Les commerçants du marché du marché de Dembé, déguerpis en 2012 se sont réunis en Assemblée Générale extraordinaire ce samedi 11 mars dans la salle multimédia de Centre des Études de Formation et de Développement (CEFOD). Ils demandent l’intervention personnelle du président de transition pour résoudre leur problème. Reportage.
C’était en présence de plusieurs commerçants (es) et journalistes que la rencontre a commencé à 10h. Elle a démarré par une minute de prière pour implorer Dieu. Le président du comité de crise des commerçants du marché de Dembé, Oumar Mahamat Attona a affirmé, «il y a plus d'une dizaine d'années que nous menons des actions et des démarches pour rentrer dans nos droits, mais en vain ». Il ajoute que depuis le déguerpissement, les autorités ont décidé de réattribuer la gestion du marché à des non-commerçants.
Ce déguerpissement, disent les participants est complètement illégal. Ils soutiennent avoir engagé des démarches et des procédures administratives dans plusieurs ministères, au Conseil supérieur des affaires islamiques ainsi que des démarches judiciaires pour tenter de rentrer dans leurs droits. « Il y a des magouilles et des lobbies sur la commission qui a été mise en place tout récemment sans introduire une personne du comité de crise. Nous allons lutter jusqu'à la satisfaction totale de nos revendications. Nous appelons les autorités d’intervenir pour que les commerçants retrouvent leur place », disent les commerçants.M
M. Oumar Mahamat Attona affirme qu’ils ne vont pas abandonner leur place à d’autres personnes. « Soit cet espace est libre, soit nous allons récupérer ce qui nous revient de droit. Ceux qui occupent le marché de Dembé actuellement ont le même corps, même chaire, même sang et même os que nous. Nous allons nous défendre au péril de nos vies », a-t-il martelé.
Toujours selon le président de comité de crise, il y a des gens qui se croient au-dessus de la justice parce qu’ils sont venus demander aux gendarmes de quitter les lieux et donner l’ordre aux maçons de continuer la construire des boutiques malgré l’ordre donné par le procureur d’arrêter les travaux.
Enfin, les commerçants demandent l'intervention personnelle du président de Transition pour la restitution de leurs hangars, leurs boutiques et leurs espaces afin d'instaurer la paix si non ils ne céderont jamais leurs places aux gens qui ont acheté ces places sans aucun papier.
Noël Adoum
Commencé depuis le mercredi 22 février 2023, le carême catholique se poursuit. Durant ce temps de carême, tous les fidèles catholiques prient chaque vendredi « la prière du chemin de croix ». C'est le troisième vendredi de chemin de croix, le curé de la paroisse Saint-Isidore de Bakandja de Walia Goré a décidé de prier aujourd'hui pour la paix au Tchad. Ialtchad Presse était présent. Reportage.
L'origine du chemin de croix remonte depuis la paix de Constantin en 313, les foules de chrétiens ont voulu, chaque année se retrouver à Jérusalem, la semaine de la Passion du Christ et refaire le chemin que celui-ci avait parcouru les jours qui ont précédé sa mort. La mort et la résurrection du Christ ont fondé la naissance de l’Église à la Pentecôte. Les chrétiens des premiers siècles voulaient revivre l’événement, s’identifier à Jésus, et par ce geste le remercier.
C'était en présence de plusieurs fidèles catholiques que la prière de chemin de croix a débuté dans l'hôtel de la paroisse, le curé les sert et les tables étaient habillés en blanc et violet, symbole de la passion du Christ et les moments douloureux qu'il a traversé avec sa croix. Il y a également des images de 14 stations accrochées sur les bois de nimier et sur le mur pour que les fidèles catholiques fassent faire le tour.
Selon le curé Abbé Madou, la prière d'aujourd'hui est consacrée pour la paix au pays. Les 14 stations représentant en Dieu les 14 chemins, a-t-il dit. Il poursuit, « on va s'agenouiller devant la croix du Christ qui a ramené le salut au monde, prier afin qu'elle apporte la paix et le salut au Tchad, a-t-il dit.
À la première station, les fidèles vont rencontrer Jésus condamné à mort à Batha, où ils vont prier pour tous les enfants du Batha notamment les Arabes, les Bilala, les Kouka.
A la 2e station, ils vont rencontrer Jésus portant la croix avec tous les enfants de Biltine notamment les Zakhawa, les Mimis et les Tama.
