La 3e édition du festival national des arts et de culture du Tchad Dary est lancée ce 27 décembre à la place de la nation à N’Djamena. C’est la ministre de la Culture et de la promotion de la diversité madame Achta Djibrine Sy qui a lancé le festival en présence du premier ministre de transition Pahimi Padacké Albert représentant le président du Conseil Militaire de Transition (PCMT). Toutes les 23 provinces du pays sont représentées. Reportage
C’est dans une place de la nation joliment décorée que se déroule le festival Dary jusqu’au 8 janvier 2022. Chacune des 23 provinces du pays représentées expose sur les stands les saveurs du terroir, l’architecture traditionnelle, les objets d’art, le style vestimentaire, la danse folklorique, et les chants traditionnels. Exception faite par la province du Logone Occidental qui n’a rien exposé comme culture sauf les danseurs qui ont égaillé le public.
Dans son mot de bienvenue, le maire de la capitale, N’Djamena, Ali Haroun, affirme que le Festival Dary arrive comme un rayon de lumière et d’espoir dans le quotidien des Tchadiens. Pour lui, le festival est devenu une véritable institution qui fait la fierté des Tchadiens. Les arts et la culture sont l’essence même de notre existence dit-il, et la ville cosmopolite de N’Djamena en est la parfaite illustration. « Lieu d’hospitalité et d’accueil pour les populations de nos provinces, le peuple d’Afrique et les autres régions du monde, N’Djamena assume avec beaucoup de joie sa fonction de cité urbaine des temps modernes. Ses structures et ses infrastructures sont capables d’accueillir de grands évènements comme le festival Dary, dit-il. Le premier magistrat de la ville rassure les festivaliers que toutes les dispositions sécuritaires et sanitaires sont prises pour offrir un cadre digne à cet évènement de dimension internationale. Il les exhorte à faire preuve de responsabilité dans leur geste quant à l’utilisation des infrastructures qui sont mises à leur disposition notamment la place de la nation.
Le président du comité d’organisation Abakar Rozi Téguil a dans son discours, relevé que le festival Dary est un grand rendez-vous culture qui est de retour avec plein de promesses en cette fin d’année. Il présente ensuite un menu riche et innovant qui, selon lui, fera voyager les spectateurs à travers les 23 régions à la découverte de l’immense diversité de la culture tchadienne. Plus de 15 concerts, des sketches, des concours de danses, des compétitions d’arts oratoires, etc. Le président du comité d’organisation souhaite avoir plus de visiteurs cette année que les 300.000 de l’année dernière.
En lançant les activités du festival, la ministre de la Culture et de la promotion de la diversité, madame Achta Djibrine Sy qualifie d’initiative fédératrice et unificatrice le festival. Pour elle, Dary est une tribune dédiée au métissage des peuples, à la reconnaissance et à la valorisation de la dignité des racines culturelles. Il nous rappelle non seulement d’être fiers de nos origines indique-t-elle, mais aussi la complémentarité qui nous permet de transcender nos différences. « Le festival démontre un sentiment de responsabilité incombant à chaque fils du Tchad de protéger, de conserver et de léguer à la génération future, ce riche patrimoine culturel immatérielle. C’est un cadre de transmission des valeurs cher à nos ancêtres qui sont : l’honneur, la dignité, l’intégrité, la solidarité et la justice qui sont gage de cohésion sociale », dit la ministre de la Culture. Le festival Dary dans cette période de transition est pour elle, un appel au chevet de la mère patrie. Madame Achta appelle à la volonté politique et désire que le festival Dary se saisisse de toutes ses opportunités pour hisser le pays au firmament de son rayonnement culturel. Aussi, elle exprime le vœu que le pays de Toumaï, berceau de l’humanité émerge à travers ce festival comme place forte des arts et des cultures de l’Afrique comme le Burkina Faso est devenu une référence pour le cinéma du continent.
Kouladoum Mireille Modestine
Les armes blanches (couteaux, flèches, coupe-coupe et machettes, etc.) sont vendues comme de cacahouètes. Elles sont très faciles à se procurer. Certains acquéreurs les accrochent autour de leur taille. Et en font usage pour une banale divergence. Ces armes sont utilisées ces derniers jours dans plusieurs assassinats. Reportage.
