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Le président national du parti Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès (RDP), Mahamat Allahou Taher est reconduit par acclamation au cours de la 7e convention ordinaire à l’occasion du 30e anniversaire du parti qui se tient du 27 au 29 décembre. Plus de 18 coordinations nationales venant de toutes les provinces du pays et 6 autres venues de l’étranger ont de manière unanime reconduit le fils de l’ancien président Lol Mahamat Choua à la tête du parti du « Soleil levant ». Reportage.

Le parti Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès (RDP) du défunt président Lol Mahamat Choua tient sa 7e convention ordinaire, à l’occasion de son 30e anniversaire du 27 au 29 décembre au palais du peuple de N’Djamena. Ce congrès est placé sous le thème « insuffler une nouvelle dynamique au parti pour les perspectives plus grandes ». À cet effet, plusieurs coordinations sont venues de toutes les régions du pays et d’autres de l’étranger ont répondu présents à ce congrès. C’est aussi l’occasion du parti du « Soleil levant » de célébrer ses 30 ans d’existence dans l’arène politique du pays. À un jour de la fin du congrès et malgré la frustration de certains candidats malheureux du poste de président du parti, les délégations ont opté par acclamation la reconduction de l’ancien président. La rédaction ialtchad presse a tenté d’échanger avec lui, mais il a préféré s’exprimer à la fin du congrès.

Pour Assadikh Djiddah Mahamat, premier adjoint au maire de la commune du 2e arrondissement de N’Djamena et membre du comité directeur du RDP, le congrès se passe dans de bonnes conditions, malgré quelques incompréhensions à l’ouverture. Il explique que certains candidats se sont présentés pour être à la tête du parti, et c’est eux qui ont boudé le présidium. Selon lui, une solution a été trouvée et le congrès se déroule comme voulu. À son avis, à la lecture de tous les rapports des fédérations, 18 fédérations ont accepté que Mahamat Allahou Taher soit reconduit à tête du parti. Il ajoute que les fédérations de l’Arabie Saoudite et du Soudan ont aussi apporté leur soutien au président sortant.

Au sujet des querelles qui minent le parti, M. Assadikh Djiddah Mahamat estime que le RDP a été dirigé pendant longtemps par un grand homme, le Président Lol Mahamat Choua, qui a apporté la cohésion dans le parti. Selon lui, c’est un homme irremplaçable. Le maire du 2e affirme que les opposants du président Mahamat Allahou Taher pensent qu’il n’a pas assez fait pour le parti.

S’exprimant dans le même sens, Mbaïnaissem Levy, directeur du comité de la Tandjilé soutient que la reconduction du président Taher est une victoire de la démocratie et est bénéfique pour le parti. Selon lui, le président sortant est un homme dynamique qui va non seulement restructurer le parti, mais vu son expérience politique et sociale, il est la personne idéale pour amener la cohésion dans le parti. Le représentant de la Tandjilé estime que le Président Mahamat Allahou Taher a montré son intégrité, son honnêteté et sa vision du développement pour le pays, quand il était plusieurs fois ministre.

La 7e convention prendra fin mercredi 28 décembre. Les dirigeants du parti disent que c’est l’occasion à tous les bureaux provinciaux, départementaux, mais aussi les bureaux de l’étranger de discuter et de trouver des solutions aux nombreux problèmes qui minent le parti de l’ex-Président Lol Mahamat Choua.

Jules Doukoundjé

La police nationale a fait le bilan du réveillon de Noel 2021.  Selon les estimations de celle-ci, les cas d’accidents de cette année, dépassent largement ceux de l’année dernière.  Le porte-parole de la police nationale, le commissaire divisionnaire Paul Manga salue le travail des agents de la sécurité publique et exhorte les fêtards à adopter un comportement citoyen pour la fête de nouvel an. Reportage