Pour la 3e station, ils vont rencontrer Jésus qui tombe pour la première fois avec tous les enfants des trois régions, le Borkou, l’Ennedi et le Tibesti dans le grand Faya Largeau. Ils ont prié pour les Gouranes, les Toubou, les Dazas, et les Tedas.
A la 4e station, ils vont rencontrer Jésus qui rencontre sa mère, ils vont prier pour les Baguirmi, les Bilala, les Kotoko, les Foulbés et les kanouri.
A la 5e station, ils vont retrouver Jésus aidé par un homme Simon de Sirène à porter sa croix au Guéra. Ils ont prié pour tous les enfants de Mongo notamment les Hadjaraï, les Fulbés et les arabes.
A 6e station, ils vont rencontrer Jésus avec Véronique qui essuie son visage au Kanem avec tous les enfants de Mao, ils ont prié pour les Kanembou et les Gouranes. A la 7e station, ils vont rencontrer Jésus qui tombe pour la deuxième fois au lac à Bol avec tous les enfants du Lac, ils ont prié pour les Boudouma, les Kanembou et les Haoussas.
Au 8e station, Jésus rencontre les femmes qui pleurent sur lui à Jérusalem, ils vont rencontrer tous les enfants de deux Logones (occidental et oriental) notamment les Gouley, les Ngambay, les Ngor, les boums, les Fulbés et les Mongo.
A la 9e station, Jésus tombe pour la 3e fois, ils vont rencontrer le Mayo-Kebbi et prier pour les enfants de cette localité notamment les Fulbés, les Massa, les Toupouri, les Banana etc.
À la 10e station, Jésus est dépouillé de ses vêtements dans le Moyen- Chari, ils ont prié pour les Sara,Daï, Sarah Kaba, Fulbés, les Toumac.
A la 11e station, Jésus est cloué sur la croix dans le Ouaddaï. Ils ont prié pour les Ouaddaïens, les Tama, Fulbés et les For.
A la 12e station, Jésus meurt sur la croix à Amtimane, ils ont prié pour les Arabes, Roungas, Iyalnass, Torasses et Fulbés.
A la 13e station, Jésus est descendu de la croix et remis à sa mère dans la Tandjilé, ils ont prié pour les Marba, Lélés, Nantchéré, Zimé, Fulbés et Gabri. A la dernière station, Jésus est mis au tombeau à N'Djamena. Ils ont prié pour tous les enfants du Tchad.
Selon Abbé Madou, la force d'un chrétien catholique durant le temps de carême c'est la prière et son arme pour la paix. Il poursuit que les 14 préfectures sont à égalité avec les 14 stations.
Noël Adoum
La compagnie artistique Mandargué concept, le pardon traduit de l'arabe tchadien « Al Moussama» a procédé à l'installation des ambassadeurs scolaires du vivre-ensemble ce 9 mars dans un hôtel de la place à N'Djamena dans la commune du 3e arrondissement. Reportage.
La cérémonie a vu la présence de plus de 3 établissements scolaires, des parents d'élèves et des artistes. Elle a démarré par un jeu-concours qui a opposé les différents établissements venus pour la circonstance, des présentations musicales en faveur de la paix et du vivre-ensemble ont rythmé l'ambiance. S'en est suivi l'installation des ambassadeurs scolaires du vivre-ensemble, d'abord ceux du lycée de la paix, ensuite, ceux de Fort-Lamy, du lycée de la Liberté et enfin ceux du lycée de Diguel.
Issakha Digadimbaye alias Mandargué, artiste et promoteur de la compagnie, dit être déçu par la brillante absence des administrateurs et des parents d'élèves à la cérémonie malgré les invitations qui leur ont été acheminées. Pourtant, selon lui, cet événement est crucial en ce temps où les violences physiques ou encore verbales ont souillé l'école tchadienne. Mandargué soutient que pour cette première vague, la compagnie a retenu 25 élèves de 5 établissements retenus. « Ils sont au total 100 ambassadeurs », a-t-il déclaré. Il souligne que leur rôle, c'est de prôner et prêcher la paix. Il les invite à prendre leurs responsabilités en main afin de sensibiliser leur camarde. « Ce n'est pas un travail facile, vous serez insultés, rejetés par vos amis, mais n'abandonnez jamais. Nous allons vous soutenir et suivre vos travaux ». La paix est un comportement qui mérite d'être cultivé d'abord au niveau des écoles, estime-t-il. Il exhorte les nouveaux ambassadeurs de s'armer de courage pour cette nouvelle mission pour qu'en fin les violences en milieu scolaire disparaissent et laissent place à l'harmonie, à tolérance, au pardon et au travail.
