré. À la suite de ses services, les terroristes ont décidé de les libérer. Le 28 août 2020, les éléments de l’armée les récupèrent sains et saufs après 10 mois passés aux côtés des terroristes. Ces 10 mois sont un cauchemar dit Dr Ernest et ses compagnons. « Ce que nous avons vécu, je ne souhaite pas qu’un autre Tchadien le subisse », affirme-t-il.
Pour l’instant, Dr Ernest estime qu’ils ne sont pas en bonne en santé. Ils vont se reposer et se soigner. « Nous sommes disposés à travailler n’importe où, mais notre santé nous inquiète. Car nous avons mangé et bu n’importe quoi. Nous avons besoin juste de soins », demande Dr Ernest Beso.
L’avenue du 10 octobre est impraticable pour cause des inondations. Immersion avec un usager qui raconte un calvaire quotidien. Reportage.
Djaskel peine à dégager l’eau qui s’est logée dans le moteur de sa moto lorsque sa moto s’est retrouvée dans un bourbier sur l’avenue du 10 octobre. « Cette route, ce n’est pas la peine de l’emprunter », dit-il sur un ton furieux. Les enfants qui campent sur cette avenue lui avaient pourtant déconseillé quand il voulait s’engager.
Ce samedi 29 août, l’avenue du 10 octobre est devenue dans sa portion la plus importante un fleuve en ville. Près de 200 mètres sont sous les eaux. L’avenue est difficile à carrosser. Quelques piétons, motocyclistes et automobilistes s’aventurent quand même.
Avenue risquée
Hamid, le taximan, était au volant de sa voiture. Il entre lui aussi dans une crevasse sur la même avenue. Le moteur de son véhicule est submergé par l’eau. Et s’étouffe comme celui de la moto de Djaskel. Avec à l’aide des enfants qui passent leurs journées là, il sort sa voiture des eaux. « C’est un risque d’emprunter cette voie. Regardez, ma voiture », s’est-il enflammé. Le risque est partout sur l’avenue du 10 octobre cette année. Elle était déjà difficilement praticable avant la saison de pluies parce que sa dégradation était avancée. Et les pluies torrentielles ont fini par l’achever. Le niveau de l’eau est tellement haut les pirogues naviguent sur l’asphalte.
Aussi, le plus dangereux dans ce calvaire, c’est la présence des grands et profonds nids-de-poule sur cette voie. Cela rend le passage difficile. « Il y a un grand trou de côté. Il se raconte qu’il y a quelques jours, un piroguier et un motocycliste sont entrés en collision », dit Djaskel qui trouve drôle qu’il ait ce genre de collision. Selon les résidents, l’avenue du 10 octobre est submergée par les eaux des deux bassins de rétention dont les canaux de drainage sont obstrués. « Il y a des canaux mais ils sont trop petits. En plus, ils sont bouchés », fait remarquer Djaskel.
Deux choix
Les usagers ont deux choix. Le premier choix c’est de prendre le risque de l’emprunter. Le deuxième choix reste le contournement. Si certains conducteurs prennent le risque de passer par là, ils doivent être guidés par des enfants qui maîtrisent mieux la position des nids-de-poule. Mais beaucoup d’usagers choisissent le contournement. Les conducteurs des bus commerciaux préfèrent s’engager sur la rue qui passe devant le marché de mil d’Habbena. Cette rue, bien que non aménagée, fait leur affaire. « C’est mieux de passer ici que d’endommager son engin sur le goudron », conseille un chauffeur de bus commercial. Les véhicules des particuliers, quant à eux, empruntent l’avenue Pascal Yoadimnadji ou par la voie de contournement de Ndjari par le Palais du 15 janvier.