Selon les révélations du porte-parole de police nationale, le commissaire divisionnaire Paule Manga, le bilan de la fête de la nativité de cette année ne déroge pas à la règle. Il indique que la ville de N’Djamena a enregistré 108 cas d’accidents de la voie publique dont un mort, 12 blessés graves, 85 légers, 5 avec dégâts matériels, 2 chutes libres et 2 cas de délits de fuites. Le porte-parole de la police nationale ajoute qu’il y’a aussi un cas de coups et blessures volontaires mortels et un autre simple. Pour les provinces, le commissaire divisionnaire et porte-parole de la police nationale, souligne qu’il y’a 18 cas d’accidents de la voie publique qui ont été dénombrés. « Comparativement à l’année dernière, les cas d’accidents de la voie publique sont en hausse et ceci est dû à la conduite en état d’ébriété et l’excès de vitesse », explique Paul Manga. Le porte-parole de la police nationale exhorte les tchadiens à la prudence et à la vigilance pour la fête de saint Sylvestre. Il encourage toutes les forces de défense et de sécurité, le personnel de la santé et les volontaires de la croix rouge du Tchad pour le travail abattu et les exhorte à garder le même élan pour la fête du nouvel an.

Présentant le bilan du pavillon des urgences, le surveillant général des urgences du centre hospitalier universitaire de référence nationale, Karaguel Djom, précise que son service a accueilli 44 accidentés. Le surveillant général note que les services des urgences n’ont pas les mêmes méthodes que la police nationale. Selon lui, les services d’urgences comptent les accidentés et non le nombre des cas d’accidents comme le font les agents de la sécurité publique. M. Karaguel Djom explique que parmi les 44 accidentés, il y’a eu plus de 28 cas de traumatisme, 8 cas de fractures et un cas d’éviscération, c’est-à-dire éventration avec les intestins qui sont sortis. Il ajoute qu’il y’a aussi. Le surveillant général précise que ces cas ne concernent que la nuit du 24 décembre au petit matin du 25. Toutefois, le surveillant soutient qu’il y’a d’autres accidentés et de morts suite aux accidents de route à la veille de la fête, mais qui ne sont pas conduits dans les hôpitaux, échappent au bilan.

Pour ce monsieur rencontré dans les couloirs des urgences, qui s’exprime sous anonymat, il faut que les autorités fassent les campagnes de sensibilisation auprès de jeunes à limiter la consommation d’alcool, surtout pendant les fêtes de fin d’année. Selon lui, la plupart des accidentés sont des jeunes et souvent ivres. Il affirme aussi qu’il a failli se faire écrasé par deux jeunes tous ivres pendant le réveillon. L’homme évoque aussi l’excès de vitesse qui serait la cause des accidents pendant les périodes de fêtes. A son avis, outres les accidents, il faut saluer le professionnalisme de la police qui a ménagé aucun effort pour limiter les agressions et les vols des engins dans les lieux de cultes.

Jules Doukoundjé

Abakar Abdelkérim Daoud alias Kirekeyno, le protecteur. Il fait partie des hommes du président de la transition (PCMT) Mahamat Idriss Deby Itno, sinon le seul homme puissant de la transition. Plusieurs personnes grouillent dans les couloirs de la présidence. Beaucoup font croire qu’ils ont du pouvoir et de l’influence, mais lui ne fait pas de bruit. Qui est-il? Quel est son rôle? Quelle influence a-t-il ? C’est le premier article d’une série de deux sur les hommes de la transition. Nous commençons avec le Chef d’état-major général des armées (CEMGA).

Certains disent qu’il est le paratonnerre du président de la transition. D’autres vont plus loin en disant qu’il est le protecteur et le bras armé du PCMT. Parce qu’avant sa mort et surtout lors de l’attaque, le défunt président lui aurait confié le PCMT, Mahamat Idriss Deby Itno, en lui demandant de veiller sur ce fils contesté par son large entourage familial et jalousé par sa fratrie. Abakar Kirekeyno a juré de tenir cette promesse, lui, le plus fidèle de tous les fidèles du Maréchal.

