Reportage

Reportage (1382)

Le 29 novembre s'est tenue une conférence-débat dans l’auditorium de Centre culturel Al Mouna placée sous le thème, « Lire c'est boire et manger. L'esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas », disait Victor Hugo. Cette rencontre a été animée par M. Bakhit Ahmat Abdelhakim et l'écrivain Alifa Abakar Sokoto. Reportage.

C’était en présence de plusieurs élèves, étudiants, enseignants, diplômés sans emploi et entrepreneurs que la conférence a démarrés à 14h00 dans la salle auditorium du Centre culturel Al Mouna.

Le premier conférencier Bakhit Ahmat Abdelhakim a souligné la nécessité de la lecture dans la société tout en rappelant aux participants d'aimer la lecture afin de s'armer intellectuellement et la découverte des nouveaux mots grâce à la lecture. Pour lui, lire c'est comme se libérer de la soif et de la nourriture, car le goût de la lecture se trouve dans la volonté et la faculté de comprendre le contenu. M. Abdelhakim s'est inspiré de la citation de Victor Hugo pour décortiquer son thème. Selon lui, la lecture est bénéfique dans la société, c'est le seul moyen de renforcer sa capacité intellectuelle. Il n'a pas manqué de souligner les avantages et les inconvénients de la lecture dans notre quotidien.

Toujours selon lui, la lecture encourage la sobriété et aide à la concentrer sans oublier l’apprentissage de la prise des notes, des mots difficiles dans un agenda ou dans un bout de papier. Il a soulevé le manque de volonté et la paresse des jeunes à lire. Pour M. Abdelhakim, les jeunes doivent embrasser la lecture tout en s'abonnant aux bibliothèques afin de lire les différents ouvrages de tous genres.

Le second conférencier, l'écrivain Alifa Abakar Sokoto, les jeunes doivent lire afin de voyager en esprit et acquérir des connaissances. Pour lui, tout le monde possède un génie en soi, certains enfants sont doués et ont plus des connaissances que leurs aînés. « L'enfant est le père de l'homme », a-t-il déclaré. Selon lui, non seulement la lecture joue un rôle capital et bénéfique dans la société, mais elle contribue également à la prise de conscience, à la prise de parole en public. Il demande aux jeunes à creuser plus profond pour comprendre les documents qu'ils lisent. Il les appelle à rester éveillés grâce à la lecture.

Rappelons que cette conférence-débat a pour but de conscientiser les jeunes afin de s'intéresser à la lecture, sans la lecture, on ne progresse point disent les conférenciers.

Noël Adoum

La grande mosquée Roi Fayçal de N’Djamena est en plein chantier. Un débat rampant et des interrogations surgissent çà et là. Certains affirment que la belle grande mosquée est sur le point de perdre son authenticité, son image d’origine. Et que les responsables de la mosquée sont en train de défigurer un patrimoine national. D’autres disent plutôt qu’il s’agit des travaux de réfection. Et qu’il est tout à fait normal après tant d’années d'entamer des travaux de réfection.  Ialtchad Presse s’est rapproché des architectes et des responsables de la mosquée pour en savoir plus. Qui a tort ? Qui a raison ? Chacun se fera son idée. Reportage.

Pour Senoussi Ahmat Senoussi, architecte urbaniste, la mosquée, la cathédrale et autres représentent une identité, et si on veut le transformer, l’avis du protecteur, de l’architecte est nécessaire, mais pour la rénovation de cette mosquée, ce n’est pas le cas, souligne-t-il. « On ne doit pas se lever un matin et transformer un bien public, un patrimoine culturel de la sorte. On doit au moins consulter les gardiens de ce bien ».

Il est bien et normal de rénover, d'embellir cette mosquée, mais changer son plan, changer même la peinture, ce n’est pas faisable puisqu’elle représente un patrimoine culturel, après presque 50 ans d’existence, martèle Senoussi. « En tant qu’architecte, j’ai parlé même de cela avec le Conseil islamique. Eux même ne sont pas d’accord, ils sont d’accord pour embellir la mosquée, mais ne pas la changer, défigurer son image d’origine ». Il ajoute qu’en termes d’image ou d’identité, il n’y a pas mieux que de garder l' identité d’origine. C’est ce qui se passe partout. Donc, on ne peut pas peindre en rouge la mosquée, par exemple.

