Reportage

Reportage (1382)

Une fête émousse beaucoup d’envies. Habits neufs, plats spéciaux, boissons, mais aussi et surtout la beauté. Ialtchad Presse continue à vous faire vivre les préparatifs. Cette fois chez les coiffeuses et les tailleurs. Reportage.

Moursal, un des quartiers les plus mouvementés de N’Djamena, la capitale. Le froid semble s’installer dans la cité et l’habillement des N’Djamenois commencent à changer.

Sur l’avenue Marie Thérèse Mbaïlemdana, un salon de coiffure mixte est ouvert. Il n’y a pas encore de bousculade pour le moment. Des jeunes dames se font tresser. Elles se font belles pour la circonstance. Cinq coiffeuses et coiffeurs sont aux manettes. Une cliente se fait tresser. Une autre apporte des mèches pour le redressage. Et encore une autre exige une coiffure spéciale pour une cérémonie de mariage. L’ambiance est à la fête, les esprits aussi.

Moïse Sabo est coiffeur dans ce salon. Il coiffe homme et femme. Il a 17 ans de métier derrière le casque. Il est très apprécié de ses clients pour son talent et son ingéniosité. D’après lui, la fréquence de la clientèle est normale, en cette période de réjouissances. Toutefois il suppose qu’à la veille la demande sera plus grande. « Pour le moment, nous ne sommes pas encore débordés. Peut-être dans les jours à venir », dit-il.   Selon lui, le prix des coiffures varie selon les modèles. Le temps de fêtes n’influence pas ses prix de tresses, ils sont invariables. 

Si dans les salons, le tempérament est normal, les couturiers communément appelés « tailleurs », sont, eux bousculés par les attentes des clients.

Ahmat est assis dans son atelier de couture au quartier Ardepdjoumal semble débordé par le travail. Partout dans son atelier, les commandes non cousues ou à moitié cousues sont entassées pêle-mêle. « Il y a beaucoup de commandes. Je dois les finir avant le 25 décembre », dit-il, l’air soucieux.  Depuis le début de du mois de décembre, Ahmat est harcelé par la clientèle.  « Depuis le début du mois, je croule sous les commandes. Il y en a pour les cérémonies de mariage, de dot, de Noël, etc. À 3 jours de la fête, je reçois toujours les pagnes et les clients n’arrêtent pas », explique le couturier.

À côté de son atelier, il y a celui d’Ali. Il est spécialisé dans la couture des tissus bazins. Il vit le même problème. Son placard est rempli à pleine capacité. Pour finir dans le délai, Ali est obligé de travailler du matin jusqu'à l'heure du couvre-feu. « Je viens à 8h pour rentrer à 20h30. Je fais comme ça pour évacuer les commandes, mais ça ne fait qu'augmenter », se plaint-il. Pour faire le maximum avant le 25 décembre selon Ali, à partir de ce 23 décembre, il va commencer à veiller dans son atelier. « Les clients continuent d'apporter les tissus malgré mon refus ils insistent pour finir par faire des palabres », regrette-t-il. 

L’impatience des clients


Dans l'atelier d’Ahmat, les clients haussent le ton. Certains se chamaillent avec le couturier. Et profèrent des injures. Koutou Rosine, une cliente. « J’ai apporté des tissus de mes enfants depuis le 3 décembre pour éviter les problèmes d’être en retard. Malheureusement, jusque présent les habits ne sont restés pas cousus. Pourtant j'ai déjà payé », dit-elle, frustrée.

Julia Allarassem est l'une des clientes d’Ali. Elle aussi rumine sa colère. « Cette année, j'ai décidé de faire plaisir à mes filles. J'ai apporté les tissus depuis le 6 décembre. Il m'a demandé de passer une semaine après pour récupérer, mais depuis deux jours, je ne fais que défiler dans son atelier ». Elle rajoute, « je regrette, si je savais, j'allais acheter les habits prêts-à-porter ».

D’autres ateliers ne sont pas pris d’assaut par les clients. À Moursal, chez le couturier Dieudonné, son atelier est vide. « Cette année, je n'ai pas beaucoup de clients et ceux qui me sollicitent me demandent de coudre à crédit », soutient-il. D'après Dieudonné, les clients se plaignent de la situation socio-économique.

Orthom L’Or
Kadidja Mahamat Tahir
Moyalbaye Nadjasna

La Noël se prépare d’arrache-pied. Jour ‘’J’’ moins 72 heures. Pour rendre la fête belle, l’achat de cabris, de poulet et autres victuailles font parties des préparatifs. Ialtchad Presse vous propose la couverture média de cette grande fête chrétienne. Reportage.

Nous sommes à un point de vente de moutons, face au bâtiment de la Caisse nationale des Retraités du Tchad (CNRT). Ce n’est pas la fête de Tabaski, mais cette fois, c’est la Noël.  Les rues de N’Djamena, capitale tchadienne, s’animent. Les uns s’achètent des habits, les autres de moutons ou poulets malgré les plaintes sur la morosité économique.

Abakar Saleh est un vendeur de moutons. « Les clients viennent, mais à compte-gouttes pour le moment. Par jour, je vends 3 moutons. Ce n’est pas du tout fameux. Mais comme nous avons encore quelques jours devant nous. J’espère qu’avec le virement des salaires des fonctionnaires, les choses vont bouger », dit-il optimiste. Pour Mahamat, un autre vendeur, les prix de moutons ne sont pas élevés comme les clients le disent. Il y en a à toutes les bourses : 20 000 FCFA, 25 000 et 30 000 FCFA.