Selon nos sources, Abakar Abdelkérim Daoud est né à la fin des années 60 à Bâgourfou, un petit village situé à 20 km d’Iriba, la capitale de la province de Wadi Fira. Ceux qui le connaissent plus intimement précisent qu’il est né en 1968. Il est du clan Naoura. Il a abandonné l’école très jeune, le plus grand regret de sa vie, pour entrer dans l’armée en 1985 au côté du populaire et défunt commandant en chef de l'Armé nationale tchadienne (ANT) Hassan Djamouss dont il a été le garde-corps. Il lui est resté fidèle en faisant partie des 74 combattants de l’Action du 1er  avril qui ont bravé l’ex-président Hissène Habré en gagnant le Darfour et en fondant le Mouvement patriotique du Salut (MPS). C’est durant ce périple que la mort l’a séparé de son mentor Hassan Djamouss. Le Maréchal, à l’époque simple colonel, le récupère. Et lui donne le surnom de « Kirekeyno ». Un petit nom qui signifie en langue Béri « le petit qui ne fuit pas face à l’ennemi ». D'autres sources disent que ce surnom lui est plutôt attribué par H. Djamouss lors de l'incursion de l'ANT à Matena Alsara en territoire libyen. C’est dire combien le jeune militaire-combattant a impressionné par sa bravoure et sa fidélité celui qu’on décrit comme un des militaires le plus rusé, le plus stratège de sa génération qui a réussi à se hisser à la tête de son pays en éliminant presque tous les obstacles. Et qui comptait, les yeux fermés, sur ce jeune soldat.

Tour à tour Kirekeyno est passé, en 1990, garde du président Deby Itno, chef de la Sécurité présidentielle et commandant de cette même Garde, deux ans plus tard. En 1992, à la tête de ses hommes, il part au Lac Tchad contrer l’avancée des rebelles « Habreistes » du Mouvement pour la démocratie et le développement (MDD). Au combat, il s’est gravement blessé. Il perd un bras. Il est évacué en France où il apprend quelques mois plus tard qu’il y de la discorde au sommet de l’État entre les deux leaders, Idriss Deby Itno et Abbass Koty. De sa chambre d’hôpital, il s’arrange pour avoir le défunt Maréchal au téléphone. Presque en pleure il le supplie de s’entendre avec M. Koty pour le bien-être du pays, mais aussi en mémoire de tous les sacrifices consentis par les amis et les frères de lutte tombés aux combats et marqués au fer comme lui. Kerekeyno, dit-on, est un homme sensible qui a horreur de la guerre parce qu’il en connaît le prix. Même lorsqu’il la mène, il opère avec humanisme en respectant les règles de la guerre traitant avec déférence ses ennemis.

En 1993, il passe commandant du régiment des escadrons blindés. Il est nommé colonel en 2004, puis deux fois commandant de la Gendarmerie, Chef des opérations dans la région du Borkou Ennedi Tibesti (BET). Le Maréchal refuse de le laisser loin de lui. En février 2008, il a été remis à la tête de la Gendarmerie. En 2010 il est l’artisan de la victoire de la bataille d’Amdam qui a été fatale à la rébellion des frères Erdimi. Son courage et sa fidélité lui ont permis de gravir la hiérarchie militaire pour être le Chef d’état-major Général des armées premier adjoint et commandement militaire de la Zone Est à Abéché. De 2018 à 2019 il est nommé conseillé à la Direction générale de service de sécurité des institutions (DGSSIE) avant d’occuper le poste de chef d’état-major général des armées du Tchad.

Une anecdote circule au sujet de cette responsabilité lorsque le défunt lui annonce qu’il a besoin de lui à ce poste. Sans enthousiasme, il a, calmement, dit « merci président, mais je sais que dans 90 jours vous me remplacerez ». Le Maréchal le fixe du regard et lui dit, «  Tu as toujours été un fidèle. Tu seras mon dernier CEMGA, Abakar. Je dis bien mon dernier CEMGA jusqu’au jour où je ne serai plus au pouvoir. »

Sursautant, les yeux grands ouverts d’étonnement, Kirekeyno accepte le deal. Quelques mois plus tard, il s’engage, corps et âme pour contrecarrer l’offensive des rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) lors de leur percée à quelque 300 km de la capitale là où le Maréchal a perdu la vie. Lors du départ du Maréchal vers le champ de bataille, il conseille à son fils Mahamat Idriss Deby Itno de ne pas s’éloigner de ce fidèle soldat, Kirekeyno. Sur-le-champ des combats, sentant sa troupe faiblir, le Maréchal intima l’ordre à Kirekeyno, en opération de ratissage sur le front de Ziguey, de rapidement le rejoindre. Le CEMGA roula toute la nuit, mais arriva trop tard. Le Maréchal serait atteint et mort. La troupe se replie sur la capitale, les consultations commencent. Qui pour succéder le renard du désert? Après moult tergiversations et conciliabules, Abakar Kirekeyno, fort de sa position de CEMGA, tranche, «  C’est Mahamat Idriss Deby Itno alias « Mahamat Kaka » qui doit diriger cette transition », a-t-il lâché. Un choix par fidélité au défunt Maréchal. Fin des débats. Depuis, il y veille sur le PCMT comme les prunelles de ses yeux. Le président de la transition aussi ne jure que par lui. Il est resté fidèle, disent ses proches, parce qu’il a en tête la promesse prémonitoire du président d'être le dernier CEMGA du soldat Deby Itno. Une promesse qui s’est révélée exacte. Kirekeyno est bel et bien le dernier CEMGA du Maréchal. Il s'est mue en protecteur du nouvel homme fort du pays, le général d’armée Mahamat Idriss Deby Itno.

