Reportage

Reportage (1382)

Au moins 14 personnes arrêtées suite de la marche du parti Les Transformateurs le 06 février dernier, placées en garde à vue, ont été déférées en Justice sur instruction du parquet. Ialtchad Presse a rencontré quelques responsables politiques des Transformateurs et l’avocat des prévenus. Reportage.

Officiellement, elles sont 14 prévenues à être déferrées en Justice ce lundi 8 février. Sur les antennes de Radio, FM-Liberté, le porte-parole de la police nationale Paul Manga, a soutenu que la marche a été interdite par les autorités publiques. La police a appliqué la décision d’interdiction en arrêtant 14 personnes pour « trouble à l’ordre public, atteinte à l’intégrité physique des agents et destruction des biens publics ». Selon lui, la police les met à la disposition du procureur de la République pour la poursuite des procédures. Selon Adam Mahamat Zène, 5ème substitut, les 14 personnes répondront de leurs actes devant la justice.

Pour le vice-président du parti les Transformateurs M. Moustapha Mahamat Masri, c’est une marche du peuple qui est pacifique. Et c’est droit inscrit dans la constitution tchadienne et des instruments internationaux. Selon lui, l’objectif est de réclamer : justice, équité, inclusion et alternance. « L’idéal aurait été que la police encadre cette marche. Si elle le faisait, on ne serait pas là où on est aujourd’hui. Le parti les Transformateurs ont toujours été pacifistes, nous prônons la paix, le dialogue et nous y tenons », explique-t-il.  Nous ne sommes pas dans un concept de bras de fer absolu, nous suivons juste la constitution, répète-t-il. En outre, il déplore que la police, censée encadrer la marche, la disperse en utilisant une force disproportionnée face à des citoyens qui marchaient pacifiquement. « La marche était pacifique et j’y insiste. Elle a été pacifique jusqu’à la fin. Notre exigence pour le moment est la libération absolue de tous nos camarades arrêtés. Bien qu’ils soient déferrés, la justice tiendra compte que c’est une marche pacifique, un acquis constitutionnel »

Selon le vice-président, Succès Masra, président des Transformateurs et certains militants, sont dans une zone de droit. Ils ont été accueillis avec humanité par les officiers de l’Ambassade des États-Unis. « Ils sont en sécurité à l’ambassade des États-Unis ».

Selon l’avocat des prévenus, Me Kagonbé Alain, il viendra, le moment démontrer devant le tribunal l’égalité ou l’illégalité de la marche pacifique organisée par mes clients. Pour lui, l’article 28 de la constitution est du côté des manifestants. « Ce qui s’est passé au palais de justice est inédit. C’était un numéro de cirque qui est joué. C’est flagrant. Tout a été préparé pour déférer les prévenus à la maison d’arrêt », dit-il. Selon l’avocat, les prévenus n’étaient même pas auditionnés par le procureur que les gendarmes avaient le dossier et remplissaient déjà les mandats de dépôt. En principe dit-il, « le procureur chargé du dossier devrait d’abord les auditionner et qualifier le dossier. Ce qui s’est passé est une grosse honte, un coup porté à la démocratie », déplore Me Kagonbé Alain.

L’audience publique aura lieu d’ici au 15 février au Palais de Justice de N’Djamena.

Moyalbaye Nadjasna

La date du 06 février 2021 est pour certains une date butoir, pour d’autres, une colère sans merci. Au palais du 15 janvier, c’est l’investiture du président du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), Idriss Deby Itno. Et dans les rues c’est le Mouvement les Transformateurs. Reportage.       

« Nous avons prévenu cette marche. Nous n'avons plus peur », disent les militants, sympathisants et alliés des transformateurs. Sifflets, casserons, pneus usés, pancartes, les jeunes du mouvement les transformateurs ont défié l’interdiction de manifester avec leur slogan « Peuple tchadien debout et à l’ouvrage, Ta liberté naitra de ton courage, » lisible sur les banderoles. 

