La 8e édition du marché de l’artisanat tchadien a ouvert ses portes hier 3 décembre à N’Djamena. Artistes et artisans exposent leurs produits. Ialtchad Presse est allé parler avec les artisans, artistes de leur métier et de leurs produits. Reportage.
Il fait chaud ce vendredi 4 décembre à N’Djamena, la capitale du Tchad. Dans les jardins de l’Institut français du Tchad (IFT), des tentes sont installées ici et là. Ils servent de stand à des artistes et à des artisans. Nous sommes au marché d’artisanat tchadien organisé par le Collectif des artistes et artisans du Tchad (CAAT). Le 8e du genre qui prendra fin le 12 décembre. Tisserands, peintres, maroquiniers, sculpteurs, couturiers, brodeurs, promoteurs des produits bios sont présents. Ils sont patients, heureux. Ils attendent les passionnés d’arts. Ils attendent tous les N’djamenois.
Ouvert hier 3 décembre, le marché se met en place peu à peu à l’IFT. Certains stands sont occupés, d’autres sont encore vides. Au deuxième jour de cette exposition-vente, l’engouement n’y est pas encore. Le public est absent. Mais les produits sont là. Et de qualité.
Devant ses produits bios, Mingueta Noubarabaye est en place depuis le matin. Elle exerce son métier de transformatrice des produits locaux depuis 5 ans. Elle est à sa deuxième participation à ce marché. Elle attend patiemment la clientèle. Mais il n’y a encore personne. Personne. Seulement des exposants qui errent d’un stand à un autre. « On s’est installés hier seulement. Donc le public n’est pas informé. Mais j’espère qu’il répondra présent », dit-elle mi-optimiste.
Ahmat Hassan Gonsallo est artiste peintre, créateur d’art décoratif. Il a 27 ans de métier dans le corps. Il est à sa 8e exposition depuis le début de cette initiative. Dans son stand, il expose des objets issus de l’art naïf. « C’est un art qui n’est pas réaliste parce qu’il renferme toutes sortes de couleurs », affirme-t-il. Ce cadre lui permet d’exposer, d’exprimer et de vivre de son art. Au-delà, « c’est aussi une occasion de rencontrer d’autres artisans », dit-il. Chez lui également, la clientèle tarde à se présenter. Il lance un appel au public, « venez nous soutenir ».
L’art tchadien se porte très bien et se développe plus vite que la musique. Et les artisans tchadiens sont des courageux. Les artisans et artistes présents sont unanimes, ils affirment que malgré les obstacles l’artiste tchadien produit. Mais on le mène en bateau en lui proposant des associations, de faux projets, etc. A la fin on racle l’argent en son nom auprès de l’État, des ONG, et on le laisse tomber.
Mme Antoinette est tisserande et brodeuse. Sur la table de son stand sont exposés des tissus, des sacs, des porte-clefs et d’autres objets fabriqués localement. Sourire aux lèvres, elle accueille deux expatriées. Elles sont venues s’acheter un sac et deux tissus pour se coudre des jupes. « C’est déjà bien. Mais où sont les Tchadiens ? »
Selon Djibrine Yacoub Senoussi, chargé de communication adjoint du CAAT, le marché de l’artisanat est une initiative de l’ambassade de France au Tchad. « La 1re et la 2e édition ont été organisées par l’Ambassade de France grâce à l’IFT », souligne-t-il d’emblée. Ce n’est qu’à partir de la 3e édition que le CAAT s’est approprié l’activité. L’objectif de ce marché est, toujours d’après Djibrine Yacoub Senoussi, de favoriser les échanges entre les artistes et artisans du Tchad et de la sous-région. D’après lui, les artisans étrangers ont toujours pris part à cet événement. Cette année, dit-il, la pandémie du Covid-19 a tout bouleversé. « Avec cette crise sanitaire, les étrangers n’ont pas pu se déplacer sur N’Djamena pour prendre part à cette 8e édition », regrette Djibrine. Le souhait du CAAT est que l’art tchadien déborde hors du pays. « Nous espérons un jour organiser ce marché dans un autre pays », dit le communicant du CAAT.
L’art tchadien est vivant et évolue, le véritable problème reste le marché de la consommation locale. « L’engouement du public est notre véritable problème. Le public tchadien aime accorder de l’importance à ce qu’on importe », exprime avec force et émotion M. Djibrine. Il interpelle la population tchadienne sur ce comportement qui impacte négativement l’art tchadien. « Les artisans tchadiens ont du talent. Pourquoi ne pas les valoriser ? Ils méritent mieux », martèle-t-il.
Christian Allahadjim
Après 3 mois de turbulence interne, enfin une Assemblée Générale sans Ibedou. Une partie de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’Homme (CTDDH) a désigné un nouveau secrétaire général exécutif. L’autre partie refuse de participer et crie à la trahison. Reportage.
