Reportage

Reportage (1418)

A l’approche de la saison pluvieuse, l’opération de curage de caniveaux a commencé il y a quelques jours dans certains quartiers de la capitale tchadienne, N’Djamena. Au 4e arrondissement, les travaux sont très avancés, mais le ramassage des déchets après curage pose problème. Reportage

La saison pluvieuse avance à grands pas. La saison passée, plusieurs quartiers de la ville de N’Djamena ont été inondés dès les premières pluies. Les caniveaux qui permettent l’écoulement des eaux de pluie n’ont quasiment pas été curés. Pourtant ces caniveaux remplis d’immondices ne pourront pas écouler normalement les eaux des pluies.

Nous nous sommes rendus au 4e arrondissement pour rencontrer des jeunes du quartier en pleines activités. Abdoulaye Ali, un habitant raconte, « les accumulations d’eau chaque année nous met dans des difficultés, sans le caniveau l’eau ne coule pas et cela peut nuire à tout le quartier ». Il continue : la mairie a commencé tôt cette année à curer les caniveaux. C’est ce qu’il faut faire chaque année.  Cela nous rassure d’éventuels dégâts que peut causer la pluie. Nous nous organisons à arranger les canalisations secondaires qui aboutissent aux grands drainages, dit-il.

Un autre habitant du même arrondissement, Indjaye Ismaël. Il indique que leur commune les aide toujours dans le curage des caniveaux. Mais dit-il, le gros problème réside au Centre social numéro 2. En pleine saison de pluie affirme-t-il, l’eau monte à un niveau très inquiétant, un risque pour les habitants et les usagers des routes. La mairie a fait un bon travail cette année. Nous leur demandons d’en faire davantage, dit-il.

Dans un autre quartier, à Hilé Leclerc Naga 1. Abdallah Ali y habite. Selon lui, cette année les responsables de leur commune suivent le travail qui se fait sur le terrain. « C’est un peu mieux, il y a du sérieux, car le maire du 4e arrondissement fait le terrain. Les chefs de quartiers font de porte en porte pour mobiliser les jeunes qui ont fait un travail en amont sur les canalisations secondaires », confie-t-il. Pour Falmata, la trentaine révolue, depuis 2 ans ils n’ont jamais vu la Mairie faire un curage approfondi. Ils ont enlevé du sable jusqu’à 5 à 6 voyages. Ce qu’on a déploré l’année dernière c’est qu’après le curage tout a été abandonné au bord des caniveaux. « Nous avons été obligés de payer les jeunes pour tout ramasser. Il ne faut pas que la même chose ne se répète. » Ces immondices poursuit-elle, peuvent repartir dans les caniveaux si elles ne sont pas ramassées.  Elle estime que cela va être un non-sens.

Une commission de suivi des travaux est sur le terrain…

Neldé Matthieu, chef de service technique de la Commune du 4e arrondissement. Il a été désigné par le Maire pour faire partie de la Commission de suivi des travaux de curage des caniveaux dans la ville de N’Djamena. Une commission mise en place par la mairie centrale. « Je pense que les travaux de curage des caniveaux avancent bien dans le 4e arrondissement par rapport aux autres communes. Les caniveaux des grandes voies sont tous curés. Le problème qui se pose c’est le ramassage des terres d’ordures », dit-il.

Selon M. Neldé, la Mairie est dans la phase enlèvement des déchets avant l’arrivée des grosses pluies. « Si on n’enlève pas vite, les véhicules vont  rouler dessus. Et ça va retourner dans les caniveaux. Autrement dit, le travail n’aura servi à rien. Nous avons parcouru déjà 6 grandes rues. Nous mesurons la profondeur du curage a l’aide d’une barre de fer de 3m », note-t-il. 

Rappelons que la commune du 4e arrondissement compte 4 quartiers et 53 carrées. « Nous curons aussi les caniveaux secondaires, nous embauchons des manœuvres. La population aussi fournit des efforts à travers des petits groupes. On espère que tout ira mieux pour les habitants de notre commune », affirme M. Neldé Matthieu.

