Reportage

Reportage (1382)

Une véritable scène de théâtres ce matin, 15 février 2022 à l’Espace Fiesta-Africa de N’Djamena capitale tchadienne. Les ressortissants du Grand Moyen-Chari se sont donné rendez-vous à ce lieu pour marcher et faire le deuil. Les marcheurs veulent exprimer leur soutien aux Tchadiens tués à Sandana dans le Moyen-Chari et à Abéché dans le Ouaddaï. La manifestation a été violemment dispersée par les agents de la sécurité. Reportage.

7heures. Les marcheurs habillés en noir, signe de deuil, n’ont pas pu se rassembler comme prévu à l’Espace Festa-Africa dans le 6e arrondissement de N’Djamena. Une forte mobilisation policière a pris d’assaut les lieux et les disperse. Ce n’est pas tout, les malheureux manifestants en deuil sont suivis sur l’axe Mbaïlem Dana. En file indienne, hommes comme femmes, ils se retrouvent brusquement sous une pluie des gaz lacrymogènes. C’était la débandade.

Les agents de sécurité étaient les maîtres du terrain, contrôlant toutes les voies secondaires du quartier Moursal. Tous les établissements scolaires dans cette zone ont libéré leurs élèves. Les enfants se précipitent chez eux pour se mettre à l’abri d’éventuel dérapage. Djimssassem Narbaye, coordonnateur de la plateforme du groupe « Robndo » fait partie des marcheurs. Il est frustré du comportement des forces de sécurité. Selon lui c’est juste un recueillement, on n’a pas besoin d’une autorisation pour organiser un deuil. « Nous ne sommes pas venus pour une marche politique ou citoyenne pour s’en prendre au gouvernement. C’est une manifestation de deuil pour apaiser les douleurs d’une communauté meurtrie. C’est un fait social, même les diables pleurent leurs morts. C’est vraiment déplorable, il faut que ce Diable incarné change de camp », dit-il.

Le coordonnateur de la plateforme Robndo remarque que c’est la tournure de la situation sur le terrain à Sandana qui pose problème. Ce n’est pas la première fois, dit-il. En 2015, 2019 c’en était pareil soutien M. Djimssassem Narbaye.  « C’est un massacre bien planifié et organisé qui n’a rien à voir avec un conflit agriculteur-éleveur. Ce n’est pas un conflit musulman-chrétien. Pas non plus un conflit intercommunautaire. Il faut que les récupérateurs des situations ne manipulent pas les choses », affirme-t-il. Il rappelle que leur organisation a demandé au gouvernement de ne pas aller sur la base de mensonge des autorités locales. Pour lui, les autorités sont complices et acteurs de ce qui s’est passé. Il soutient que c’est une question de sécurité de personnes et des biens. C’est une des missions régaliennes de l’État. Par exemple, dit-il, un ministre s’est fait tirer dessus. « Il faut préserver la paix et la cohabitation que d’exploser le Tchad en cette période de transition », lance Djimssassem Narbaye.

Selon le communiqué signé du porte-parole des ressortissants du Grand Moyen- Chari M. Ndiguingué Mayenan le 12 février 2022, cette marche est pour la « Dignité et la Justice. » Le document précisait que la marche est effectuée en mémoire des victimes de l’injustice et des barbaries commises à l’égard des paisibles citoyens sur l’ensemble du territoire national.

Moyalbaye Nadjasna

Suite au massacre perpétré sur les habitants de Sandana dans le canton Koumogo le 09 février dernier, les ressortissants du grand Moyen-Chari ont organisé une journée de deuil ce 15 février dans tout le Tchad. Ici, à N’Djamena, les ressortissants se sont réunis au terrain Fest-africa pour exprimer leur mécontentement à travers une marche dite de deuil. Les marcheurs sont tout de suite dispersés par la police. À Sarh, capitale de la province, les habitants ont défié les forces de l’ordre. Reportage

Tôt ce matin, les ressortissants de Sarh constitués majoritairement des jeunes se sont réunis au point de départ pour la marche. Sur les pancartes brandies par les manifestants on peut lire, Justice pour Sandana. Trop, c’est trop. Non à la boucherie humaine. Respectez-nous ou encore CMT égale à insécurité totale. Quelques minutes après que la marche, le Groupement Mobile d’Intervention de la Police (GMIP) a dispersé les marcheurs à coup de grenade lacrymogène.