Enfin. Après 3 mois d’imbroglio, un nouveau secrétaire général a été désigné pour diriger la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’Homme (CTDDH). C’est sur les épaules de Dr Albissaty Saleh Allazam que reposent désormais les charges de cette organisation de défense des droits de l’Homme. Il remplace à ce poste Mahamat Nour Ibedou, suspendu de ses fonctions par une ordonnance du tribunal de Grande Instance de N’Djamena depuis le 13 août 2020. C’est à l’issue de l’assemblée générale extraordinaire tenue ce vendredi 4 décembre à N’Djamena. L’ex-Sg Ibedou était absent.
« L’assemblée a décidé au sortir de ces assises de reconnaître Dr Albissaty Saleh Allazam comme le seul habilité à représenter l’organisation et signer tous les documents administratifs officiels », dit la synthèse des travaux présentée par les rapporteurs. Un congrès, le 3e du genre, sera organisé pour élire les autres membres du bureau exécutif, a précisé le comité d’organisation.
Depuis des mois, la CTDDH vit une crise interne. Deux camps se retrouvent face à face. Le premier camp, dirigé par Ahmat Hassaballah, accuse l’ex-secrétaire général Mahamat Nour Ibedou de violation permanente des textes statutaires de l’organisation. Et de son refus d’organiser une assemblée générale réclamée par la base. Le deuxième camp, soutien de l’ancien SG Ibedou, crie plutôt à la manipulation du pouvoir pour déstabiliser leur leader. Cette crise a abouti à la saisine de la Justice qui a suspendu le 13 août 2020 le secrétaire Ibedou après une requête déposée par Ahmat Hassaballah.
Face à cette division, le nouveau secrétaire général de la CTDDH estime que sa première mission sera de réconcilier les membres. « Pour moi tout est prioritaire. Mais la première mission c’est de réunir la maison CTDDH afin que nous puissions faire un travail sérieux », a déclaré Dr Albissaty Saleh Allazam. Il réaffirme l’engagement de son organisation à défendre le peuple tchadien. « Notre engagement au côté du peuple ne changera jamais. Et comme on le dit, c’est à la forge qu’on reconnaît le forgeron », rassure-t-il.
Christian Allahdjim
Le 4e congrès du Conseil national consultatif des Jeunes a été ouvert jeudi par le ministre de la Jeunesse Mohamed Christian Routouang Ndonga. Un nouvel exécutif sera désigné à l’issue de ces assises. Reportage.
Se tiendra ou ne se tiendra pas ? Telle est la question qui hantait les esprits des organisateurs du 4e Congrès du Conseil national consultatif des Jeunes (CNCJ) après la publication le 30 novembre d’une ordonnance du tribunal de Grande Instance de N’Djamena portant suspension dudit congrès. Il a fallu attendre jusqu’hier, mercredi 2 décembre, dans l’après-midi pour que le dénouement soit connu. Le président du tribunal a donné feu vert pour la tenue du congrès.
Dans un climat tendre et calme, les activités du 4e congrès du CNCJ ont été lancées ce jeudi 3 décembre par le ministre de la Jeunesse, Mohamed Christian Routouang Ndonga à N’Djamena. Avec pour thème « le Conseil des jeunes au Tchad : quel partenariat pour une vie associative au Tchad », le congrès va se dérouler du 3 au 5 décembre.
Ce 4e congrès que le ministre de la Jeunesse qualifie de « la renaissance » vise deux objectifs majeurs.
Primo, réviser les textes du CNCJ afin de les rendre plus opérationnels, et ce, en conformité avec la législation nationale en vigueur en matière de la vie associative d’une part, et d’être en cohérence avec des règles des conseils la jeunesse des autres pays d’autre part.
Secundo, élire un nouveau bureau exécutif incontestable répondant aux attentes de la jeunesse tchadienne et capable de fédérer et d’apporter de la concorde et la cohésion au sein de la jeunesse tchadienne.
D’après le coordinateur général du comité d’organisation, Mahamat Hissein Frede, toutes les conditions pour un congrès crédible, paisible et accepté de tous.
En ouvrant les travaux, Mohamed Christian a félicité le bureau exécutif sortant le travail abattu dans un contexte difficile. Vu les multiples contestations qui ont mis à mal l’exécution du programme de l’équipe sortante, le ministre a exprimé son souhait de voir le nouveau bureau affirmer son leadership et de faire preuve d’une grande maturité sur tous les plans jouer son rôle fédérateur.
La cérémonie d’ouverture a pris fin avec la mise en place du présidium qui pilote les activités durant le congrès. Dr Ali Abdéramane Haggar assistée de Me Clarisse Nomaye ont la responsabilité de diriger ce panel.
