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Selon les organisateurs, le colloque sur la refondation du modèle de l’État a réuni 180 personnalités, plus de 60 associations et plus de 100 experts nationaux et internationaux, des consultants et hauts responsables administratifs ont clos leurs travaux le 13 janvier. Les conclusions de ce colloque recommandent un État unitaire décentralisé. Reportage.

Les travaux du colloque international sur la refondation d’un État unitaire décentralisé au Tchad sont achevés. Les participants sont unanimes et soutiennent la forme de l’État unitaire décentralisé pour le Tchad. Ils motivent leurs décisions par rapport, disent-ils, à l’histoire du Tchad et à son contexte aujourd’hui. Selon eux, cette forme de l’État va mieux répondre aux aspirations de paix, de l’unité nationale et du vivre ensemble.

Selon les participants, un État unitaire mieux décentralisé correspond aux réalités socio-économiques du pays. Le système fédéral, quoique performant, risque de conduire à l’émiettement du Tchad, dit M. Mahamat Digadjimbaye, rapporteur général du colloque. Il soutient que l’exemple du fédéralisme au Soudan a favorisé un repli identitaire inquiétant. Cela a engagé les états fédérés qui font frontière avec les voisins a des velléités indépendantistes, insiste-t-il.

Le rapporteur énonce que la décentralisation n’a même pas de texte d’application au Tchad. On ne peut parler de fédéralisme, une forme complexe et plus poussée de la décentralisation à défaut de texte d’application même de la décentralisation, poursuit M. Digadimbaye. « Le Tchad en 62 ans, d’existence n’a vécu que 12 ans de stabilité pour parfaire l’État et construire une nation. Même la décentralisation n’a même pas été expérimentée », dit le rapporteur. Il précise que ce colloque a permis aux participants d’émettre des hypothèses et des suggestions pour corriger les insuffisances, dit-il.

Les participants au colloque ont formulé des recommandations. Selon eux, c’est au peuple de préserver l’unité nationale gage du développement, au gouvernement de mettre en œuvre un processus efficace de décentralisation qui respecte l’ensemble de textes de la République. Par exemple, confier la gestion des choses locales à la population locale, produire de textes d’application relatifs à la décentralisation, réviser les textes des élus locaux. Il faudra, toujours selon les participants, mettre à la disposition de ces collectivités décentralisées des ressources humaines hautement qualifiées, assurer leur autonomie financière pour garantir leur viabilité économique et socioculturelle.

Les recommandations du colloque disent aussi qu’il faudra mettre en place une structure d’appuis financiers, impliquer les autorités traditionnelles dans le processus, concevoir une véritable politique publique de la décentralisation, etc.

Les organisateurs appellent le CODNI à prendre en compte les conclusions du colloque. Aux partis politiques, selon eux d’impliquer la jeunesse dans la gestion des affaires locales, de designer des hommes et femmes capables de gérer les choses locales. À la société civile, de s’impliquer dans une démarche participative à la politique de la décentralisation. Et d’animer des universités populaires afin de fournir des documents pour améliorer la gouvernance locale. Ils appellent les partenaires techniques et financiers du Tchad, d’apporter des appuis nécessaires au gouvernement tchadien, aux collectivités locales, à la société civile pour décentraliser l’État.

Moyalbaye Nadjasna

Le personnel de l’Agence tchadienne de presse et d’édition (ATPE) réclame 18 mois d’arriérés de primes et des indemnités. Au cours d’une rencontre avec la presse, les délégués de cet organe de médias public ont étalé les conditions difficiles de travail, mais aussi leurs conditions sociales précaires qui se détériorent de fur et à mesure. Reportage.