À N’Djamena les manifestants se sont retirés pour se reconstituer en petit groupe. La marche est devenue sporadique et a pris tout le quartier sud de N’Djamena et à Walia dans le tourbillon. Un groupe de jeunes ayant en leur tête le chef de communauté Sara Madjingaye ont mis du bâton dans les roues des forces de sécurité. Déterminés, ces jeunes ont foncé vers elles. Dans la foulée, une femme sort nue, avance vers le GMIP, se jette par terre et commence à pleurer. Quelques minutes après, les forces de l’ordre commencent à jeter les grenades lacrymogènes sans bouger. La fumée monte de partout. Entre temps, les jeunes mettent de l’eau sur les étuis de gaz pour les éteindre. Après avoir inhalé une bonne dose de lacrymogène, ils se concertent pour foncer sur la police. Pas après pas, les marcheurs atteignent le rond-point Aigle. Leur objectif est d’atteindre le stade de Paris-Congo. La marche a tourné en un véritable affrontement entre les forces de l’ordre et les jeunes marcheurs au rond-point Aigle.

Le camp des marcheurs face à celui des policiers. Ils avancent malgré les tirs des grenades lacrymogènes. Dépassée par la foule, une intervention de plus de 8 véhicules bourrés des agents du GMIP arrive en renfort aux forces de l’ordre. Ils essayent en vain de disperser les jeunes résolus à marcher jusqu’au point de chute. 45 min après, les force du 3e degré composé de l’armée et de l’Unité Spéciale d’ Intervention de la Police USIP ont débarqués. Mais ils n’arrivent toujours pas à disperser les marcheurs. 2h plus tard, les jeunes marcheurs ont décidé par eux-mêmes de rentrer. Les habitants du quartier Moursal ont sympathisé avec les marcheurs. C’est le cas d’une dame à qui on a envoyé  le grenade à son domicile touchant ainsi sa fille asthmatique. De l’eau par ci, de l’alcool par là pour l’aider à reprendre conscience. Pour la maman, c’est horrible ce que les Tchadiens vivent maintenant. « Même au temps de Deby, ce n’était pas comme ça. Dans ta propre maison, on t’envoie du gaz lacrymogène. C’est grave. Nos gouvernants veulent quel Tchad ? Je ne sais pas. Qu’ils revoient leur politique de sécurité sinon ça ne peut pas marcher comme ça », s’indigne-t-elle.

Les marcheurs se sont finalement retrouvés au domicile du défunt chef de communauté pour faire une déclaration. Delaville Djimyabaye membre du comité d’organisation de la marche exprime sa gratitude à tout le monde d’avoir fait le déplacement. Pour lui, le comité a envoyé une correspondance pour informer les autorités de la marche. « Personne ne nous a fait part de l’interdiction de la marche. Nous sommes tous surpris de leur intervention musclée pour nous disperser. Vous voyez dans quel pays nous sommes? De toutes les façons, le message est passé », a-t-il souligné. M. Delaville laisse entendre que chacun a perdu un membre de sa famille d’une manière ou d’une autre lors des évènements de Sandana. Le comité informera l’opinion publique des actions à venir. Il est venu le temps de soigner les blessés. a-t-il précisé. L’archevêque métropolitain de N’Djamena qui se rendait au lieu de recueillement au stade Paris-Congo a pris un étui de gaz sur son pied droit et au niveau du bas ventre. Son chapeau est tombé. Le téléphone d’un jeune marcheur depuis sa poche l’a sauvé de la balle réelle qu’on lui a tirée. On dénombre quelques arrestations, des blessés, dont le chef de communauté Sara Madjingaye. Ils sont admis dans les hôpitaux. En solidarité avec les toutes les victimes et particulièrement le correspondant de la radio Lotiko de Sarh, toutes les radios catholiques et les écoles sont fermées ce mardi 15 février. C’est pour la deuxième fois que le village Sandana est attaqué. La première attaque qui a fait 9 morts de part et d’autre est survenue le 26 août 2019.