Selon nos sources, c’est un bienfaiteur haut placé qui finance ce travail de défiguration. Les architectes à leur niveau ne peuvent pas empêcher ce soi-disant bienfaiteur de le faire comme c’est un lieu de culte. « L’intention de se porter volontaire pour rénover la mosquée est bonne, mais c’est important de garder l’identité historique », disent plusieurs architectes contactés par la rédaction.

M. Senoussi souligne aussi le problème des constructions voisines de la mosquée qui barrent la vue de loin de la mosquée est un autre problème qui s’ajoute à celui des réfections à l’emporte-pièce dont est victime ce patrimoine culturel et religieux qui est la grande mosquée, une identité de la ville de N’Djamena et du Tchad en général. Normalement les constructions dans une ville doivent obéir à des règles d’urbanisme malheureusement cela n’existe pas au Tchad. Cette absence laisse n’importe qui construit n’importe comment et n’importe où selon ses humeurs, ses moyens et son désir.

Senoussie Ahmat Senoussi interpelle le ministère de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire et la Mairie d'introduire et d'appliquer la loi de la construction pour sauvegarder l’image des villes tchadiennes.

Cheikh Abdadayim Abdoulaye Ousmane, Vice-président et Secrétaire général du Conseil supérieur des affaires islamiques (CSAI), reconnaît qu’il y a des « petits changements » dans le réfectionnèrent en cours de la grande mosquée. Il trouve cela normal. « Pour qu’une chose dure longtemps et garde sa forme, il faut l’entretenir. Les grands bâtiments construits avant l’indépendance doivent être réfonctionnés Et c’est le cas de notre mosquée », explique-t-il.  Ce petit changement constaté, il cite, les décorations, l’augmentation des murs les portes et autres, ne sont pas graves. « La grande partie de la mosquée n’a pas été changée et ne doit pas l’être. Nous en tant que premiers responsables ne permettrons pas la défiguration de la mosquée. Nous avons le devoir de la protéger ». Il conclut que ce travail de réfection est en train d’être fait avec leur autorisation.

Haoua Adoum Ibeth
Narhinguem Anastasie

 

Dans le cadre des activités de la 5e édition de « 16 jours d’activismes pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles », une campagne de sensibilisation est organisée ce mardi 29 novembre 2022 au rond-point trésor au quartier Farcha par l’ONG la voix de la femme. Reportage.

Lancées le 25 novembre dernier sous le thème : Tous unis : activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et filles, les activités de 16 jours d’activisme pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles organisées par l’ONG voix de la femme en partenariat avec le ministère de Genre et de la Solidarité nationale se poursuivent en différé.

Pour Amina Tidjani Yaya, coordonnatrice nationale de l’ONG la voix de la femme, cette lutte  est une lutte nationale, tout le monde doit s’impliquer « ce n’est pas seulement l’ONG la voix de la femme qui est appelée à lutter bien qu’elle fait partie des toutes premières associations qui milite contre la violence faite aux femmes ». Elle ajoute que la lutte contre violences faites aux femmes est une question mondiale.  Partout dans le monde, tous les activismes s’organisent pour éradiquer définitivement les Violences Basées sur le Genre (VBG).  Elle affirme que la VBG ne concerne pas seulement les femmes, mais également les hommes. Il y a aussi des hommes qui subissent certaines violences, « il est tant d’impliquer les hommes, cette année le concept continental « la masculinité positive » lancé par des chefs d’État africains, nous édifie sur les engagements des hommes sur la VBG, maintenant on se base plus sur ce concept  et l’engagement de nos États sur la question de l’éducation de l’éradication de ces violences »,  dit Mme  Amina Tidjani. Elle appelle le gouvernement à multiplier les efforts pour mettre fin aux VBG.

 Evelyne Yadang Banda, présidente d’organisation de cet évènement, indique que chaque novembre, elles décident de consacrer 16 jours pour lutter efficacement contre la VBG « désormais nous ne voulons pas qu’une femme ou fille se fasse violer, violenter ou marginaliser ».

Pour cette édition, plusieurs activités sont programmées à N’Djamena, à Mongo dans le Guerra, notamment, les caravanes de sensibilisation, des émissions radiophoniques et télévisées, des ateliers de renforcement de capacité des femmes, les causeries débats, etc.