Le personnel de l’Agence tchadienne de presse et d’édition (ATPE), ne peut plus continuer à supporter les promesses fallacieuses des autorités de tutelles. Pour refuser de souffrir en silence, les délégués ont décidé de porter leur situation sur la place publique. Au cours d’une rencontre avec la presse, ils ont balayé du revers de la main les déclarations du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Abderaman Koulamallah. Le 23 décembre dernier, le ministre avait affirmé avoir payé une grande partie des avantages sociaux et épongé les dettes de l’ATPE.

Pour le responsable des délégués, Blaise Djimadoum Ngargoune, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement dit de contre-vérités. « Rien n’a été fait jusqu’à ce jour quant à nos 18 mois d’arriérés des primes et indemnités, et bien d’autres points de revendications », insiste le délégué du personnel. Selon lui, 2022 commence, elle aussi avec les incertitudes encore plus grandes.

Pour éclaircir les zones d’ombre, Blaise Djimadoum Ngargoune explique que le journal « L’Info » qu’édite l’ATPE ne paraît pas depuis presque 2 ans. Alors que, précise-t-il, c’est le support le plus important de cet organe de presse publique. Toutefois, pour les responsables, cet arrêt est dû au manque de moyens financiers pour supporter la prise en charge du coût d’impression.

S’agissant des conditions sociales, le délégué souligne que les agents de l’ATPE comptabilisent 18 mois d’arriérés de primes et indemnités. « Ces avantages sociaux qui devraient soulager la souffrance des agents depuis 2012, l’année à laquelle l’ATPE a commencé à jouir d’une autonomie de gestion, n’ont pas été versés. Il a fallu attendre 2019 pour que le premier Conseil d’administration (CA) se tienne », explique le délégué. A son avis, malgré la tenue des conseils d’administration, les agents n’ont pas vu leur condition sociale et de travail s’améliorer.

Depuis une décennie, plus de 4 ministre de la communication et porte-parole du gouvernement se sont succédé et ont tenu des promesses fermes de moderniser l’ATPE, mais ces presses sont restées lettres mortes. Le personnel continue toujours de revendiquer l’améliorer de conditions sociales et de travail.

Outre les problèmes sociaux des agents, une nouvelle nomination a eu lieu à la tête de l’institution.  Mme Aicha Khalil a été nommée par décret hier 11 janvier, présidente du conseil d’administration (PCA) en remplacement de Mme Monique Ngaralbaye.

Jules Doukoundjé

Le président du Conseil Militaire de Transition (PCMT) le général d’armée Mahamat Idriss Deby a reçu en audience hier 11 janvier, le président de l’Association des Victimes des Crimes du Régime Hisseine Habré (AVCRHH) Clément Dohkot Abaïfouta. Les deux hommes ont échangé sur la question relative à l’indemnisation des victimes. Un rayon d’espoir renaît pour les victimes. Reportage. 

« Compte tenu du sérieux de cet entretien, je crois à ces promesses », a laissé entendre le président l’AVCRHH, M. Clément Dohkot Abaïfouta. Cette audience a donné espoir aux victimes qui attendent leur indemnisation depuis la condamnation de leur bourreau le 30 mai 2016.  Le montant de l’indemnisation s’élève à 82 milliards de francs CFA à repartir entre 7396 victimes recensées. Les victimes croient à la parole du PCMT. M. Clément Dohkot Abaïfouta dit avoir été surpris par cette audience inattendue, mais en sort satisfait. Pour lui, les victimes continuent à attendre encore et se sont fait entendre grâce à cette audience, dit-il.  « Vu la sincérité du PCMT , les instructions fermes qu’il a donné à son cabinet, les propositions concrètes qu’il a faites dans un délai raisonnable et l’engagement d’aller poser le problème au niveau de l’Union africaine (UA), me laissent croire que cette fois-ci, les victimes ne seront pas dupées », affirme-t-il. Il ajoute que le PCMT dit ne pas comprendre que la commission de l’UA soit présidée par un Tchadien et que le dossier du Tchad ne bouge pas.