Le CNCJ, il faut le rappeler, a été mis en place en 2005 conformément à plusieurs recommandations aussi bien transcontinentales, la Confejes, continentale, la Chambre africaine de la Jeunesse, nationale, la Conférence nationale souveraine de 1993. Il est l’organe faîtier qui joue l’interface entre la jeunesse, des pouvoirs publics et les partenaires d’appui au développement. Sa mission principale est de devoir transcender toutes les considérations subjectives pour mieux conscientiser la jeunesse et faire sa promotion pour son éclosion tant sur le plan social, professionnel, éducatif, culturel, économique et sportif.
Christian Allahdjim
Les radios privées de N’Djamena, capitale tchadienne ont décidé une journée sans informations le 1er décembre. C’est à la suite des arrestations des journalistes de la presse privée et des atteintes à la liberté d’expression constatée ce dernier temps. Ialtchad Presse est allé recueillir la réaction des citoyens. Reportage
N’Djamena, capitale du Tchad. Avenue Kabalaye. Il est 11h locales. Une heure où la circulation est dense. Et les vrombissements des moteurs font mal aux tympans. MM. Alladoumbaye Alain et Nannadoumadji Kodalta sont assis devant leur lieu de service dans le 3e arrondissement. Ils font la « causette ». Lorsqu’on les approche d’eux, grande surprise, leur conversation porte sur la journée sans radios des radios privées. « Vous tombez à pique », disent-ils. Selon Alladoumbaye Alain, la journée sans radios privées c’est pour montrer que les radios privées ne sont pas là pour faire entretenir la haine. « Elles donnent la voix des sans voix qui disent ce qu’ils ne peuvent pas dire ailleurs. Ce n’est pas une question politique. Mais ils n’ont pas d’autres possibilités de se faire entendre. C’est le jeu de la démocratie et de la Liberté », a-t-il confié.
Pour son compagnon Nannadoumadji Kodalta, ce que la police a fait à FM Libertés est une atteinte à la liberté d’expression. Selon lui, ce sont ces radios qui les informent sur beaucoup de sujets, surtout sur le vivre-ensemble. « Cette privation de liberté est injuste. Les radios privées ont raison de se faire entend. C’est pour attirer l’attention des autorités par rapport à la promesse du président Deby Itno de 1990. Il disait qu’il n’offrait ni or ni argent à la population, mais la démocratie et la liberté », affirme-t-il. Il estime que le Président de la République serait en train de suivre ce qui se passe. « Même si on n’a pas à manger au moins qu’on s’exprime en toute liberté, car nous sommes en démocratie », s’exclame-t-il.
Pour Mbaidang Balthazar, ce qui s’est passé est indigne. « La dernière fois devant la radio FM Liberté, la voie publique était bloquée par la police. Et cela allait occasionner même des accidents. Comment dans un pays dit démocratique les choses se passent de cette manière ? Nous les jeunes, nous écoutons plus les radios privées. Le gouvernement doit respecter de la liberté d’expression pour la cohésion sociale », dit-il. Pour lui, les journalistes sont là pour montrer ce qui ne marche pas aussi pour corriger les choses.
Laisser les journalistes faire leur travail…
Un autre, M. Mamramadji Gabriel affirme que la radio FM liberté lui manque. « Je ne rate pas l’émission ‘’choc des idées’’ et le journal de 19h. Il faut que le gouvernement laisse les journalistes du privé faire librement leur travail. Nous sommes en démocratie. Nous avons besoin des informations vraies et vérifiées. Pas de la propagande », souligne-t-il avec force. Daouda Gombo Mahamat se dit désolé pour ce qui se passe. « Depuis hier, je suis sous informé. J’ai l’habitude de suivre les informations de Dja FM, Arc-en-ciel, FM Liberté. Il faut qu’elles reprennent vite pour nous informer », regrette Gabriel.
Pour Abdarazak Haroun, depuis hier sur les antennes de FM Liberté et des autres radios privées pas d’informations. Il n’y a que la musique. Selon lui, il recoupe toujours les informations grâce aux journaux parlés de radio la FM Liberté et Dja-FM. « Cela me fait mal de rester sans informations. Je suis un auditeur fidèle de ces deux radios ».
Pour lui, l’article 27 de la constitution tchadienne dit, « Les libertés d'opinion et d'expression, de communication, de conscience, de religion, de presse, d'association, de réunion, de circulation, de manifestations et de cortèges sont garanties à tous. Elles ne peuvent être limitées que par le respect des libertés et des droits d'autrui et par l'impératif de sauvegarder l'ordre public et les bonnes mœurs. La loi détermine les conditions de l'exercice ». La liberté d’expression est une loi constitutionnelle. Il faut laisser les journalistes tranquilles, conclut-il.
Moyalbaye Nadjasna
N’Djaména est privé des diffusions radiophoniques ce 1er décembre. En cause, l’appel à une journée sans radio lancée par l’Union des radios privées du Tchad (URPT). L’équipe d’Ialtchad Presse est allé faire un tour dans les rédactions. Reportage.