Narhinguem Anastasie
Donatienne Rakindang

Suite à l'annonce du Procureur de la République de l'ouverture des audiences foraines des manifestants arrêtés le jeudi noir qui s’ouvrira ce mardi 29 novembre 2022 à Korotoro, l'Ordre des Avocats du Tchad a animé un point de presse cet après-midi 28 novembre dans la salle de cet ordre à l'intérieur du Ministère de la Justice et des Droits Humains dans le 8e  arrondissement de la ville de N'Djamena. Selon l’Ordre, c’est une parodie de justice que le Tribunal de Grande Instance de N'Djamena s’apprête à ouvrir. Reportage.

Le point de presse s'est tenu en présence des avocats du barreau du Tchad et quelques organes de presse . L'ordre des avocats du Tchad affirme qu'après les évènements douloureux du 20 octobre 2022, les forces de l'ordre ont procédé à une vague d'arrestation tant de nuit que de jours frisant des enlèvements et les personnes victimes de ces actes ont été déportées dans la prison de haute sécurité de Korotoro pour y être arbitrairement détenues. Pour l'ordre des avocats du Tchad, le Tribunal de Grande Instance de N'Djamena a accepté de se rendre à Korotoro suivant un ordre de Justice afin de procéder aux auditions des personnes enlevées puis déportées à cette prison de haute sécurité, c'est en violation de toutes les règles régissant les limites des ressorts territoriaux des juridictions fixées. L'ordre des avocats du Tchad oppose un refus catégorique de plaider devant une juridiction de N'Djamena siégeant en dehors de son ressort territorial à Korotoro dans une prison sans accès à la population aux prétendues audience foraine que dans les ressorts juridictionnels des juridictions et non en dehors de son ressort.

L'ordre des avocats soutient que les faits que les forces de l'ordre ne relevant pas des autorités judiciaires arrêtent, enlèvent puis déportent des personnes pour les détenir arbitrairement à Korotoro avant que le Tribunal de Grande Instance de N'Djamena et le parquet d'instance près du tribunal puissent se déplacer suivant un ordre de mission ministériel afin de procéder à l'audition sur le procès-verbal d'enquête préliminaire dans ces lieux, car c'est en violation des règles de procédures prévoyant une assistance ou une personne du choix du mis en cause.

Enfin, l'ordre des avocats attaché au respect des droits humains a décidé de cesser toutes les activités sur toute l'étendue du territoire pendant la période de la tenue de cette audience dite foraine à Korotoro et exige que les personnes détenues arbitrairement dans ces lieux puissent être libérées et ramenées purement et simplement à N’Djamena auprès de leurs familles respectives. Il rappelle le gouvernement tchadien à ses engagements internationaux qui l'obligent à prendre cette décision afin d'être considéré parmi les États de Droit qui se respectent.

Noël Adoum

Ce jeudi 24 novembre 2022, a eu lieu la cérémonie de présentation du livre “«Re» prenez votre vie en main pour devenir la meilleure version de vous-même” de Halimé Ali Abbas à 16h00 dans la salle bleue de l'Office Nationale des Médias Audiovisuels (ONAMA). Reportage.

C'est dans une ambiance chaleureuse remplie d'un monde tout couleur, responsables administratifs, politiques, étudiants, élèves, et famille ont répondu présent à la cérémonie de dédicace du livre de Halimé Ali Abbas. Le livre intitulé "« Re» prenez votre vie en main pour devenir la meilleure version de vous-même” est divisé en trois parties, 5 chapitres et 195 pages.

Dans la première partie, l'auteure évoque la prise de conscience et le développement personnel. Pour elle, on a qu'une seule vie qui peut s'arrêter à tout moment. Elle affirme qu'il faut jouir de notre vie afin de développer notre potentiel sans passer à côté de notre vie.