Younous Sidick Abakar

Les salles des classes des établissement scolaires publics de N’Djamena sont ouvertes ce 01 juin. Il y a une semaine le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), section de N’Djamena, a suspendu les cours suite à des bavures policières. Ialtchad Presse a fait un tour dans quelques grands lycées de la capitale tchadienne et au bureau du SET départemental pour constater et recueillir les avis des uns et des autres. Reportage.

Première étape. Lycée de la Liberté, 4e arrondissement de la ville de N’Djamena, est la première étape de notre tournée. Il est 12h, un groupe d’enseignants qui ont fini leurs cours discutent devant l’administration. Le surveillant nous conduit au bureau du proviseur section littérature M. Idriss Hassan Kabba. Il nous reçoit chaleureusement. Nous échangeons sur l’effectivité de la reprise des cours dans son établissement, il nous informe que la machine administrative de l’éducation est un peu lourde. Selon lui, les enseignants étaient tous présents, mais ce sont les élèves qui ne sont pas venus nombreux comme d’habitude. « Le nouveau ministre et le secrétaire d’État nous ont réunis au centre curricula et disent que les examens prévus en août doivent être ramenés en juillet. Dans notre établissement, Dieu merci, nous n’avons pas eu beaucoup de perturbations de cours », dit-il. Pour le proviseur son établissement est en avance, mais il espère rattraper les heures perdues. Idriss Hassan Kabba l’élève doit aussi être un chercheur. « Si l’élève met du sérieux dans sa recherche il peut même dans les 45 jours restants affronter les examens. Je les exhorte au travail. Ils ont un objectif bien déterminé et doivent suivre leurs cours pas à pas, les travaux dirigés et multiplier les exercices. Les parents doivent les suivre avec rigueur », affirme le proviseur.

Deuxième étape. Lycée Technique commercial (LTC). Le proviseur M. Abdel Salam nous reçoit. Selon lui, la décision de la reprise n’est pas unilatérale. Elle a fait l’objet de l’ordre du jour d’un entretien entre chefs d’établissements scolaires, ministres de tutelle et les inspecteurs. Nous nous sommes retrouvés pour une exécution de programme, dit-il. « Conformément aux informations reçues, par l’intermédiaire de la presse, nous également en tant que premiers responsables et techniciens, nous avons notre stratégie propre à nous. Nous avons relayé l’information à nos enseignants et nos élèves par des messages téléphoniques ». Pour le proviseur du LTC, beaucoup d’enseignants ont déjà achevé leurs Travaux Dirigés et Travaux Pratiques. D’après lui, la plupart ont achevé 90% du programme scolaire. « Dans l’enseignement technique, nous avons 1004 heures. D’après notre analyse, nous avons trouvé que la 8e heure et 9e heure sont une stratégie qui nous permettra d’exécuter ce volume horaire. Dans l’ensemble, d’ici la fin de ce mois de juin, nous pensons pouvoir exécuter les 1004 heures allouées à l’enseignement technique », conclut Abdel Salam.

Violation des cours d’écoles et l’humiliation d’enseignants doivent cesser…

 « Nous avons décidé de nous-mêmes de la reprise des activités et de la levée du mot d’ordre de la suspension des cours. Cette suspension est une sorte d’ interpellation et des autorités en charge de l’éducation et celles de la sécurité par rapport au comportement peu orthodoxe des policiers envers les enseignants et les élèves. Malheureusement, ces autorités ont fait sourde d’oreilles comme si de rien n’était », dit Mamadi Atchim Jonas, Secrétaire Général Adjoint (SGA) du SET départemental de la commune de Ndjamena. D’après lui, cette reprise est la résultante d’une réflexion profonde des syndicats face à la situation des enfants. Pour lui, le syndicat n’obéit pas à l’ordre de l’administration, mais plutôt aux demandes de ses camarades enseignants. Le SET départemental, dit-il pour les autorités de tutelle qui méconnaissent, concerne l’Enseignement primaire francophone, mais il y a en son sein, l’enseignement moyen et secondaire, mais aussi une section du supérieur pour l’ensemble de la commune de N’Djamena.