Une « Journée sans radio ». C’est ce que vivent les Tchadiens, particulièrement les N’Djaménois ce mardi 1er décembre. C’est silence radio dans la capitale tchadienne. Cette journée sans radio a été décrétée par l’Union des radios privées du Tchad (URPT) en signe de protestation à la violation et à l’arrestation des journalistes en formation dans les locaux de la radio FM Liberté le 27 novembre passé.
Ce matin du 1er décembre, les bandes des radios telles que Vision Fm, Dja Fm, Oxygène et FM Liberté sont vides. Dans les rédactions, le silence est maître.
« Il n’y a personne. C’est fermé aujourd’hui », nous fait savoir le vigile de la radio Vision Fm, située à Atrone dans le 7e arrondissement de la ville. Sur la page Facebook de la station, les responsables ont posté ce message : « En raison du mot d'ordre de l'URPT pour une journée sans radio ce mardi 1er décembre 2020, votre radio n'est pas en mesure de respecter ses programmes habituels. Nos émissions reprendront demain 5h30. Veuillez-nous en excuser. »
Même scénario à la radio Oxygène à Kamnda dans le 7e arrondissement. « En raison de la '' Journée sans radio'' lancée par l'Union des radios privées du Tchad, la RADIO OXYGENE informe ses auditrices, auditeurs, abonnés, partenaires qu'elle n'émet pas ce 1er décembre 2020 de 00h00 à 23h59. Elle ne fera pas également des publications sur sa page Facebook. La RADIO OXYGENE reprendra ses programmes le mercredi 2 décembre 2020. Merci de votre compréhension », a posté la direction.
À la radio Dja Fm, au quartier Ambassatna dans le 3e arrondissement, c’est aussi le vide. La rédaction et le studio sont désertés par les journalistes. À la radio Arc-en-ciel, par contre quelques journalistes sont présents. Mais l’antenne est restée fermée. De la salle de conférence au studio, c’est le vide. « Nous avons répondu à l’appel de notre organisation faîtière », a indiqué Rolande, la rédactrice en chef. Pour elle, c’est une question de solidarité. « Hier, c’est à FM Liberté. Demain, cela sera où ? », s’interroge-t-elle.
À la radio FM Liberté, le scénario n’est pas différent. Les bureaux, les studios ainsi que les salles de rédaction et de réunion sont hermétiquement fermés. D’après le directeur de la radio, Djekourninga Kaoutar Lazare, la scène qui s’est déroulée dans les locaux de sa station n’est pas seulement de la violation, mais une « agression armée. Les éléments du Groupement mobile d’intervention de la Police ont tiré des gaz lacrymogènes et de balles réelles. Heureusement qu’il n’y avait pas eu mort d’homme. En tant que membre de l’URPT, nous observons cette journée », soupire-t-il.
Selon le directeur, la radio FM Liberté ne compte pas s’arrêter là. D’autres actions sont en vue. « Nous organisons une journée de deuil, demain 2 décembre. La radio va émettre, mais que de la musique engagée et des bandes d’annonces », dit Djekourninga Kaoutar Lazare. La radio va reprendre ses programmes normalement le jeudi 3 décembre.
Selon le président de l’Union des radios privées du Tchad, Mékondo Sony, joint au téléphone, le pari est gagné malgré la mise en garde et le rappel à l’ordre du ministère de la Communication et de la Haute Autorité des médias audiovisuels (HAMA). « Le mot d’ordre est respecté à 100% sur toute l’étendue du territoire », déclare-t-il. Il souligne que l’appel ne concerne que les radios membres de l’URPT. Ce qui justifie la diffusion des programmes sur certaines stations radiophoniques privées. Toutefois, ajoute-t-il, il y a des responsables des radios non affiliées à l’URPT qui ont manifesté leur solidarité à ce mouvement.
L’appel à l’interruption des programmes sur les stations radiophoniques privées a provoqué l’indignation du ministère de la Communication et de la Hama. Ces deux institutions ont interpellé les responsables des médias à respecter les dispositions de leurs cahiers de charge et la loi. De la plaisanterie, rétorque le directeur de FM Liberté. « Je crois qu’à ce niveau, le ministère et la Hama sont passés à côté de la plaque », dit-il. Pour lui, l’Hama et le ministère devraient condamner l’acte qui a été posé par les éléments de la Police. Malheureusement, dit-il, « ces deux institutions ont gardé le silence et se plaisent à raconter des choses. » Interrogé sur les possibles représailles de l’organe régulateur, Djekourninga répond en reprenant cette citation philosophique, « dès qu’un homme est né, il est assez vieux pour mourir. »
Christian Allahadjim
Ngon Lokar Maurice
C’est la 30e année pour marquer la journée anniversaire de la Liberté et de la Démocratie qu’une cérémonie de prise d’armes et de défilé militaire s’est déroulée ce matin, 1er décembre à la Place de la nation de N’Djamena, capitale tchadienne. Reportage.