Aussi, que le Conseil d’Administration (CA) mit sur pieds en septembre 2021 par la même UA n’a pas encore tenu son premier conseil, a-t-il souligné. Selon le président de l’AVCRHH, le président du CMT est surpris que l’actuel Premier ministre de transition étant Premier ministre au moment que le verdict était tombé ne puisse rien faire. Pourtant le verdict dit que le Premier ministre devait mettre sur pieds une commission qui va procéder à l’indemnisation des victimes.

M. Clément Dohkot Abaïfouta appelle les victimes à une remobilisation pour ce nouvel espoir qui vient de voir le jour. Il assure avoir dit au PCMT de corriger là où son père a échoué. Il insiste sur le fait que la parole d’un chef d’État vaut un acte. « Je crois comprendre que ce n’est pas dans le passé ou on nous nourrissait de promesses. Dans une lutte il faut se fonder à croire. Maintenant si l’applicabilité souffre, les victimes vont revenir à la charge et seront obligées de prendre le président du Conseil Militaire de Transition au mot », a fait remarquer le président des victimes du Hisseine Habré.

Rappel : L’ex-président tchadien est reconnu coupable en première instance par les Chambres Africaines Extraordinaires de Dakar pour crime de guerre, crime contre l’humanité, torture, esclavage sexuel,  viol et enlèvement. Il a été condamné à une peine à perpétuité. Il est décédé de Covid-19 il y a quelques mois. Depuis le verdict, plus de 240 victimes qui attendent réparation sont décédées.

Kouladoum Mireille Modestine  

Le Bureau tchadien du Droit d’Auteur BUTDRA a procédé en ce début d’année au payement des redevances des artistes toutes corporations confondues. Certains d’entre eux sont mécontents quant à la répartition de ces redevances et accusent le BUTDRA de mauvaise répartition du fonds. Le Directeur du BUTDRA Moundinet Tchinpah s’explique. Reportage.

Comme à l’accoutumée, le Bureau tchadien du Droit d’Auteur (BUTDRA) a procédé à la répartition aux artistes les redevances sur l’utilisation de leurs œuvres littéraires et artistiques. La répartition de la redevance du droit d’auteur est l’une des attributions du BUTDRA. Elle se fait après perception des redevances auprès des utilisateurs des œuvres. Selon les textes qui régissent le BUTDRA, une déduction sera faite sur la redevance pour le fonctionnement du bureau et une autre déduction pour constituer le fond social. Ensuite, le reste est partagé aux artistes, et ce, conformément à l’usage des œuvres. Cependant, à chaque répartition des redevances, il existe des mécontents. Certains artistes ne sont pas d’accord sur le montant reçu et accusent le BUTDRA de mauvaise répartition.

Le Directeur du BUTDRA Moundinet Tchinpah affirme que chaque artiste s’attend à gagner gros et c’est de cette attente qui pose problème. Pour lui, le BUTDRA est une institution de l’État. Elle travaille en fonction des textes qui la régissent. Ces textes disent que les médias doivent donner annuellement au BUTDRA 6% de leur budget de fonctionnement, mais ces derniers ne le font pas, ajoute-t-il. « Cette année, c’est seul l’Office National des Médias Audiovisuels ONAMA qui a donné sa redevance par rapport à l’utilisation des œuvres. Aucun médium privé n’a payé la redevance et la somme reçue ne permet pas au bureau de payer à chaque artiste une somme conséquente », a-t-il expliqué. Selon M. Moundinet Tchinpah, la répartition se fait normalement au moyen des relevés des programmes. Et si tous les usagers payaient au moyen de ces relevés d’utilisation des œuvres, il y aura des artistes qui vont se retrouver avec zéro franc, a-t-il affirmé. « Heureusement qu’il y a une part de redevance qui est repartie sur un critère de présomption. Ce qui permet à ceux dont l’œuvre n’est pas utilisée de percevoir une somme », souligne-t-il.