Armes blanches (couteaux, flèches, coupe-coupe et machettes, etc.) sont fabriquées d’une manière artisanale. Il est facile d’en acquérir dans la capitale tchadienne, N’Djamena. Ces armes sont même vendues dans la rue par des marchands ambulants. Selon les commerçants, la vente des couteaux est une activité comme toute autre activité commerciale. Son exercice génère aussi des bénéfices.
Ali Ousmane possède une boutique au grand marché. On trouve dans sa boutique différents articles comme des chemises, chapeaux et des couteaux. Le prix des couteaux varie selon la taille et la grosseur. Pour lui, sa boutique est une référence dans la vente des couteaux. Le commerçant peut vendre n’importe quel produit selon Ali, pourvu que la vente lui profite. Il justifie le port des armes blanches, « l’insécurité bat son plein à N’Djamena. Se promener sans une arme blanche dans une ville pareille est très dangereux pour un homme. Le couteau assure ma défense en cas d’agression ».
Les armes blanches par essence servent à couper, égorger les animaux, mais certains les utilisent pour tuer autrui. Les porteurs d’armes blanches à N’Djamena ne se cachent pas. Les plus utilisés sont, le couteau et la machette. Les porteurs les dissimulent dans les vêtements, d’autres les brandissent. Des endroits comme les marchés, les bars, les cabarets sont des sanctuaires de la mort. Protection, méfiance, habitude ou simple imitation, sont les raisons du port d’armes blanches selon les porteurs. Ces armes blanches font beaucoup de victimes dans les villes et les villages du pays.
M. Monodji Zacharie, cordonnier estime que les armes blanches sont utilisées de façon déraisonnable. Il cite par exemple l’assassinat par coup de couteau de l’humoriste colonel Dinar, du journaliste Modilé Belrangar et dernièrement du surveillant du lycée Toumaï. Dans les conflits éleveurs-agriculteurs, ce sont les armes blanches qui font plus de victimes, dit-il. Selon lui, aujourd’hui, il est risqué de se promener sans une arme blanche. « Certaines personnes vont te demander de faire un travail et à la fin, ils vont te menacer avec une arme blanche. Si tu n’es pas armé, elles vont te déposséder de tout. Quelquefois tu vas y laisser ta vie. Alors je porte le couteau pour me défendre en cas d’agression », explique-t-il. Même au village, on ne part pas aux champs les mains vides, dit Zacharie. Il faut porter sa sagaie ou sa machette pour sa légitime défense, poursuit-il.
Hissène Ali gère sa boutique alimentaire au quartier N’Djari dans le 8e arrondissement. Il raconte qu’un soir, il a été victime d’une agression à main armée. La scène s’est produite il y a 4 ans. Souvent, dit-il, ces mauvais souvenirs lui reviennent à l’esprit. Aujourd’hui, M. Hissène ne se sépare jamais de son couteau. « Je mets ma machette sous mon oreiller quand je dors. Les voleurs sont partout. Alors si je ne suis pas armé, ils vont me déposséder de tout mon argent ». Il affirme également que même pour faire un dépôt à la banque, tu es obligé de porter le couteau. Les pickpockets vont te tendre un piège quelque part selon le boutiquier, pour emporter ton argent. M. Hisseine dit qu’il ne porte pas son couteau dans l’intention de faire du mal. Il en fait usage lorsque sa sécurité est menacée.
Les citoyens ne croient plus aux institutions de sécurité que l'État affirme, M. Djerambeté Valentin, sociologue doctorant en Développement durable. C’est une des raisons du port d’arme blanche par certains Tchadiens, dit-il. « Il y a la recrudescence de l'insécurité. Ceux qui portent les armes blanches préfèrent assurer eux-mêmes leur sécurité. Ils ne font pas confiance à l'appareil sécuritaire de l’État ». Le sociologue soutient que les forces de sécurité sont plus concentrées au centre de la ville. La patrouille n’est pas régulière dans les zones reculées, insiste-t-il. Les populations rurales pratiquent l'autodéfense, chacun est contraint d’assurer sa propre sécurité, dit M. Valentin.
« Le port d'arme blanche est aussi culturel dans certains milieux du pays. Et avec l’exode rural, certains concitoyens ruraux apportent ce comportement dans les grands centres urbains », conclut le sociologue.