Peu d’engouement ce matin à la Place de la nation pour la célébration du 30e anniversaire de la Liberté et la Démocratie au Tchad. Différentes hautes personnalités étaient présentes. Notamment, les membres du gouvernement, le président de l’Assemblée nationale, le Chef d’État-major des Armées, la première Dame et le Président de la République, Idriss Deby Itno.
Les troupes sont passées en revue par le Chef d’État-major des armées debout dans son véhicule de circonstance. Ensuite, c’est au tour du président Deby Itno de saluer les troupes. Et a procédé au dépôt des gerbes des fleurs sur le monument des martyrs. Un acte pour honorer leur mémoire. S’en est suivi, le défilé militaire, ouvert par l’armée de l’air par le survol des chasseurs et des hélicoptères. Sous le rythme des fanfares militaires, différentes troupes se sont succédé dans une cadence toute militaire. Le cortège présidentiel est parti après la fin des défilés. La cérémonie s’est ainsi terminée.
Pour Miskine, jeune citoyen, le pouvoir a réalisé beaucoup de choses, il faut le reconnaître. Selon lui, des écoles et hôpitaux ont été construits un peu partout dans la ville de N’Djamena. « Je souhaite bon anniversaire et longue vie à notre démocratie. Surtout, il faut que l’État assure toujours et continuellement la sécurité de tous les Tchadiens. Il faut que le coût de vie soit un peu moins cher », dit Miskine.
M. Mekasse, un peu amoché par une journée arrosée reconnaît que le Tchad fête le 30e anniversaire de la liberté et de la démocratie. Selon lui, c’est une fête qui rappelle l’entrée du Président Idriss Deby Itno au pouvoir en 1990. « Je remercie le Bon Dieu parce que je vis en paix. Ce qui me permet d’aller travailler dans les chantiers et gagner mon pain. Je demande à Dieu de garder notre pays toujours en paix », insiste M. Mekasse.
Rappelons que le pays a été indépendant le 11 août 1960. Plusieurs régimes se sont succédé. Le pays a connu des soubresauts politiques, des dictatures et des guerres fratricides. À la chute de la dictature de l’ex-président Hissène Habré, le 1er décembre 1990, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) prend le pouvoir et proclame la liberté et la démocratie. Dans son discours à la nation, au lendemain de sa prise de pouvoir, le président, Idriss Deby Itno a déclaré, « je ne vous apporte ni or ni argent, mais la liberté. »
Plusieurs partis politiques et organisations de la société civile voient le jour. Un vent d’espoir a balayé le pays. 30 ans plus tard, le bilan est contrasté. Certaines voix s’élèvent pour dresser un bilan négatif. D’autres dressent un bilan positif selon d’autres.
Moyalbaye Nadjasna
Le paiement des titres de transport aux enseignants fait des mécontents. Mbairis Ngartoidé Blaise, Secrétaire Général (SG) du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) explique les critères. Reportage.
Chose promise, chose due, dira le gouvernement. Les titres de transport pour le compte de l’année 2016 sont enfin versés par le gouvernement. Appelé « 13e mois », les titres de transport ont été pour longtemps le point de revendication du SET. Mais le paiement de ces titres fait encore des mécontents parmi les enseignants.
Il est 7h00 ce vendredi 27 novembre. Devant les guichets des différentes banques de N’Djamena, la capitale tchadienne, les fonctionnaires de l’Administration publique font la queue pour percevoir leurs salaires. Parmi ceux il y a des enseignants. Ils sont tous impatients de savoir si le fameux « 13e mois » est versé ou non. Les agitations ou les questionnements devant les guichets automatiques en disent long. « Le truc là (13e mois) est versé? », se renseigne un enseignant auprès d’un monsieur qui vient de sortir de la pièce où est logé le guichet automatique. « Je ne suis pas de l’Éducation », lui rétorque son interlocuteur. Cette réponse n’a pas découragé l’enseignant qui ne cesse pas d’interroger ceux qui sortent de la chambre guichet. Enfin, un collègue en sortant lui répond, sourire aux lèvres : « c’est bon pour moi ». Cependant, ce n’est pas bon pour tout le monde.
« Je n’ai pas eu le 13e mois », rapporte un autre enseignant, la mine triste. Il dit ne pas comprendre le système de paiement. « Le gouvernement nous a dit qu’il va verser pour tous les enseignants. Mais là, il y a des enseignants qui sont plus enseignants que d’autres. On ne comprend plus ce système », dit-il indigné.
D’autres par contre ont reçu des messages de leurs banques attestant le virement du 13e mois. Mais une fois face au guichet, oh surprise, il n’y a que leurs salaires. Des sources disent que la Direction de la Solde a versé ces primes par erreur à ceux-là et a vite fait d’alerter les banques de retirer le 13e mois sur le compte de ces derniers.