Dans la deuxième partie, elle souligne la connaissance, la confiance et la prise de responsabilité. Le livre présente des techniques et des méthodes avec une question qui sommes-nous ? Le livre invite à avoir une idée de nos forces et faiblesses. L’auteure rapporte, travailler sur soit c'est apprendre à gérer ses émotions afin de mieux vivre avec les autres. Elle s'interroge sur comment bâtir son avenir à travers les échecs ? Pour elle, il faut nécessairement passer par la prise de conscience et la responsabilité face à tout aléa. Mme Halimé décrit à ces lecteurs les techniques de maîtrise des émotions pour booster sa confiance et atteindre ses objectifs. Car pour elle, notre qualité de vie est le reflet de nos émotions. Dans le dernier chapitre, elle appelle ses lecteurs à prendre une décision cruciale peu importe les circonstances tout en définissant ses désirs et fixer des objectifs puis travailler sur soi et de tenir bon au quotidien.

Enfin, l'auteure dit que la raison pour argumenter ce livre vient de longues années d'études et d'expériences cumulées. Elle a voyagé à travers le monde pour apprendre cette connaissance, « Comment s'en sortir, comment faire pour vivre ».  Ensuite, elle insiste sur le devoir de responsabilité vis à vis de notre comportement. Car reprendre sa vie en main c'est avoir la confiance.

Noël Adoum

Les prix des différents légumes explosent sur les marchés de la capitale tchadienne, N’Djamena. Cette hausse est dans toutes les causeries des marchés et des ménages. Ialtchad Presse est allé constater cela sur les marchés. Reportage

Selon maman Angel vendeuse au marché  à mil, les légumes étaient cultivés à N’Djamena au bord du fleuve Chari, mais ces derniers temps avec les inondations ont submergé l’espace réservé à cette culture.  La plupart des légumes verts proviennent du Cameroun, sauf les carottes qui viennent du lac Tchad. C’est la principale raison de l’augmentation vertigineuse des prix. Pour maman Angel, si elle continue ce commerce c’est parce qu’elle n’a pas trouvé mieux. « Je ne sais pas faire autre chose. Je préfère faire cela que de rester à la maison ».

Une autre vendeuse de légumes Mme Madame Mounyom  Denise vendeuse , « un sac de légumes ( oseille, gombo, épinards, etc. ), coûtait avant les inondations environ 2 000 F, mais depuis quelques semaines le prix d’un sac de légumes peut aller jusqu’à 9 000 à 10 000 F. Mais, même à ce prix, il faut sortir très tôt le matin pour pouvoir en trouver. Quelques rares légumes arrivent de Mandalia et d’autres de Kousserie, ville camerounaise à la frontière ». Toujours selon Mme Denise depuis quelques jours elle re vend à perte, « je n’arrive pas vendre et à récupérer mes dépenses. Les légumes coûtent cher, les clients n’achètent pas aux prix fixés. Moi je ne peux pas vendre sans faire une petite marge de profit. Ce n’est pas possible »

Sur les places des différents marchés, par exemple les prix du « coro » d’oignons et de l’ail variaient entre 1500 à 2000 F. Actuellement, le « coro » d’oignons est entre 3 000 à 3 500f, celui d’ail est monté juste qu’à 7 000 F. Le vendeur des oignons Brahim dit « en ce moment les oignons sont chers, simplement parce les cultivateurs travail encore sur le mil, la récolte des oignons est prévue plus tard en décembre.

Enfin,  la ménagère Rosalie  dit que la hausse de prix des légumes au marché n’aide pas les ménages qui en consomment beaucoup. « Quand j’arrive au marché, je ne sais pas quoi acheter pour faire la cuisine tellement c’est dispendieux, cela m’énerve alors que les légumes sont très importants dans la cuisine. J’ai hâte que ces eaux baissent afin qu’on retourne à nos gombos », a-t-elle conclut.

Donatienne Rakindang

Suite aux inondations et à la crue des fleuves Chari et Logone, tout porte à croire que les prix des légumes vont flamber sur les marchés. IalTchad Presse s'est rendu ce mardi 22 novembre pour constater les faits. Reportage.

Il est 11h au bord du fleuve Chari tout est calme, les uns préparent leurs parcelles, les autres arrosent les leurs sous un soleil accablant. L’atmosphère est paisible. Au loin l’écho des bruits des eaux du fleuve se fait entendre autour des parcelles cultivables. Sur le fleuve les pêcheurs sont à l’œuvre.

Les eaux sont à perte de vue. Les terres agricoles sont inondées. De l'eau partout tous les espaces cultivables en ville comme dans les provinces sont impraticables à la culture maraîchère.