Dénemadji Sabine, la trentaine révolue, est accompagnée de sa cadette. « J’ai parcouru différents points de vente. Les prix sont très élevés. Mais ici, c’est acceptable. Je viens d’acheter un mouton à 23 500FCFA. Pour ma petite famille. C’est parfait », explique-t-elle.

Dounia, hors micro, nous indique que c’est devenu une habitude chez lui. Il commence à préparer la fête depuis octobre et il s’en sort bien. Il soutient que les prix sont élevés.

Même son de cloche du côté des volailles au marché de Dembé. Plusieurs clients se plaignent au sujet des prix. « Un poulet coûte entre 5 500 à 7 500FCFA, sauf les canards qui sont à bons prix, mais beaucoup n’en veulent pas », disent-ils. Les vendeurs soutiennent que cela n’est pas de leur faute « si nous vendons au prix que prétendent les clients, nous serons déficitaires ».

Autres denrées alimentaires

Delphine Denebeye est venue acheter le petit sac de la farine de blé, un bidon d’huile et un peu de margarine pour fabriquer les gâteaux. Selon elle, le prix n’a pas changé, « j’ai acheté le petit sac de farine de blé à 10 000FCFA, le bidon d’huile à 9000FCFA et Margarine à 4000FCFA. Les prix n’ont pas changé. » Selon Ahmat, commerçant au même marché, rien n’a augmenté, les prix de différentes denrées sont restés intacts. Aujourd’hui, dit-il, les gens achètent tout en gros et non en détail. C’est cela qui fait qu’il n’y a pas d’achalandages. « Les habits, oui. Les prix ont flambé. Moi je pense que la nourriture vaut mieux que les habits. Il faut bien manger durant cette période de la Noël et du Nouvel An », dit-il dans un éclat de rire.

Moyalbaye Nadjasna

 

 

Les fêtes de fin d’année avancent à grands pas. Mais sur les marchés, l’engouement n’y est pas. Vendeurs et acheteurs se plaignent. Reportage

Au 3e arrondissement de la capitale tchadienne, N'Djamena, le marché central est dans une ambiance morose à l'approche des fêtes de fin d’année. En ce samedi de décembre, tout est au calme après l’ouverture du marché à 10 heures. Les allées et les devantures des boutiques ne grouillent pas de monde. Les commerçants s’ennuient dans sous les arbres en attendant d’éventuels clients. D’autres, fatigués, dorment tranquillement dans leurs boutiques.

Mme Aurélie s’arrête devant une boutique pour enfants. Elle veut une robe pour sa fille. Mais elle peine à en trouver. La cause : flambée des prix. « J’ai fait le tour du marché pour trouver une robe à ma fille, mais le prix n’est pas abordable », affirme-t-elle.

Les prix des articles sont chers, ce que décrient la plupart des clients rencontrés sur les différents marchés de la ville. À l’approche de grandes fêtes, la spéculation sur les prix est devenue une seconde nature chez les commerçants. Pour éviter tous ces désagréments, Mme Irène a choisi d'acheter les cadeaux des enfants avant le 20 décembre. « Je fais mes achats avant le 20 décembre. Même si, à cette date, les prix sont augmentés, ce n’est pas de trop ».

Pour les commerçants, les raisons des augmentations anarchiques des prix des denrées alimentaires et d’autres articles nécessiteux ne sont pas de leur faute. « La fermeture des frontières à cause de la Covid-19 est le refrain que les commerçants nous chantent à longueur des journées », mentionne Mme Irène. Et rajoute, « sinon dans cette boutique, il y a des jolies robes pour les petites filles, mais l'argent fait défaut ».

Les consommateurs ne sont pas les seuls à se plaindre. Les vendeurs aussi. Pour les seconds, la clientèle a déserté. Les marchés sont clairsemés, une atmosphère moins aminée. C’est le cas au marché de Dembé. Mahamat Ali, vendeur des friperies, témoigne, « nous sommes le 19 décembre. On dirait les gens ont oublié les fêtes s’approchent. Jusque-là, pas de client. J'espère que dans les prochains jours cela va changer », souhaite-t-il.

Faire plaisir aux enfants

La pandémie de la Covid-19 a durement éprouvé les ménages. Et les préparatifs des fêtes de fin d’année ne sont pas roses. Comme le cas d’Éléonore Noura. « Cette année, c'est vraiment difficile pour nous. Mon mari a connu un accident. Mais pour la joie des enfants, je suis obligé de me battre pour trouver un complet à chacun pour les fêtes de fin d’année », explique-t-elle.

Faire plaisir aux enfants, tel est la devise de Mme Noura. « Comme la Noël vient une fois par an, je suis obligée d’acheter ces vêtements pour le plaisir de mes enfants ».

 Aux coins des rues

Aux coins de certaines rues de la capitale, les préparatifs sont visibles. Exposition des sapins et d’objets de décoration, des jouets, etc. Mais les petits revendeurs aussi se plaignent de la rareté de la clientèle.

Atom Adoum est un petit revendeur de jouets pour enfants, d’arbres de Noël, des jeux de lumière, les guirlandes etc. Pour lui, 2020 est inquiétante. Pas de clients, même les clients flâneurs qui viennent admirer les marchandises. « La crise économique manque fait très mal. Nous les commerçants nous vivons une période difficile. D’habitude c’est en décembre que nous réalisons plus de la moitié de nos chiffres d’affaires au mieux, mais cette année la situation est critique », dit-il, la mine crispée.