Conséquences
Les inondations sur l’avenue du 10 octobre ne sont pas sans conséquence économiques. Les boutiques, les ateliers, les alimentations sur cette avenue sont fermées faute de clients. Les commerçants sont financièrement impactés. Les embouteillages sur l’avenue Pascal Yoadimnadji sont quotidiens aux heures de pointe. Mais tout malheur à son aspect positif. De ces eaux stagnantes, des jeunes en tirent profit. L’avenue est transformée en une gigantesque station de lavage de motos, « 300 F CFA la moto », dit un jeune.
Les usagers de l’avenue du 10 octobre sont exaspérés par cette situation. En attendant la fin de la saison des pluies, ils espèrent que la Mairie du 7e arrondissement peut encore sauver cette avenue. « Il suffit de curer les caniveaux pour dégager ces eaux », dit Djaskel.
Christian Allahdjim
Le ministre de la Santé Abdoulaye Sabre Fadoul confirme, grâce à des résultats des laboratoires, qu’une épidémie de Chikungunya sévit dans la ville d’Abéché à l’est du Tchad.
Il n’y a plus de doute. C’est bel et bien la maladie de Chikungunya qui sévit actuellement dans la province du Ouaddaï et précisément dans la ville d’Abéché. C’est ce qu’a déclaré le ministre de la Sant Abdoulaye Sabre Fadoul lors d’un point de presse jeudi 27 août. « Les résultats des analyses faites par le centre Pasteur du Cameroun confirment ceux de nos laboratoires. Donc il s’agit bien de la maladie de Chikungunya », a indiqué M. Sabre.
Selon le ministre, son département n’a pas voulu s’empresser de confirmer par respect du règlement sanitaire international. Ce règlement, dit le ministre, exige que les résultats obtenus dans des laboratoires nationaux soient confirmés par un contrôle qualité par un laboratoire externe. Raison pour laquelle le ministère de la Santé a envoyé un échantillon de cinq prélèvements à l’Institut Pasteur du Cameroun.
6 163 cas enregistrés en deux semaines
Depuis le 14 août, date à laquelle de premiers cas ont été signalés jusqu’ à la date du 26 août, 6 163 cas sont enregistrés à Abéché, a dit Abdoulaye Sabre Fadoul. Cependant, rassure le ministre, aucun cas de décès ni d’hospitalisation n’est signalé dans une structure sanitaire. « Les malades sont placés en observation, sont traités et ensuite renvoyés chez eux », a souligné Abdoulaye Sabre Fadoul qui n’a pas manqué de préciser que les malades sont traités gratuitement.
Pour aider dans la prévention, le ministre annonce « la distribution incessamment des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée. » Il rajoute que le département de la Santé publique a déployé une équipe pluridisciplinaire dans la zone pour renforcer la surveillance épidémiologique. Toujours selon le ministre, des médicaments et des intrants pour la pulvérisation ont été envoyés pour venir à bout de cette épidémie.
Rappelons que le Chikungunya est une maladie virale transmise par des moustiques du genre Aèdes. Les symptômes les plus fréquents sont la fièvre et des douleurs articulaires.
La Mairie de N’Djamena a soumis ce vendredi à l’approbation de ses conseillers un budget rectificatif de l’exercice 2020.
Selon le Maire de la ville de N’Djamena, Oumar Boukar Gana, les recettes recouvrées de janvier à juin 2020 justifient largement la revue en baisse du budget communal de l’exercice 2020. « De janvier à juin 2020, les recettes font 3 173 052 252 F contre 9 094 551 875 F prévus soit 35% de baisse. Les dépenses effectuées sur cette même période montent à 3 474 204 991 F soit 38% », a dit Oumar Boukar Gana aux conseillers réunis ce 28 août en conseil ordinaire.
Toujours selon le maire, c’est en constatant cette baisse que les membres de la commission budget et finances ont revu à la baisse plusieurs lignes du budget. De 9 094 551 875F CFA, le budget va être rabaissé à 8 806 069 725F CFA soit une réduction de 1 803 225 526 F CFA.