Abderamane Moussa Amadaye
Cette Journée Internationale de la Femme (JIF) s'est déroulée à la place de la Nation en présence du Premier ministre de transition (PMT Saleh Kebzabo, de la ministre du Genre et de la Solidarité nationale Amina Priscille Longoh et de plusieurs membres du gouvernement d’union nationale (Gun), des conseillers nationaux de transition (CNT), des diplomates accrédités au Tchad et de plusieurs autres invités. Reportage.
Le thème de cette manifestation était, « Pour un monde digital inclusif: innovation et technologie pour l’égalité des sexes ». Un slogan qui vise à révolutionner la gent féminine dans le domaine des technologies de l’information et de la communication.
Le défilé a commencé par un imposant défilé militaire pédestre qui a duré environ 2 heures. En tête du défilé des femmes militaires. Ces femmes militaires ont impressionné la foule. Des tonnerres d’applaudissements et des youyous ont accompagné cet exploit. Elles sont suivies par les différents détachements de l’armée nationale tchadienne, dont les éléments de la Direction Générale des Services de Sécurité, des Instituions de l’État (DGSSIE), de la Garde nationale nomade du Tchad (GNNT), de la Police nationale et municipale, etc.
Ces corps ont forcé l’admiration du public par son rythme, appelé communément « commando ou cadence ». Ensuite, il y a eu plusieurs militantes des partis politiques notamment le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), l'Union Nationale pour la Démocratie et le Renouveau (UNDR), le Rassemblement National Démocratique au Tchad (RNDT/le Réveil) et bien d'autres ont pris part aux défilés. Beaucoup des femmes ont des pancartes et banderoles habillés des t-shirts de leur parti accompagné d'un pagne SENAFET.
La ministre du Genre et de la solidarité nationale, Amina Priscille Longoh a indiqué qu’au Tchad, les femmes représentent la partie la plus active de la société tchadienne. Elle a dit avoir apprécié les efforts qui ont permis la réussite des activités de la Senafet à Sarh dans la province du Moyen-Chari. Elle appelle le gouvernement de transition de veiller aux droits de femmes dans le processus de digitalisation du pays. Elle appelle les filles à s'engager pour faire des études en science des nouvelles technologies. « Notre population est jeune et aspire à la maîtrise des outils comme l'Internet ». L'objectif principal c'est d'améliorer la vie de la femme tchadienne, a-t-elle dit.
Mme Barthiret Fatimé Zara, Maire de la ville de N’Djamena, « vous avez constaté que toutes les femmes sont heureuses parce que le président de transition a beaucoup fait pour les femmes en les décorant et a dit qu'il y aura plus de quotas de 30% dans les jours à venir ». Nous sommes prêtes à œuvrer dans la paix, la légalité et l'union des frères et des sœurs tchadiennes pour un Tchad égalitaire et uni, a-t-elle dit.
Seule fausse note malgré l'ambiance festive de la cérémonie, les femmes du Parti Socialiste sans Frontières (PSF) disent avoir été empêchées de défiler malgré leur autorisation en main. Elles affirment que la police a reçu l’ordre en haut lieu sans préciser quelle autorité qui est auteure de l’ordre.
Noël Adoum
Moins d'une semaine après l'adoption par acclamation du projet du Cadre national de concertation des partis politiques (CNCP), à l'absence de certains poids lourds de la scène politique tels que le Parti Socialiste Sans Frontières (PSF) ou encore le Rassemblement pour la Justice et l'Égalité au Tchad (RAJET), 173 sur 236 formations politiques ont signé ce mardi 07 mars au Palais des arts et de la culture, le protocole d’accord de la mise en place de cette institution. Reportage.
C'était en présence du Premier ministre Saleh Kebzabo, du ministre de l’Administration du territoire, Limane Mahamat que les signatures des leaders différents partis politiques ont signé le protocole d'accord de ce nouveau cadre de concertation politique.