Djimadoum Romain vend des chaussures au marché de Dembé. Écharpe au cou, il est inquiet. « Les clients viennent, mais pas assez, c’est difficile de trouver cinq clients par jour. Les articles sont chers parce que nous empruntons chez les grossistes qui nous fixent les prix de gros élevés ».

Djilel-tong Djimrangué
Orthom l’Or

Kodjineloum Toidibaye Grace est élue Miss Littérature Tchad. Elle représentera le Tchad à la compétition régionale de Miss Littérature au Bénin. Reportage.

Une première au Tchad. L’élection de la Miss Littérature. Pour cette première édition, elles sont 7 filles à se présenter à ce concours qui a pour objectif de célébrer la beauté de la créativité littéraire et valoriser la junte féminine.

Après 5 phases de questions-réponses et de résumé d’un roman, le jury a déclaré Kodjineloum Toidibaye Grace, l’heureuse gagnante, numéro 1. Elle est suivie de Nafissatou Ali, première dauphine et la troisième place est occupée par Nodjiam Malo Elodie. Cette cérémonie a réuni les amoureux des belles lettres à la Maison nationale de la Femme de N’Djamena, le 12 décembre passé.

Me Clarisse Nomaye, la promotrice de Miss littérature Tchad est contente de la réussite de cet évènement, « c’est une expérience que j’ai mûrie. Je l’ai eu la chance de le découvrir au Benin l’an dernier.  C’est un plaisir que cette année cela se passe au Tchad », dit-elle, soulagée. L’idée est, selon elle, de mettre l’accent sur la littérature et surtout sur la beauté intelligente. Le physique de la personne n’est pas important, mais c’est de mettre les intelligences féminines en compétition qui est intéressant.

Miss Littérature est une initiative de la Béninoise Carmel Toudonou. Elle a honoré de sa présence cette manifestation. La première élection régionale a eu lieu l’année dernière au Bénin. Me Clarisse faisait partie du jury.

Selon Carmel, c’est la passion et volonté de vulgariser la littérature et l’écriture auprès des jeunes filles et au grand public qui l’ont motivé à initier cette compétition. Pour elle, le livre permet ainsi de valoriser l’être et de donner confiance aux jeunes femmes. Le but est aussi de faire comprendre au monde que la lecture est le moyen fondamental pour le progrès de la nation africaine, dit Mme Carmel Toudonou.

Il faut souligner que la porteuse de la couronne Kodjineloum Toidibaye Grace représentera le Tchad au Benin pour concourir avec d’autres miss des 8 pays africains à savoir le Benin, Cameroun, Tchad, Burkina Faso, la Cote d’ivoire, la Guinée Conakry, le Niger et le Togo. « Je suis très heureuse de remporter cette compétition », soutient-elle juste après son sacre. « Je dois faire triompher le tricolore et je vais faire de mon mieux pour revenir avec le trophée régional au pays de Toumaï », promet-elle.

Djilel-tong Djimrangué

Établissement français implanté au Tchad, l’Institut français du Tchad est un véritable carrefour culturel. Ialtchad Presse vous amène au cœur ce joyau culturel. Reportage.

C’est un établissement vieux de plus de 50 ans. Les anciens l’appellent toujours Centre culturel français (CCF). Débaptisé, il s’appelle aujourd’hui Institut français du Tchad (IFT). L’IFT est un établissement français implanté au Tchad après son indépendance en 1960. Il est placé sous l’autorité de l’ambassade de France et plus spécifiquement rattaché au service culturel.  Sa mission est, selon son directeur délégué M. Pierre Muller, d’organiser la coopération culturelle entre le Tchad et la France. « Cela consiste à donner la possibilité aux artistes tchadiens de s’exprimer en France tout comme aux artistes français de se produire au Tchad », dit Pierre Muller. Pour lui, l’échange entre les cultures est une source de progrès et d’enrichissement. Et l’IFT concourt à cette fin.

Situé au quartier Ardepdjoumbal dans le 3e arrondissement de N’Djamena, l’IFT est un véritable lieu de vie culturelle, de rencontre et de savoir. Artistes, élèves, étudiants, chercheurs se rencontrent, s’expriment et partagent leurs talents, leurs savoir-faire dans ce cadre agréable. Et les activités sont multiples, les occasions aussi : concerts, projection des films, médiathèque, atelier, etc. Des spectacles sont organisés chaque week-end (danse et théâtre). Toutes les semaines, de multiples activités sont organisées. Les activités centrées sur la jeunesse (les ateliers, les BD, des jeux de société, l’informatique). Des cafés philos, contes, où des jeunes s’invitent à écouter la personne qui fait la présentation et débattent avec elle.

Permettre aux artistes tchadiennes de s’exprimer et de présenter leurs œuvres est majeur pour l’IFT. La preuve, même pendant la période du Covid-19, l’IFT a accompagné les artistes à travers les réseaux sociaux. Du mois de mars à juillet, l’IFT a programmé 12 web concerts dédiés aux artistes tchadiens, 8 émissions dénommées “Aqua culture”, affirme M. Müller. « Ces activités culturelles en ligne ont eu un véritable impact sur le public et ont permis de garder le lien avec les artistes », a-t-il signifié. Même des artistes en herbe bénéficient des espaces de cette institution qui fait dans la promotion des cultures. « Si l’artiste a les potentialités et que malheureusement il n’a pas la capacité de produire un spectacle d’une heure et trente minutes, nous le mettons sur le petit plateau de l’apéro concert », explique Nanadoumngar Labe Ricardo, animateur culturel à l’IFT.