Pour Koudom Daikissam diplômé sans emploi (Master), « nous travaillons ici en respectant la période des cycles, mais en ce moment les inondations ont eu un impact négatif sur nos projections. Bien avant cela nous étions dans le bas fond. Il y a des moments qu'on cultive certaines variétés du mois d'avril pour faire la récolte du mois de juin juillet jusqu'à août. Quand le lit du fleuve commence à monter et envahit l'espace, nous les retirons pour les planter dans un lieu non inondable pour repiquer jusqu'au mois de septembre novembre ».

Djonoma Emmanuel affirme « auparavant nous avons assez d'espace, mais les inondations ont tout envahi, il n'y a plus d'espace cultivable. Nous sommes en train de gérer et de partager ces petites parcelles pour planter nos légumes » . Pour M. Djonoma, on ne peut pas rester bras croisés, « nous avons fait de notre mieux pour trouver une terre cultivable, les inondations n'ont pas seulement influé sur le prix de nos produits, mais nous ont handicapés ». Par manque d’espaces cultivables, certains jardiniers ont quitté le métier. « Avant nous avons beaucoup d'espace. Comme les eaux sont partout, certains sont partis faire le chantier parce qu'il n'y a pas d'espace ».

Toutefois, il faut noter que la plupart des diplômés, certains sont licenciés, d'autres ont des masters parce qu'ils n'ont pas l'emploi.  « Moi je suis un lauréat de l'école normale supérieure, je m'attendais pas à être ici, mais à ma grande surprise je me retrouve avec un arrosoir en main que vous voyez », a conclu Nicolas Djonowa.

Ousmane Bello Daoudou
Essibeye Lévis

L'Alliance Tchadienne Universelle de Défense des Droits de l'Homme (ATUDDH) a rendu visite ce 19 novembre 2022 à la Maison d'arrêt de Klessoum pour s'acquérir des conditions de détenus. Reportage.

Accompagnée d'une équipe de journalistes y compris ceux d'Ialtchad Presse, l'ATUDDH ont fait le tour de la maison d'arrêt de Klessoum. Après la formalité administrative vers 10h, l'équipe s'est rendue d'abord à la cuisine, l'infirmerie, ensuite les toilettes et enfin les différents quartiers des détenus (mineurs, femmes, prisonniers de guerre, VIP etc.).

A l'entrée, l'on peut lire sur les yeux des détenus, la frustration, la déception et le regret. Ils sont presque tous maigres ou faibles. A la cuisine, le constat est peu acceptable. Certains prisonniers sont transformés en des cuisiniers. Malgré que l'hygiène y est, la préparation pose problème. Interrogé, l'un d'eux se plaint. Il affirme que cette grande prison avec plus de 5.000 détenus dispose que 106 plats. « Il nous faut plus que ça », lance un autre. Si les uns se plaignent, un âgé confie « les conditions sont réunies, il ne manque que les fermetures de foyer », dit-il. Après la cuisine, la visite se poursuit. Toilettes et infirmerie ont fait l'objet de la deuxième étape.  Si les conditions du premier sont hygiéniques, les canaux de drainage des eaux usées dégagent une odeur nauséabonde grâce à certains couvercles ouverts, on peut aussi voir des vers blancs à la surface de ses eaux. A l'infirmerie, l'absence des infirmiers se ressent. Dibé Emmanuel, infirmier diplômé d'État, détenu au service de cette infirmerie informe « le médecin titulaire a passé la nuit chez lui et les autres infirmiers sont dans les quartiers pour donner des soins aux malades », confie-t-il. Au sujet des maladies fréquentes, Dibé martèle que le paludisme, la tuberculose et le SIDA sont le plus enregistrés chez les patients détenus. « Au cas où l'état de santé d'un prisonnier s'aggrave, il sera référé à l'hôpital de l'Union (américain) », explique-t-il.