Kouladoum Mireille Modestine
Le président national du parti Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès (RDP), Mahamat Allahou Taher est reconduit par acclamation au cours de la 7e convention ordinaire à l’occasion du 30e anniversaire du parti qui se tient du 27 au 29 décembre. Plus de 18 coordinations nationales venant de toutes les provinces du pays et 6 autres venues de l’étranger ont de manière unanime reconduit le fils de l’ancien président Lol Mahamat Choua à la tête du parti du « Soleil levant ». Reportage.
Le parti Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès (RDP) du défunt président Lol Mahamat Choua tient sa 7e convention ordinaire, à l’occasion de son 30e anniversaire du 27 au 29 décembre au palais du peuple de N’Djamena. Ce congrès est placé sous le thème « insuffler une nouvelle dynamique au parti pour les perspectives plus grandes ». À cet effet, plusieurs coordinations sont venues de toutes les régions du pays et d’autres de l’étranger ont répondu présents à ce congrès. C’est aussi l’occasion du parti du « Soleil levant » de célébrer ses 30 ans d’existence dans l’arène politique du pays. À un jour de la fin du congrès et malgré la frustration de certains candidats malheureux du poste de président du parti, les délégations ont opté par acclamation la reconduction de l’ancien président. La rédaction ialtchad presse a tenté d’échanger avec lui, mais il a préféré s’exprimer à la fin du congrès.
Pour Assadikh Djiddah Mahamat, premier adjoint au maire de la commune du 2e arrondissement de N’Djamena et membre du comité directeur du RDP, le congrès se passe dans de bonnes conditions, malgré quelques incompréhensions à l’ouverture. Il explique que certains candidats se sont présentés pour être à la tête du parti, et c’est eux qui ont boudé le présidium. Selon lui, une solution a été trouvée et le congrès se déroule comme voulu. À son avis, à la lecture de tous les rapports des fédérations, 18 fédérations ont accepté que Mahamat Allahou Taher soit reconduit à tête du parti. Il ajoute que les fédérations de l’Arabie Saoudite et du Soudan ont aussi apporté leur soutien au président sortant.
Au sujet des querelles qui minent le parti, M. Assadikh Djiddah Mahamat estime que le RDP a été dirigé pendant longtemps par un grand homme, le Président Lol Mahamat Choua, qui a apporté la cohésion dans le parti. Selon lui, c’est un homme irremplaçable. Le maire du 2e affirme que les opposants du président Mahamat Allahou Taher pensent qu’il n’a pas assez fait pour le parti.
S’exprimant dans le même sens, Mbaïnaissem Levy, directeur du comité de la Tandjilé soutient que la reconduction du président Taher est une victoire de la démocratie et est bénéfique pour le parti. Selon lui, le président sortant est un homme dynamique qui va non seulement restructurer le parti, mais vu son expérience politique et sociale, il est la personne idéale pour amener la cohésion dans le parti. Le représentant de la Tandjilé estime que le Président Mahamat Allahou Taher a montré son intégrité, son honnêteté et sa vision du développement pour le pays, quand il était plusieurs fois ministre.
La 7e convention prendra fin mercredi 28 décembre. Les dirigeants du parti disent que c’est l’occasion à tous les bureaux provinciaux, départementaux, mais aussi les bureaux de l’étranger de discuter et de trouver des solutions aux nombreux problèmes qui minent le parti de l’ex-Président Lol Mahamat Choua.
Jules Doukoundjé
La police nationale a fait le bilan du réveillon de Noel 2021. Selon les estimations de celle-ci, les cas d’accidents de cette année, dépassent largement ceux de l’année dernière. Le porte-parole de la police nationale, le commissaire divisionnaire Paul Manga salue le travail des agents de la sécurité publique et exhorte les fêtards à adopter un comportement citoyen pour la fête de nouvel an. Reportage
Selon les révélations du porte-parole de police nationale, le commissaire divisionnaire Paule Manga, le bilan de la fête de la nativité de cette année ne déroge pas à la règle. Il indique que la ville de N’Djamena a enregistré 108 cas d’accidents de la voie publique dont un mort, 12 blessés graves, 85 légers, 5 avec dégâts matériels, 2 chutes libres et 2 cas de délits de fuites. Le porte-parole de la police nationale ajoute qu’il y’a aussi un cas de coups et blessures volontaires mortels et un autre simple. Pour les provinces, le commissaire divisionnaire et porte-parole de la police nationale, souligne qu’il y’a 18 cas d’accidents de la voie publique qui ont été dénombrés. « Comparativement à l’année dernière, les cas d’accidents de la voie publique sont en hausse et ceci est dû à la conduite en état d’ébriété et l’excès de vitesse », explique Paul Manga. Le porte-parole de la police nationale exhorte les tchadiens à la prudence et à la vigilance pour la fête de saint Sylvestre. Il encourage toutes les forces de défense et de sécurité, le personnel de la santé et les volontaires de la croix rouge du Tchad pour le travail abattu et les exhorte à garder le même élan pour la fête du nouvel an.