Fonctionnement

L’IFT est une organisation bien structurée et rodée en la matière. Il dispose de deux services principaux à savoir la médiathèque et le service de la programmation et de la gestion des salles de spectacle.

Kouldjim Baptiste est le médiathécaire. Son service renferme la bibliothèque et les services informatiques et audiovisuels. La bibliothèque compte plus de 22 000 livres tous fonds confondus en accès libre. Elle est, selon le médiathécaire, une « bibliothèque publique ». Elle dispose de deux espaces de travail avec de l’Informatique et de l’Internet et une salle de détente. L’accès à ce service se fait sur abonnement d’un an à hauteur de 1 500F pour les enfants, 2 500F pour les élèves et étudiants et 3 000F pour les adultes. Pour la vidéothèque, l’abonnement est de 10 000F. Mais il existe celui de type privilégié (15 000F) où l’abonné, en plus d’emprunter des CD, a accès à la documentation et aux spectacles au sein de l’IFT, précise Kouldjim. Ce que déplore le responsable de la médiathèque est le comportement de certains abonnés. « Il y a des abonnés qui empruntent certains livres importants et disparaissent avec. Ce qui nous a fait perdre assez de livres », a-t-il souligné.

Le service de la programmation et de la gestion des salles de spectacle est confié à Nanadoumngar Labe Ricardo. D’après lui, son service s’occupe de la programmation de toutes les activités : ateliers, séances de conte, cinéma, conférence, spectacle, etc. Ce même service se charge de prendre attache avec des artistes nationaux et internationaux aux fins de les produire sur les podiums de l’IFT. Pour ces activités, l’IFT dispose d’une salle de spectacle grand public avec 400 places assises, l’arbre à palabre, une salle de projection cinéma et un grand jardin avec des espaces ouverts. L’institution dispose également des dispositifs sonores et lumineux aux normes internationales mis sans condition à la disposition des artistes. Ce qui justifie la forte demande. « Les artistes nous sollicitent beaucoup parce qu’il y a une scène et du matériel », dit le directeur délégué.

Rien ne se fait au hasard à l’IFT. Tout se fait là sur la base d’un programme. « Dès la rentrée, nous établissons déjà la programmation de tout ce qui est spectacle, conte, conférence, café, etc. qui auront lieu », soutient M. Ricardo. L’IFT est ouvert à tous les artistes, a fait savoir Ricardo. Cependant, pour se produire en spectacle sur les plateaux de l’IFT, l’artiste doit préalablement signer une convention avec l’établissement. « Dans la convention, nous situons les responsabilités de l’Institut et celles de l’artiste, les droits à verser à l’artiste », explique-t-il.

L’IFT vu de l’extérieur

Guedem Djimbaye Razolo est chorégraphe, danseur, comédien, écrivain, conteur. Il a donné un spectacle à l’IFT pour le compte du festival N’Djam Vi. D’après lui, l’IFT joue le rôle d’un deuxième ministère de la Culture. L’IFT est aussi un centre de formation, un croisement, un espace international d’expression pour les artistes tchadiens. « A l’IFT, nous jaugeons nos spectacles à la dimension internationale, nous rencontrons des artistes professionnels pour échanger », affirme-t-il.  Ce que reconnaît également le directeur délégué de l’IFT : « Nous organisons des rencontres d’échange d’expérience entre les artistes tchadiens et ceux venus d’ailleurs. On ne le fait pas de manière régulière, mais selon des opportunités qui se présentent. » 

L’IFT est, selon M. Razolo, une ouverture à l’international, une fenêtre sur le monde. Pa exemple, beaucoup d’artistes tchadiens ont bénéficié des programmes de résidence de création en France grâce à l’IFT. Le chorégraphe Aleva Ndavogo, le musicien Abdoulaye Nderguet, l’artiste plasticien Appolinaire Guidimbaye alias Doff, etc. ont bénéficié de ce programme.

Pour M. Razolo, l’IFT est un espace important pour la professionnalisation des artistes et lieu de culture pour tous. Et le directeur délégué M. Muller conclut en invitant le public, « tout le monde est le bienvenu. Élèves, étudiants, enseignants, artistes, etc. L’IFT est un lieu magnifique des rencontres. Venez le découvrir. »

Christian Allahadjim

Le souci de l’excellence de la fonction publique tchadienne est la raison fondamentale de la création de l’École Nationale d’Administration (ENA) au Tchad. L’ENA est l’une des grandes Écoles publiques de formation professionnelle installée à N’Djamena, capitale tchadienne. Ialtchad Presse est allé à la redécouverte de cette prestigieuse école de la République. Reportage.

Il était 14heures passée à notre arrivée à l’École Nationale d’Administration (ENA) au quartier Ardep-djoumal, non loin de l’Université de N’Djamena et du Centre d’Étude et de Formation pour le Développement (CEFOD). Nous passons la guérite, un gendarme et agent de sécurité montent la garde. C’est l’heure de déjeuner au Tchad, l’ambiance est détenue sous les hangars « boucarous ». Un petit et joli monument « ENA », sigle de l’École, ne laisse pas indifférent tout visiteur. En face se dresse le bâtiment principal contenant l’administration, les salles de classe, un amphithéâtre, et une bibliothèque.