Pour le SGA, la reprise des cours est actée, mais les enseignants ne vont jamais accepter que les enceintes des établissements soient violées ni les enseignants maltraités et humiliés.

Moyalbaye Nadjasna

Les lunettes sont des accessoires qui permettent de pallier aux défauts visuels  ou de protéger les yeux. Aujourd’hui, les lunette de protection  (dont les solaires) ont également un rôle de parure. Au Tchad, des nombreux Tchadiens les portent soit pour se protéger contre la poussière soit tout simplement par imitation en guise d’esthétique. Pourtant  ces lunettes solaires doivent être aussi portées après une consultation ou le conseil d’ophtalmologue. Ialtchad Presse vous propose un deuxième reportage d’une une série de 2 suivi d’une entrevue.

Le port des lunettes surtout solaires se démocratise au Tchad depuis des années. Elles envahissent les rues et les marchés de N’Djamena, capitale tchadienne. Vendues par des colporteurs dans les coins et recoins des rues, elles sont faciles à s’en procurer. Tout le monde l’achète, piétons, conducteur des motocyclistes ou de voitures. Il s’appelle Baba, il a cassé ses lunettes correctrices qu’il s’est procurées chez l’opticien Maïna. « Je porte les lunettes sombres pour me protéger contre le soleil. Je suis clandoman et toute la journée je fais de tours donc sans ces lunettes, avec la poussière à N’Djamena, c’est difficile.», dit-il. « Je vous assure, s’il arrive que je ne porte pas les lunettes sombres un ou deux jours, je remarque de grains de sable dans mes yeux le matin au réveil. C’est vrai, au début lorsque je portais, mes yeux larmoyaient. Mais maintenant ça va nettement mieux», affirme Beassoum Ngueassal, habitant de Toukra, 9e arrondissement.

Pour Dr Mahamat Adam Dicko, ophtalmologiste, les lunettes du coin de la rue, surtout solaires, sont très dangereuses. « Lorsqu’on dit lunettes solaires, au niveau de la matière de sa fabrication (anti Ultra-violet : des rayons lumineux qui sont très nocifs pour les yeux). Les vraies lunettes solaires empêchent que ces UV pénètrent dans l’œil. Celles qu’on voit sur les marchés n’ont pas de traitement UV», indique-t-il. Selon lui, le port de ces lunettes mitraille l’iris. D’après lui, tous les UV entrent dans l’œil et  le noir de l’œil se rétrécit sous l’effet du soleil. Ce qui peut causer de problème au niveau des cellules sensorielles, des rétines et à la longue cela entraîne des maladies encore plus graves, dit-il. « Or lors qu’il s’agit de vraies lunettes solaires, l’œil doit s’ouvrir si la lumière du soleil bloquée», conclut-il.

L’opticien Mahamat Maïna pour sa part estime que, les lunettes solaires sur les marchés sont dangereuses pour la vue. Elles ne sont même pas testées. Il faut que la population fasse attention. Les yeux sont la lumière du corps. Devenir aveugle peut provenir de notre propre négligence.

L’ophtalmologiste Mahamat Dicko conseille à la population tchadienne la prudence. Et, dit-il, la meilleure option du port de lunettes solaires demande un conseil ou une consultation  ophtalmologique.

Moyalbaye Nadjasna

Le chantier de la reconstruction de la digue de Walia qui avait cédé l’année dernière de suites d’inondations dans le 9e arrondissement est à l’arrêt. Le défunt président Idriss Deby a ordonné la reconstruction de cette digue il y a longtemps. Mais les travaux n’avancent pas. Pourtant la saison de pluie avance à grands pas et les habitants de cette commune craignent que les inondations de l’année dernière reviennent encore. Ialtchad Presse est allé constater. Reportage