Présentant le bilan du pavillon des urgences, le surveillant général des urgences du centre hospitalier universitaire de référence nationale, Karaguel Djom, précise que son service a accueilli 44 accidentés. Le surveillant général note que les services des urgences n’ont pas les mêmes méthodes que la police nationale. Selon lui, les services d’urgences comptent les accidentés et non le nombre des cas d’accidents comme le font les agents de la sécurité publique. M. Karaguel Djom explique que parmi les 44 accidentés, il y’a eu plus de 28 cas de traumatisme, 8 cas de fractures et un cas d’éviscération, c’est-à-dire éventration avec les intestins qui sont sortis. Il ajoute qu’il y’a aussi. Le surveillant général précise que ces cas ne concernent que la nuit du 24 décembre au petit matin du 25. Toutefois, le surveillant soutient qu’il y’a d’autres accidentés et de morts suite aux accidents de route à la veille de la fête, mais qui ne sont pas conduits dans les hôpitaux, échappent au bilan.
Pour ce monsieur rencontré dans les couloirs des urgences, qui s’exprime sous anonymat, il faut que les autorités fassent les campagnes de sensibilisation auprès de jeunes à limiter la consommation d’alcool, surtout pendant les fêtes de fin d’année. Selon lui, la plupart des accidentés sont des jeunes et souvent ivres. Il affirme aussi qu’il a failli se faire écrasé par deux jeunes tous ivres pendant le réveillon. L’homme évoque aussi l’excès de vitesse qui serait la cause des accidents pendant les périodes de fêtes. A son avis, outres les accidents, il faut saluer le professionnalisme de la police qui a ménagé aucun effort pour limiter les agressions et les vols des engins dans les lieux de cultes.
Jules Doukoundjé
Ce 25 décembre 2021, la communauté chrétienne au Tchad à l’instar de celle du monde célèbre la fête de la nativité de l’Enfant Jésus, le Christ. Pour connaître l’origine et la signification de cette fête connue sous l’appellation de la Noël, Ialtchad Presse a rencontré des prêtres et des pasteurs. Reportage.
Cathédrale Notre Dame de la paix au quartier Bololo dans le 2e arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne. Ce matin le service de nettoyage a fini de mettre fin aux derniers coups de balai pour garder les lieux propres. Dans la grande chapelle, tout est fin prêt pour la fête. Une crèche avec la représentation de l’Enfant Jésus est déjà disposée. Abbé Achille Djimwoï Teldjim, Curé de la cathédrale Notre Dame de la paix nous reçoit dans son bureau. Une brève civilité accompagnée de vœux de Noël, nous déroulons l’objet de notre visite. Origine, sens et message de Noël. Selon le curé Achille, Noël est une grande fête chrétienne. Elle signifie la venue de Dieu au milieu des hommes pour toucher la réalité humaine. « Jésus est né dans une crèche dans une condition humaine la plus misérable. Cette nativité marque le trait d’union entre Dieu et les hommes », dit Abbé Achille. Le curé explique que la Noël était une fête païenne. Mais la naissance du Christ lui a donné un autre contenu, évoque-t-il. Le prêtre soutient que l’Enfant Jésus représente la lumière qui éclaire le monde des ténèbres.
Le message de l’Église donné par les évêques à la conférence épiscopale selon l’Abbé est la paix et le vivre ensemble. Le prélat souhaite une transition apaisée pour un Tchad uni et fort.
Pasteur Hondjibaye Jean-Baptiste, dirige l’Église de Dieu Centre Biblique. L’Église de Dieu est arrivée au Tchad depuis 1962. Pour l’homme de Dieu, Noël est un moment merveilleux et solennel pour tout chrétien. Elle rappelle l’amour que Dieu a manifesté pour les hommes, dit-il. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais ait la vie éternelle », soutient Pasteur Hondjibaye selon l’Évangile de Jean au chapitre 3 et le verset 16 dans la Bible. « Peu importe les philosophies des hommes. Que Jésus soit né le 25 décembre ou pas, nous croyons fermement à la naissance de l’Enfant Jésus. Il est venu nous sauver et c’est une immense joie pour les chrétiens ». Le pasteur ajoute que Noël c’est la vie, Jésus est venu donner la vie aux âmes perdues.