Selon l’Administration, le Tchad s’est doté dès le 20 mai 1963, d’une École Nationale d’Administration (ENA). Le souci pour les autorités de l’époque est de permettre au jeune État tchadien, d’abord de former des cadres pour remplacer progressivement les administrateurs coloniaux. Ensuite, dynamiser la fonction publique en formant des fonctionnaires de haut niveau dans plusieurs domaines. Selon les responsables, plus de 2500 cadres ont été formés. Et depuis sa création, ce sont 17 Directeurs généraux qui ont dirigé cette institution. Le Français Bernard Lanne était le premier Directeur de 1963 à 1975. L’ENA a 4 directions techniques et une Agence Comptable. Il s’agit entre autres de : la Direction de la Formation initiale et des Stages, la Direction de la Formation continue, du Perfectionnement et de la Promotion du Bilinguisme, la Direction du Partenariat et de la Coopération internationale, la Direction des Études Administratives, Territoriales et de la Recherche Appliquée.

Le dix-huitième est l’actuel Directeur général, M. Sénoussi Hassana Abdoulaye, en poste depuis 2018. « L’ENA depuis sa création a connu plusieurs réformes institutionnelles et administratives majeures », expliquent les responsables. La première réforme date de 1986. Elle portait sur le changement la dénomination. De l’ENA, l’école est passée à l’ENAM (École Nationale d’Administration et de Magistrature), une filière judiciaire était ouverte était rajoutée. En 2014, c’est la 2ème réforme pour revenir à l’ancienne dénomination « École Nationale d’Administration » en abrégé ENA. « Il faut aussi rappeler que dix-sept (17) promotions sont sorties de l’ENA depuis 1986. La dix-huitième promotion est encore en cours de formation. L’intérêt de ces différentes réformes, c’est d’adapter l’offre de formation aux nouvelles exigences en matière de management public », affirme l’administration.

Sénoussi Hassana Abdoulaye, Directeur général de l’ENA, n’est pas nommé seul à la tête de cette institution. Il est venu avec une équipe de cadres hautement qualifiés. « Nous avons élaboré un plan d’action triennal (2018-2021). Ce plan définit une stratégie de refondation de l’ENA qui était en grande difficulté à l’époque », dit-il. Selon lui, la refondation envisagée par son staff, a commencé par la modernisation des systèmes d’enseignement à l’ENA, la révision des curricula au premier et second cycle s’inspirant du système de Licence-Master-Doctorat (LMD). La réfection et l’équipement multimédia des salles, le respect strict des textes régissant l’entrée des élèves à l’ENA et la sélection rigoureuse des enseignants de formations universitaires spécialisés dans le domaine de l’Administration publique, a-t-il précisé.

Des innovations…

Selon le DG de l’ENA, son équipe a mis en place les grands rendez-vous de l’ENA (conférences-débats). Cet espace a déjà accueilli le Président de la République, l’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, le Président de l’Assemblée nationale, le Gouverneur de la BEAC et bien d’autres éminentes personnalités, informe-t-il. « Pour maintenir la continuité pédagogique de qualité, nous avons organisé pendant l’avènement de la Covid-19, des cours en ligne « e-learning en faveur de nos élèves », a signifié Sénoussi Hassana Abdoulaye. Toujours selon lui, ils ont initié l’Agora de l’ENA, des capsules traitant des thématiques variées diffusées au grand public à travers la télévision nationale et sur les réseaux sociaux.         

En termes de projets, le DG compte lancer des formations en ligne en utilisant une plateforme sur le site actif de l’ENA. Il envisage de mettre en place de cycles de formations continues, de courte durée payante destinées à des cadres de l’État. « Je pense aussi à des masters délocalisés à déployer à l’ENA en partenariat avec l’ENA de France ou l’ENAP du Canada », a confié Sénoussi Hassana Abdoulaye. M. Sénoussi envisage multiplier les accès aux ressources numériques à ses élèves et développer l’enseignement bilingue dans le domaine de l’Administration publique. « Le projet ambitieux sur lequel nous réfléchissons en ce moment c’est l’élaboration des deux guides de référence nationale (légistique et de rédaction administrative) et une charte graphique de l’Administration publique », dévoile-t-il d’un air préoccupé par les lacunes de la qualité des textes de l’Administration.

Pour le DG de l’ENA, il y a des enseignants permanents et vacataires à l’ENA. Une partie universitaire et une autre professionnelle, venant de la haute Administration publique. Il y a aussi des anciens ministres et autres hauts fonctionnaires qui interviennent également. Selon lui, l’administration et les élèves sont satisfaits de leurs prestations. Parce que ces formateurs sont recrutés par une commission technique de l’ENA, sur la base de leurs diplômes. D’autres critères sont pris en compte comme, l’expérience professionnelle et l’expérience dans le domaine de l’Enseignement. Leurs syllabus sont conformes aux attentes de l’École et sont évalués à la fin de leur engagement et par l’administration et par les élèves, explique-t-il. Toujours selon le DG, l’ENA est une école d’élite, républicaine, sans discrimination ethnique, sociale, régionale ou confessionnelle. « N’entrent à l’ENA que les meilleurs candidats ayant réussi le concours. Ni plus ni moins. Le dernier concours a été une preuve de transparence des résultats. La composition sociologique des élèves en témoigne. En dehors de ces critères, je n’en connais pas d’autres ayant cours à l’ENA », a précisé Senoussi Hassana Abdoulaye.

Au sujet de la formation militaire des élèves de l’ENA, « les élèves de l’ENA aspirent à occuper des postes de commandement et d’autorité dans l’Administration publique. A ce titre, ils doivent avoir le sens du dévouement et du devoir. C’est pourquoi, il y a la formation militaire pour élever leur conscience citoyenne et patriotique. La formation est obligatoire et fait des élèves de l’ENA à la sortie des officiers de réserve », dit M. Sénoussi.