Kouladoum Mireille Modestine

L’archevêque métropolitain de N’Djamena Monseigneur Edmond Djitangar a été blessé au genou ce mardi à N’Djamena. Il participait à la marche de soutien organisée pour réclamer la justice aux 13 personnes tuées dans le village de Sandanan, dans la province du Moyen Chari. Reportage

L’archevêque de N’Djamena, Edmond Djitangar est blessé au genou et au bas ventre ce mardi matin à N’Djamena. Le chef de l’Église catholique tchadienne participait à la marche pour exiger que justice soit rendue aux personnes tuées le 10 février dernier à Sandanan, un village situé à l’extrême du Tchad, dans la province du Moyen Chari. Selon des sources proches de l’Église catholique, l’archevêque a été aussitôt évacué à l’hôpital Notre-Dame des Apôtres de N’Djamena (NDA) un centre hospitalier catholique.

Par contre le vicaire général, Abbé Samuel Mbairabé Tibingar, l’archevêque Edmond Djitangar a pris part à la marche pour exprimer sa solidarité avec toutes les victimes en tant que pasteur. Selon le vicaire général,  Monseigneur Djitangar n’a pas été blessé et vague à ses occupations au siège de la conférence épiscopale. Abbé Samuel exhorte les Tchadiens à prier pour la paix au Tchad.

Dans un message vidéo, le patron de l’Église catholique a lui-même exprimé sa gratitude à tout le monde pour la marque de sympathie à son égard et a appelé au calme, tout en rassurant qu’il se porte bien.

Or, le secrétaire général de la conférence épiscopale, Abbé Xavier a déclaré que Monseigneur Djitangar a reçu un étui de gaz lacrymogène au genou et au bas ventre, mais sans gravité. Il ajoute que lui aussi a reçu les étuis. Le SG précise que lui et l’archevêque ne sont pas partis pour marcher, mais pour aller rendre leurs condoléances au quartier Moursal dans le 6e arrondissement, non loin de la place Talino Manou. Il explique qu’ils sont descendu de la voiture et ont marché avec la foule et c’est au rond-point aigle que 3 camions remplis de policiers ont commencé à tirer sur eux.  L’Abbé Xavier a témoigné aussi qu’il a vu 2 jeunes blessés au pied et à l’avant-bras et un 3e blessé à la tête. Ils sont conduits à l’hôpital Notre-Dame des apôtres pour les soins médicaux. Il reconnaît que monseigneur a eu une enflure au genou, mais avec le massage, il se porte bien.

Au sujet de la marche, il affirme que cela s’ajoute à la douleur des souffrances des frères et sœurs qui sont morts à Abéché et à Sandanan. « Ceux qui meurent sont nos frères et sœurs, ce sont les tchadiens. Si les gens se recueillent pour ceux qui sont morts, on a le droit en tant qu’humain pour pleurer aussi nos frères et sœurs », dit-il. 

 Cette manifestation a été violemment réprimée par la police nationale qui a dispersé des centaines des manifestants.

Indignée, la Ligue tchadienne des Droits de l’Homme (LTDH), apporte son soutien à toutes les victimes de cette situation. Le président par intérim de la LTDH, Me Adoum Mahamat Boukar exige du gouvernement le déplacement de tous les féeriques des zones agricoles, la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour l’affaire de Sandanan, le respect de la présomption d’innocence des personnes arrêtées et le respect strict des procédures judiciaires. Le défenseur des droits humains exige également la nomination objective aux postes de responsabilités des personnes compétentes et qualifiées dans les provinces afin d’éviter le mercantilisme. La marche pacifique et de deuil organisé ce 15 février par les ressortissants de Koumogo et de Sandanan afin d’apporter un soutien moral aux victimes de la barbarie, a été sauvagement réprimée à la place FesAfrica et dans les rues du 6e arrondissement.

Jules Doukoundjé

Le monde a célébré le 13 février dernier, la journée mondiale de la radio. C’est une journée proclamée en 2011 par les États membres de l'UNESCO et adoptée par l'Assemblée Générale des Nations Unies en 2012. La célébration de la radio vise à encourager les décideurs à développer l’accès à l’information par le biais de la radio et à renforcer la mise en réseau et la coopération internationale entre radiodiffuseurs. En ce jour dédié à la radio, Ialtchad Presse vous fait découvrir le quotidien de quelques radios de N’Djamena, la capitale tchadienne. Reportage.