Toujours selon le Directeur du BTDRA, certains artistes viennent au BUTDRA que lorsqu’il y a des redevances à percevoir, mais jamais lorsqu’il les convoque pour leur donner des informations sur le fonctionnement du BUTDRA. Pourtant, le bureau veut bien informer afin de prévenir ces genres de situations, assure-t-il. Toutefois, M. Moundinet Tchinpah affirme que la porte de son bureau reste toujours ouverte aux artistes. « Ma philosophie est toujours d’être franc avec eux. C’est pourquoi de janvier à décembre, il y a eu cinq rencontres avec les artistes pour leur dire ce qui ne marche pas à notre niveau et à chaque fois que nous menons des activités », a-t-il avoué. Cette institution n’existera jamais sans les artistes et leurs créations a conclu le Directeur.

Kouladoum Mireille Modestine

Le comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) a réuni lundi à N’Djamena les leaders de toutes les confessions religieuses pour les informer de l’état d’avancement des travaux préparatoires du dialogue national inclusif (DNI). Le chef de l’église catholique du Tchad, l’archevêque métropolitain de N’Djamena, Monseigneur Edmond Djitangar, le président du Conseil des affaires islamiques du Tchad (CSAI), Dr Cheikh Mahamat Khatir Issa et le Secrétaire général de l’entente des églises évangéliques et missionnaires au Tchad (EMEET), Dr Aldo, y ont pris part. Reportage.

Pour que le dialogue national inclusif (DNI) prévu pour le 15 février prochain réussisse, il faut impliquer toutes les entités sociales. C’est dans cette optique que le CODNI a échangé hier lundi, dans l’après-midi, avec tous les leaders de confessions religieuses du pays. L’objet de la rencontre est d’informer ces leaders religieux de l’état d’avancement des travaux préparatoires du DNI. C’est aussi l’occasion d’inviter ces religieux à s’impliquer davantage dans le processus. Pendant plus de 3 heures, les responsables des 5 comités thématiques ont tour à tour expliqué les résumés de leurs travaux. A la fin des présentations, les religieux ont à leur tour salué l’initiative du CODNI. Ils ont aussi prié pour la bonne tenue du DNI.


Le chef de l’église du Tchad, l’archevêque métropolitain de N’Djamena, Monseigneur Edmond Djitangar exprime sa gratitude pour la clairvoyance du CODNI de tenir informés les chefs religieux. Pour l’archevêque, le dialogue et la réconciliation sont des thèmes religieux. Il estime que le dialogue est pour l’Église catholique une activité fondamentale. Selon lui, le premier dialogue, c’est d’abord la prière avec Dieu. Il a souligné aussi que le dialogue avec Dieu permet d’engager le dialogue entre les hommes. « Pour nous église catholique, nous observons en silence, mais avec satisfaction tous les efforts qui sont déployés par les uns et les autres pour que le DNI devienne une réalité », dit-il. Selon le chef de l’Église catholique tchadienne, cette rencontre est la bienvenue, par ce que les religieux ont besoin de savoir, où en est-on, et où on va ? Edmond Djitangar exhorte les responsables du CODNI et les autorités de la transition à conduire le dialogue avec discernement et liberté de conscience. Il exhorte aussi les participants à jeter ensemble les bases d’un avenir national commun. 

Abondant dans le même sens, le président du Conseil des affaires islamiques du Tchad (CSAI), Dr Cheikh Mahamat Khatir Issa, remercie le CODNI d’avoir levé l’équivoque et apporté un démenti aux rumeurs sur un éventuel report de l’organisation du dialogue. L’imam dit qu’il suit avec beaucoup d’intérêt les différents rapports qui sont présentés. Il a également insisté sur la nécessité des Tchadiens de s’unir pour relever les différents défis qui pointent à l’horizon. Dr Mahamat Khatir Issa affirme que le dialogue est un impératif pour la construction d’un État solide. Le président du CSAI a prodigué des conseils aux responsables du CODNI. Il leur demande de redoubler les efforts pour respecter l’échéance fixée. L’imam a souligné que le pays a besoin des institutions fortes et exhorte les autorités à mettre de côté les intérêts partisans. Dr Mahamat Khatir Issa a affirmé que l’unité et l’intégrité du territoire national ne sauraient remis en cause.

