lundi 27 mars 2023

Reportage

Reportage (1264)

Quelques semaines après la fin de la saison pluvieuse, les travaux d'aménagement des canaux ont démarré dans une partie du 7e et 8e arrondissement de la capitale tchadienne, N’Djamena. L'objectif est de réduire les risques d'inondations dès l'année prochaine, dit un topographe sur le lieu. Reportage.

Suspendus au début de la saison pluvieuse, les travaux d'aménagement des canaux qui traversent une partie du 7e jusqu'au 8e arrondissement ont repris. Un travail de grande envergure est en train d'être abattu par l'entreprise chinoise CGCOC. Des ouvriers, des camions, et des pelleteuses font le job. Chacun dans son métier spécifique, mais coordonné pour faire avancer le projet.

Du rond-point 10 octobre jusqu'à celui de Hamama les travaux sont presque bouclés. Les anciens canaux de drainage des eaux sont en train d'être remplacés par des nouveaux. Pour, Basga Joseph, Topographe sur le lieu ces travaux consistent à canaliser les eaux de la voirie, du rond-point à double voie jusqu'au palais de la culture et des arts, ex palais du 15 janvier. Il affirme qu'il y a pas une profondeur fixe à cette canalisation. « Ça varie d'une pente à une autre. Il y a celui de 1m 50, 1m, etc., ça va d’une pente à une autre », a-t-il affirmé. Il rassure la population que l'année prochaine, elle ne souffre pas des inondations. « Grâce à ces travaux, les eaux de pluie seront drainées dans les différents bassins de rétentions qui seront aménagés et une partie sur le Chari » dit-il.

Toujours selon lui n'eût été la forte saison pluvieuse de cette année, le chantier devrait être exécuté tôt pour minimiser les risques d'inondations. Il explique que tous les efforts sont faits pour que les travaux soient achevés d'ici la fin 2022. Issakha Oumar, habitant de N'Djari affiche un sentiment de satisfaction quant au niveau d’avancement des travaux. Il estime que  contrairement aux anciens canaux, les nouveaux sont larges et profonds. «Ça pourrait réduire le risque d'inondation » a-t-il justifié. Il invite les autorités communales et la population à veiller sur l’entretien de ses infrastructures.

Abderamane Moussa Amadaye

Comme la plupart des communautés chrétiennes catholiques dans le monde, celle du Tchad également célèbre chaque 1er novembre la fête de Toussaint appelée communément « la fête des saints». Cette fête est célébrée le premier dimanche après la Pentecôte dans l'Église orthodoxe.  L'équipe d'ialtchad a échangé avec le curé Abbé Madou de la paroisse Saint-Isidore de Bakandja de Walia Goré. Reportage.

La Toussaint est une fête catholique, en l'honneur de tous les saints du panthéon catholique. Au IVe siècle, l'église grecque décide de fêter les martyrs chrétiens. À l'origine, les premiers saints, après les apôtres, étaient des martyrs, morts pour leur foi. Le curé de l'église catholique de Walia Goré, souligne que compte tenu de l'inondation et de deuil national la célébration de cette fête est particulière. Il ajoute que ces deux fêtes sont les fêtes de communion de l'église, en précisant l'église terrestre qui celle des hommes sur la terre et l'église céleste qui est celle de l'ensemble des saints qui ont mené une bonne vie reconnus par l'humanité et déclarés saints par l'église en faisant des bonnes œuvres. Et qui sont morts dans la foi. Durant l'apocalypse de Saint-Jean, il y a ceux qui sont vêtus en blanc. Selon lui, le 02 novembre ils commémorent tous leurs frères défunts qui ne sont pas encore déclarés saints, mais ceux qui sont morts dans la foi. Car c'est la fête de communion, les vivants qui prient pour tous ceux qui sont déjà saints et les vivants qui prient en communion avec ceux qui attendent la résurrection.                               