6h du matin. Les quartiers Gassi, Habena, Atrone, Chagoua, les jeunes occupent les rues en scandant, « nous sommes fatigués ». Leur seul objectif, disent-ils, est faire entendre leur voix. « Ouvrez les écoles », « justice et égalité », « non au 6e mandat de Déby », sont les phrases écrites sur les pancartes des manifestants. Selon eux, trop c’est trop, le pays appartient à tous les Tchadiens. Il n’y a pas un super tchadien, réclament-ils. « Nous allons marcher jusqu’au dernier goûte de notre sang », s’exclame l’un d’eux. Bonnet sur la tête, tee-shirt bleu avec une écriture « le Tchad d’abord », visage ferme, jeune diplômé sans emploi il brandit la photocopie de sa licence en gestion pour témoigner du chômage des jeunes. « Si l’on meurt et revient encore en vie,  je ne naîtrais plus au  Tchad », s’indigne-t-il. Selon lui, une manifestation pacifique comme celle-ci ne doit ni être interdite, encore moins être réprimée. Nous réclamons la justice, la liberté, mais c’est décevant, relate-t-il.

La colère de la rue prend très vite l’ampleur. De Gassi à Atron, D’habena à Chagoua, les forces de l’ordre sont débordées. Les manifestants sont galvanisés par ce débordement. La colère tourne mal lorsque les forces de l’ordre lancent des gaz lacrymogènes. Les manifestants répondent par les jets de pierres, les pneus brûlés, des voitures de police et des voitures administratives sont attaqués, etc.

Une femme est assise devant sa porte au quartier Habena. Elle est en colère. Pour elle, il est inacceptable de voir ces jeunes souffrir. « Nos enfants sont à la maison depuis le 1er janvier alors que leurs enfants sont dans les bonnes écoles », a-t-elle déploré.

« Je vais mourir pour la liberté de mon pays », dit un manifestant avec un pneu et une bûchette d’allumette en main.

Pour ce faire, plus de 6 heures de manifestation instance, la fatigue la faim et la soif dispersent peu à peu ces jeunes, le calme est revenu, les rues sont un peu dégagées. Le président du Mouvement les Transformateurs, M. Succès Masra, M. Mahamat Nour Ibedou sont poursuivis par les policiers après les avoir aspergés de gaz lacrymogène. M. Masra a trouvé refuge à l’ambassade des USA tandis que M. Ibedou a été arrêtés avec une centaine de manifestants.

Djilel-tong Djimrangué 

Les militantes et militants du Mouvement patriotique du Salut (MPS) viennent d’investir officiellement leur candidat pour les élections présidentielles d’avril 2021. Sans surprise, c’est Idriss Deby Itno, président fondateur du MPS, parti au pouvoir depuis 1990 qui est choisi. C’était au cours du 9e congrès extraordinaire tenu ce matin samedi 06 février, au Palais du 15 janvier de N’Djaména, capitale tchadienne.

Le parvis du Palais du 15 janvier était un champ d’emblème du MPS. A l’entrée du bâtiment, un dispositif sanitaire. Une sorte de cabane où tout invité y passe avant d’atteindre la salle de la cérémonie. Des agents de santé avec des gels hydro alcooliques, cache-nez et thermomètres électroniques en mains. Ils s’assuraient tout le monde se plient à l’exercice. Des ambulances sont bien alignées en attente d’éventuelles urgences sanitaires. Ce 9e congrès extraordinaire n’est pas comme les autres. Il s’est tenu dans le respect strict des mesures de lutte contre la covid-19. Le nombre des participants était limité, en bas de la salle, les gradins sont vides. Dans la salle les groupes de musique Gambadjoya et Soubyana musique animaient. Pas d’effervescence comme par le passé, mais une salle bien décorée aux effigies du parti. Dès l’arrivée du président fondateur du MPS en compagnie de la Première dame, tous les militants debout, l’ovationnent drapelets en main.