Pour le secrétaire général de l’entente des églises évangéliques et missionnaires au Tchad (EMEET), Dr Aldo, les chrétiens évangéliques au Tchad sont favorables au dialogue et promettent de faire de la sensibilisation et des prières pour que ce projet devienne une réalité. Il a aussi informé les membres du CODNI que dès ce 10 janvier, les chrétiens évangéliques au Tchad déclenchent une prière pour 40 jours avec jeun en faveur du (DNI). À propos du DNI toujours, le SG de l’EMEET salue les travaux qui ont été abattus par les différents sous-comités thématiques. Le pasteur dit que les chrétiens évangéliques du Tchad représentés par l’ensemble des églises et missions évangéliques au Tchad, par l’alliance des églises pentecôtistes au Tchad, et par l’association tchadienne des églises baptistes pensent qu’il ne peut y avoir de vrai dialogue sans écoute, sans l’humilité, sans la patience et la maîtrise de soi qui sont les ingrédients nécessaires pour une bonne organisation d’un DNI. Il conseille aussi les responsables du CODNI à faire attention à l’écoute. Il les invite à beaucoup écouter pour bien préparer le DNI.

Jules Doukoundjé

Ce 11 janvier s’est tenu dans un hôtel de la capitale tchadienne, N’Djamena, un colloque international placé sous le thème : « la refondation de l’État unitaire décentralisé au Tchad. » Reportage.

N’Djamena, ce matin du 11 janvier, le temps était doux. Quelques associations nationales et internationales ont entrepris un colloque sur la refondation de l’État unitaire décentralisé au Tchad. Il s’agit de l’union des cadres musulmans du Tchad, l’union des associations féminines arabophones, la fondation ALHOUDA réseau des femmes élues locales d’Afrique-Tchad, du centre d’Études africaines de l’université roi Fayçal et la coordination des sociétés civiles et de la défense des droits de l’homme (CASCIDHO). Le président du comité scientifique M. Senoussi Mahamat Ali situe les travaux de ce colloque sur trois axes. Le premier porte sur, « l’étude comparative de différents modèles d’organisation de l’État. » Le second axe c’est, « l’analyse critique de la décentralisation au Tchad » et le troisième, « les conditions de réussite de la décentralisation au Tchad. »

Depuis le 20 avril 2021, le Tchad est dans une période de transition conduite par des militaires à la suite du décès du maréchal, Idriss Deby Itno. Cette junte a été contestée par des membres de la société civile et des partis politiques de l’opposition. Ce colloque vise à expliquer et débattre sur le modèle de refondation d’un État unitaire décentralisé dit le président du comité scientifique, M. Senoussi Mahamat Ali. Selon lui, c’est une rencontre scientifique ne s’oppose pas à ceux qui contestent la forme unitaire de l’État au Tchad. Bien au contraire, dit-il, le colloque va susciter un débat de fond sur un sujet récurrent : la forme de l’État. Il affirme que le postulat de cette rencontre fait suite à la forme unitaire de l’État retenu par le pré-dialogue. Seulement il soutient que ce modèle dans sa forme actuelle ne répond pas aux attentes des Tchadiens. « C’est pourquoi l’idée de refonder cette forme d’organisation est arrivée », dit-il. À son avis, une analyse profonde des critiques formulées à l’endroit de l’organisation de l’État montre une mauvaise expérimentation de l’État unitaire.