Fondé en 1986 par l’archidiocèse de N’Djamena, le centre culturel Al Mouna se veut un centre qui promeut le vivre-ensemble. Ialtchad Presse vous amène à la découverte de cet important centre. C’est le premier article d’une série sur les lieux de culture de N’Djamena, capitale tchadienne. Reportage.
Le Centre culturel Al Mouna (ALM) est situé à Djambal Barh, un très vieux quartier du 3e arrondissement de la ville de N’Djamena. C’est une initiative de l’ancien archevêque de N’Djamena Charles Vandam et de la sœur Nadia Karake, une religieuse libanaise. Al Mouna signifie le désir et l’espoir, en langue en arabe. Il est créé en 1986, au lendemain des guerres successives entre Tchadiens qui ont commencé au nord, ensuite à l’est, à l’ouest, au sud et partout et qui a culminé au cœur de la capitale tchadienne, N’Djamena en 1979 et en 1980. Selon l’actuelle directrice du centre, sœur Aida Yazbeck, c’est pour panser les plaies de ces douloureux événement que le centre a été créé. « Cette guerre a créé beaucoup de divisions entre les Tchadiens. C'est pourquoi l'Église a réfléchi sur ce qu’il faut pour vraiment refaire l'unité du pays. C'était sur cette idée que les initiateurs se sont dit que la meilleure chose à faire serait de créer un centre culturel dans lequel les Tchadiens viendront s'asseoir, réfléchir et travailler ensemble », dit-elle.
Un centre multidimensionnel
Au début de l’aventure, le centre Al Mouna n’était qu’une modeste bibliothèque, dit la directrice. Mais cela n’a pas exclu le caractère éducatif qu’ont voulu les créateurs. « Le centre rassemblait des gens pour parler, tenir des conférences, des colloques. Et petit à petit, il a grandi », explique sœur Aida. Cependant, il y a quelque chose qui manquait à la bibliothèque : les livres sur l’histoire du Tchad écrits par des Tchadiens. Et comme la nature a horreur du vide, les responsables du centre ont décidé de lui adjoindre une maison d’édition. « C'était toujours les étrangers qui écrivaient sur l'histoire du Tchad. Ainsi le centre est devenu une maison d'édition, spécialisée sur l’histoire du Tchad écrit par les Tchadiens », insiste la directrice.
Fidèle à sa mission de rebâtir l’unité nationale, le centre Al Mouna fait de la formation sa pierre angulaire. Plusieurs types de formations sont offerts. Il y a les langues : le français, l’arabe et l’anglais y sont enseignés. « Les langues sont des moyens de communication, ce sont les véhicules de la communication. C'est important de l’enseigner », martèle sœur Aida Yazbeck. Il y a aussi des cours de musique. Le centre Al Mouna accompagne les artistes en donnant des cours de perfectionnement. D’ailleurs, un second forum des artistes est en cours de préparation, selon la directrice. Et ce n’est pas tout. Pour aider à la cohabitation pacifique, le centre Al Mouna a initié une formation en continu sur le vivre-ensemble, le leadership, la gestion de conflit. Cette formation qui est à sa 7ème année s’adresse à la jeunesse, aux religieux, aux associations, aux chefs coutumiers et aux administrateurs. Sœur Aida Yazbeck souligne l’importance de cette formation, « comme nous vivons ensemble, ne vivons pas en parallèle. Cohabitons ! Il faut trouver les biens faits de la cohabitation, les expliquer, sensibiliser les Tchadiens sur cela. Bref, recréer notre citoyenneté. Qu’on s'identifie en disant « je suis Tchadienne, je suis Tchadien », je ne suis pas de telle ethnie, de telle religion. C’est important. » Ce programme n’est pas offert seulement à N’Djamena. Il est aussi disponible dans les villes telles que Sarh, Abéché, Moundou, Mongo.