La cérémonie est allée vite. Pour Abdoulaye Affadine, président du comité d’organisation, souhaitant ses vœux au président fondateur du parti, se dit toucher par les sacrifices consentis par Idriss Deby pour la paix et l’unité nationale. Pour le secrétaire général Mahamat Zène Bada, le champ des drapeaux du MPS dans la cour du palais du 15-janvier constitue une marque d’honneur accordée aux martyrs qui ont payé de leur vie pour la démocratie. D’après lui, ce qui se fait ce matin n’est qu’une formalité juridique. Car dit-il, leur candidat a été déjà investi pour la course à la magistrature suprême par les précongrès. Selon lui, il n’y aura pas un autre congrès pour réunir les militants. « Je demande aux militantes et militants de rester serein, disciplinés et dans une entière cohésion face à l’adversité afin de remporter cette fois-ci encore dès le premier tour», attire-t-il l’attention de ses camarades.

Accélérer la diversification de l’agropastoral

Après une motion de soutien à Idriss Deby Itno et aux forces de défenses et de la sécurité s’en est suivie l’intervention du candidat investi du MPS. Pour lui, cette conviction de le reconnaître une fois encore comme candidat du MPS pour les échéances à venir est partagée par nombreux compatriotes. « Ce pays est tout pour moi, je continuerai à me sacrifier tant que l’Éternel me donne la force et la santé», a dit Idriss Deby.

Le candidat indique qu’il faut accélérer les manœuvres de la diversification du secteur agropastoral à travers la transformation et la production locales. Il déclare qu’il faut capitaliser les acquis du quinquennat qui s’achève, consolider notre démocratie, renforcer la paix et l’unité nationale. « Chacun doit prendre conscience de sa responsabilité à œuvrer pour le progrès et le développement de notre pays », a noté Idriss Deby Itno.

Moyalbaye Nadjasna

Les militantes et militants en l’occurrence des personnalités ressources réitèrent leur soutien à leur camarade Idriss Deby Itno. Reportage

Selon Dr Beyom Malo Adrien, tout le monde a vu les réalisations du président fondateur du Mouvement Patriotique du Salut (MPS). Pour lui les actions du camarade Idriss Deby Itno dans et son engagement à travers son discours le prouvent. « Il n’y a rien de plus grand que le patriotisme, un patriote qui tient à ses promesses mérite le renouvellement de confiance du peuple », affirme-t-il. Pour le compagnon du président fondateur, M. Beyom, Deby Itno respecte de bout en bout ses promesses. Il est déterminé à relever d’autres défis. « C’est logique que les camarades lui fassent confiance », dit-il.

Pour le GAL Nadjita Beassoumal, un des membres fondateurs du MPS, le président a répondu favorablement à la sollicitation des militants et des Tchadiens de bonnes volontés. D’après lui, les camarades souhaitent qu’il reprenne le bâton du commandement. « Nous sommes contents. Le congrès est une réussite », dit-il. Une autre personnalité ressource, Abakar Souleymane, ancien SG MPS de la Ville de N’Djamena, « nous avons investi notre champion pour les présidentielles d’avril 2021. C’est avec élégance et aisance ». Il affirme, qu’importe le critère, son patriotisme avéré et son engagement sur tout le front pour un Tchad meilleur est suffisant pour lui renouveler la confiance. « Ses réalisations le prouvent et nous nous acheminons vers la victoire ».

Hadjé Halimé, une autre militante, « Le congrès s’est bien déroulé. L’objectif est atteint. Notre candidat est investi. Pour moi, ce congrès sonne le réveillon. Le 6e mandat du Marechal est d’office. Nous sommes tranquilles ». Koumré Evelyne, Membre du Bureau Politique National,(BPN) de Lac Iro se dit toucher par les efforts pour la sécurité de la population, œuvre du Président fondateur Idriss Deby Itno. « C’est un homme de bien. Il faut reconnaître qu’il aime son pays. Nous les femmes, nous le soutenons ».

Moyalbaye Nadjasna

L’accès à la cour du palais du 15-janvier n’est pas permis à tous. La cause : le coronavirus. Et pourtant ça fait la fête dehors à l’entrée du Palais du 15 janvier. Reportage.