Toutefois, la prestigieuse école a des de difficultés. Le DG de l’ENA estime qu’il est indécent d’en parler. Et se reprend, « comme vous le savez, elles sont d’ordre financier, mais par rapport à d’autres écoles, l’ENA n’a pas à beaucoup se plaindre».

Moyalbaye Nadjasna

Ils sont exposés à toutes les sortes d’intempéries. Les sinistrés du site de Toukra peinent à se nourrir. Ialtchad Presse a passé quelques heures dans leur quotidien pour vivre leur détresse. Reportage. 

Dénuement. C’est le mot juste pour décrire les conditions dans lesquelles vivent les sinistrés des inondations sur le site aménagé de Toukra. Des tentes construites avec des morceaux de tissu, de pagne, de tapis, etc. Et leurs vies semblent emportées par le fleuve Chari, les laissant perdus, les esprits ailleurs et les corps recroquevillés sous des pseudo tentes. Rien n’est normal ici, surtout pour eux. Pas le minimum du minimum. Un proverbe en pays Gor dit, « quand ta mère n’a pas de seins, tu te rabats sur ceux de ta grand-mère ». Les sinistrés sur le site de Toukra sont résignés. Ils disent n’avoir pas d’autres choix que de vivre entassés comme des bêtes. Pour survivre, pour combattre la faim, ils font tout ce qui s’offre à eux dans leur vie de misère.

Neloum Josephine est une sinistrée. Veuve, elle a 8 enfants à sa charge. Tous vivent sur le site aménagé. Elle vit là depuis trois semaines. Pour elle, les conditions de vie sont pénibles. Leur abri se résume juste à une vieille bâche entourée des pagnes. « Le jour où il fait vraiment froid, je fais partir en ville certains enfants pour éviter qu’ils ne tombent malades », dit-elle, émue aux larmes. Elle se reprend, le regard un peu honteux d’avoir été emportée par l’émotion. Et rajoute, « je m’initie au petit commerce. Comme c’est difficile de trouver à manger, je suis obligée de tenir un petit commerce sur le site ».

Fatiguée d’être humiliée, elle se serre les dents et décide de demander à un commerçant, bon samaritain au grand cœur, de lui donner de la marchandise à crédit pour démarrer son petit commerce. « Je lui ai expliqué ma situation. Il m’a regardé dans les yeux. Il a compris ma détresse. Il m’a livré un sac de patates à crédit », raconte Joséphine. Le contrat est simple : après épuisement du produit, elle rembourse le prix du sac. Et prend un autre, toujours à crédit. Avec les bénéfices, elle nourrit ses enfants. Compte tenu des conditions sociales des sinistrés, le marché n’est pas du tout rose. « Pour liquider un sac, je mets deux à trois jours », affirme-t-elle.

Neloum Josephine n’est pas la seule à tenir un petit commerce pour survivre. Plusieurs femmes le font sur ce site. Certaines vendent des légumes et des ingrédients pour la cuisine. D’autres des pistaches, des concombres, des poissons frits, etc.

Mbairi Rosalie, mère de 4 enfants, a choisi de vendre du fagot (bois de chauffe). C’est la denrée la plus sollicitée sur le site. Chaque jour, elle part dans la forêt du quartier Walia de l’autre côté du goudron pour ramasser des bois morts. Et les revend sur le site. Avec les revenus générés, elle assure les besoins de sa famille. « C’est le seul moyen qui permet de survivre ici avec mes enfants », dit-elle, le visage triste. Ce matin, elle a vendu 2 tas. Devant, elle, il ne reste plus qu’un tas. Le tas est à 500f.

Une autre dame tient une petite caisse de pharmacie. Elle vend toute sorte de pullules. Elle a trouvé son créneau. Le site est infesté de plusieurs maladies. Elle s’est décidée à faire quelque chose, à saisir cette circonstance malheureuse pour être « Docteur Chouckou ». Elle exerçait déjà ce métier quand elle habitait le quartier Walia. « Il manque sur ce site une structure sanitaire. Nous vivons presque à l’aire libre dans le froid. Et nous n’avons pas des couvertures, pas de nourriture. Pas de soins, heureusement qu’elle est là », témoigne Joséphine.

Sur le site le drapeau du parti au pouvoir, le Mouvement patriotique du Salut (MPS), flotte au vent. Interrogé sur cette présence, celui chez qui le drapeau est hissé affirme, un peu gêné, « c’est juste à titre indicatif. Il n’est point question de faire de la politique ici »

Christian Allahadjim
Orthom L’Or

 

Le gouvernement du Tchad vient de reconduire le couvre-feu fixé de 21heure à 5heures du matin il y a 48 heures. Les N’Djamenois se disent navrés de cette décision. Mais le gouvernement fait une dérogation spéciale pour le réveillon de Noël ce mercredi 16 décembre 2020. Au lieu 21h comme d’habitude, le couvre-feu va plutôt commencer à 1heure du matin, juste pour la nuit du 24 décembre 2020. Reportage.

Charles, c’est son nom d’emprunt. Il est tenancier d’un bar au quartier Moursal, dans le 6e arrondissement de la ville de N’Djamena. Il requiert l’anonymat. M. Charles est mécontent de la reconduction du couvre-feu, « Premièrement, nous n’avons pas un autre travail, c’est ce métier qui nous génère de revenu. Il nous permet de subvenir aux besoins de nos familles. Nous payons un loyer et les propriétaires sont à notre trousse. Nous n’arrivons pas à honorer nos engagements à la fin du mois. Deuxièmement, nous avons des employés qu’il faut les payer. Eux aussi ont des familles à nourrir. Avec ce couvre-feu, nous n’arrivons pas à joindre les deux bouts. »  Pour lui, les tenanciers travaillaient, avant le couvre-feu de 14heures à 22heures, les boîtes de nuit sont ouvertes jusqu’à 0heure. D’autres à 1h ou 2h du matin. Il se dit désolé de la décision qui ressemble à du mépris de la population. Il plaide pour que le gouvernement revoie sa décision.