Si j’ai un message au peuple tchadien, c’est un message d’Espérance, dit le pasteur Jean-Baptiste. Il encourage le peuple tchadien à croire à un Tchad radieux. L’homme de Dieu conseille les Tchadiens a porté davantage le Tchad devant Dieu dans la prière. « Les Tchadiens doivent rester unis. Jésus est venu pour nous unir et non pour diviser. Ceux qui pensent division doivent savoir qu’ils travaillent contre la volonté de Dieu ».
Moyalbaye Nadjasna
Le président du conseil économique, social, culturel et environnemental (CESCE), Abdel-Kerim Ahmadaye Bakhit, qui vient d’être reconduit, dresse le bilan de l’année 2021. Il a aussi proposé des pistes de solutions pour un Tchad en paix, stable et prospère. Il a enfin évoqué la situation sociopolitique du pays et appelle les Tchadiens à se passer de leurs ego pour une bonne transition. Reportage.
Composé de 25 conseillers de la République, 6 membres du bureau dont un président, une vice-présidente et 2 rapporteurs, le CESCE est un organe consultatif. Il est consulté pour avis sur toutes les questions à caractère économique, social, culturel et environnemental par le président de la République ou par le président de l’Assemblée nationale. L’institution peut elle-même procéder à l’analyse de tout problème de développement économique, social, culturel et environnemental. Elle soumet ses conclusions au président de la République.
Pour le président, la loi fondamentale fait du CESCE une assemblée constitutionnelle consultative rassemblant des représentants des forces vives de la nation telles que le patronat, les syndicats et les associations. Selon lui, ces entités ont pour mission de faire de propositions de réformes et autres projets de loi. Elles ont aussi pour objectif de faire participer les acteurs économiques et sociaux au débat démocratique. Le CESCE conseille les pouvoirs publics sur les prises des décisions politiques en vue d’impulser de nouvelles orientations dans les plans et programmes de développement.
En faisant le bilan de l’année 2021, le président Abdel-Kerim Ahmadaye Bakhit, souligne que la structure qu’il préside s’est auto saisie de 2 thèmes pour ses sessions ordinaires. Le premier thème « les conflits ruraux au Tchad : diagnostic et pistes de solutions » et le second thème « la transition actuelle au Tchad : une opportunité pour une réelle réconciliation et une paix durable ».
À propos du premier thème, M. Bakhit soutient qu’en choisissant ce thème, les conseillers de la République ont fait un diagnostic des conflits ruraux au Tchad. Ils ont proposé des pistes de solutions susceptibles d’aider le pouvoir public pour restaurer la stabilité. Pour le second thème, il justifie qu’à travers ce thème, les conseillers de la République ont d’abord cherché à comprendre le processus de la transition avant de l’analyser en profondeur afin de soumettre au Conseil militaire de la transition des avis visant à mieux orienter les tenants et les aboutissants de la transition. Selon lui, pour ce fait le CESCE a invité toutes les corporations pour échanger sur la problématique de la transition.
« Le Conseil restera dans sa logique constitutionnelle en jouant son rôle consultatif »
En termes de perspectives, le président du conseil économique, social, culturel et environnemental indique que dans les jours à venir les conseillers vont procéder à l’analyse de tout problème de développement. Ils vont aussi éventuellement donner leurs avis sur les projets de loi de programmation qui définissent des orientations des finances publiques, des projets d’ordonnance et de propositions de loi entrant dans le domaine de leur compétence. À son avis, le conseil envisage de collecter et rédiger, avec la participation de toutes les entités qui le composent à l’attention des pouvoirs exécutifs et législatifs, le recueil annuel des attentes et besoins de la société civile assorti des orientations et des propositions.
Abordant l’épineuse question de la transition, le Président Abdel-Kerim Ahmadaye Bakhit estime que pour la réussite de ce pari, les conseillers de la République ont fait des recommandations sur le plan politique, administratif, judiciaire et juridique, social, culturel et économique.
8 mois après la mort du président Idriss Deby Itno, le président de cette grande institution de L’État, Abdel-kerim Ahmadaye Bakhit a été reconduit par décret présidentiel à son poste pour continuer sa mission. Il doit continuer à œuvrer pour une transition apaisée qui permettra d’arriver au dialogue national inclusif qui débouchera aux élections libres et transparentes.