C’était du spectacle gratuit devant le Palais du 15 janvier où le parti au pouvoir investit son candidat. C’était comme un rendez-vous des cultures, musiques modernes et traditionnelles rivalisaient de mélodie. Chacun cherche à captiver l’attention des participants. Les passants ne peuvent pas se passer de l’effervescence en dehors du palais. Les différents bureaux de soutien ne pouvant pas avoir accès, ont fini par constituer une haie le sur une distance pour accueillir le président fondateur du MPS, Idriss Deby Itno

A la droite, sur la pelouse, entourée des fleurs, un groupe d’enfants de la rue organisé dans un orchestre dénommé « Tchado Stars », tient les gens en haleine. Ces enfants dansent au rythme une chorégraphie sous les applaudissements d’un public conquis. Juste à côté, un autre groupe des « fananis » avec un rythme ensorcelant. Au loin on voit des bras levés et des têtes qui hochent. Adoum Mahamat est artiste-chanteur du groupe Djambadjoya. « Les artistes qu’ils aient accès ou pas sont derrière notre candidat. Les jeunes, les femmes bref tout le monde. C’est fini, rien n’est à craindre, on va gagner InChallah», dit-il.

Un groupe traditionnel au rythme du gourna Toupouri de Mont Illi remue la place. Torses nues, ils portent des peaux tannées autour de leurs tailles, bâton en main et des flûtes traditionnelles. Rythme, esquisse des pas de danse ne laisse personne indifférent. Le groupe étale toute sa richesse culturelle. Un message fort pour la jeune génération ressortissante du Mont i Ili qui n’a jamais été au village. « Cela fait deux heures que je suis en train de suivre la danse gourna qui m’a vraiment manqué. Je me rappelle de beaucoup de choses et de mon enfance au village », confie, Lorssala Vaïman qui refuse de se faire filmer.

Moyalbaye Nadjasna

Le candidat du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) pour la présidentielle qui pointe à l’horizon sera bientôt investi. L’évènement officiel est prévu samedi 06 février. En attendant ce rendez-vous, les militantes et militants s’activent pour que la fête soit belle. Ialtchad Presse est allé prendre le pool des militants et de l’ambiance au quartier général des Jeunes du MPS. Reportage.

Quartier Klémat, 8ème arrondissement de N’Djamena capitale tchadienne. Le bureau du Rassemblement des Jeunes du Mouvement patriotique du salut (RJ/MPS) grouille de monde. Ça sent la fête politique, l’ambiance est à la confiance. Les militants sont en mouvement. S’entremêlent, des musiciens et artistes maintiennent le temps. Dans les bureaux les militants parlent stratégie politique sur les préparatifs du congrès d’investiture du candidat de leur parti.

Abdoulaye Mbodou Adam est représentant du RJ/MPS de Gabon.  «Je viens de Libreville pour assister au grand congrès extraordinaire de notre parti rassembleur, le Mouvement patriotique du salut (MPS). Au nom de la diaspora des jeunes du MPS du Gabon dont j’incarne j’en suis très fier. Nous sommes très reconnaissants pour tout ce que le grand camarade, président fondateur du MPS, le maréchal, Idriss Deby Itno fait depuis un moment à la jeunesse. Je suis le porteur du message des jeunes de Libreville qui soutiennent tous le grand camarade », signifie-t-il l’air jovial sûr de lui.

Pour le député Abdoulaye Choua, leur parti se rapproche d’un grand évènement. Un moment important selon lui dans la vie politique du pays. Il affirme que le MPS est le seul parti rassembleur et toujours bien organisé. « Vu le calendrier électoral publié par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), nous allons tenir notre congrès pour investir notre candidat. Je suis content et satisfait. On a mis les bouchées doubles pour arriver à ce rendez-vous. Tout est en ordre. Tout va bien marcher », dit-il. 