Dire du Centre AL Mouna, centre multidimensionnel n’est ni un slogan ni une vaine qualification, le centre fait aussi dans la promotion des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Un cours en Informatique est offert pour lutter contre l’analphabétisme technologique. Pour ses activités, le centre dispose de tous les conforts pour leur réalisation. « Dans ce centre, on a la possibilité d'accueillir beaucoup de gens dans notre grand auditorium. On a aussi des grandes salles », assure la directrice. En plus de ces services, le centre dispose d’un service de traduction avec des matériels performants. Tout cela permet au centre de générer des recettes et de couvrir certaines de ses charges.
Interrogée sur le niveau de fréquentation de son organisation, la directrice s’est montrée satisfaite. « Le taux de fréquentation dépend des périodes et des activités que nous menons. À la bibliothèque, nous avons 80%, un taux assez élevé. Quand nous offrons des formations, nous sommes à 100% », se réjouit-elle. La sœur directrice donne un exemple sur le rôle joué par les jeunes dans la prévention du coronavirus. « Les jeunes sont très réactifs. Nous avons formé 200 bénévoles qui ont fait des porte-à-porte, dans nos différents arrondissements et quartiers. Ils ont formé et appris à leurs compatriotes comment se prévenir de la Covid-19 avec les moyens simples », dit-elle.
Difficultés
Le travail qu’abat le centre est énorme. Et les difficultés n’en manquent pas. « Une des grandes difficultés, c’est le financement de ce centre », affirme la sœur Aida. Elle précise, « nous dépendons du ministère de la Culture, mais il n'offre pas aux centres culturels que nous sommes un appui financier ». Cela ne permet pas au centre de supporter certaines charges. Mais ce qu’apprécie la sœur directrice, c’est la facilité avec laquelle les autorisations pour les activités du centre sont délivrées par les responsables du Ministère. « Quand on fait une demande, les autorisations nous sont données facilement, parce que le centre est connu. Sur ce point, la collaboration est bonne », se félicite sœur Aida Yazbeck.
Christian Allahdjim
Orthom L’Or
La correction des copies des premières épreuves écrites du baccalauréat se poursuit à N’Djamena. Selon le président du jury Bianzeube Tikri, les candidats doivent se préparent pour la seconde session.
« Il y aura une seconde session des épreuves tant que le décret l’instituant n’est pas abrogé. Nous allons donc vers la seconde session. » Cette déclaration du président du jury Bianzeube Tikri coupe court aux rumeurs qui font état de l’annulation de la seconde série des épreuves du bac. Ces indiscrétions sont appuyées par des arguments du genre « le temps est trop court pour un deuxième tour ».
Cependant si le président du jury rassure qu’il y aura bel et bien une seconde série des épreuves, il reste vague sur la date. Selon nos sources, ce sera une semaine après la proclamation des résultats. Autrement, les candidats doivent se tenir prêts. Ils sont 87 500 à composer la première série.
Précisons que la composition du baccalauréat de cette année s’est faite un peu tard (août) due à la pandémie du coronavirus. Habituellement cet examen se passe en juin ou juillet.
La phase de correction des copies du baccalauréat session d’août 2020 a été entamée ce lundi à N’Djaména.
Ce sont 3 centres de correction installés à N’Djamena qui ont accueilli ce lundi 24 août les correcteurs venus de différents horizons du Tchad. Selon le président du jury, Bianzeube Tikri, 95% des présidents des centres sont déjà à N’Djamena. Ce qui a permis de commencer avec la correction des copies des épreuves écrites. Cette étape va déboucher sur le traitement des copies au relevé des notes qui conduira à la proclamation des résultats. « Tout se passe dans de bonnes conditions pour l’instant », dit le président du jury.
Pour rappel, les épreuves écrites du baccalauréat ont débuté le 17 et se sont achevées le 22 août. Ce sont au total 87 500 candidats qui ont composé cette année. D’après Bianzeube Tikri, le déroulement des épreuves s’est fait dans des conditions particulières à cause de la pandémie du coronavirus et de l’intense saison pluvieuse que connaît le pays. Mais « rien n’a pu perturber le bon déroulement des épreuves », estime-t-il.