Bello Bakary Mana

Ce 25 décembre 2021, la communauté chrétienne au Tchad à l’instar de celle du monde célèbre la fête de la nativité de l’Enfant Jésus, le Christ. Pour connaître l’origine et la signification de cette fête connue sous l’appellation de la Noël, Ialtchad Presse a rencontré des prêtres et des pasteurs. Reportage.

Cathédrale Notre Dame de la paix au quartier Bololo dans le 2e arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne. Ce matin le service de nettoyage a fini de mettre fin aux derniers coups de balai pour garder les lieux propres. Dans la grande chapelle, tout est fin prêt pour la fête. Une crèche avec la représentation de l’Enfant Jésus est déjà disposée. Abbé Achille Djimwoï Teldjim, Curé de la cathédrale Notre Dame de la paix nous reçoit dans son bureau. Une brève civilité accompagnée de vœux de Noël, nous déroulons l’objet de notre visite. Origine, sens et message de Noël. Selon le curé Achille, Noël est une grande fête chrétienne. Elle signifie la venue de Dieu au milieu des hommes pour toucher la réalité humaine. « Jésus est né dans une crèche dans une condition humaine la plus misérable. Cette nativité marque le trait d’union entre Dieu et les hommes », dit Abbé Achille. Le curé explique que la Noël était une fête païenne. Mais la naissance du Christ lui a donné un autre contenu, évoque-t-il. Le prêtre soutient que l’Enfant Jésus représente la lumière qui éclaire le monde des ténèbres.

Le message de l’Église donné par les évêques à la conférence épiscopale selon l’Abbé est la paix et le vivre ensemble. Le prélat souhaite une transition apaisée pour un Tchad uni et fort.

Pasteur Hondjibaye Jean-Baptiste, dirige l’Église de Dieu Centre Biblique. L’Église de Dieu est arrivée au Tchad depuis 1962. Pour l’homme de Dieu, Noël est un moment merveilleux et solennel pour tout chrétien. Elle rappelle l’amour que Dieu a manifesté pour les hommes, dit-il. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais ait la vie éternelle », soutient Pasteur Hondjibaye selon l’Évangile de Jean au chapitre 3 et le verset 16 dans la Bible.  « Peu importe les philosophies des hommes. Que Jésus soit né le 25 décembre ou pas, nous croyons fermement à la naissance de l’Enfant Jésus. Il est venu nous sauver et c’est une immense joie pour les chrétiens ». Le pasteur ajoute que Noël c’est la vie, Jésus est venu donner la vie aux âmes perdues.

Si j’ai un message au peuple tchadien, c’est un message d’Espérance, dit le pasteur Jean-Baptiste. Il encourage le peuple tchadien à croire à un Tchad radieux. L’homme de Dieu conseille les Tchadiens a porté davantage le Tchad devant Dieu dans la prière. « Les Tchadiens doivent rester unis. Jésus est venu pour nous unir et non pour diviser. Ceux qui pensent division doivent savoir qu’ils travaillent contre la volonté de Dieu ».

Moyalbaye Nadjasna

M. Djonga Arrafi, SG du Syndicat des magistrats du Tchad (SMT), Conseiller à la Cour Suprême, attaque frontalement la circulaire du ministre de la Justice, Garde de Sceaux, M. Mahamat Ahmad Alhabbo du 21 décembre 2021. C’était lors d’une entrevue accordée, ce 23 décembre à la rédaction de Ialtchad à son domicile au quartier Amtoukoui II, dans le 7e arrondissement de la capitale tchadienne, N’Djamena. La circulaire de M. Alhabbo accuse de laxisme des procureurs de la République ainsi que, les présidents des tribunaux dans le traitement des dossiers des délinquants sexuels et leurs libérations non motivées. Entrevue.