Omniprésente, fiable et accessible, la radio reste l’un des médias le plus écoutés au monde. Beaucoup de personnes accordent une grande confiance à la radio. Cette marque de confiance s’explique par le faible coût et l’accès rapide et abordable à l'information en temps réel. Elle peut facilement intégrer des programmes qui ne nécessitent pas un déploiement coûteux de services ou d'équipes de tournage comme la télévision. Avec l’avènement de la démocratie au Tchad, beaucoup de radios qu’elles soient communautaires, associatives confessionnelles ou commerciales ont vu le jour. Pour alimenter le quotidien, ces instruments d’information de masse font de leur mieux pour présenter un menu aussi riche que varié au public.

De la radio Dja Fm en passant par la radio Fm Liberté et la radio Oxygène, elles offrent des menus divers, et ce conformément à leur ligne éditoriale. Les flashs d’information, les grandes éditions des journaux parlés, les émissions préenregistrées ou interactives et les animations thématiques constituent le quotidien de ces radios. Après la conférence de rédaction, les journalistes doivent aller à la recherche de l’information pour les auditeurs, souligne Allamine Bineye Abakar chef de programmes et nouvelles de la radio Dja Fm. Pour lui, tous les sujets relatifs aux questions de femmes sont prioritaires.

A la radio Fm liberté, le coordonnateur des programmes Allahissem Ange affirme que la plupart de leurs informateurs sont des auditeurs. « Nous avons des correspondants dans la zone méridionale et septentrionale du pays qui nous fournisse des informations pour le journal. En plus de cela, nous couvrons aussi des activités institutionnelles. Dans tout ça, les droits de l’homme passent en premier », a-t-il indiqué. La radio commerciale Oxygène Fm elle, se contente des pages officielles des autorités, des réseaux sociaux, des correspondants et les informations étrangères. En plus de cela, s’ajoutent les sujets arrêtés en conférence de rédaction et les chroniques, laisse entendre la directrice technique Miriam Positive.

Au Tchad, la radio peine dans son fonctionnement. Beaucoup de difficultés entravent sa bonne marche. Elles se résument au niveau de l’accès à l’information, à l’électricité, aux moyens de déplacement, en ressource humaine qualifiée et polyvalente, pas assez de spots publicitaires, les moyens de travail comme ordinateur et autres. Ces difficultés a contraint la coordination de la radio Dja Fm a facturé certaines activités qu’elle couvre.

Pour la petite histoire de la radio, c’est en 1886 que l’ingénieur allemand Heinrich Rudolf Hertz a démontré l’existence des ondes électromagnétiques non visibles capables de se déplacer à la vitesse de la lumière. Cette découverte majeure sera à l’origine des travaux qui ont suivi donnant naissance à la radiodiffusion et aux télécommunications. En 1900, le Canadien Fesseden a développé la transmission par modulation d’amplitude (AM) de son et voix. Il améliore la technique pour transmettre le jour de Noël 1906 la première voix sans-fil par radiodiffusion. Le programme comprenait des versets de l’évangile ainsi que des cantiques religieux chantés par une voix féminine. C’est à cette date que ce situe la naissance de la radio dans le monde. Au Tchad, la Radio diffusion Nationale Tchadienne RNT qui est la toute première radio est née en 1955.

Kouladoum Mireille Modestine

Me Kagonbé Alain avocat des victimes de l’entreprise nigériane Planification Bitcoin a accordé une entrevue à Ialtchad Presse au sujet de plus de 2000 Tchadiens escroqués. C’est l’histoire des victimes de la crypto monnaie Bitcoin proposé par des Nigérians, un placement financier alléchant défiant toute concurrence avec à la clé un rendement mirobolant. Des nombreux Tchadiens ont mordu à l’arnaque. L’entreprise s’est volatilisée laissant ses investisseurs tchadiens dans le désarroi. Entrevue.

« Trois sujets nigérians de mèche avec deux Tchadiens une dame et un homme ont réussi à déjouer la vigilance des autorités tchadiennes. Ils se sont fait délivrer un IF, une patente et ont agi ainsi sous une légalité apparente », dit Me Kagonbé. Pour l’avocat, l’État a mis à leur disposition, trois agents de sécurité. Ils les ont placés à l’entrée de leur entreprise à escroquerie, dit-il. Selon l’avocat des victimes, ils ont mis en confiance leurs clients.  Alors que cette Entreprise Planification Bitcoin (crypto money) n’a jamais été autorisée à fonctionner au Tchad. Mais ils ont par leur malice gagné leur pari en s’installant ici avec tout leur document, souligne-t-il. « Ils ont fait une offre alléchante qui défie toute concurrence. Le montant de l’argent déposé génère un taux d’intérêt de 15% par semaine. Si un client dépose 50 000f, il a un taux d’intérêt de 7500f par semaine. Celui qui dépose 500 millions gagne par semaine, 75 millions », dit l’avocat. Face à cette offre, beaucoup de nos concitoyens n’ont pas résisté, explique Me Kagonbé.