Bêtes de scène

Komndé Emmanuel, est artiste-comédien. «Je suis sollicité pour le congrès. Nous les artistes n’avons pas de salaire. Nous vivons de nos prestations. L’évènement s’annonce bien pour moi», a-t-il confié. L’artiste-comédien profite pour exhorter les Tchadiens à porter toujours leurs masques « le covid-19 est réel et circule toujours ».  Col Hassane Allamine, de son nom d’Artiste-chanteur d’Hassana Krick est un militant qui ne passe pas inaperçu. « Nous avons fait des précongrès. Les 10 arrondissements de la capitale sont favorables à la candidature du Maréchal du Tchad Idriss Deby Itno. Il a beaucoup fait pour le pays. Que Dieu lui prête longue vie », dit-il. L’ambiance festive a commencé depuis quelques jours et durera jusqu’au samedi, jour d’investiture de notre candidat.

Moyalbaye Nadjasna

Chaque année, en janvier, les tomates fraîches pullulent les marchés de N’Djamena, capitale tchadienne. Moins cher, ce fruit est prisé par la population. Reportage.

Le marché « Dombolo » est l’un des petits marchés de la capitale sis au quartier Ardep-djoumal sur l’avenue Malloum. À 7h du matin, les N’Djamenois affluent vers ce marché pour s’approvisionner en tomates fraîches. Des grossistes, des semi-grossistes, des détaillants et des consommateurs se disputent le prix des tomates, mais aussi la qualité, la quantité et la provenance. Les allées sont serrées, les véhicules, les tricycles et les clandomen se mêlent aux piétons. Certains cherchent à se frayer du chemin. D’autres à mettre la main sur le bon produit à bon prix.

Ali Abdoulaye est délégué des commerçants du marché Dombolo. Selon lui, les tomates viennent de plusieurs localités : Dourbali, Loumia, Karal, Abba Limane, Couk, Hadidé, Sangaria, etc. La tomate est en vedette. C’est sa pleine période entre les mois de janvier, février et mars. En avril dit-il, la quantité va baisser. Et la tomate du lac prendra le relais pour alimenter N’Djamena. « Les tomates se vendent par caisse. Avant quand il n’y avait pas assez de tomates, la caisse se vendait 10 000FCFA. Mais maintenant, les prix sont en baisse. Ils varient entre 7500F à 5000FCFA. Avec le couvre-feu fixé à 18h, les clients avaient déserté. Cela a été un peu difficile, mais tout est rentré dans l’ordre », a confié le délégué.

Kodjoudéné Martine, la cinquantaine révolue est détaillante. « Je n’achète que les tomates de Farcha. Elles sont grosses et de bonne qualité. J’ai habitué mes clients à cette qualité, mais c’est cher aujourd’hui. La caisse est à 7500FCFA », signifie-t-elle.

« Je suis venue de Gassi acheter les tomates pour 1000FCFA. J’ai une bonne quantité. J’achète tous les deux jours. Madame les prépare accompagnées de la salade, un peu de pâte d’arachide et du pain. C’est notre déjeuner de la journée. Écouter j’ai une petite famille donc je n’ai pas besoin de manger chaque jour la boule ou du riz », dit M. Masdongar Crépin tout souriant.

Issaka Brahim, est mécanicien. Il refuse d’être photographié et relève qu’il adore les tomates. Selon lui, parfois, il en mange sans condiment. « Sinon mon vendeur à la sauvette passe tous les jours, il me prépare un plat de 200FCFA. C’est vraiment succulent, je mange pour prendre de la force. Et faire mon travail », conclut-il.

Moyalbaye Nadjasna

Un groupe des individus a perturbé ce mercredi matin, 27 janvier les cours dans certaines écoles privées de N’Djamena, capitale tchadienne. Cette perturbation est la conséquence de la grève de la plateforme syndicale revendicative lancée il y a quelques jours. Ialtchad Presse est allé constater. Reportage.

Certaines écoles privées de la capitale tchadienne ont reçu des mauvaises surprises ce mercredi 27 janvier. À peine les élèves installés dans les salles de classe, une pluie de cailloux s’est abattue sur les toits. C’est l’œuvre d’un groupe d’individus non identifié. Ils ont réussi à perturber les cours. Par mesure de sécurité, les responsables des établissements ont libéré leurs élèves. « Une pluie des cailloux s’est abattue sur les toits de nos salles de classe faisant un bruit énorme. Nous ne savons pas exactement comment cela s’est passé. C’était au moment où nous faisions normalement cours », ont rapporté certains élèves de l’école des Assemblées chrétiennes.