Le SG du syndicat des magistrats du Tchad (SMT) M. Djonga Arrafi, clarifie ce qui peut être la circulaire du ministre tchadien de la Justice, M Mahamat Ahmad Alhabbo du 21 décembre 2021. Selon M. Arrafi, le ministre est dans son droit et peut prendre des mesures pour préserver l’ordre public. Mais cette circulaire, dit-il, doit s’adresser uniquement au parquet et non aux magistrats qui sont au siège. « Les présidents des cours d’appel et ceux des tribunaux sont des magistrats qui sont au siège. Ils sont essentiellement et de façon inéluctable, soumis à l’autorité de la loi. Ils ne sont pas hiérarchisés comme au parquet. Par conséquent ils doivent demeurer libres d’esprit et indépendants pour rendre leurs décisions selon la loi et leur intime conviction », précise le SG du SMT. Le magistrat soutient que le parquet met en œuvre la politique pénale du gouvernement sous la hiérarchie du ministre de la Justice, Garde des Sceaux.

Le syndicaliste affirme que cette circulaire ne vaut son pesant d’or que si elle s’adresse aux procureurs. « Le procureur requiert l’application de la loi; or les magistrats au siège l’appliquent directement. L’indépendance de la justice est à remarquer au niveau du siège. Les fonctions des présidents des cours d’appel ou tribunaux c’est de juger. Le parquet a été toujours le bras caché de l’Exécutif, il détient le monopole de poursuite », dit-il. Il fallait séparer la fonction de poursuite et celle de juger, ajoute le magistrat.

Djonga Arrafi cite le célèbre penseur Montesquieu dans son ouvrage « l’esprit des lois. » « Il ne faut pas confier la même fonction à un seul homme sous peine de glisser vers l’abus de pouvoir », évoque-t-il. Le SG du SMT affirme qu’il n’est pas de l’autorité de ministre d’adresser des instructions ou des injonctions aux magistrats de siège. Ils ne sont soumis qu’à l’autorité de la loi, insiste-t-il. Inversement, soutient M. Arrafi, le ministre en tant qu’autorité de tutelle de poursuite, peut formuler des instructions au parquet pour déclencher par exemple l’action publique contre les délinquants.

« Il m’a été donné de constater que les délinquants sexuels et ceux qui posent des coups et violences basées sur le genre (VBG) ne sont pas poursuivis avec toute la rigueur de la loi. Aussi, il vous est demandé d’instruire les procureurs de la République ainsi que les présidents des tribunaux de mettre fin à ce laxisme. Les procureurs sont instruits à s’opposer à toutes libérations non motivées sans que l’instruction soit achevée », peut-on lire dans la circulaire du Garde des Sceaux.

Moyalbaye Nadjasna

Le président du conseil économique, social, culturel et environnemental (CESCE), Abdel-Kerim Ahmadaye Bakhit, qui vient d’être reconduit, dresse le bilan de l’année 2021. Il a aussi proposé des pistes de solutions pour un Tchad en paix, stable et prospère. Il a enfin évoqué la situation sociopolitique du pays et appelle les Tchadiens à se passer de leurs ego pour une bonne transition. Reportage.

Composé de 25 conseillers de la République, 6 membres du bureau dont un président, une vice-présidente et 2 rapporteurs, le CESCE est un organe consultatif. Il est consulté pour avis sur toutes les questions à caractère économique, social, culturel et environnemental par le président de la République ou par le président de l’Assemblée nationale. L’institution peut elle-même procéder à l’analyse de tout problème de développement économique, social, culturel et environnemental. Elle soumet ses conclusions au président de la République.

Pour le président, la loi fondamentale fait du CESCE une assemblée constitutionnelle consultative rassemblant des représentants des forces vives de la nation telles que le patronat, les syndicats et les associations. Selon lui, ces entités ont pour mission de faire de propositions de réformes et autres projets de loi. Elles ont aussi pour objectif de faire participer les acteurs économiques et sociaux au débat démocratique. Le CESCE conseille les pouvoirs publics sur les prises des décisions politiques en vue d’impulser de nouvelles orientations dans les plans et programmes de développement.