Selon lui, les clients se sont saignés pour déposer beaucoup d’argent dans les comptes de l’entreprise. À l’instant, révèle-t-il, son cabinet a ouvert une liste de plus de 2000 personnes qui continuent à s’inscrire. « Après avoir fait leur plein, les trois Nigérians ont pris le large, ils sont en cabale. La Tchadienne a été cueillie juste à temps parce qu’elle était en possession d’un billet d’avion pour la France. L’autre compatriote aussi avait un billet pour voyager le 4 février. Les deux compatriotes ont été interpellés et gardés dans un lieu sûr à la DNRJ », confie Me Kagonbé. L’avocat exprime que son cabinet a sollicité obtenir auprès du parquet général de N’Djamena, un mandat d’arrêt international. Cette demande a été transférée dit-il, à la direction de la police nationale. D’après lui, la demande est actuellement dans la base de données de la direction de la police Interpole.

« J’en appelle à la vigilance de nos compatriotes, certaines offres qui paraissent trop belles doivent susciter systématiquement en eux une méfiance. Les gens se font arnaquer sur les Réseaux sociaux par des inconnus. Ils leur font des offres que toute personne avisée aurait pu refuser », conseille Me Kagonbé. Il regrette que l’entreprise arnaque en plein jour des milliards à nos compatriotes. La fameuse banque Bitcoin n’a existé que dans l’imagination fertile de ses escrocs, relate l’avocat.

À la question de garantie des clients à l’issue de la procédure, l’avocat affirme qu’il est prématuré de pronostiquer sur l’issue de la procédure.  « Ce qui est sûr, l’argent est là et placé dans un lieu sûr. Alors s’ils sont appréhendés, ils seront obligés de rembourser. Et dans le pire des cas si nous n’arrivons pas à mettre la main sur eux, je crois que la responsabilité de l’État sera engagée », affirme Me Kagonbé.  Selon lui, l’État doit savoir qu’il y a une décision dans un cadre communautaire qui interdit les cryptomonnaies dans notre espace. L’avocat soutient que l’État aurait pu mener l’enquête de moralité sur ces personnes (pays d’origine, leur profil, etc.). « Or ils sont passés comme une lettre à la poste et ils ont réussi. Si les arnaqueurs ne sont pas retrouvés, l’État nous doit des explications », insiste Me Kagonbé.

Moyalbaye Nadjasna

Le conseiller national de la province du Moyen-Chari, Romadoumngar Félix et président du parti Union pour le Renouveau et la Démocratie(URD) a fait un point de presse ce matin, 12 février, il qualifie le massacre de Sandana de la boucherie humaine.

Le président du parti Union pour le Renouveau et la Démocratie(URD) Romadoumngar Félix a déploré la conclusion hâtive du chef de poste de la gendarmerie de la localité sur la thèse de l’assassinat d’un éleveur. Selon le Conseiller national de la province du Moyen-Chari, cette conclusion a tourné à une « boucherie humaine. » Romadoumngar Felix soutient que par manque de professionnalisme du chef de poste de la gendarmerie a entraîné la mort d’au moins quinze (15) personnes dont les enfants à bas âge et plusieurs blessés. « Ces éleveurs surarmés précédemment écroués suite à des affrontements survenus le 29 août 2019 dans le même village puis relâchés avec la bénédiction du gouverneur du Moyen-Chari à l’époque n’attendaient qu’une étincelle pour parachever leurs œuvres », évoque le président de l’URD. Pour lui, ces nomades ont été toujours bien accueillis par les populations autochtones. Le conseiller du Moyen-Chari regrette que ces éleveurs puissent perpétrer ces assassinats.