Aussi ajoute M. Senoussi, les maux relèvent du déficit des politiques publiques peu cohérentes avec les besoins basiques des Tchadiens. « Notre système ainsi décrit est loin de toutes les options doctrinales. Il n’est ni entièrement centralisé ni parfaitement déconcentré encore moins, idéalement décentralisé », martèle le président du comité scientifique. Il estime que, la décentralisation est née des difficultés de l’État central qui n’arrive pas à satisfaire les besoins locaux. Cet État ne satisfait pas, non plus, efficacement ces besoins par des politiques publiques, affirme M. Senoussi.

Le président du comité d’organisation fait un vœu de paix et d’entente entre les filles et fils du Tchad. Il souhaite que les Tchadiens s’entendent lors du dialogue prévu pour le 15 février prochain, sur un modèle de société où il fera bon vivre. « Les Tchadiens aspirent toujours à vivre ensemble afin de préserver l’unité nationale ».

Moyalbaye Nadjasna

L’eau selon les experts en nutrition est un aliment à consommer régulièrement. Elle fait partie des besoins énergétiques. Certains citoyens rencontrés, la plupart éprouvent plus ce besoin en période de chaleur. Le besoin de l’eau dans l’organisme ne fait pas doute. Reportage. 

C’est l’hier à N’Djamena, la capitale tchadienne. Il fait froid et la chaleur des rayons du soleil est faible. La plupart des citoyens rencontrés affirment consommer moins d’eau en cette période. Mme Alice Marie dit que l’eau joue un rôle très important dans la vie. « L’eau, c’est la vie. Je bois trois à quatre litres d’eau par jour. En période de chaleur, j’en bois plus voire jusqu’à six litres et surtout la nuit », dit-elle.

Plus loin, dans un autre quartier rencontre avec Mme Serata. Selon elle, il faut boire suffisamment de l’eau pour se sentir bien. « C’est mon aliment préféré et j’en consomme beaucoup, mais moins en cette période où il fait froid », dit-elle.  Plus loin, Mme Neloumta Justine est assise. Elle affirme qu’actuellement elle ne boit pas assez d’eau comme le besoin n’est pas pressant. Par contre en période chaude, « je mets de la glace pour bien rafraîchir avant d’en consommer. Vous savez, je ne suis pas médecin, mais il semble que quand on boit assez d’eau, on dégage certaines maladies. L’eau c’est la force de l’Homme ».

Lui c’est M. Allahtoïde, il habite au quartier Ridina, dans le 5e arrondissement de la capitale. Il soutient que le corps humain a besoin suffisamment de l’eau. « L’eau est très importante pour la vie de l’homme. C’est grâce à l’eau que l’homme vit. Je bois beaucoup d’eau surtout au moment de forte chaleur. Même les médecins en cette période conseillent à la population d’en boire plus pour être à l’abri de certaines maladies liées à de fortes chaleurs ».

M. Olbom Jean, Dr en sciences de nutritions et sciences des aliments, assistant à l’université de N’Djamena à la faculté des Sciences Exactes et Appliquées. Selon le nutritionniste, l’eau naturellement est considérée comme un aliment. Il précise que l’eau est à la base des pyramides alimentaires comme tout autre aliment. « C’est important d’en consommer régulièrement 1 litre et demi à 3 litres d’eau par jour. Au Tchad en période de chaleur, il faut aller au-delà de 3 litres d’eau », conseille le spécialiste. Dr Jean demande à ceux qui boivent moins d’eau de pallier la déficience en consommant des aliments riches en eau. Il cite en exemples, la pastèque, la papaye, la tomate, etc. Selon lui, l’excès de consommation d’eau ne provoque pas forcément un problème. « Les gens pensent étancher leur soif en consommant plus de l’eau fraîche. Cependant, l’abus de tout aliment nuit à la santé. La consommation d’alcool ne peut se substituer à l’eau », dit le nutritionniste.