En faisant le bilan de l’année 2021, le président Abdel-Kerim Ahmadaye Bakhit, souligne que la structure qu’il préside s’est auto saisie de 2 thèmes pour ses sessions ordinaires. Le premier thème « les conflits ruraux au Tchad : diagnostic et pistes de solutions » et le second thème « la transition actuelle au Tchad : une opportunité pour une réelle réconciliation et une paix durable ».

À propos du premier thème, M. Bakhit soutient qu’en choisissant ce thème, les conseillers de la République ont fait un diagnostic des conflits ruraux au Tchad. Ils ont proposé des pistes de solutions susceptibles d’aider le pouvoir public pour restaurer la stabilité. Pour le second thème, il justifie qu’à travers ce thème, les conseillers de la République ont d’abord cherché à comprendre le processus de la transition avant de l’analyser en profondeur afin de soumettre au Conseil militaire de la transition des avis visant à mieux orienter les tenants et les aboutissants de la transition. Selon lui, pour ce fait le CESCE a invité toutes les corporations pour échanger sur la problématique de la transition.

« Le Conseil restera dans sa logique constitutionnelle en jouant son rôle consultatif »

En termes de perspectives, le président du conseil économique, social, culturel et environnemental indique que dans les jours à venir les conseillers vont procéder à l’analyse de tout problème de développement. Ils vont aussi éventuellement donner leurs avis sur les projets de loi de programmation qui définissent des orientations des finances publiques, des projets d’ordonnance et de propositions de loi entrant dans le domaine de leur compétence. À son avis, le conseil envisage de collecter et rédiger, avec la participation de toutes les entités qui le composent à l’attention des pouvoirs exécutifs et législatifs, le recueil annuel des attentes et besoins de la société civile assorti des orientations et des propositions.

Abordant l’épineuse question de la transition, le Président Abdel-Kerim Ahmadaye Bakhit estime que pour la réussite de ce pari, les conseillers de la République ont fait des recommandations sur le plan politique, administratif, judiciaire et juridique, social, culturel et économique.

8 mois après la mort du président Idriss Deby Itno, le président de cette grande institution de L’État, Abdel-kerim Ahmadaye Bakhit a été reconduit par décret présidentiel à son poste pour continuer sa mission. Il doit continuer à œuvrer pour une transition apaisée qui permettra d’arriver au dialogue national inclusif qui débouchera aux élections libres et transparentes.

Jules Doukoundjé

L’église catholique du Tchad a lancé depuis le 11 décembre dernier la première édition d’un marché de Noël dénommé « MANOEL ». C’est un marché de Noël dédié aux chrétiens et aux non-chrétiens qui souhaitent s’intéresser à l’entrepreneuriat chrétien. MANOEL a été lancé par l’archevêque de N’Djamena Edmond Djitangar Goetbé le 11 décembre dernier et prendra fin le 31 décembre. Reportage. 

Le projet de marché de Noël catholique, en abrégé MANOEL, s’inscrit dans le cadre de la lettre pastorale de l’archevêque métropolitain, Monseigneur Edmond Djitangar Goetbé, adressée aux chrétiens du Tchad afin qu’ils s’intéressent à la gestion de la cité. Ce marché qui se déroule du 11 au 31 décembre prochain, en la paroisse du Sacré-Cœur de Chagoua, a pour objectif de contribuer à la promotion de l’entrepreneuriat et à l’autonomisation financière des entrepreneurs chrétiens au Tchad.

Pour Khadidja Lydie, vendeuse de sacs et de robes pour enfants, c’est une bonne initiative. Elle explique qu’elle vend les articles de sa fille. Selon elle, sa fille vend ces habits en ligne, mais quand l’Église catholique a parlé d’un marché de Noël pour les chrétiens, elle a trouvé l’idée intéressante. Et elle a profité pour exposer ses produits. Khadidja Lydie encourage les chrétiens du Tchad à s’intéresser aux commerces et surtout à œuvrer pour l’entrepreneuriat chrétien. 

Doubé Barro a appris la nouvelle à la radio. Il est venu visiter les stands. Pour lui, c’est une incitative à encourager. Il affirme que cette initiative permet de faire un brasage entre les chrétiens et les non-chrétiens. Il soutient aussi que les prix abordables, comparé au marché classique. Toujours selon lui, en achetant à la foire chrétienne, cela contribue au développement de l’entrepreneuriat chrétien. Il exhorte les chrétiens du Tchad à investir dans le commerce, une de solutions contre le chômage.