Quels sont les critères d’éligibilité ?
Selon Mbairis Ngartoïdé Blaise, SG du SET, il ne suffit pas d’être enseignant pour bénéficier de cet avantage. Il y a des critères, précise-t-il. « Pour être éligible au titre de transport, il faut que l’enseignant exerce pendant au moins 3 ans de service après son intégration et sa titularisation ». Pour le SG, à la base de cette incompréhension, le désintéressement de certains enseignants à prendre connaissance des textes. Il invite ses collègues, « le décret 567 qui donne lieu au titre de transport est là. Allez-y lire pour comprendre ».
Pour le non-paiement d’une partie des enseignants, Mbairis Ngartoidé Blaise explique qu’en 2016, le gouvernement avait déjà versé pour une partie. « Cette fois, ça ne concerne que ceux qui n’ont pas perçu en 2016. Moi-même, je n’ai pas reçu le 13e mois », dit-il.
Mbairis Ngatoidé Blaise soutient que d’autres points de revendications ne sont pas encore pris en compte. Il cite notamment la couverture sanitaire et les allocations pour les funérailles. D’après lui, 85% de l’accord signé avec le gouvernement est réalisé. « Il ne reste que 15% », dit avec force le SG.
Christian Allahadjim
Djilel-Tong Djimrangué
Située au quartier Sabangali, dans le 3ème arrondissement de la ville de N’Djamena, la Radiodiffusion Nationale Tchadienne (RNT) a bercé les oreilles des milliers des générations des Tchadiens. Une radio, quoi qu’on dise, à laquelle les Tchadiens s’identifient et y sont attachés d’un amour presque charnel. Quelles sont ses origines ? Comment fonctionne-t-elle ? Quels services offre-t-elle ? Ialtchad Presse vous ramène aux origines de ce média de service public dans le cadre d’une série de reportages consacrés aux médias tchadiens.
A la Radiodiffusion nationale tchadienne, la conférence de rédaction se tient tous les jours de lundi à vendredi à partir de 9h00. C’est le moment crucial pour, comme on dit dans le jargon des journalistes, « caler » les sujets à traiter. A l’approche de cette heure, la cour de la radio se vide de ses journalistes. Tous se réunissent autour dans la salle de rédaction. C’est un moment culte. Les nouvelles du jour sont inscrites au tableau à l’entrée, après désignation des reporters. Comme dans toutes les rédactions, les propositions de sujets sont débattues et les angles de traitements retenus. Cette pratique date de depuis la création de la radio. « On avait des conférences de rédaction tous les jours à 9h00. Ceux qui doivent aller en reportage y vont et ceux qui sont sédentaires restent à la radio », se souvient M. Evariste Ngarlem Toldé, ancien journaliste de la radio.
Figure de la RNT, Evariste Ngarlem Toldé est entré en 1987. À l’époque, il n’y avait pas encore la télévision nationale. La radio était reine. « Le bâtiment de la radio était construit sur un pilori. Il arrivait que l’eau entre sous l’immeuble. Il y avait les reptiles, les varans, les tortues, les lapins qui sortaient sous l’immeuble de la radio, comme si on était en brousse. C’était un spectacle » raconte avec sourire celui qui était rédacteur, animateur, producteur et même réalisateur jusqu’en 1999.
Au début de l’histoire, le colon. La Radio-Tchad est un projet de l’administration territoriale coloniale française. Elle a été inaugurée en 1955, date des premiers essais. Sa mission : relier la radio coloniale de l’AEF (Afrique Équatoriale Française), émettant de Brazzaville au Congo. L’émetteur appartenait aux PTT (Postes, Téléphone et Télégraphe) et la radiodiffusion ne l’utilisait qu’aux heures vacantes de la Poste.
Arrive l’indépendance le 11 août 1960. Un décret signé le 10 août 1963, par le premier président du Tchad François N’garta Tombalbaye, fixe l’organisation et le fonctionnement de la radiodiffusion officielle du Tchad. La RNT n’est plus une propriété française. Elle appartient désormais au jeune État du Tchad. La même année, des conventions ont été signées entre le Tchad et la France pour lui donner un caractère solennel, national et d’intérêt public. La Radio-Tchad devient un établissement public à caractère industriel et commercial doté d’une personnalité juridique. Elle a une autonomie financière et est placée sous l’autorité directe du président de la République.