Autre chose : « Les avions qui atterrissent vers 21heure, lorsqu’on va chercher un parent, il arrive, bien qu’il soit dit que pour les Tchadiens de retour de voyage sont exempté de pénalité le temps d’arriver chez eux, la réalité est autre. La patrouille nous arrête au nom du couvre-feu. Il faut débourser 60 000 FCFA pour récupérer sa voiture. » Franchement, certains profitent du couvre-feu pour les poches des citoyens, désole-t-il.

Togyamta clémentine ne cache pas son identité. Pour elle, le gouvernement ne crée pas d’emplois pour les jeunes. Et quand certains créent des emplois, il met des obstacles. « Nous ne sommes pas d’accord. On nous retarde alors qu’on parle d’entrepreneuriat des jeunes et ils nous bloquent avec le couvre-feu », dit-elle l’air remonté. Il faut que durant les fêtes de la Noël et du Nouvel An, l’heure du couvre-feu soit revue afin de permettre aux uns et aux autres de fêter en toute liberté, souhaitent-elle.

Raymond Théophile est « clandoman » (chauffeur de mototaxi), « nous faisons de bonnes affaires pendant les veilles des fêtes. Nous avons cru que le gouvernement allait lever définitivement le couvre-feu ou décaler l’heure le plus tard possible. C’est décevant », déplore-t-il. Pour lui, le gouvernement n’aide pas les autoentrepreneurs. « Franchement, 21heures c’est très tôt. Cela n’est pas à notre avantage ».

Rappelons que le Couvre-feu instauré le 14 décembre 2020 est prorogé. La nouveauté ce qu’il est exceptionnellement repoussé à 1h du matin, mais seulement dans la nuit du 24 au 25 décembre 2020 sur toute l’étendue du territoire. Un soulagement pour les tenanciers des débits de boissons et les églises pour mieux célébrer la fête de la Nativité.

Moyalbaye Nadjasna

Dans chaque coin des rues de la capitale tchadienne, N’Djamena, les panneaux de signalisation avec de différents signaux en écritures et en dessins pullulent. Mais le respect de ces panneaux est loin d’être observé. Reportage 

A N’Djamena, les panneaux de signalisation routiers ne manquent pas. Mais leurs respects démontrent le contraire. Lors des déplacements, les usagers croisent des panneaux de signalisation routiers sans lire ni comprendre l’information indiquée. Pourtant, ces panneaux de signalisation comportent des dessins et même des écritures. Ils ont chacun un sens : avertir, d’informer et signaler. Chaque panneau à sa particularité et son sens.

Les exemples démontrant l’incompréhension des conducteurs sont légion dans la capitale. Un tour devant les établissements scolaires aux heures de sortie de classe suffit de confirmer. Bien qu’il y ait des panneaux qui indiquent la présence d’une école, les surveillants sont obligés de réglementer la circulation à la sortie des classes pour permettre aux élèves de traverser. Pire le passage piéton est ignoré par les conducteurs aux différents carrefours. Alors que le passage clouté figure à grands traits sur l’asphalte.

Pour le directeur d’une auto-école, Betoïnan Richard, les automobilistes et les motocyclistes ne comprennent pas ce qui est écrit sur ces panneaux routiers. Ils ne font pas même un effort pour cela. Selon lui, cela s’explique par le fait que la majorité des conducteurs ne sont pas sortis des auto-écoles. Et n’ont, peut-être, même pas leurs permis de conduire. Portant, « chaque panneau informe, à l’aide d’un symbole, les usagers de la nature du danger, de l’obstacle ou de la zone à risque rencontré », souligne-t-il.

Contrairement aux autres panneaux d’indication ou d’obligation, les panneaux de forme triangulaire aux bordures rouges prévoient les dangers imminents. Mais si l’intérieur du panneau est jaune, il s’agit toujours d’un panneau de danger, mais un danger temporaire. La présence de ces panneaux impose aux conducteurs une vigilance toute particulière, et surtout d'adapter leur conduite à la situation.

Le nombre croissant accidents à N’Djamena sont en grande partie le résultat du non-respect du Code de la route. « Normalement, les conducteurs doivent respecter la distance de sécurité qui varie selon les véhicules et la limitation de vitesse indiquée sur les panneaux. Malheureusement les usagers roulent sans tenir compte de ces règles », déplore Betoinan Richard. 

« Dans les villes, les panneaux triangulaires sont placés à 50 mètres du danger. Cela permet aux usagers de disposer d’un délai de 3 secondes, s’ils circulent à 50 km/h, avant d’être confrontés au danger. Dans certains cas, le panneau peut être disposé à 20 mètres, dans d’autres, à 70 mètres du danger et il faudra donc réduire sa vitesse pour anticiper au mieux la situation. Mais en dehors des villes, ils sont placés à 150 mètres du danger », explique-t-il.

Les conducteurs doivent pouvoir anticiper suffisamment le danger pour ralentir, s’arrêter ou contourner l’obstacle et éviter l’accident. Les panneaux de danger peuvent être combinés avec des panonceaux. Cependant, lorsqu’un panonceau est placé entre 2 panneaux, il se réfère seulement au panneau du dessus, alors que le panneau du dessous est indépendant. Pour Betoïnan Richard, la vigilance doit être de mise. « Les usagers doivent redoubler de vigilance et respecter les règles définies dans le Code de la route afin de circuler en toute sécurité », conseille-t-il.