Il précise que cette année, il y a deux particularités. D'abord les manifestants plus de centaines de personnes froidement assassinés qu'ils vont prier pour eux à cette occasion. Deuxième particularité, la commémoration des fidèles défunts, ils peuvent plus aller au cimetière parce que les cimetières sont inondés et envahis par l'eau, dit-il. Le curé poursuit qu'ils vont rester en communion avec les fidèles défunts à partir de leur paroisse respective.                    

Enfin, il affirme qu'ils feront des gestes particuliers, tout en commençant par habiller l'hôtel de l'église en couleur violette pour marquer le deuil, bénir l'eau pour eux et leur offrir des bougies à partir de la paroisse. Il ajoute qu'ils vont partager le repas ensemble avec les sinistrés.

Noël Adoum

Le 28 octobre passé, les professions libérales judiciaires (notaires, huissiers, et les avocats) ont publié un communiqué conjoint pour informer le public de mise en place d'une cellule d'écoute, de conseil juridique et d'assistance judiciaire aux victimes des événements du 20 octobre 2022. Ialtchad Presse a échangé avec Me Dainonet Jouhinet Frédéric, président de la commission des droits de l'homme du Barreau et superviseur de la cellule. Reportage

Il est 12h 00 au palais de Justice de la capitale tchadienne, N’Djamena. La salle était calme, les parents des victimes ont les visages tristes. Chacun est devant un avocat pour être écouté. Chaque famille relate les faits et la circonstance qu'ont connue les victimes, mais refuse de témoigner.

Pour Me Dainonet, « il y a beaucoup de situations de violence de droit de l'homme relatif aux événements du 20 octobre 2022. Nous avons créé cette cellule pour apporter assistance et conseils juridiques aux populations compte tenu de ce qui est passé. Cette cellule va recenser toutes les victimes. Nous avons reçu pour le premier jour une centaine dans la ville de N’Djamena. Dans les prochains jours, nous irons en provinces pour les jours à venir ». Et il ajoute qu'il travaille en collaboration avec les associations de droit de l'homme qui sont menées par le barreau du Tchad pour voir dans quelle mesure assister les personnes arrêtées, et les personnes sont enlevées, déportées.

Me Dainonet affirme qu’il a adressé une correspondance au président de tribunal, une copie au procureur général et au procureur de la République. Cette correspondance dénonce la violence de la loi sur l'ordre du ministre de la Justice d'une mission des magistrats d'aller au Korotoro pour auditionner les déportés. La loi n'autorise dans aucun cas aux magistrats de siège à savoir le président de tribunal et le juge d'instruction de se déplacer. Sauf à la limite au procureur de la République qui est hiérarchisée. Selon lui, en ce qui concerne la question de droit de l'homme le dispositif de code de procédure pénale notamment dans l'article 50 dit « quand on veut auditionner des gens sur le procès d'enquête, il faut obligatoirement l'assistance d'un avocat ou soit une personne du choix de la personne qui est à auditionner ».

Dans ce cas à Korotoro qui bénéficie ?  Pour quelle assistance ? Cette violation des textes de la république est nulle et entacher de toutes les nullités. Il poursuit, « le ministère de la Justice et les magistrats font du simulacre (exemple de Mongo) » pourtant, les règles d'un procès sont l'équité et la transparence. Il se pose la question : est-ce le Tchad est un pays de droit qui respecte ses propres textes ? Nous ne pouvons pas recenser les victimes sans porter une action, cette affaire sera portée devant une juridiction nationale et aussi à internationale, conclut-il.

Ousmane Bello Daoudou

Le ministère des Finances, du budget et des comptes publics (MFBCP), en partenariat avec la Direction générale des douanes et des droits indirects ont lancé officiellement un nouveau système informatique automatisé (SYDONIA WORLD). La cérémonie du lancement officiel a eu lieu ce lundi 31 octobre 2022 à l’aéroport international Hassane Djamous de Ndjamena. Reportage.

Cette cérémonie marque le déploiement du Système Douanier  Automatisé (SYDONIA) dans les 3 bureaux des douanes (aéroport, base Adji Kossei et la poste). Les nouvelles procédures introduites par le système couvrent l'entièreté  du processus de déclaration, y compris le Fret et le Transit, et utilisent des outils sophistiqués qui vont de la sélectivité classique de la procédure d'inspection et de l'allocation des marchandises déclarées à un canal de contrôle pour la main levée des marchandises sans inspection à l'utilisation des images scannées.