Hier comme aujourd’hui, l’organisation du travail de la maison n’a pas beaucoup changé bien qu’il ait quelques modifications. La structure aussi reste presque la même. Il y a une Direction avec des sous-directions. Entre autres celle de l’information qui a 2 services : celui de l’Actualité et le service des langues nationales. Les services pivots de la RNT. Il y a aussi la sous- direction des programmes et la Sous- direction des services techniques. Le service de l’actualité est placé sous la responsabilité des rédacteurs en chef. Ils sont chargés de l’organisation et du contrôle de l’ensemble des activités nécessaires à la diffusion des informations. Ces derniers collectent et mettent en forme les informations nationales et internationales de toute nature et les présentent sous forme de bulletin, de journaux et des flashs. L’organisation de la couverture des événements nationaux et internationaux d’actualité, la rédaction des chroniques et des éditoriaux relèvent de leurs attributions.
La force de la RNT, c’est sa proximité avec la population est le service des langues nationales. C’est un service qui est chargé de la présentation des journaux dans les langues nationales retenues à la RNT. Il se charge aussi de la promotion de ces langues que de la gestion des speakers en langues pour les reportages et les émissions. Ces langues sont entre autres : le Français, l’arabe littéraire, l’Arabe locale, le Sara, le Foulfouldé, le Toupouri, le Moundang, le Massa, le Boudouma, le Mousseye, le Kanembou, le Beri, le Gorane, le Boulala etc. Cette myriade de langues parlées est une immense richesse culturelle et linguistique. La RNT est la seule radio au monde où foisonnent tous les accents, les origines et les provenances.
La grille des programmes de la RNT privilégie l’animation, l’éducation, les réalités locales et l’actualité. Selon les responsables, cette grille consacre : 15 % aux éditions de l’actualité, 15% de ses émissions à l’alphabétisation, 15% à l’environnement, 15% à la santé, 10% à la culture, 5% à la politique, 5% à la religion, 5% aux droits de l’Homme, 5% au sport, 5% à l’armée, 5% aux émissions de divertissement. Les matinées sont consacrées aux programmes d’animation, d’éducation au développement et à l’actualité.
« Aujourd’hui, j’ai l’impression que les choses ont évolué positivement parce que les moyens ont été mis à disposition. Je vois que le parc auto est un peu garni, les journalistes ont les matériels qui sont miniaturisés. Ce qui est vrai, il y a quand même d’aménagement par rapport à notre temps où on n’avait pas le téléphone portable », dit M. Evariste Ngarlem Toldé.
Néanmoins, dans le traitement de l’information, il estime qu’il y a beaucoup de légèreté. « On a l’impression la relève ne maîtrise pas l’écriture journalistique. Il y a trop de confusion de genres. La qualité n’est plus la même qu’à notre temps. On dirait que ces journalistes travaillent pour juste avoir une place. Ils ne cherchent pas à être des grands professionnels », regrette Evariste Ngarlem Toldé.
Orthom L’Or
Maurice Ngonn Laukarr
Situé entre la radio FM-Liberté et le commissariat du 7e arrondissement, le centre Don Bosco est l’un des cadres rassembleurs des jeunes de N’Djamena, capitale tchadienne. Nous publions le deuxième article d’une série sur les lieux de Culture N’Djamenois. Reportage.
Un léger froid sévit dès 8h ce matin devant la guérite du Centre Don Bosco sis au quartier Abena dans le 7e arrondissement. En face de l’Avenue Jacques Nadjingar, il est difficile de traverser à cette heure de pointe. Travailleurs du secteur public et privé ainsi que les « débrouillards » s’entremêlent sur cette prestigieuse voie. Chacun cherche à atteindre son lieu de travail. Forçant un peu la traversée de l’avenue, nous voilà arrivés à l’accueil. Les agents nous donnent de badges visiteurs, Covid-19 oblige, on se plie aux rituels de lavage des mains. Dans la cour réservée aux sports, élèves et professeur d’Éducation physique et sportive jouent au football et basket-ball.
Père Marius Jiojo, la cinquantaine révolue, cheveux grisollant nous reçoit. Il est le directeur du Centre Don Bosco (CDB) de la ville. « Le CDB a été inauguré en 1999 en présence de l’ancien Archevêque de N’Djamena, Monseigneur Charles Vandam. A l’origine dit-il, le centre Don Bosco devait être installé à Mongo, grande ville du centre du pays », affirme le directeur. L’Objectif majeur du CDB est : la formation professionnelle et humaine des jeunes. Le CDB s’est implanté aussi dans d’autres villes. Notamment à Sarh, Doba et Mandalia. Pour être plus efficace, en 2009, le centre s’est transformé en association. « Beaucoup d’artistes et joueurs de football en vogue ont commencé tout jeune ici à Don Bosco », dit père Jiojo.
Dans l’enceinte du centre, des jeunes filles et garçons suivent différentes formations. Certains suivent une formation en informatique et en couture. D’autres élèves du secondaire, primaires et maternelles, poursuivent des études ordinaires. Le Lycée et collège du Centre Don Bosco créé en 2013. Il a aujourd’hui un effectif d’au moins 900 élèves. En 2020, la 1re promotion des bacheliers a fait son entrée à l’Université.