Abondant dans le même sens, Jeannette Nénodji, détentrice d’un stand des sacs artisanaux affirme que c’est l’occasion aux chrétiens de montrer leur savoir-faire dans le domaine commercial et entrepreneurial. Elle souligne qu’elle avait déjà assisté à ce genre de foire chrétienne au Benin et au Togo. Elle souhaite que les autorités pastorales continuent avec ce projet salvateur qui pourrait déboucher à la création de grands espaces commerciaux. Jeannette Nénodji invite les chrétiens et les chrétiennes à épouser cette bonne initiative qui fera des chrétiens du Tchad, dans l’avenir des hommes et des femmes économiquement autonomes. La jeune diplômée de l’université du Kalabi au Benin a souligné que le projet du marché de Noël pourrait déboucher à une organisation qui ressemblerait comme celles du peuple juif dans le domaine des affaires ou encore au peuple bamiléké au Cameroun voisin qui ont opté pour ce modèle communautaire d’entrepreneuriat.

Pour le vicaire général, Ab Samuel Mbairabé Tibingar, le marché de Noël, c’est le marché de tous les chrétiens du Tchad, c’est le marché de lutte contre la pauvreté. Le vicaire général soutient que c’est un premier test pour l’entrepreneuriat chrétien. Il exhorte tous les chrétiens du pays, surtout ceux qui ont de moyens, de créer des entreprises pour soutenir les jeunes chrétiens.

Jules Doukoundjé

Les préparatifs des fêtes de Noël et du Nouvel An rythment le quotidien. Nos reporters ont fait un tour dans quelques salons de coiffure, ateliers de couture, bars et alimentation pour s’imprégner de l’ambiance aux quartiers Kabalaye et Moursal dans les communes du 3e et 6e arrondissement de N’Djamena, capitale, tchadienne. Reportage.

Jour J-2 pour la fête de nativité , la Noël. Dans la capitale, il y a d’un côté l’ouverture des nouveaux bars, alimentation et la réfection des anciens bars, alimentations, salons de coiffure, etc. L’organisation des pari-vente, pari-carpe ou poulet, des concerts, des bals à papa ou de fin d’année, et des soirées culturelles sont en tête d’affiche des activités de la semaine.  De l’autre côté, la Mairie centrale réfectionne quelques ronds-points et grandes avenues de la capitale pour rendre la ville belle pour les fêtes. Les fêtes sont proches, mais N’Djamena reste morose, pas le cœur à la fête. Les chaises dans les bars sont vides.  Les salons de coiffure pour dames et hommes attendent impatiemment les clients. Les ateliers de couture sont déserts.

Mbaïrareou Apollinaire est maître tailleur. Il est spécialisé dans la couture homme et enfants. Son atelier de couture est installé au quartier Moursal. Il est seul dans son atelier avec équipe à notre arrivée. Pour lui, depuis ses 26 ans d’exercice du métier, il n’a jamais vu une fête de fin d’année aussi morose que celle de cette année. « Imaginez que nous sommes le 22 décembre et je suis en train de faire les retouches sur les vieux vêtements. Personne ne se présente même pour prendre les habits déjà cousus. Il n’y a pas d’engouement cette année, c’est difficile », se lamente-t-il. Dans les années passées selon le couturier, son équipe passe les nuits à l’atelier à partir du 20 décembre pour satisfaire la clientèle.

Même son de cloche dans les salons de coiffure dames. Les femmes sont rares dans les salons. Les gérantes des salons sont devant la télévision en attendant les éventuelles clientes. Mais, au salon de Hadjé Bena, les dames viennent se faire coiffer selon la propriétaire. « Dieu merci je trouve mon compte cette année. Sinon l’année dernière avec la pandémie de la Covid 19, c’était compliqué. Les clientes ne venaient pratiquement pas» dit-elle.  Ronelyam Sylvie est la propriétaire du café Céleste. Son café est né il y a 3 semaines. « Les clients viennent à compte-gouttes », explique Madame Sylvie. Elle espère que les affaires seront plus intéressantes dans les prochains jours.

Kouladoum Mireille Modestine

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