Tout est calme ce lundi 24 mai à Walia, 9e arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne. Le soleil est à son zénith, un vent poussiéreux enlace la ville. Sous la canicule, certains habitants vaquent à leurs occupations. Mais d’autres ayant en tête les sinistres inondations de l’année dernière craignent le même scénario cette année. Alors certains riverains se préparent au mieux de leurs capacités en aménageant les routes et les devantures devant chez eux. Très sceptique, Tchedjibé Nathalie la trentaine révolue, se demande si la digue serait reconstruite ou pas ?  « L’année dernière on avait cotisé pour acheter quelques camions de terre. Nous avions arrangé nos routes et malgré cela, l’eau nous a envahis. Le défunt président Deby Itno avait promis nous reconstruire cette digue malheureusement il n’est plus » rappelle-t-elle. Pour l’instant, rajoute Mme Tchedjibé Nathalie, la canalisation est un problème délicat dans notre commune. Jusqu’à là rien de concret, et nous risquerons de subir le même sort de l’année dernière, se lamente-t-elle.

D’autres habitants plus pessimistes pensent que la promesse de la reconstruction de cette digue est dans l’eau, rien ne va se faire. Sur le terrain, nous voyons de dunes de terre posées, apparemment depuis longtemps.  Nous sommes chez le chef de carré n°10 Walia Gardolé Djédide, M. Makobeye Kabila un homme d’une quarantaine d’années. Selon lui, c’est depuis 2013 que cette digue a cédé. Il affirme que chaque année les résidents sont envahis par l’eau de pluie et l’eau communément appelée « almé-sel ». Le chef de carré indique qu’ils ont fait ce qui est de leur pouvoir, mais ils étaient dépassés. « Suite à l’inondation de l’année dernière, le défunt président a ordonné la reconstruction de cette digue. Avant sa mort il y a une société qui est venue déposer les machines pour travailler et après on ne voit rien. Or, la cession de cette digue nous a mis déjà dans des sérieux problèmes », se plaint-il. D’après lui, le plus grand souci, ce sont les maladies que charrient ces eaux. Et l’autre conséquence majeure c’est l’enclavement. « Si quelqu’un tombe malade pour le faire sortir et l’amener à l’hôpital, c’est un parcourt de combattant. Nous demandons au gouvernement de nous aider à reconstruire cette digue sinon nous serons encore des sinistrés », dit Makobeye Kabila.

Nous avons joint au téléphone M. Mahamat Saleh Kerima, maire de la commune du 9e arrondissement. Selon lui, les travaux de la construction de cette digue ont bien évolué avant la mort du président Deby. Mais poursuit-il qu’avec les perturbations dues à sa mort, les travaux sont à l’arrêt compte tenu de l'insécurité. « Mais depuis quelque temps, les travaux ont déjà repris à grands pas », dit-il. Il reconnaît que la digue est la seule solution viable. Par ailleurs, il demande aux habitants de sa circonscription de prendre conscience et faire bon usage de la digue qui est en train d’être construite.

« L’inondation dans le 9e arrondissement c'est une chose qui est récurrente et tout le monde le sait. Si j'ai un message à l'endroit des habitants du 9e arrondissement, c’est de s’organiser à leur niveau pour prévenir d’éventuels dégâts si jamais cela se répète encore. Je leur demande de ne pas casser la digue qui est en train d’être construite », affirme le Maire.

Les habitants de Walia estiment que la reconstruction de la digue n’est qu’un mirage. Sur le terrain, Ialtchad Presse n’a constaté aucune activité de reconstruction sur le chantier  ce 21 mai.

Mitan Maxime
Younous Sidick

Les cours sont suspendus ce matin du mardi 25 mai, les salles des classes des établissements scolaires de N’Djamena sont hermétiquement fermées. Ialtchad Presse s’est descendu au bureau du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), province de Ndjamena sis à l’école du centre pour comprendre les raisons de cette suspension. Reportage.

C’est un silence cimetière ce matin dans les établissements scolaires de N’Djamena. Les cours des écoles ressemblent à un village fantôme. Rien ne raisonne dans les cours et les salle de classes. Pas les voix des enseignants ni ceux des écoliers. Quelques enseignants regroupés dans quelques établissements visités condamnent la bavure policière dans les établissements scolaires. Au sujet de la suspension des cours, certains s’inquiètent du retard sur les programmes scolaires. À l’école du centre, quartier général du SET, comme d’habitude, sous l’ombre d’un gros arbre, quelques enseignants échangent amicalement. Nous nous présentons devant le bureau du secrétaire général. Il nous reçoit très cordialement et nous confie volontiers à son Adjoint M. Dion-Nadji Moise pour répondre à nos questions.