Djilel-tong Djimrangué

 

Appelées Kitoko, Johnny, Score, Lion d'or, Pastis, l’alcool frelaté inondent les marchés de N’Djamena malgré l’interdiction. Et les jeunes sont de plus en plus accroc avec des conséquences néfastes. Reportage.

Une boisson frelatée est une boisson distillée de façon illégale et par conséquent dans les conditions non particulières, a défini Dr Adama Dar Blague, médecin à la Clinique Melina. Au Tchad, la production et la vente de cette boisson sont interdites. Mais elles sont importées de manière frauduleuse et livrées à la consommation sur les différents marchés, coins et recoins de la capitale, N’Djamena. 

Emballées dans des petits sachets, il y a plusieurs marques avec des noms comme Kitoko, Johnny, Lion d’or, Tir, Score etc. Des boissons prisées par les jeunes n’djamenois. Le soir, au carrefour ou dans des endroits spéciaux, des jeunes se livrent à la consommation de ces boissons frelatées. Les prix varient de 50 à 100 francs CFA. Les jeunes les préfèrent à d’autres boissons conventionnellement produites.

Diverses raisons  

Alex est un fidèle consommateur de ces boissons alcoolisées. Il justifie son choix, « je préfère consommer cette boisson comparée à la bière. Il est moins cher et plus efficace. Avec deux sachets qui coûtent seulement 300 F, je me saoule, mais la bière je dois utiliser plus de 5 000 f », dit-il.

Modjingar Frédéric, 13 ans seulement, est un grand consommateur de ces produits prohibés. Il a suivi des amis et depuis lors il est accro, « mes amis en consommaient. Moi aussi j’ai essayé et suis devenu consommateur. Aujourd’hui je ne peux pas m’en passer », avoue-t-il.

Pour d’autres, ces boissons leur permettent de surmonter leurs problèmes. Un consommateur qui requiert l'anonymat dit que ces boissons lui font oublier un tant soit peu ses soucis. « Quand j'ai des problèmes que je n’arrive pas à résoudre, je prends 5 sachets et je dors tranquillement », dit-il.

Les ex-consommateurs reconvertis

Après plusieurs années de consommation, certains décident d'arrêter. « Je prenais plus de 5 sachets par jour. Après quelques années de consommation, j'étais tombé gravement malade. J'ai été opéré suite au gastrique. Depuis ma sortie de l'hôpital, je n'ai plus repris mes anciennes habitudes. Je me sens maintenant en bonne forme » témoigne l’ex-consommateur.

« J’étais devenu consommateur des boissons frelatées à mon jeune âge. Mais en grandissant, j'ai compris que ce n'est pas bien pour moi. J'ai décidé arrêter », dit un autre.

Vendeurs malgré l’interdiction

La vente de ces boissons est interdite au pays. Mais les vendeurs arrivent à importer. Mme Solange, une veuve, mère de 4 enfants, exerce ce commerce illégal depuis 6 ans. Elle dit être au courant de l’interdiction d’importer ces produits. « Après la mort de mon mari, c'est le seul moyen que j’ai trouvé pour subvenir aux besoins de mes enfants et de moi-même », affirme-t-elle. Grossiste, elle se ravitaille depuis la ville de Kousseri au Cameroun avec toutes les tracasseries possibles pour livrer aux détaillants. « Le sachet de 100 f, je vends la douzaine à 2 000 f et celui de 50 f à 1 500 f ».

Diplômé en sciences exactes, Elias devient, après plusieurs années de chômage, vendeur des boissons frelatées. Il s’est aménagé un coin spécial avec des bancs disposés dans un kiosque pour accueillir ses clients. Dans une bassine remplie d’eau, il fait diminuer la température de ces boissons frelatées. L’endroit ne désemplit pas en soirée. « Après avoir fini mes études en licence, j'ai cherché du travail pendant 2 ans sans en obtenir. Alors j'ai commencé à vendre ces boissons. Je paie mon loyer et j'arrive à me nourrir, m’habiller et courir mes petits besoins », dit le jeune homme. Malgré l’interdiction, il continue son commerce avec tous ses risques. Il arrive que des agents de la Police municipale fassent de contrôle et les réprimandent sévèrement en confisquant toutes leurs marchandises avec des amendes.

Selon Dr Adama Dar Blagué, médecin généraliste, ces substances exercent un effet analgésique. Elles soulagent temporairement la douleur, mais n'éliminent pas la cause. Elles entraînent aussi un effet anesthésique, elle supprime la sensation de la douleur lors de la consommation. Et masquent ainsi la douleur. Aussi ces produits « stimulent la muqueuse gastrique qui produit davantage de l'acide gastrique et celui-ci entraîne une détérioration de la muqueuse gastrique qui va se manifester plus tard par des douleurs de l'estomac, des nausées et des vomissements ».

Selon Dr Adama, la consommation de ces produits est nuisible. Ils produisent d’autres problèmes de santé publique tel le vagabondage sexuel, qui fini par des grossesses indésirées et des infections au VIH Sida, infections. Et même des maladies mentales.

Pour éviter tous ces maux, elle conseille au pouvoir public de mener une compagne plus agressive d’interdiction. Et de sensibiliser les jeunes sur les conséquences néfastes de ces produits.

Orthom L’Or

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