Il précise que l’alcool est dans la classe des alimentations réglementées. Le plus souvent dit-il, on peut prendre un verre ou un verre et demi toute la journée. « L’eau fait partie des besoins énergétiques. Elle permet la régulation hydrique de l’organisme humain. L’eau permet la digestion l’absorption et l’introduction de certains aliments ». Le nutritionniste affirme que l’eau est riche en calcium, en magnésium, en phosphate et en plusieurs nutriments. Il y a des micros nutriments dans l’eau qui permettent l’absorption des macronutriments dans le sang, élément de base de la santé. « Les macronutriments sont les protéines, les lipides, les glucides, par contre les micros nutriments sont les magnésiums, les phosphores, les calciums, etc. », dit-il.

Dr Jean affirme que l’eau contient aussi de l’oxygène. « Sa composition c’est H2O. Naturellement il y a hydrogène et deux oxygènes. Ce sont ces oxygènes repartis dans le corps à travers l’eau ».  L’enseignant chercheur expose que pour des raisons de thermorégulation il ne faut pas consommer de l’eau non glacée pendant la chaleur. Pour lui lorsqu’on consomme de l’eau glacée sous la chaleur, le cœur peut s’arrêter. À N’Djamena par exemple dans les chantiers en période de forte chaleur, il faut consommer de l’eau moyennement tiède et non congelée, recommande le nutritionniste.

Moyalbaye Nadjasna

La douane de N’guéli a augmenté le prix de dédouanement sur tous les produits importés qui entrent au Tchad via Kousseri au Cameroun. Cette augmentation concerne tous les articles et produits alimentaires des premières nécessités. 600 FCFA sont ajoutés sur chaque produit dans un camion que doivent payer les commerçants. Ces derniers n’acceptent pas cette augmentation. Reportage.

Depuis plus de deux semaines aucun camion, gros porteur, n’est entré dans la capitale. Les camions qui transportent les produits importés alimentaires et non alimentaires qui entrent au Tchad par Kousseri sont garés dans l’enceinte de la douane de N’guéli. D’autres sont stationnés sur la voie qui mène au même pont. Ils attendent d’être situés avant de prendre la route qui mène dans les différents marchés de la capitale. La douane a décidé d’augmenter le prix sur chaque marchandise qui entre dans la capitale. Cette augmentation a mécontenté les commerçants. Les prix des produits des premières nécessités comme la farine de blé, le sucre et le riz ont augmenté à 600 FCFA le sac par camion. Les commerçants refusent cette hausse des prix de dédouanement.

Pour Abakar Bourma, vendeur de farine de blé au marché de Dembé, cela fait plus de deux semaines que les commerçants, à travers leur syndicat, sont en pourparlers, mais aucune solution n’est  trouvée. Pour lui, le prix du dédouanement est passé récemment de 5 millions à 7 millions. Cette fois-ci, nous refusons de payer, martèle-t-il « Ce sont les stocks que j’ai fait depuis décembre que je vends maintenant. Sinon, aucun sac de farine n’est entré à N’Djamena, c’est inquiétant. Les produits comme la farine de blé expirent en 6 mois seulement. Alors, si une solution n’est pas vite trouvée, ce sera difficile pour les consommateurs », explique-t-il. Souleymane Djibrine un autre vendeur, il n’est pas question, selon lui, que les commerçants dédouanement leurs produits à ce prix. « Nous commerçants sommes aussi des consommateurs. Le coût de vie est devenu très cher à N’Djamena. Il faut que la douane revienne à des meilleurs sentiments », ajoute-t-il. Si rien n’est fait, dans quelques jours, la farine, le sucre et le riz manqueront.

Une dame du bureau des transitaires de N’guéli affirme sous le sceau de l’anonymat que c’est une coutume de la douane d’augmenter le prix du dédouanement à chaque début d’année. Elle justifie cette hausse par le fait que la douane voulait faire des recettes à l’État. Cette année, elle a augmenté jusqu’à 600 FCFA sur chaque produit importé, dit-elle. 

Kouladoum Mireille Modestine

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