M. Dion-Nadji Moise, relève que par un communiqué du 24 mai, le SET, province de Ndjamena a suspendu les cours dans les établissements scolaires pour la commune de Ndjamena, jusqu’à nouvel ordre ce 25 mai 2021. Selon lui, l’arrêt des cours décidé par le syndicat vise à protester contre les bavures policières, répétitives dans les différents établissements scolaires de la capitale. « Les policiers pour une petite altercation entre les enfants interviennent pour jeter des gaz lacrymogènes de manière brutale et disproportionnée. Vous savez, la plupart des policiers ne connaissent pas le droit. Ils doivent comprendre que les établissements scolaires sont des sanctuaires inviolables », dit-il. Pour lui, la bonne procédure voudrait que les responsables de la police s’approchent des directeurs des établissements scolaires pour s’enquérir de la situation. D’après lui, si une telle démarche est respectée, cela permettra à la police d’agir correctement pour circonscrire le problème. Le gaz lacrymogène, dit-il, peut être utilisé en dernier ressort selon la situation.

« Nous allons nous concerter dès demain pour voir ce qu’il y a lieu de faire… »

« Ce qui fait mal ce qu’ils larguent sur leurs engins nocifs sur des enfants. Ce sont nos progénitures. Nous les avons envoyés à l’école pour apprendre. Pas pour être gazés. Surtout que cela se répète et sur plusieurs semaines déjà. Vraiment on en a ras-le- bol », peste M. Dion-Nadji. Le SGA du SET-Ndjamena, affirme que la vie humaine est sacrée et n’a pas de prix.  Il renchérit que les enfants ne sont pas envoyés à l’école pour subir de telle maltraitance.

M. Dion-Nadji Moise rappelle que selon les informations qui sont parvenues à leur bureau, les diplômés en instance d’intégration qui seraient allés au lycée d’Amtoukouin demander aux responsables de l’établissement de libérer les enfants. « Après s’être opposés, ils ont sifflé et les bruits des sifflets ont alerté les enfants. Se sentant en insécurité, les élèves sont sortis en catastrophes et la police est venue larguer du gaz lacrymogène dans l’enceinte de l’établissement. Plusieurs élèves étaient mal en inhalant ce gaz toxique », relate-t-il. Le SGA soutient qu’ils sont aussi soucieux de l’avenir des enfants, mais ce qui s’était passé est inadmissible. « Nous comprenons aussi la préoccupation des enseignants qui tiennent à finaliser les programmes avant d’arriver aux examens prévus en août. Nous allons nous concerter au niveau de la province avec les membres du bureau dès demain pour voir ce qu’il y aura lieu de faire ».

Il rajoute que les enseignants veulent finir avec l’année scolaire 2020-2021. Il affirme que les cours reprendront sans préciser quand. Fait notable à signaler, il n’y a pas des cas d’arrestations d’élèves sauf qu’il y eu quelques blessés, conclut-il.

Moyalbaye Nadjasna

Le recyclage des pneus usagés est un secteur d’activité très peu connu. Les artisans tchadiens font un formidable travail de transformation en redonnant une vie utile aux pneus contribuant ainsi à améliorer sans le savoir l’environnement. Ialtchad Presse vous amène à la découverte d’une des activités des artisans qui recyclent ces pneus usés en des pièces de rechange pour moto et véhicule ou en sandalette. Reportage.

Dembé, dans le 6e arrondissement de N’Djamena. Du côté du carré Bulldo, derrière le gouvernorat et la Caisse nationale des retraités du Tchad (CNRT), Brahim Abdoulaye est installé dans son atelier. Il est en train de limer une pièce de rechange fabriquée localement. Juste en face de lui, son client l’attend. La livraison faite, Brahim est disponible. Et top chrono le reportage sur son activité démarre.