Abdoulaye Tahiro Dabou directeur général des douanes et des droits indirects lors de son discours a souligné que la phase préparatoire de la migration de Sydonia ++ vers Sydonia world est lancée il y a plusieurs années. Cet outil informatique qui vient d’être mis à la disposition de l' administration est une étape pour mettre en œuvre les réformes structurelles et réglementaires, dont celle d’harmoniser les procédures de dédouanement aux standards et normes internationales, dit-il. « Il permet d’attacher des documents scannés à la déclaration et vise à éviter aux opérateurs de se déplacer jusqu’au bureau de douane pour déposer les déclarations » a déclaré M. Tahiro Dabou.

Pour ces efforts consentis par le gouvernement et la direction, Abdoulaye Tahiro dit qu’il  assure tout le monde de sa volonté et sa détermination à faire que tous les agents des douanes s’approprient  pleinement cet outil pour les opérations des dédouanements.

Aussi, selon Tahir Hamid Nguilin, ministre des Finances, du Budget et des comptes publics, l’objectif recherché par ce nouveau système est l’échange des documents commerciaux entre la douane et les opérateurs économiques afin de faciliter le commerce grâce à̀ la simplification et à l’informatisation des procédures douanières pour accélérer le dédouanement de marchandises.

Le ministre d’ajouter  que ce lancement marque une nouvelle étape dans la mise en œuvre du vaste programme de modernisation de l’administration douanière et vise à terme la dématérialisation intégrale des opérations de dédouanement des marchandises.

La mise en place du système a été possible grâce à l’accompagnement de la Banque mondiale (BM). Désormais, les importateurs et exportateurs, les commissionnaires en douane et les agents des douanes auront accès, via internet, au système de dédouanement pour accomplir les formalités.

Enfin, la Douane tchadienne, à travers cette plateforme, assainit plusieurs procédures obligatoires en matière de transparence et simplifie les opérations commerciales, gages de bonne gouvernance. La digitalisation des formalités du commerce extérieur occupe une place de choix dans les engagements du Tchad à travers les conventions ratifiées, selon les autorités. Le lancement de cette plateforme est une aubaine pour les différents services de la douane de lancer un appel à tous les usagers, en particulier aux commissionnaires en douane agréés, à s’approprier les fonctionnalités du système tout en respectant l’ensemble des procédures, conclut-il.

Haoua Adoum Ibeth
Donatienne Rakindang

Le coordonnateur de l’association Humanitaire Al-moussa’ada a animé un point de presse ce dimanche 30 octobre 2022 au siège de la dite association sise au quartier Diguel dans la commune du 8ème arrondissement de N'Djamena. Ce point de presse est relatif aux événements tragiques du 20 octobre. Reportage.

A l’entame de ses propres Moussa Abdoulaye Youssouf se  dit écorché par la douleur de ces événements inoubliables dont tout le monde a été  témoins et dit que la violence ne produit rien de bon « la violence, la violence mes chères  compatriotes, que peut-elle produire de mieux? Que peut-elle donner de meilleur? Que peut-elle fournir de bon? »  Toutes  ces questions sont des synonymes dit -il. « c'est la peine, qui me fait répéter pour plus d'emphase et d’insistance.  Les larmes ont empli mon cœur depuis et après le 20  Octobre. Une date mélancolique et de deuil, car plusieurs Tchadiens sont tombés en ce jour, pour des raisons de justice et d'égalité », souligne-t-il.

Il poursuit en disant que « ce qui est obtenu par la violence a une courte durée». Il ajoute que bien qu’il y ait de l’injustice et de l’inégalité, ce qui ne manque jamais dans toute société, il y a des voies appelées voies pacifiques et de dialogue, pour se faire entendre. Car, la violence n’engendre que la violence, alors que la paix n’engendre que la paix se lamente-t-il. « Chaque citoyen a droit à la revendication de ses droits et libertés fondamentaux, ce qui est un droit constitutionnel, mais ce droit ne lui donne aucun droit de proclamer la violence tout haut, en se justifiant avec  pour motif : la revendication de ses droits et libertés fondamentaux », a-t-il martelé.