Ndolenodji Alixe Naïmbaye, présidente du Parti Action pour la République, le Développement et la Démocratie (ARD) affirment que la signature de cet accord est une chose très importante. « Il nous faut un cadre de concertation pour les partis politiques pour encadrer et accompagner le processus de transition en cours », dit-elle. Elle soutient qu'il est important d'arriver à ce point et rappelle qu'il faut se mettre au travail, « parce que la phase de la transition évolue sans l'entière participation assez cohérente des partis politiques et aujourd'hui nous sommes toutes tendances confondues pour concrétiser cette volonté d'apporter notre pierre à l'édifice à l'échiquier politique qui est aujourd'hui le sujet de l’heure », a-t-elle précisé. Selon elle, la capacité des partis politiques est de porter haut cette transition.
Pour Brice Mabïmon Guedmbaye, membre de la commission Adhoc chargée de la rédaction du protocole, de règle le du CNCP et Président du Parti Mouvement des patriotes tchadiens pour la République (MPTR), dit satisfaite des travaux ayant abouti à la signature de cet accord. « Travailler avec les partis politiques sur un texte, l'adopter, le faire signer à tout le monde, ce n'est pas une tâche facile », a-t-il relevé. Il souligne que malgré les contradictions, ils ont convergé leur point de vue. Il estime que la plus grande majorité des partis politiques ont apposé leur signature et espère que les autres signeront prochainement. Il souligne que, sur cette base, ils vont procéder à la désignation d'une coordination prévue pour bientôt, a-t-il déclaré.
Selon le Premier ministre du Gouvernement d’Union nationale, Saleh Kebzabo, la signature de ce protocole d'accord est étape importante de la transition. « L’acte qui est posé est très important. On attend que les partis politiques jouent pleinement leur rôle. Vous n’allez pas faire de la figuration. Nous sommes observés par ceux qui nous soutiennent et ceux qui veulent nous faire du mal », a-t-il déclaré.
Rappelons que le CNCP est déjà contesté par plusieurs partis politiques. Dans une récente sortie, M. Yaya Dillo, résident du Parti Socialiste sans Frontières (PSF) et de la Fédération de l'Opposition crédible (FOC) une coalition de 8 partis politiques a qualifié ce cadre d'une manœuvre politique et poser ses conditions pour la tenue d'un dialogue sincère pour juguler la crise politique faute de quoi une manifestation est prévue le 21 mars de cette année.
Abderamane Moussa Amadaye
Le coordonnateur du collectif des organisations des jeunes du Chari-Baguirmi Abdelkadre Djibia a démenti lors de son point de presse ce dimanche qu’il n’y a pas eu réconciliation entre les jeunes mécontents de la mauvaise gestion de comité 5% des revenus pétroliers et le groupe du sultan Mbang Hadji. Pour les jeunes mécontents, ce sont des rumeurs et spéculations. Reportage.
Le coordonnateur du collectif des organisations des jeunes du Chari-Baguirmi affirme que contrairement à ce qui a été reporté sur la télé Tchad, il n’y a pas eu réconciliation. Il précise que le 25 février, le comité de 5% des revenus pétroliers du Chari-Baguirmi a fait appel à toutes les associations et les groupements de la province dans le but d’aider à financer leur projet. Il dit être surpris d’apprendre à la télévision nationale que les jeunes se sont réconciliés avec le président du comité de gestion, Mbang Hadji Woli. « Ce sont des allégations mensongères. Elles n'engagent que ceux qui le disent et qui le publient », a-t-il dit.
M. Abdelkadre Djibia affirme que le collectif a rencontré deux fois le gouverneur du Chari-Baguirmi à N'Djamena dans le but de trouver une solution à leurs revendications, mais malheureusement rien de bon n’est sorti de la rencontre. Il ajoute que, le gouverneur du Chari-Baguirmi Ahmat Abdallah Fadoul, sème de zizanie dans le milieu jeune au profit de Mbang Hadji Woli. « Cette pratique doit s'arrêter immédiatement pour éviter le pire dans la province du Chari-Baguirmi », avertit-il.
Les jeunes se disent consternés par la diffusion de fausses informations qui nuisent à la réputation de collectif des organisations des jeunes du Chari-Baguirmi. Il souligne qu'ils sont une organisation responsable qui se conforme à toutes les lois et réglementations en vigueur de leur organisation.