Dans les quartiers, la visite a débuté par les mineurs. Dans ces cellules, plusieurs mineurs témoignent qu'ils sont incarcérés 36 personnes dans une pièce. Ils se plaignent de l'alimentation qu'on leur offre et de la lenteur de la justice sur leur sort. Issa Azene Mahamat, mineur confie que les repas sont mal préparés et donnés deux fois par jour et la quantité est insignifiante, « 6 à 8 personnes dans un petit plat, ça ne nous suffit pas ! » lâche-t-il. Un autre confie qu'ils n'ont pas d’enseignant, « nous sommes abandonnés à notre triste sort, sans éducation ». Plus loin, un mineur rapporte que les soins en manquent, « quand tu as le palu, on te donne le paracétamol, c'est déplorable ici », a-t-il crié. Chez les femmes, les conditions sont acceptables. Elles sont moins nombreuses, la cour est dégagée et propre. Interrogée sur leur condition, une femme affirme « tout va bien ici, nous sommes en sécurité, pas de harcèlement ». Une femme, cinquantaine révolue assise préparant de la nourriture, la fatigue se lit sur ses yeux affirme qu'elle est malade depuis quelques jours mais les soins posent problème. Après le quartier des femmes la visite se poursuit chez les adolescents. Là-bas, les conditions sont pénibles. Chacun se précipite pour expliquer son cas, d'autres se plaignent de la durée de leur détention. La cour de ce quartier est transformée en un véritable marché. Les incarcérés vendent des cacahuètes, du biscuit, du couscous etc. Le plus marquant c'est l'unité et le vivre-ensemble entre les détenus. Église et mosquée sont parfaitement collées, il n'y a qu'un mur qui sépare les deux. Au-delà de cette unité, la détresse plane partout. Un Chef de cellule confie qu'ils vivent 68 dans la cellule, « C'est compliqué ici », déplore-t-il. Le sujet de l'alimentation refait surface dans ce quartier, un autre détenu a dit que les repas fournis par jour sont largement insuffisants au vu de leur nombre. « Ceux qui préparent le repas, ils le vendent aux détenus qui ont l'argent » a-t-il signifié. Un autre ajoute, « si tu n'as pas un parent qui t'apporte à manger, le repas de la prison pourra te créer de la typhoïde ». Fini cette visite, l'équipe conduite par l'ATUDDH poursuit son chemin au quartier des prisonniers de guerre. Là-bas les conditions sont mauvaises. Moins d'espace et le lieu est insalubre avec des eaux usées qui dégagent une odeur nauséabonde. Selon un prisonnier de guerre du Front pour l'Alternance et la Concorde, ils sont au total 414, dont 23 sont à la haute sécurité. Sur leur condition, beaucoup ne sont pas livrés. Ils sont accueillants mais ils sont réticents à échanger. La dernière étape de cette visite est clôturée par la visite du quartier des détenus VIP. Dans cette partie, les prisonniers vivent plus à l'aise. Leurs cellules sont climatisées, certains détenus travaillent pour eux. L'on peut même voir un mouton égorgé sur place. Dans ces cellules, les incarcérées se plaignent plus de la lenteur de la justice que d’autres choses. Un expatrié asiatique détenu interrogé sur sa condition, il écrit sur un bout de papier en anglais « i'am gay gay», un codétenu explique, « ce monsieur est incarcéré pour ses orientations sexuelles mais ne manque de rien et ne souffre de rien, nous le traitons bien » a-t-il fait savoir. C'est avec cette visite, que la mission est terminée.

Pour Sahnoune Cheikh, Chargé de Revendication de l'Alliance Tchadienne Universelle de Défense des Droits de l'Homme, dit tout d'abord content de l'accueil des régisseurs de cette prison mais déplore toutefois les conditions de prisonniers. « Après constat, les détenus ont de sérieux problèmes », dit-il. Il relève la qualité de l'alimentation et l'espace dans les cellules. Il interpelle le Président de Transition et le Ministre de la Justice a joué leur travail dans l'amélioration des conditions de vie des détenus. Sahnoune Cheikh annonce également la publication de leur rapport dans les prochains jours.

Signalons que la maison d'arrêt de Klessoum est située au sud-est de N'Djamena. Elle est l'une des prisons qui réunit les conditions, bien construite et sécurisée mais beaucoup demande reste à refaire surtout le traitement des prisonniers ou encore l'hygiène.