« Je ne saurai manquer de fustiger les comportements violents que ce soit de la part des manifestants ou de la part des agents de l’ordre », dit-il.

C’est pourquoi, « je voudrais saisir la queue de cet instant pour vous dire : mes chers frères et sœurs Tchadiens, ne vous laissez envahir par la haine et la violence pour réclamer vos droits. Ne vous laissez entraîner par aucun politicien dans une insurrection ou dans une lutte sauvage, susceptible de causer des morts et de créer une guerre civile. Car, ce ne sont pas les politiciens et leurs familles qui perdent la vie et qui sont  blessés et couchés sur des lits d’hôpitaux, mais c’est vous seuls et vos familles qui en souffrez »  lance t-il.

En effet, «il y a une autre manière de résoudre nos conflits et de lutter pour nos droits, cette manière qui constitue l’un des principes des Nations unies, l’une des raisons pour lesquelles cette organisation existe : Cette manière de lutter, c’est par la voie pacifique».  La guerre, n’est jamais résolutoire ni bénéfique. Au contraire, elle a toujours été cause des sanglots, des pleurs et des gémissements voire des douleurs et des deuils a-t-il  signifié.

M. Moussa de dire que le vent de la violence dévaste mais celui de la paix construit. « Seule la paix peut construire un État et non la violence» martèle -t-il.

Pour lui les Tchadiens ont la chance d’appartenir à cette nation,  est une nation de diversité, de solidarité et où il y a le vivre ensemble. « Nos problèmes, nous allons les résoudre en famille, autour d’une table de dialogue et non en ayant des armes. Les linges sales se lavent en famille, dit-on ! Nous sommes tous tchadiens, il n’y a ni musulman ni chrétien, ni sudiste, ni nordiste, il n’y a que des Tchadiens » conclut-il.

Haoua Adoum Ibeth

Le ministre de la santé en partenariat avec L’UNICEF, le PAM (Programme alimentaire mondial) et OMS ( Organisation mondiale de la santé) organisent depuis vendredi 28 octobre 2022 une formation aux agents enquêteurs pour la collecte des données sur la nutrition à l’école nationale des agents sanitaires et sociaux. Reportage.

Ils sont au total 280 enquêteurs répartis dans 5 salles avec des formateurs qualifiés. Cette formation qui va durer 6 jours est répartie comme suit : 3 jours de théorie, 2 jours de pratique et une journée pour le texte pilote ou les enquêteurs iront texter les outils de collecte des données sur le terrain.

Mahamat Garba Issa, chef de service à direction de la nutrition et de technologie du ministère de la santé dit que cette formation s’inscrit dans le cadre de l’évaluation de la situation nutritionnelle par la technologie SMART, elle permet d’apprécier la situation nutritionnelle des enfants de 0 à 59 mois et des femmes en âge de procréer de 15 à 49 ans. Elle permet aussi d’estimer le taux de morbidité dans la population en général el les enfants de moins de 5 ans . Cette formation fait aussi partie de la « méthodologie smart » qui est une méthodologie simplifiée standardisée, qui permet d’évaluer  la situation nutritionnelle des enfants de 0 à 5ans.

Il ajoute que cette formation est organisée pour évaluer la prévalence de la malnutrition aigüe chez les enfants de 6 à 59 mois, de la malnutrition chronique chez les enfants de 0 à 59 mois et de l’insuffisance pondérale et d’autres  indicateurs en lien avec l’état  nutritionnel d’un enfant par exemple les pratiques d’alimentation  et d’hygiène. « Les maladies morbides, la diarrhée, la fièvre et il y a aussi les infections respiratoires », explique-t-il. Des indicateurs à collecter par l’équipe  sur le terrain.