Jules Doukoundjé
L’église catholique du Tchad a lancé depuis le 11 décembre dernier la première édition d’un marché de Noël dénommé « MANOEL ». C’est un marché de Noël dédié aux chrétiens et aux non-chrétiens qui souhaitent s’intéresser à l’entrepreneuriat chrétien. MANOEL a été lancé par l’archevêque de N’Djamena Edmond Djitangar Goetbé le 11 décembre dernier et prendra fin le 31 décembre. Reportage.
Le projet de marché de Noël catholique, en abrégé MANOEL, s’inscrit dans le cadre de la lettre pastorale de l’archevêque métropolitain, Monseigneur Edmond Djitangar Goetbé, adressée aux chrétiens du Tchad afin qu’ils s’intéressent à la gestion de la cité. Ce marché qui se déroule du 11 au 31 décembre prochain, en la paroisse du Sacré-Cœur de Chagoua, a pour objectif de contribuer à la promotion de l’entrepreneuriat et à l’autonomisation financière des entrepreneurs chrétiens au Tchad.
Pour Khadidja Lydie, vendeuse de sacs et de robes pour enfants, c’est une bonne initiative. Elle explique qu’elle vend les articles de sa fille. Selon elle, sa fille vend ces habits en ligne, mais quand l’Église catholique a parlé d’un marché de Noël pour les chrétiens, elle a trouvé l’idée intéressante. Et elle a profité pour exposer ses produits. Khadidja Lydie encourage les chrétiens du Tchad à s’intéresser aux commerces et surtout à œuvrer pour l’entrepreneuriat chrétien.
Doubé Barro a appris la nouvelle à la radio. Il est venu visiter les stands. Pour lui, c’est une incitative à encourager. Il affirme que cette initiative permet de faire un brasage entre les chrétiens et les non-chrétiens. Il soutient aussi que les prix abordables, comparé au marché classique. Toujours selon lui, en achetant à la foire chrétienne, cela contribue au développement de l’entrepreneuriat chrétien. Il exhorte les chrétiens du Tchad à investir dans le commerce, une de solutions contre le chômage.
Abondant dans le même sens, Jeannette Nénodji, détentrice d’un stand des sacs artisanaux affirme que c’est l’occasion aux chrétiens de montrer leur savoir-faire dans le domaine commercial et entrepreneurial. Elle souligne qu’elle avait déjà assisté à ce genre de foire chrétienne au Benin et au Togo. Elle souhaite que les autorités pastorales continuent avec ce projet salvateur qui pourrait déboucher à la création de grands espaces commerciaux. Jeannette Nénodji invite les chrétiens et les chrétiennes à épouser cette bonne initiative qui fera des chrétiens du Tchad, dans l’avenir des hommes et des femmes économiquement autonomes. La jeune diplômée de l’université du Kalabi au Benin a souligné que le projet du marché de Noël pourrait déboucher à une organisation qui ressemblerait comme celles du peuple juif dans le domaine des affaires ou encore au peuple bamiléké au Cameroun voisin qui ont opté pour ce modèle communautaire d’entrepreneuriat.
Pour le vicaire général, Ab Samuel Mbairabé Tibingar, le marché de Noël, c’est le marché de tous les chrétiens du Tchad, c’est le marché de lutte contre la pauvreté. Le vicaire général soutient que c’est un premier test pour l’entrepreneuriat chrétien. Il exhorte tous les chrétiens du pays, surtout ceux qui ont de moyens, de créer des entreprises pour soutenir les jeunes chrétiens.
Jules Doukoundjé
Les préparatifs des fêtes de Noël et du Nouvel An rythment le quotidien. Nos reporters ont fait un tour dans quelques salons de coiffure, ateliers de couture, bars et alimentation pour s’imprégner de l’ambiance aux quartiers Kabalaye et Moursal dans les communes du 3e et 6e arrondissement de N’Djamena, capitale, tchadienne. Reportage.