Dans d’autres écoles, les cours se déroulent normalement, mais les directions sont prudentes. Selon un responsable d’établissement, « nous sommes au courant de ce qui s’est passé. Nous n’avons pas encore été touchés. Donc nous travaillons tout en restant vigilants. Nous verrons comment soutenir nos amis du public en signe de solidarité pour 1 ou 2 jours », dit-il.

Le complexe scolaire junior la pyramide au quartier Ridina a été victime des perturbations de ces individus. M. Oumar Sanda, l’intendant de cette école affirme avoir mis tous les enfants étaient en salle. « Notre sentinelle est venue rapidement nous alerter qu’il y a des individus qui jettent des cailloux sur les toits. Aussitôt, nous avons alerté les forces de l’ordre, lorsqu’ils sont arrivés, les perturbateurs ont pris fuite. Les forces de l’ordre ont tenté de les retrouver, mais ils ont réussi à s’échapper. Il n’y a pas des dégâts ». Selon lui, alertés les parents se sont précipiter pour retirer leurs enfants. « Rien de grave n’est à signaler ».

Rappelons que le jeudi 14 janvier dernier, l’allègement des mesures de confinement de la ville de N’Djamena par les autorités a autorisé la réouverture des établissements publics et privés. Suite à cela, toutes les écoles privées ont ouvert le lundi, 18 janvier. Par contre, les établissements publics sont restés fermés pour cause de grève. La plateforme syndicale revendique le paiement des effets des actes de carrière, bloqués depuis 2016, et les transports des agents de l’État.

Moyalbaye Nadjasna

La ville de N’DjamÉna est désormais déconfinée suite à un décret présidentiel le 22 janvier dernier. Le transport interurbain reprend de plus belle. Une décision qui donne une bouffée d’oxygène aux agences de voyages. Elle est aussi un soulagement pour les usagers. Reportage.

C’était vendredi passé que la décision du déconfinement de la capitale tchadienne est tombée : N’Djamena est déconfinée. Ce matin dans les différentes agences de voyages tous les bus sont alignés le long de la voie du contournement de Dembé. Il n’y a pas achalandage. L’industrie peine à reprendre. Les voyageurs ont déserté. L’ambiance est calme contrairement à d’habitude. Jeudi matin, la plupart des bus des agences de voyages stationnés au-delà de 20 km de N’Djaména selon les exigences de l’ancien décret sont tous de retour en ville.

Adoum Bakadi, est gestionnaire dans une agence. Selon lui, cette décision ressemble à une écaille de poisson longtemps calée à la gorge. « C’est un soulagement pour nous et pour nos clients. Vous savez, l’interdiction de voyages interurbains a eu beaucoup de conséquences. Surtout social, les employés et leurs familles ont beaucoup souffert et l’industrie les chiffres d’affaires des agences ont chuté », confie-t-il.

Pour Adoum Bakadi, il n’y a pas des clients parce que la décision de déconfinement est encore fraîche. « Les choses vont reprendre doucement et on reprendra le rythme d’antan ». Peut-être si les travailleurs gagnent leur salaire dans les jours qui suivent, la semaine prochaine, il y aura de changement, poursuit-il. « Nous n’avons pas augmenté le prix de transport. C’est difficile encore surtout que c’est le weekend. On espère la semaine prochaine sinon les jours à venir un changement », soutient le gestionnaire. 

Ndjenom Sévérine est en visite à N’Djamena. Et la décision l’a bloqué depuis 3 semaines. « Je suis venue à N’Djamena pour acheter des produits et repartir aussitôt, mais le confinement m’a bloquée. Je m’empresse à repartir avant qu’une autre décision me bloque. La vie à N'Djaména est très dure. Je repars à Moundou, c’est le même tarif. Il n’y a pas de problème », dit-elle souriante.

Pour Abdramane Senoussi, chauffeur d’une agence à Njari, « Taacha Abéché ».  « C’était très dur pour moi. Je suis chauffeur depuis des années. Lors de la suspension des activités, j’avais des problèmes à avoir 500FCFQ en poche. Si cela devait continuer encore ça allait être la catastrophe », dit-il.