Pour lui la nutrition se définit comme un déséquilibre alimentaire entre l’apport  et le besoin de l’organisme d’un enfant ou d’une personne âge. « Lorsque le corps a besoin d’une  quantité d’un nutriment  et n’arrive  pas à avoir ces besoins, il y aura un déficit d’un ou de plusieurs nutriments dans le corps », explique-t-il. Il ajoute qu’à  ce déficit d’autres maladies vont se déclencher et l’enfant va commencer à perdre du poids. Et va tomber dans la malnutrition. Il aura alors des pieds gonflés, des joues gonflées et des côtes visibles, souligne-t-il.

M. Mahamat Garba ajoute que les résultats issus de cette enquête vont permettre au gouvernement et à ses partenaires de prendre des décisions en matière de la nutrition. De planifier des interventions à travers la mise en place des programmes stratégique afin d’améliorer la situation nutritionnelle de la population en générale des enfants et des femmes en particulier. « Avec la crise alimentaire et la situation de l’inondation décrétée par le gouvernement, il est important d’évaluer la situation pour intervenir », conclut-il-il.

Notons qu’après cette formation, les 280 enquêteurs  seront évalués et les meilleurs d’entre  eux seront retenus pour mener les enquêtes dans les 23 régions du Tchad.

Haoua Adoum Ibeth

Abattue par 2 balles réelles selon l’autopsie devant chez lui à Chagoua le 20 octobre dernier lors de la manifestation qualifiée par le gouvernement de transition d'insurrection armée. La dépouille du journaliste Narcisse Orédjé a été enfin levée ce vendredi 28 octobre. Et acheminée au quartier Walia dans la maison familiale pour les funérailles. Ses proches, amis, collègues et connaissances lui ont rendu leurs derniers hommages. Reportage.

Il est 9h lorsque la dépouille du journaliste Orédjé Narcisse est acheminée à la maison familiale vers 10h. Sur place, amis, connaissances, voisins, famille biologique, famille journalistique et associative à la place mortuaire. Dans la foulée, des femmes, des hommes et des enfants vêtues tous en habit noir à l'effigie du défunt et écrit blanc sur noir sur leurs t-shirts, « Justice pour Narcisse». Tout le monde était triste, les visages tirés, les yeux mouillés de larmes. Sa famille, ses amis, ses voisins et certains de ses collègues de travail étaient inconsolables. Plusieurs témoignages parmi lesquels ceux de sa famille et de ses collègues de travail décrivaient un homme paisible, un journaliste sérieux, rigoureux et altruiste. Pour Adnely Carine, la cadette du défunt témoigne que son frère a été abattu devant chez lui à Chagoua par une balle réelle. Selon elle, il a laissé un grand vide que personne ne peut combler dans la famille. « il a pris la charge de la famille et aussi de ses frères et sœurs» a-t-elle dit. Elle ajoute, « après l'obtention de mon bac, il m'a orienté pour le choix de ma filière et financé l'entièreté de mes études», a-t-elle précisé.

Pour Nekoura Josué, vice-président de l'association Libre Afrique Tchad dont fait partie feu Narcisse a intégré l’association en 2017 à la suite d'une formation ténue en août à N’Djamena. Il justifie qu'il a été désigné Secrétaire Général de cette association à la suite d'une Assemblée extraordinaire jusqu'à sa mort. Selon lui, Narcisse était un homme loyal, intègre très professionnel, compétent qui a le sens de responsabilité, Journaliste polyvalent à l’aise dans la presse écrite, à la radio, à la presse en ligne. Il affirme que, « Libre Afrique perd un collaborateur hors pair, toujours disponible », a-t-il dit. Il finit, « Narcisse Oredjé, sache que ton combat pour l'égalité et la justice, les œuvres que tu as commencé, nous allons les poursuivre quoi qu'il arrive. Tu peux en être rassuré ». Il ajoute, «Tout ce monde qui est là en plein midi, est là pour une seule chose la liberté que tu as toujours défendue et qui t'a valu le prix même de libre Afrique internationale», martèle-t-il.

Sa famille maternelle, paternelle, ses collègues de travail et des religieux ont témoigné en parlant d’un homme courageux, brillant et travailleur qui a laissé derrière lui une veuve et un enfant d'un an et cinq mois. Narcisse a été inhumé dans l'après-midi à Kournari. Une localité située à plus de 30 km de N'Djamena.