Abderamane Moussa Amadaye

Dans le cadre du cinquantième anniversaire de la Banque des États de l'Afrique Centrale (B.E.A.C), un championnat est organisé entre les différentes banques de la place à N'Djamena. Ce soir 18 novembre un match a opposé Orabank FC à la Banque Commercial Chari (BCC) au muni stade derrière le Lycée Technique Commercial (LTC), soldé par la victoire des verts (Orabank FC). Reportage. 

Lancé dans un climat ambiant et électrique à 16h15, le match a été dynamique en raison de l'intensité et de l'agressivité de deux formations. A la 16e min. Issa Fodeibou a ouvert le score par une frappe cadrée à la suite d'une erreur défensive des bleus. Après le but, BCC a tenté de revenir dans le match mais sans succès. Le match devient intense, le Capitaine Marius d'Orabank Fc sort sur blessure après un tacle. C'est sous ce score que l'arbitre a renvoyé les deux formations à la pause.

5min après leur retour des vestiaires, le numéro 4 des verts, Djerané, profite d'une faute défensive et marque le second but pour son équipe. 6min plus tard, BCC revient dans la danse en inscrivant son unique but de la rencontre grâce à son milieu Hassan Mahamat Moussa. A la dernière minute les bleus marquent contre leur camp. Et l'arbitre siffle la fin du match sur le score de 3 buts à 1 en faveur d'Orabank Fc.

Goffa, capitaine de l'équipe perdante se dit déçu du score mais reconnaît les faiblesses affichées par ses coéquipiers sur le terrain, « le rythme n'a pas été au bon fixe, il n'y avait pas assez de la communication entre les joueurs et c'est dommage », s'exclame-t-il. Pour,

Djibrine Abdoulaye, défenseur des verts dit content pour cette belle victoire de son équipe, « nous sommes venus avec l'esprit de gagner et chacun de nous a donné le meilleur de lui-même, nous sommes fiers », a-t-il déclaré à notre micro.

Signalons que cette victoire permet aux verts (Orabank FC) de se qualifier pour le tour suivant, la demi-finale qui sera jouée cette même nuit.

Abderamane Moussa Amadaye

Les inscriptions à l'université de N'Djamena se poursuivent dans des situations extrêmement difficiles. Les bacheliers ont du mal à s'inscrire pour leur grand nombre. La rédaction s'est rendue sur le lieu pour constater les faits et interroger quelques étudiants. Reportage.

Le jour du dépôt a commencé depuis 15 novembre, plusieurs facultés parmi lesquelles, la Faculté des Sciences Humaines et Sociales (FSHS), la Faculté des Sciences juridiques et Politiques (FSJP), la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FSEG), la Facultés des Sciences Exactes et Appliquées (FSEA), etc. Les universitaires sont venus de toutes les contrées du pays pour déposer leurs dossiers à la présidence de l'université de N'Djamena. Arrivé sur le lieu, cet espace est débordé d'étudiants, ces derniers ont bloqué la circulation, l'accès à la rentrée et certains coins de la zone.

Pour Moussa Ibni Moussa Mahamat, il a fait son dépôt, à payer ses droits universitaires. Il affirme que, « je suis arrivé depuis 4h du matin, mais les étudiants étaient déjà là, l'accès était difficile jusqu'à l'attente des administrateurs puisque tous les universitaires se pressent pour aller déposer leurs dossiers ». Pour Hassan Mahamat Ahmat habitant au quartier Diguel Dinguessou affirme être venu à 5h du matin sur le lieu, il avait fait le dépôt depuis la veille en suite il est allé verser ses droits universitaires à la banque CBT (Commercial Bank Tchad). Il poursuit que les étudiants étaient nombreux sur place très tôt le matin. Son ambition est de faire le Droit, a-t-il dit.

Pour Mlle Djikouadjé Claudile, les étudiants n'étaient pas en ordre pour le dépôt du dossier, ils ne respectaient pas la queue, ce qui a poussé les policiers à appliquer la force pour mettre de l'ordre. Elle affirme avoir reçu également les coups de chicotte. Elle ajoute qu'elle a déposé ses dossiers à temps pour la Faculté des Sciences exactes et Appliquées. Rappelons que ce regroupement des étudiants a créé plusieurs emplois dont des femmes vendeuses de jus d'oseille, des mototaxis et des vendeurs des enveloppes et chemises cartonnées.

Noël Adoum

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