Enfin, il invite la télé Tchad à ne pas propager des fausses informations et à s'en tenir aux faits vérifiés. « La jeunesse du Chari-Baguirmi doit rester vigilante et mobilisée pour une action de grande envergure ».
Noël Adoum
Depuis quelques jours le carburant se fait rare dans la capitale tchadienne, N'Djamena. Ce matin 6 mars la situation s'est aggravée. La plupart des stations de service sont fermées et des centaines des motocyclistes et des voitures font la file. Une situation qui fâche les usagers rencontrés dans ces lieux. Reportage.
Dans les arrondissements de N'Djamena, la majorité des stations de services est fermée. Les motards, les vendeurs non formels ainsi que les conducteurs des voitures font la queue. Dans les rues, des motocyclistes traînent leurs engins faute de carburant. Cette situation agace les mototaxis appelés « clandomans », les taximans, les chefs de famille, etc.
C'est le cas de Moustapha Mahamat Rakhis, chef de famille et responsable des clandomans du 5e arrondissement. Il affirme que sa moto n'a pas d'essence. Il l'a traîné sur plus de 2km, « arrivé à la station, il n'y a pas d'essence », dit-il. M. Rakhis affirme que « les citoyens ont le droit d'avoir du carburant pour vaquer à leurs occupations et faire vivre leurs familles ». Il invite le gouvernement à régler vite ce.
Mahamat Abdoulaye, un motocycliste, se plaint lui aussi. Il dit n’avoir pas de carburant. Il est prêt à débourser 3000 F pour se procurer 1 litre du précieux liquide « mais je constate qu'il n’y a plus de carburant même chez les vendeurs à la sauvette », déplore-t-il.
Les transporteurs en commun sont dans la même situation. C'est le cas de Yaya, taximan. « Depuis 6h je suis ici à la station, mais pas de carburant pour mon véhicule. Cette pénurie va certainement affecter le prix du déplacement et aussi ma famille », s'est-il lamenté.
À la suite de cette pénurie, le ministre de l’Énergie Djerasssem Le Bemadjiel a réagi au micro de la Radiodiffusion Nationale Tchadienne (RNT) cet après-midi. Il dit reconnaître l'extrême situation du carburant. Il affirme que la pénurie sera réglée d'ici ce soir. Il a aussi soutenu que le gouvernement dispose de réserves stratégiques pour faire face à de telles situations.
Abderamane Moussa Amadaye
Dans le cadre de la Semaine Nationale de la Femme tchadienne (SENAFET), la secrétaire générale adjointe du gouvernement, Mme Fatimé Aldjineh Garfa a organisé hier lundi 6 mars un café-rencontre avec les femmes à l’Agora de son ministère. Reportage.
C’est une rencontre qui a réuni plusieurs femmes leaders issues de diverses catégories socio-professionnelles. C’était en majorité des membres du gouvernement, des conseillères à la présidence, à la primature, des conseillères nationales et celles des grandes institutions de la République. Elles ont disent-elles partagé un moment de convivialité, d’échange et de partage d’expériences pour un Tchad émergent et égalitaire.
La ministre secrétaire du gouvernement adjointe affirme que cette semaine exceptionnelle qui marquera des avancées pour la femme tchadienne. Elle demande aux femmes de continuer avec cet élan. Le SGG est l'interface entre le Conseil national de la transition (CNT) et le gouvernement de transition.
La ministre déléguée à l'indépendance énergétique Rahmatou Mahamat Hointoin, place le débat relatif à la Femme sous le thème « Femme paix et sécurité justice et réconciliation pour un Tchad égalitaire ». Elle affirme que les femmes sont présentes au CNT, au gouvernement, dans des différentes instances et qu'elles participent réellement aux prises de décisions. Elle appelle les femmes à s’autoévaluer pour qu’à la fin de la transition elles sentent avoir participé à la construction du Tchad. Elle a abordé la question du plafond de verre, « au départ nous sommes très nombreuses à l'école primaire, très nombreuses au collège et quand on arrive à certain niveau, le taux baisse. Nous sommes peut-être 30% au gouvernement, 30% au CNT, mais y a un verre invisible qui empêche la femme d'accéder réellement au plus haut niveau de prise de décision ». Il y a des décisions qui se prennent et c’est très difficile que la femme soit associée, dit-elle.