Le quartier Bulldo, diminutif de bulldozer, est le quartier général des fabricants des pièces de rechange locales à base des pneus usés. Tout le long du mur du gouvernorat et de la CNRT, il n’y a que leurs ateliers.

Il y a deux ans que Brahim Abdoulaye a ouvert cet atelier de fabrique de ces pièces de rechange locales de moto et de véhicule. Plus précisément des pièces qui ne concernent que la roue. « Le plus souvent, j’achète les pneus chez des garagistes », dit-il. Le prix varie selon l’état et la taille des pneus : 7 500, 10 000, 15 000F, etc.

Pour se procurer des pneus, Brahim et son coassocié se permutent à l’atelier. Un jour, l’un va faire le tour des garages pendant que l’autre travaille à la fabrique. Ainsi de suite. Pour éviter des ruptures et faire face à la concurrence, les associés s’approvisionnent en quantité et selon leurs moyens.

Un travail simple, mais méthodique

Pour transformer ces mastodontes de pneus en de petites pièces détachées, Brahim Abdoulaye n’a besoin que des couteaux fabriqués artisanalement, des marteaux, de tournevis et de l’eau mélangée avec du détergent. « Ce n’est qu’avec ces matériels que je travaille », confie-t-il. Et le travail semble être facile pour celui qui redonne vie aux pneus. Il suffit qu’il trempe le bout du couteau dans l’eau composée, et le pneu cède facilement sous son action. Surprenant en le voyant à l’œuvre.

Quand le pneu est acheté, le fabricant enlève d’abord les fers qui s’y trouvent. Ce qui peut être utilisé pour la fabrication des fourneaux. Ensuite, le chef d’œuvre découpe le pneu selon le besoin. Avant de le modeler selon la commande. « On ne fabrique que des joints (sourambloc) pour les roues. Il suffit d’apporter le modèle et on s’y met », fait-il savoir.

D’après cet artisan, ces pièces de rechange locales sont plus sollicitées que celles originales. « Nous vendons moins cher et, en plus elles sont plus durables », vante-t-il la qualité de ses produits. Leurs clients favoris sont des mécaniciens et des vendeurs détaillants des pièces détachées. « On vend quatre joints pour la moto à 750 ou 1 000F ; pour les véhicules, un à 1 000, 1 500F », renseigne-t-il.

À côté des pièces de rechange, Brahim fabrique aussi des chaussures faites à base des pneus. Localement ces babouches sont appelées « moutt  khali », littéralement « il te survivra » Ces sandalettes tout terrain se vendent à 750F pièce.

Évoluant dans l’informel, Brahim dit payer régulièrement des droits à la mairie. « Chaque mois je verse des droits à la commune », dit l’artisan à l’agilité enviable. Combien il paie à la mairie ? Il refuse d’en dire plus.

Christian Allahadjim
Allarassem Djimrangar

L’œil est une machine optique sophistiquée de grande qualité. Chez l’être humain, le fonctionnement du système visuel est souvent affecté par des nombreuses maladies oculaires. Ces maladies peuvent conduire à la cécité. Pour pallier et prévenir le pire, les spécialistes conseillent la consultation et le port des lunettes correctrices. Ialtchad Presse vous propose un premier reportage d’une série de 2 articles suivie d’une entrevue.

Beaucoup des Tchadiens portent des lunettes correctrices sans une prescription médicale. C’est le cas de Bienvenue Ningatoloum, 50 ans. Il refuse d’être photographié, mais confesse qu’il a l’habitude de se procurer ses lunettes au grand marché chez les vendeurs sans prescription médicale. Pourquoi vous ne consultez pas voir un ophtalmologue ? Il répond : « Je n’ai pas les moyens. Il ne me reste pas longtemps à vivre. Je me débrouille avec celles du marché pour ma lecture. Et ça marche.» Le vendeur, lui, refuse qu’on photographie son étal de lunettes. Mais il accepte de parler, « beaucoup de personnes achètent les verres correcteurs et les lunettes de soleil au marché. Ils les essaient sur place, si le produit leur convient, ils concluent le marché », dit-il.