Noël Adoum
Abderamane Moussa Amadaye

Le consortium des organisations de la société civile en partenariat avec ONG, ASHA, l'association panafricaine et le ministère de l'Environnement ont organisé une conférence-débat ce vendredi 28 octobre au musée national. Cette conférence est placée sous le thème : « les organisations de la société civile face aux défis du changement climatique au Tchad ». Reportage.

L’objectif de la conférence débat est d'expliquer qu’est-ce que : le changement climatique. Mais aussi, sensibiliser et éduquer à la justice climatique.

Mahamat Alifa Abouna président du consortium affirme que cette conférence est l'occasion de se pencher sur la manière dont les organisations de la société civile font face aux changements climatiques au Tchad. Elle vise à faire respecter les obligations face à ces changements, les droits de chacun à vivre dans un environnement sûr, propre, sain et durable pour la jouissance effective de droit de l'homme. Elle sensibilise sur l'interdépendance entre les droits de l'homme, droit à un environnement sain et le droit à la nature, etc. Elle sensibilise sur l'éducation à la justice climatique, les outils de la lutte contre le changement climatique et comment faire respecter les droits fondamentaux et leurs conséquences matérielles explique-t-il.

Le panelliste Hassan Bichara lors de sa présentation dit que le changement climatique provoque des  variations à long terme des températures et des conditions métrologiques. On peut aussi les définir à travers leurs effets, les différents comportements que les gens ont adoptés vis-à-vis de ses phénomènes. Le changement climatique est causé par l'homme. Il contribue à la dégradation du climat par les gaz à effet de serre et la destruction de la forêt, dit-il.  « Dans le monde, sécheresse, crise alimentaire, risque sanitaire, perte de la biodiversité, extinction des espaces animales ». Il a souligné que le réchauffement climatique, la fonte des glaciers, l’augmentation du niveau des mers, l’intensification des pluies dans certaines zones contre la raréfaction des pluies dans d’autres, la crise agro-alimentaire, les conflits qu’il engendre, les inondations qui impactent nos vies, etc. Les défis du changement climatique sont aussi la connaissance des textes nationaux et internationaux sur le climat, la mobilisation et l’engagement des acteurs, l’implication dans la mise en œuvre des politiques environnementales, faire des plaidoyers, prendre des initiatives communes et avoir accès aux financements.

Cette conférence a vu la présence des leaders de la société civile, le représentant du ministère de l'Environnement et bien d'autres invités de marque.

Ousmane Bello Daoudou
Haoua Adoum Ibeth

Le président du parti Union des démocrates pour le Développement et le Progrès (UDP) Max Kemkoye a organisé une conférence de presse relative aux événements du 20 octobre dernier appelés « jeudi noir », hier jeudi 27 octobre au quartier Moursal dans le 6e arrondissement de la capitale tchadienne, N’Djamena. Reportage.

Suite aux manifestations réprimée du 20 octobre dernier qui a causé un nombre important de perte en vies humaine, les enlèvements, les arrestations et les dégât matériels, le président de l'UDP n'est pas resté à la marge. Il affirme que depuis le 20 octobre, le pays est entré dans une crise politique et s'achemine vers un totalitarisme absolu où tous les pouvoirs ainsi que les activités de la société civile, de toute opposition organisée, sont soumises et contrôlés par un système. « Exprimer ses droits et libertés est synonyme d'insurrection et peut être réprimée dans le sang ». M. Kemkoye condamne, selon lui, ce carnage inimaginable qui défie toutes les statistiques macabres de répression des manifestations pacifiques. « Nous affirmons que ce crime politique planifié est bel et bien un crime parfait, dans la mesure où en raison des finalités et les moyens utilisés, les autorités de N’Djamena invoquent la légitime défense pour protéger les forces de défense et de sécurité armées face à des citoyens à mains nues ».