Jour J-2 pour la fête de nativité , la Noël. Dans la capitale, il y a d’un côté l’ouverture des nouveaux bars, alimentation et la réfection des anciens bars, alimentations, salons de coiffure, etc. L’organisation des pari-vente, pari-carpe ou poulet, des concerts, des bals à papa ou de fin d’année, et des soirées culturelles sont en tête d’affiche des activités de la semaine. De l’autre côté, la Mairie centrale réfectionne quelques ronds-points et grandes avenues de la capitale pour rendre la ville belle pour les fêtes. Les fêtes sont proches, mais N’Djamena reste morose, pas le cœur à la fête. Les chaises dans les bars sont vides. Les salons de coiffure pour dames et hommes attendent impatiemment les clients. Les ateliers de couture sont déserts.
Mbaïrareou Apollinaire est maître tailleur. Il est spécialisé dans la couture homme et enfants. Son atelier de couture est installé au quartier Moursal. Il est seul dans son atelier avec équipe à notre arrivée. Pour lui, depuis ses 26 ans d’exercice du métier, il n’a jamais vu une fête de fin d’année aussi morose que celle de cette année. « Imaginez que nous sommes le 22 décembre et je suis en train de faire les retouches sur les vieux vêtements. Personne ne se présente même pour prendre les habits déjà cousus. Il n’y a pas d’engouement cette année, c’est difficile », se lamente-t-il. Dans les années passées selon le couturier, son équipe passe les nuits à l’atelier à partir du 20 décembre pour satisfaire la clientèle.
Même son de cloche dans les salons de coiffure dames. Les femmes sont rares dans les salons. Les gérantes des salons sont devant la télévision en attendant les éventuelles clientes. Mais, au salon de Hadjé Bena, les dames viennent se faire coiffer selon la propriétaire. « Dieu merci je trouve mon compte cette année. Sinon l’année dernière avec la pandémie de la Covid 19, c’était compliqué. Les clientes ne venaient pratiquement pas» dit-elle. Ronelyam Sylvie est la propriétaire du café Céleste. Son café est né il y a 3 semaines. « Les clients viennent à compte-gouttes », explique Madame Sylvie. Elle espère que les affaires seront plus intéressantes dans les prochains jours.
Kouladoum Mireille Modestine
La géante pétrolière américaine Exxon Mobil(Esso) est parvenue à un accord avec ses employés. Les deux parties ont décidé de régler leurs différends mercredi 22 décembre 2021. La délégation du personnel note qu’elle était mise devant un fait accompli en signant un document qu’elle ignore le contenu. Reportage.
Désormais, le personnel d’Esso Tchad peut reprendre le travail après un long périple de conflit social avec son employeur. Un accord a été signé, mercredi 22 décembre entre les deux parties en présence de M. Brah Mahamat, ministre tchadien chargé de l’emploi. Seulement, le porte-parole de la délégation du personnel d’Esso Mme Dahasseal Dekoundou déplore la manière avec laquelle les choses s’étaient passées. La déléguée du personnel d’Esso affirme qu’ils étaient mis devant un fait accompli. « On m’a convoqué à la direction générale pour me tendre un document à signer sans savoir le contenu. Ce document me disent-il tient lieu d’un accord pour dénouer le conflit social entre nous et l’employeur. J’ai signé ce document depuis le 20 décembre 2021 », dit Mme Dahasseal.
Pour le ministre en charge de l’Emploi, l’essentiel est le dénouement de la crise qui a opposé Esso Tchad à ses employés. Mme Carole J. Gall, PDG d’Esso Tchad estime que cet accord est important pour assainir l’atmosphère sociale entre Exxon Mobil et son personnel. Elle soutient qu’il y eu collaboration du gouvernement tchadien et des délégués du personnel pour arriver à cet accord. Mme Dahasseal rappelle que ce conflit social fait suite la vente des actions d’Esso Tchad à la compagnie Savannah Energy. Les employés, dit-elle, ont présenté leurs réclamations sur les questions de « paiement des primes de séparation, des crédits immobiliers, des soldes de tout compte, le règlement du plan, les primes additionnelles exceptionnelles ». La position d’Esso a conduit le personnel à entamer une grève qui a duré plusieurs mois.
En rappel, le 25 novembre passé Esso Tchad a assigné ses employés devant le Tribunal de grande Instance de N’Djamena. Selon l’avocat des employés, la firme américaine réclamait une somme faramineuse de 30 milliards FCFA. Selon Esso, cette somme pourrait compenser la perte qu’elle aurait subie pendant la période de grève. Or le 5 novembre dernier, l’Union des Syndicats du Tchad (UST) avait déjà réagi contre les intimidations d’Esso à l’égard de ses employés. Le syndicat avait demandé au gouvernement du Tchad de prendre ses responsabilités.