« A l’heure où nous nous évertuons à exiger toute la lumière sur ce drame, des esprits sataniques et démoniaques s’attelleraient à la tricherie pour corroborer la thèse d’un assassinat », lance Romadoumngar Félix. Selon lui, les phénomènes de migrations des populations obéissent à une loi naturelle. Il affirme que ce flux migratoire peut être une source de diversité, mais exige au moins aux populations allogènes une bienséance à la hauteur de l’hospitalité. Malheureusement, constate-t-il, la cohabitation avec ses populations essentiellement éleveurs armés de fusils de guerre. « Tout porte à croire que certains de ces chefs militaires (sous-préfets, préfets et gouverneurs) sont nommés pour le besoin de la cause, protéger que les éleveurs », dit le Conseiller Félix.

L’URD dit-il, condamne cette tuerie et exige du Conseil Militaire de Transition (CMT) et du gouvernement une enquête indépendante. Ce qui va élucider les responsabilités pour traduire les auteurs et leurs complices à la justice. Indemniser les victimes et ayants droit. Démanteler systématiquement tous les ferriques, nommer objectivement les autorités locales à différents niveaux tenant compte de critère d’homogénéité dans les unités de commandement.

Romadoumngar Félix rappelle le récent démantèlement de recrutement de Réni dans le canton Bedaya appartenant à la communauté peule et Haoussa sous l’égide du général Baba Ladé. Le conseiller national estime que récemment les Tchadiens sont tombés à Abéché. Il faut éviter d’autres drames. Une minute de silence a été observée en mémoire des morts d’Abéché et de Sandana.

Moyalbaye Nadjasna

Le village Sandana, dans le canton Koumogo au département de Bahr-kho, province du Moyen-Chari est victime d’une barbarie. Selon plusieurs sources un éleveur a connu un accident mortel avec sa moto ce 10 février. Les autorités et l’imam de Sandana se sont rendus sur les lieux pour constater et confirmer les faits. Les membres de la communauté des éleveurs ont estimé qu’il s’agit d’un assassinat. Ils ont organisé une expédition punitive. Reportage.

Le chef de canton de Koumogo Remneli Marcel joint ce 11 février déclare qu’ils sont encore en train de gérer la situation. Mais selon lui, tout est parti d’un motocycliste éleveur mort de suite d’un accident de circulation. Informés, l’imam du village Sandana et le chef du village se sont rendus sur les lieux d’accident, dit-il.  « L’accident s’est produit à 3km du village. De retour, l’imam a rassemblé les musulmans pour leur dire que leur frère est effectivement mort par accident. Il leur a demandé de vaquer à leurs occupations. Ensuite, la gendarmerie est allée faire son constat. Elle rapporte que cet accident est dû à un faux virage. Mais je ne sais pas par quelle alchimie, on nous rapporte une autre information que l’accidenté serait mort d’un coup de hache », explique le chef.

Le chef de canton de Koumogo se dit étonné que la nouvelle de l’accident se soit transformée en assassinat. La nouvelle s’est vite rependue et les éleveurs ont fait appel aux autres éleveurs des alentours, soutient Sa Majesté. C’est ainsi dit-il, que les éleveurs ont envahi le village Sandana. « Un éleveur est entré dans le village. Il a tiré un coup de feu et les autres aussi. C’était la panique au village. Ce n’est même pas un conflit agriculteur-éleveur classique comme on l’appelle.»

Au moment de publier ces informations, 11 paysans sont tués sans raison, rapporte Sa Majesté Rimneli Marcel. En ce moment informe-t-il, le gouverneur est sur le terrain et s’est rendu en brousse. « Certains envahisseurs ont été identifiés et la liste est avec le gouverneur peut-être qu’ils seraient arrêtés. Pour l’instant, on attend de voir. Actuellement, tout est calme à Sandana », dit le chef de canton. Selon lui, les paysans ne s’attendaient pas à une pareille surprise.  Si c’était un truc prémédité oui, mais ce n’était pas le cas, le calme est revenu, rassure le chef.

Le président de la Commission nationale des droits de l’homme(CNDH) Djidda Oumar Mahamat a réagi par un communiqué de presse. Il condamne cet acte qu’il qualifie de barbare. Il appelle les autorités à prendre leurs responsabilités afin de faire cesser ce massacre. La CNDH exige la promptitude des autorités à résoudre ce problème au risque de dégénérer en un conflit intercommunautaire. La CNDH demande aussi que les criminels soient poursuivis et jugés.