Pour Mme Hointoin, il faut que les femmes osent, qu'elles s'expriment et marchent avec assurance en regardant l'autre dans les yeux et en face, « mais en même temps il faut garder sa féminité et assurer sa singularité ». Elle appelle les femmes à être véridiques.
Selon elle, il faut que les femmes soient en mesure de dire non pour éviter de se faire ridiculiser, sinon elles n'arriveront jamais à atteindre leurs objectifs. Elle ajoute que les femmes doivent tracer leur chemin à leur rythme. « Les femmes doivent faire bouger les lignes. Et s'imposer. Les hommes ne peuvent pas changer le Tchad à eux seuls, les femmes non plus ne peuvent pas changer ce pays à elles seules, ensemble nous pouvons gagner ce combat ».
Pour Fatimé Soukar Terap, les femmes ne doivent pas rester dans leurs coins en imaginant que les choses vont changer, il faut qu'elles soient influentes. Elle poursuit, « la femme ne veut pas dépenser l'argent, mais quand on lui dit d'envoûter une autre, elle est capable de débourser tout ce qu'elle a pour faire cela ». Elle ajoute ensuite, « A chaque SENAFET, vous coupez le gâteau pour célébrer la fête de la femme, vous célébrez quoi pendant que vous êtes en train de combattre votre sœur au bureau. Est-ce que vous êtes tranquille avec votre conscience ? ». Mme Terap appelle les femmes à changer de mentalité.
Noël Adoum
Une centaine des partis politiques se sont réuni ce matin 2 mars au palais des Arts et de la culture pour adopter par acclamation la création d’un nouveau cadre national de concertation des partis politiques (CNCP). Une institution qui succède à l’ancien Cadre National de Dialogue Politique (CNDP). Reportage.
C’est en présence du ministre de l'Administration du Territoire, Limane Mahamat, des 11 représentants de la Commission Adhoc chargée de rédiger les textes de cet organe de concertation politique et des chefs ou représentants de certains partis politiques que les activités ont démarrés. Après plus de 3 heures d’échanges, de tiraillements, de propositions et d'amendements que les participants sont parvenus à un accord par acclamation sur le projet de protocole d'accord et le règlement intérieur.
La CNPC aura pour mission de s'accorder sur le mécanisme de suivi du processus électoral, de la révision des textes régissant les partis politiques ou encore leur financement. Selon eux, le CNCP va contribuer à l'élaboration de l'avant-projet de la nouvelle constitution, de proposer au gouvernement des avant-projets des lois et les textes réglementaires relatifs au processus électoral, contribuer à la mise en place de démembrements de la Commission Nationale Chargée de l'Organisation du Référendum constitutionnel (CONOREC), etc. Cette nouvelle structure dispose de 3 organes, l'assemblée générale, la coordination des partis politiques et le bureau de coordination des partis politiques. Dans la foulée, le règlement intérieur a été adopté avec quelques modifications.
Pour Ngarmadji Nassarmadji, secrétaire général adjoint du Parti pour Libertés et le Développement (PLD), la mise en place de ce nouveau cadre de concertation politique fait partie de l'évolution de la situation politique du pays. Il soutient que les textes élaborés par la commission Adhoc ont été adoptés de façon consensuelle par les représentants des différents partis politiques. Il y a eu quelques incompréhensions politiques, dit-il, mais il est difficile d'avoir de l'unanimité dans le débat.
M. Gapili Bamé Gondebné, président du Parti National de l'Alliance des Forces du Progrès (AFP) estime qu'il faut du sérieux dans ce nouveau cadre de concertation des partis politiques, « c'est un nouveau cadre où il faut y être pour construire l'avenir du pays, mais attention il faut mesurer certains contours. Il faut mettre du sérieux pour que le CNCP n’accouche pas d’une souris », dit-il. Au sujet de l'absence de certains politiques tels que, le Parti Socialiste sans Frontières (PSF), le Rassemblement pour la Justice et l'Égalité au Tchad (RAJET), etc. M. Gapili affirme qu'il faut les inclure pour trouver des solutions politiques idoines pour le Tchad.
Signalons que les jalons de cette structure ont été mis sur pied le 15 février dernier à la suite de la rencontre du Premier ministre de transition et certains chefs de partis politiques. Une commission Adhoc composée de 11 personnes à leur tête Abderaman Djasnabaye ont élaboré en deux semaines les textes régissant le CNCP. Il faut aussi noter que malgré l'absence de certains grands partis de la scène tels que le PSF, le RAJET et les contestations internes, la commission est reconduite pour la désignation de la coordination du CNCP mardi 7 mars prochain.