Max Kemkoye déplore la position de la CEAC sur leur communiqué final désignant le président Félix Antoine Tshisekedi comme facilitateur. Facilitateur entre qui et qui ? « Nous attendons de précision sur la nature, l'agenda, les procédés et les objectifs de cette facilitation », dit-il. Il affirme qu’au-delà des déclarations officielles il faut questionner la motivation intrinsèque ayant commandé cette boucherie d’une rare violence. « Les institutions habilitées doivent ouvrir une enquête indépendante à l'effet de clarifier et de situer l'opinion nationale dans cette architecture confondue de responsabilité ». Dans cette conférence de presse, il souligne que le Mouvement patriotique du Salut (MPS) ex-parti au pouvoir n'a aucune leçon politique à donner aux Tchadiens sauf celles des crimes politiques, crimes économiques et crimes de sang. Selon ses propos, ce funeste parti doit se taire que de verser dans des déclarations pompeusement irréprochables et hystériques. « Nous apprenons de leur bouche que c’est tantôt une insurrection, tantôt un coup d'État. Est-ce un début d'ivresse de pouvoir du nouvel arrivant ou c'est le déni de réalité ou un nihilisme politique ? Il ajoute que le coup d'État suppose l'existence d'un plan opérationnel et tactique coordonné et d'importants moyens logistiques et militaires de troupes, des finances, c'est pourquoi les acteurs politiques doivent sortir de leur mesquinerie habituelle et s'affirmer durement pour sauver la démocratie et les libertés. Cela exige l'implication sincère et active de la communauté internationale. Il est encore possible pour faciliter l'ouverture en urgence d'un dialogue politique à minima devant conduire à l'apaisement.

Ousmane Bello Daoudou

Les eaux de Chari débordent dans les 3e, 4e et 5e arrondissements de la ville de N’Djamena. Reportage.

Il est 11h passé au bord du fleuve où les uns se lavaient et d'autres construisent, des enfants jouent et des femmes lavent leurs ustensiles à un mètre des eaux et de leurs domiciles. Pour les habitants, ces derniers ont été un véritable calvaire. « Toutes nos maisons sont par terre. Nous dormons dans la cour à la merci de la fraîcheur et des moustiques avec des maladies. Mes enfants et moi tous sont malades »,  dit Denebel Carmelle. Un autre résident Banago Abel affirme qu’ils se sont organisés pour boucher tout le long de leurs devantures. « Nous nous sommes cotisés pour acheter les sacs vides pour les remplir de sable et les placer pour empêcher ce débordement ». Un troisième résident dit, « la montée des eaux est trop puissante. Les couches vulnérables de la population souffrent, certaines maisons sont tombées, des résidents ont préféré quitter les lieux. Certains résistent pour lutter et survivre puisqu'ils n'ont pas un autre endroit pour aller se réfugier ».

Selon les résidents, la majorité des victimes viennent des provinces pour une meilleure vie à N'Djamena. Ils font face à cette situation sans aucune aide. « Nous demandons aux autorités de penser à nous. Nous avons peur d’attraper des maladies telles que le choléra. Le risque de catastrophe existe, il peut arriver à tout moment. Je d'amande au gouvernement via ses partenaires de venir au secours de cette population ». Un habitant sous couvert de l’anonymat dit que certains délégués vendent cet espace qui est situé au bord du fleuve qui n'est pas sensé être habitable, ils le remplissent l’espace avec toutes les poubelles de la ville et ensuite construire. Comment l'eau ne peut pas s’infiltrer pour envahir les maisons.

Au marché à Mil, les commerçants sont dépassés. « Nous n’avons que nos yeux pour voir. Nous sommes impuissants. Nous passons toute la journée sans rien vendre. Pas de clients. L'eau suit le passage de caniveau depuis le fleuve, certains sont bouchés, au début de la saison pluies la mairie est venue touchée par endroit, mais aujourd'hui voilà les conséquences », Mahamat Matar.

Pour Mahamat Adam Moussa, ils sont devenus comme des sentinelles. Aucun client ne traverse cette eau pour venir acheter. « Nous demandons à la mairie de nous venir en aide en évacuant cette eau qui bloque tout et tue nos commerces à petit feu ».

Ousmane Bello Daoudou

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