Moyalbaye Nadjasna

Grogne sociale dans les ministères de la Santé publique, de la Femme et celui de la jeunesse, des sports et de la promotion de l’entrepreneuriat. Les agents intégrés nouvellement en 2020 dans ces différents ministères revendiquent le versement intégral de leurs arriérés des rappels de salaire conformément au pacte social. Certains agents donnent des préavis de grève, d’autres observent déjà une grève d’avertissement. Reportage. 

La plateforme revendicative des arriérés de salaire des agents des ministères de la Santé publique et de la Solidarité nationale et celui de la femme de la famille et de la petite enfance intégrés en 2020 sont lassés d’attendre. Ils montent au créneau en accordant un délai d’une semaine au gouvernement à compter du 09 au 15 février 2022 afin de verser intégralement ces arriérés de rappel jusqu’au dernier agent. Pour la plateforme, ce préavis fait suite à une longue durée d’attente et des démarches vaines qui ont été menées auprès des syndicats. Elle dénonce le manque de volonté du gouvernement de payer les arriérés de rappel de salaire conformément aux dispositions du pacte social triennal qui indique que 50% des arriérés seront versés en fin octobre et les 50% autre en fin décembre 2021. La plateforme rappelle à tous ses membres qu’après l’expiration du délai, tous les agents doivent cesser le travail sur l’étendue du territoire et rester vigilants pour des actions futures de grande envergure.

Pendant que les agents des ministères de la Santé publique et celui de la femme donnent un préavis, ceux du ministère de la Jeunesse des sports passent à la vitesse supérieure. Ils observent depuis le 10 février dernier une grève d’avertissement de trois jours. Cette grève fait suite au préavis lancé du 28 janvier au 9 février dans le cadre de la réclamation des rappels de salaires. Le collectif des fonctionnaires intégrés en 2020 au ministère de la Jeunesse et des Sports est consterné du fait que jusqu’à nos jours, les arriérés des rappels de salaires restent impayés. Le collectif a lui aussi mené des démarches auprès des centrales syndicales et de la direction de la solde qui n’ont pas abouti. Les agents de ces trois ministères accusent le gouvernement de transition de bafouer les clauses du pacte social triennal. À ce titre, les fonctionnaires soulignent que la posture actuelle du gouvernement ne facilite pas un climat de paix et le respect des engagements pris avec les partenaires sociaux.

Le vice-président de l’Union des Syndicats du Tchad UST Younouss Mahadir affirme que ces agents ont la liberté d’agir ou de lancer une action de grève. Pour lui, le gouvernement n’a pas respecté ses engagements consignés dans le pacte. « Les autorités n’ont pas payé à terme échu conformément aux clauses du pacte. En plus des agents de ces ministères, il y a aussi les arriérés des retraités qui ne sont pas payés. Le pacte est violé à seulement 4 mois de sa signature », a-t-il indiqué. Le vice-président de l’UST ajoute que la centrale a écrit au ministre de la Fonction publique, au Premier ministre et au président du Conseil Militaire de Transition pour les rappeler la violation du pacte. Mais aucune réaction de leur part. De tout ce qui précède, Younouss Mahadir fait savoir que l’UST attend que les sections syndicales réagissent et elle va saisir l’occasion pour lancer une action générale. Il appelle les agents de ces trois ministères à réagir déjà au niveau de leur ministère de tutelle pour contraindre le ministre à porter leurs revendications au niveau supérieur.

Kouladoum Mireille Modestine

Un bus de l’agence de voyages société tchadienne de transport et location STTL qui a quitté le sud vers N’Djamena a pris feu à quelque kilomètres d’Étena ce 10 février aux environs de 7H. Aucun dégât matériel et humain n’est à signaler. Reportage.

Le bus a quitté le sud du pays et a roulé toute la nuit. Arrivé à 1 kilomètre d’Etena, le moteur du bus a pris feu. Alerté par la fumée provenant du moteur, le chauffeur s’est arrêté, les 60 passagers à bord ont été évacués. Avec l’aide des passagers, les bagages ont aussi étés dégagés des flammes avant que tout le bus ne prenne feu.

Selon les témoignages recueillis sur place, le pire a été évité. « Le bus a pris feu par l’arrière et le chauffeur pensait que c’était de la simple fumée provenant du moteur alors que ce n’était pas le cas. Il a fallu que les gens crient pour qu’il s’arrête. Les passagers effrayés descendent dans la précipitation », explique un témoin. Les passagers ont eu le choc émotionnel de leur vie.