Abderamane Moussa Amadaye
5 jours après la publication du rapport de l’enquête sur les manifestations, violemment réprimées du 20 octobre 2022 de la Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH) domine l’actualité. La rédaction a fait réagir des analystes et un militant de la société civile. Il s’agit du Dr Évariste Ngarlem Toldé, du Pr. Ahmat Mahamat Hassan et du président de la Fédération Internationale des Droits Humains (FIDH) zone Afrique centrale Dobian Assingar. Reportage.
Pour Dobian Assingar, Président de la Fédération Internationale des Droits Humains (FIDH) pour la Zone CEMAC, le rapport d'enquête n'est pas complet parce que les participants de cette marche notamment le parti les Transformateurs, le Parti Socialiste sans Frontière (PSF) et bien d'autres n'ont pas été entendus. Il ajoute qu'ils n'ont pas demandé l'opinion des concernés pour établir le rapport. Selon lui, les commissaires de la CNDH, c'est un problème de vice de procédure qui n'est pas respectée, car le rapport est produit par l'ensemble des commissaires qui sont allés en mission. Dans la procédure, ils veulent que le rapport soit adopté ensemble tout en assistant ensemble au jour de sa publication, la CNDH ne l’avait pas fait. Voilà le manquement. Il conclut que le rapport est crédible sauf le malentendu entre les commissaires et le président de la CNDH, « cela ne remet pas en cause le rapport », dit-il.
Dr Evariste Ngarlem Toldé juge que le rapport est très crédible parce que le président de la CNDH Mahamat Nour Ahmed Ibédou l'avait présenté dans son état brut sans observations. C’est un rapport terrain, plusieurs missions étaient envoyées, le rapport est fait. M. Ibédou a préféré le publié, « il savait mieux que quiconque les pressions qui sont faites tant pour les commissaires que sur lui-même. Le président a pris ses responsabilités pour publier le rapport tel qu'il est ». Selon Dr Toldé, les commissaires qui dénoncent le contraire de ce rapport n'ont qu'à présenter le véritable rapport s’ils estiment que M. Ibédou l’a falsifié. « Le rapport est tout à fait crédible ».
Sur les chiffres, Dr Toldé affirme qu'au début le gouvernement a parlé de 50 morts. Ensuite, le ministre de la Communication M. Aziz Mahamat Saleh a parlé de 73 morts tandis que pour la CNDH c’est 128 morts et une dizaine de disparus, « la vérité n'est pas encore dite, les Tchadiens attendent un autre rapport, celui de Human Right Watch une organisation crédible ». Toujours selon lui, le gouvernement voulait faire en sorte que ce rapport ne puisse pas voir le jour ou puisse être modifié avant sa publication, le gouvernement voulait édulcorer le rapport. C'est ça qui a poussé d'autres commissaires à dénoncer ce rapport qui est rendu public. Entre 128 morts de la CNDH et les 300 morts, dit par l'opposition, si l'on peut prendre le juste milieu, on serait près de 200 morts pour une journée de manifestation. « C'est du jamais vu dans l'histoire du Tchad. Cette deuxième transition est en train de flirter avec des extrémités dangereuses et orageuses, c'est de ça qu'il s'agit, « le jeudi noir » n'a pas encore livré tous ses secrets ».
Selon le Pr. Ahmat Mahamat Hassan, il y a une contradiction sur le nombre des manifestants. Au premier jour de la manifestation, le Premier ministre Saleh Kebzabo a évoqué plus de 50 morts. Quatre mois après le porte-parole du gouvernement parlent de 73 morts et la CNDH affirme dans son rapport qu’il y a eu 128 morts. « La crédibilité du gouvernement est entamée par rapport à cette contradiction interne. Quelle image allons-nous donner à la communauté internationale? ». La répression a une raison : la confiscation du pouvoir. Il affirme aussi que l'institution s'est discréditée avec 8 commissaires membres de la CNDH qui ont attribué la responsabilité du rapport à leur président. Ce rapport met sur la place publique la faiblesse de l'institution CNDH, car le rapport fait un jeu d'équilibre en condamnant les forces de l'ordre et les initiateurs de la manifestation.
Noël Adoum