Moussa, un autre chauffeur, témoigne. « J’ai beaucoup perdu. Et ce n’est pas l’État qui va me le rembourser. Franchement cette épidémie qui vient d’où on ne sait fait des dégâts. Dieu merci, on reprend Allah ».

Adam, secrétaire général du syndicat des transporteurs et FRET de N’Djamena, estime que le confinement de la ville est une décision difficile, mais comme il s’agit de la santé publique, il faut l’accepter. Selon lui, les conséquences économiques d’une telle décision sont évidentes. « Dieu merci, elle est levée. C’est salutaire pour l’industrie de transports et pour les personnes qui sont restées longtemps confinées à N'Djaména involontairement ».

Moyalbaye Nadjasna

 

Le transport urbain a repris service ce 14 janvier. Les conducteurs des motos taxis communément appelés « clandomen » se défendent d’avoir surenchéri durant le confinement strict. Reportage.

Les conducteurs des mototaxis ou « clando » démentent avoir haussé les prix de la course durant le confinement. Moursal. Avenue Mbaïlem Dana Thérèse, nom de l’ancienne Maire de la ville de N’Djamena. Bizarrerie tchadienne. Dans ce pays on immortalise les vivants. Sous un arbuste peu ombrageux, un groupe des clandomen attendent dans la causerie les éventuels clients. « Bonjour, les amis », ils répondent par un bonjour très appuyé et amical. Ils portent tous leurs cache-nez. Ils respectent cette mesure face au redoutable coronavirus. Il est particulièrement important surtout dans leur métier. Première interrogation : les clients estiment que vous, les « clandomen », aviez fait de la surenchère lors du confinement dur, que répondez-vous ?

Faux. Répondent-ils, unanimement. « Nous avons entendu une femme sur l’antenne d’une radio dire nous taxons 2000FCFA la course à l’absence des minibus et taxis. Peut-être ailleurs, mais pas ici à Moursal » disent-ils avec fermeté. Pour eux, les clients sont des rois même s’ils les taxent de profiteurs. Ils soutiennent ne jamais surtaxer les clients. « Cette désinformation vient des personnes de mauvaise foi qui veulent discréditer notre débrouillardise. Nous prenons que 250 FCFA pour des petites distances entre Moursal et le marché de Dembé. Et 500F si c’est une grande distance », confient-ils.

Deuxième interrogation (relance) : Il semble que vous vous frottiez les mains à chaque fois que les minibus ou « car Ha hiss » sont interdits de circulation pour raison de la Covid-19 ? « C’est tellement archifaux. Vous nous voyez tous ensemble on s’ennuie. Cela prouve qu’on n’a pas de clients. Ils rajoutent, « nous prenons souvent des risques. Et surtout lorsque le couvre-feu était à 18h00. Cela pour déposer nos clients en retard chez eux », notent-ils.

Remadji Céline est une usagère fidèle de mototaxi. Selon elle, ce n’est pas tous les clandomen qui font de la surenchère. « Ici à Moursal, je continue à être déposée au prix régulier et selon les distances. Je n’ai jamais payer au-delà de 500FCFA même durant la période sans minibus et taxis », a témoigné la jeune cliente.  Pour Maurice Djimtan, un autre client, les clandomen ont exagéré un tout petit peu avant de se rendre revenir à des meilleurs sentiments. « Ils ne sont pas malins. Ils auraient dû garder le même prix en travaillant plus vite pour faire plus de tournées. Peu importe les circonstances. Travailler plus et gagner plus disait un ex-président français », soutient-il en éclatant de rire. Et rajoute « …la France n’est pas le Tchad tara. Je viens de dire une bêtise, mais je maintiens mon affirmation ».

Pour les conducteurs des mototaxis, ces accusations sont gratuites. Ils affirment ne pas gagner beaucoup d’argent. Et de toutes les façons, il n’y pas ou il n’y a plus assez d’argent dans un pays en crise comme le Tchad, disent-ils.

Moyalbaye Nadjasna

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