Selon la porte-parole des délégués, plus tard, lorsqu’elle a pris connaissance de l’accord, aucune mention n’est faite sur la question de réhabilitation de leurs 4 collègues licenciés. C’est dommage, conclut-elle.
Moyalbaye Nadjasna
L’église catholique tchadienne a célébré ce samedi à N’Djamena le jubilé de 25 ans de vie sacerdotale de 6 prêtres tchadiens. La messe de jubilé a été officiée par Monseigneur Joseph Tinodji, évêque du diocèse de Pala, en l’église du Sacré-Cœur de Chagoua. Reportage.
Plusieurs fidèles chrétiens catholiques sont sortis massivement pour célébrer le jubilé de 25 années de vie sacerdotale de 6 prêtres tchadiens, en présence de plusieurs évêques venus pour la circonstance. C’est l’évêque de diocèse de Pala, Monseigneur Joseph Tinodji qui a eu l’honneur d’officier la messe du jubilé. Les 6 hommes de Dieu ont été ordonnés prêtres depuis 1996 et se sont engagés, malgré leurs faiblesses, à servir Dieu, selon l’expression des religieux.
Pour Jean-Pierre Ningaina, curé de la paroisse du Sacré-Cœur de Chagoua, l’un des 6 jubilaires, 25 ans, ce n’est pas rien, c’est juste indicatif dans la maturité. Selon lui, 25 ans dans la vie religieuse, on devient mature, on sait qu’il faut faire et on apprend à corriger nos propres erreurs. « 25 ans de service sacerdotal, on appréhende mieux le sens de l’église. 25 ans de fidélité, c’est la fidélité de Dieu, ce n’est pas nous », dit-il. Le sucré de la paroisse du Sacré-Cœur ajoute qu’ils ne qu’un instrument que Dieu a utilisé pour servir son peuple.
Abondant dans le même registre, monseigneur Joseph Tinodji, Évêque de Pala, dans le sud estime que 25 ans au service de l’église mérite d'être célébré . Monseigneur Tinodji souligne que les gens voient généralement ceux qui quittent le sacerdoce, et ne voient pas ceux qui font l’effort pour rester servir le seigneur, malgré leurs faiblesses et malgré leurs limites. « Quand quelqu’un arrive jusqu’à 25 ans, c’est un sujet de joie et d’Action de grâce au seigneur », souligne l’évêque de Pala. À son avis, la célébration des 25 ans de vie sacerdotale des 6 prêtres tchadiens est un succès grâce à la contribution des fidèles laïcs. Selon lui, c’est aussi un signe que le fait de se donner à l’église a porté de fruits et les fidèles chrétiens catholiques expriment leur reconnaissance et leur joie de les voir au service du seigneur. Monseigneur Joseph Tinodji indique que le jubilé est instauré dans la bible et c’est le seigneur lui-même qui a voulu. Il a donné l’exemple du sabbat chez les juifs qui est un jour de repos. L’évêque de Pala soutient que 25 ans de fidélité au seigneur est une étape importante. Il ajoute aussi que c’est le moment de marquer une pause et faire l’examen de conscience, de rendre grâce au seigneur et de demander la force pour pouvoir continuer. Parce que, dit-il, après 25 ans, il va avoir 50 ans et 75 ans au service du seigneur, si possible. Pour l’abbé Tihissem Jean-Marie, prêtre du diocèse de Pala, ordonné prêtre en décembre 1996, c’est un jour de joie et d’Action de grâce pour eux et pour l’Église catholique tchadienne. Selon l’abbé Jean-Marie, tout ce qu’il a fait, ce n’est pas lui. Il précise que les prêtres ne sont qu’un instrument que Dieu utilise pour faire sa volonté.
Abbé Nadjibé Damian, l’un des six jubilaires et responsables du séminaire de Bébédja, dans la province du Logone Oriental, estime que le jubilé est considéré comme une consécration. Il indique aussi que c’est le moment d’invoquer le pardon de Dieu pour les manquements et les faiblesses qui pourraient, peut-être, constituer un obstacle dans la conduite des brebis de Dieu. Le responsable spirituel du séminaire de Bébédja exhorte les fidèles chrétiens à rester soudés et à prier avec eux pour que Dieu puisse guider leur pas à bien accomplir leur mission.
Jules Doukoundjé