Un des témoins pointe du doigt l’analphabétisme des chauffeurs. À son avis, beaucoup de chauffeurs ne savent ni lire ni écrire alors si le tableau de bord signale un danger il ne peut pas lire l’information. « Les conducteurs font comme si ce sont eux qui ont fabriqué les engins. Ils filent à toute allure et ne prennent pas le temps d’entretenir les véhicules. Imaginez un peu les dégâts si le bus fonctionne avec de l’essence », a-t-il déploré. Un autre bus a été envoyé de N’Djamena sur les lieux pour chercher les passagers. La direction de l’agence STTL basée à N’Djamena a refusé de répondre aux questions de la rédaction.

Kouladoum Mireille Modestine

Le personnel d’Abattoir Frigorifique de Farcha(AFF), dans le 1er arrondissement de N’Djaména(Tchad) s’ennuie. Les ouvriers de passent leur journée à ne rien faire. Ils se sont concertés sur le sort de leur entreprise ce matin, 9 février. La nouvelle équipe dirigeante a satisfait à 60% à leur revendication. Tout semble rentrer dans l’ordre, mais l’air d’abattage de l’usine est vide. Un seul dromadaire est à abattre. Reportage.

Farcha, 1er arrondissement de la ville de N’Djamena, il est 10h. L’abattoir frigorifique, nous nous ouvre ses portes. Un groupe des ouvriers se concertent. Au menu, le personnel passe toute sa journée à se tourner les pouces. « On s’ennuie franchement. Nous sommes prêts pour travailler, mais il n’y a rien jusque-là. Il n’y a pas d’animaux à abattre, c’est le seul dromadaire que vous voyez. C’est dommage, les bouchers n’amènent pas les animaux ici. Nous ignorons les raisons », disent-ils d’un air plaintif. Certains ouvriers estiment qu’il faut reconnaître les efforts consentis par la nouvelle équipe de direction. Abdoulaye Becouba est un retraité, il n’a pas touché ses droits sociaux depuis 2 ans. Il place tout son espoir en la nouvelle direction.

« On a repris, mais les activités sont aux arrêts. C’est depuis janvier qu’on a abattu quelques tête d’animaux pour l’exportation. Les gens ont fait un échantillon pour envoyer vers Congo Brazzaville. Il y a de l’espoir, on attend peut-être il y aura de changements », lance un autre ouvrier. Un autre s’indigne du vide au niveau des airs d’abattage.  « On ne sait pas pourquoi ce retard. En réalité, il n’y a pas de production. C’est quand il y a la production que l’usine fait de recettes et paye le personnel. Maintenant tout le monde vient pour ne rien faire », confie-t-il.

Pour l’un des délégués des ouvriers M. Taher Ali Brahim, ils ont obtenu ce qu’ils revendiquaient. Les ouvriers ont tous repris, dit-il. « il y a eu un changement avec le nouveau directeur. Il s’est grouillé pour nous verser 4 mois de salaire sur 6 revendiqués. Pour l’instant, il nous reste seulement trois mois d’arriérés y compris le mois de janvier. En tout cas il y a l’espoir », soutient le délégué. Seulement, Taher s’inquiète par rapport au temps mort que les ouvriers passent chaque jour à l’usine. « Ce qui retarde les choses ici ce sont les airs d’abattage qui sont partout dans les quartiers. Il faut que l’État privilégié l’AFF », exprime le délégué du personnel.

Le nouveau Directeur général de l’Abattoir M. Idriss Sougoudi affirme que des efforts sont en cours pour remettre les choses à la normale. Pour l’instant, dit-il, tout est momentanément aux arrêts. Il soutient que certains problèmes en interne sont à 60 % résolus.

En juillet 2021, l’AFF a fermé pour plusieurs raisons qui ont suscité le mécontentement des ouvriers. Ces raisons sont, les arriérés de salaire du personnel, les impayés de factures de la Société nationale d’électricité (SNE), la baisse de production, recettes faibles, etc. À sa création en 1958, l’AFF fonctionnait à merveille. C’est l’unique abattoir moderne qui fournissait une viande de qualité dans la sous-région de l’Afrique centrale.

Moyalbaye Nadjasna

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