Noubadoumbaye, est en formation de couture. Il est envoyé par l’ONG Handicap International. « Ce métier va répondre à nos besoins. Nous avons fait déjà 2 mois de formation et l’évolution est bonne. Nous avons appris le découpage des tissus, son assemblage et enfin la couture. Le rythme de la formation est bon. Nous avons un bon formateur », dit l’apprentis couturier.
Noubadoumbaye souhaite avoir un stage de perfectionnement à la fin de sa formation. Pour le formateur, M. Koyoumta Raymond, certains apprentis sont envoyés par des ONG comme Handicap International et UNHCR. D’autres sont venus à titre personnel. « Ce sont des apprentis qui n’avaient au premier jour aucune connaissance de la couture. Depuis qu’ils sont ici, 2 mois en tout, leur progrès me réjouit. J’ai confiance qu’en 6 mois comme prévus, ils auront maîtrisé beaucoup de choses », dit-il.
Penser aux jeunes
Selon le père Jiojo, la formation professionnelle des jeunes est à la raison d’être du Centre Don Bosco. L’encadrement des apprentis dure 9 mois. Trois promotions formées sont déjà sur le marché d’emploi. Les domaines de formation sont variés. Il y a la couture, l’informatique, le secrétariat bureautique, la cuisine, l’électronique, l’électricité bâtiment, le solaire, etc. « Nous pensons grand. Ce qui nous préoccupe ce sont les besoins des jeunes », dit-il.
Pour les responsables du CDB, la plupart des pays adoptent des politiques de retour à la terre, c’est-à-dire à l’agriculture. Le Centre estime qu’au Tchad, la terre ne manque pas. Mais il faudra innover, faire quelque chose de différent. Sortir de l’agriculture ordinaire. « Il faut faire de l’agrobusiness. Travailler la terre, élever les animaux, transformer les produits pour donner de la valeur ajoutée et être à mesure de les commercialiser », dit le religieux.
Moyalbaye Nadjasna
Les agents de la Police municipale et de la protection civile ont donné un coup de balai aux différentes avenues de la ville de N’Djamena, capitale tchadienne. Une action citoyenne qui surprend. Reportage.
Une présence inhabituelle pour une action citoyenne. Alors qu’on les croyait seulement dans les marchés et lors des incendies, les éléments de la Police municipale et de la protection civile ont opté pour une action citoyenne ce 21 novembre. Munis des balais, des pelles et des brouettes, ils ont nettoyé la rue Alifa Zezerti dans le 3e arrondissement et d’autres avenues de la capitale. Action qui a surpris plusieurs citoyens du 3e arrondissement.
Selon le directeur de la Police municipale, Colonel Adamou Brahim Maina, son équipe a répondu à la sollicitation de la direction de l’assainissement de l’environnement et de la Santé de la Mairie de N’Djamena. « Nous sommes venus en renfort aux agents en charge de l’assainissement de la ville de N’Djamena », déclare-t-il. Intervenu de gré ou sur sollicitation, Colonel Adamou croit que le déploiement de son équipe pour l’assainissement des avenues ne doit pas être perçu comme un événement extraordinaire. « Ce n’est pas un fait du hasard. Ça fait partie de notre boulot et les textes qui nous régissent font mention de ce devoir », dit le patron de la Police municipale. Il rassure de la disponibilité de ses éléments à répondre promptement à toute autre invitation.
Gadngar Roasnan Rodrigue est le directeur de l’assainissement de l’environnement et de la santé à la Mairie de N’Djamena. Il explique que l’activité qu’a entreprise son département ce samedi s’inscrit dans la suite logique de la journée de la salubrité instaurée depuis longtemps par la Mairie de la ville. La particularité, dit-il, est la mobilisation des agents de la protection civile et de la Police municipale. Pour lui, les fêtes de fin d’année approchent et N’Djamena doit faire peau neuve. D’autres activités seront menées à part le nettoyage des rues. « Il y aura l’embellissement de la ville. Déjà les jeux de lumière sont en train d’être installés sur les grands artères », dit Gadngar.
Depuis un certain temps, les autorités municipales sont en guerre contre l’insalubrité. La journée de samedi est décrétée journée de salubrité dans les marchés et les quartiers. Mais cette journée ne semble pas être exécutée comme il se le doit. « Nous ne cesserons jamais de déplorer l’incivisme de la population. Voilà nous sommes en train de nettoyer, mais cela n’a pas suscité l’engouement de la population riveraine. Normalement elle doit se mobiliser pour nous accompagner », déplore le directeur de l’assainissement. La population, de son côté, pointe plutôt le manque de sensibilisation. « La Mairie devrait sensibiliser les associations des jeunes des quartiers. Elles, à leurs tours, vont sensibiliser les ménages. C’est ainsi qu’on se peut mobiliser », dit Youssouf Haroun, un jeune du quartier Blabine.
Christian Allahdjim