Nous sommes à la clinique Espoir de Vue, au Nord de la capitale tchadienne, N’Djamena, dans le 3e arrondissement, sur l’avenue Maldoum Bada Abbass. Dr Mahamat Adam Diko, médecin ophtalmologiste à l’Hôpital Général de Référence nationale (HGRN) nous accueille dans son Cabinet. Nous engageons les échanges sur les maladies de vue et sur la nécessité du port des lunettes correctrices, Dr Dicko campe le décor, « en sciences, pour aborder un sujet, il faut les statistiques.» Les différentes maladies imputables aux corrections de vue, dit-il, sont nombreuses, les principales sont les amétropies sphériques, la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme et la presbytie. Selon lui, 80% de la population mondiale est porteuse de l’amétropie. « Je parle de mondiale parce qu’on n’a pas de statistique au Tchad. Aucune étude n’a été menée concernant le problème de la vue ici au pays ». D’après lui, une étude démontre que d’ici l’an 2050, 50% de la population mondiale sera myope.

À propos du port des verres correcteurs sans une consultation médicale, l’ophtalmologue se dit écœuré par le comportement de la population. « Aller se procurer les verres dans la rue est très dangereux. Il faut d’abord consulter un médecin ophtalmologue. Après examen, il doit prescrire une ordonnance de lunette avec toutes les informations. C’est la consultation qui détermine le degré du verre. C’est à l’opticien de les confectionner », affirme Dr Mahamat Adam Dicko. Pour l’ophtalmologue, les Tchadiens n’ont pas une culture de port de lunettes. Il donne un exemple en estimant que la majorité des femmes ont des problèmes de vision, mais elles refusent de porter les lunettes. « Les problèmes profonds de la vision ne peuvent être corrigés que par des lunettes médicales adaptées ».

 Un opticien pour adapter l’équipement visuel

Avenue Goukouni Wedeye, non loin du grand marché. Nous sommes chez un opticien. Il s’appelle Mahamat Adoum Maïna. Nous essayons de comprendre le mécanisme d’adaptation d’équipements visuels. Il exerce ce métier d’opticien depuis longtemps. « Je monte les verres sur place. Nous ne fabriquons pas les lunettes correctrices, mais nous les importons. Elles viennent en pièces détachées et nous les montons et l’adaptons aux clients en fonction de leurs ordonnances délivrées par un ophtalmologue ». Il rajoute qu’il a des machines qui lui permettent de monter plusieurs qualités des verres. Les clients choisissent les cadres qui leur conviennent. Et on leur fait le travail, dit-il. « Il y a les verres médicaux qui viennent avec une photo antireflet, pour ceux qui ne supportent pas le vent, la lumière des ordinateurs, la lumière du soleil. Il y a aussi les verres pour la lecture pour ceux qui ont un problème de vue de près. Les verres progressifs sont combinés pour corriger les problèmes de vue de loin et de près en même temps», dit l’opticien. M. Maïna, affirme qu’il y a des personnes qui achètent les lunettes correctrices dans les rues. Après, ils viennent faire le test de degré.  D’après lui, ils ne reçoivent que les personnes qui se sont fait consulter et possèdent des ordonnances délivrées par des ophtalmologues. « Nos verres sont testées et avec des numéros. Lorsqu’on les monte, on demande aux clients d’aller les confirmer auprès de leur ophtalmologue avant de les porter».

En conclusion, Dr Mahamat Adam Dicko, réclame des pouvoirs publics plus de sensibilisation sur les problèmes liés à la vue.

Moyalbaye Nadjasna

La vente du pain à la sauvette aux abords des différentes artères de la capitale tchadienne, N’Djamena, offre aux jeunes désœuvrés des revenus d’appoint. Cette activité pratiquée à la criée depuis belle lurette a le vent en poupe malgré les risques encourus. Reportage.

Chaque matin, dès les premières heures de la journée, les jeunes vendeurs de pain à la sauvette se placent aux carrefours stratégiques à grande circulation comme les ronds-points pour écouler leurs produits. Plastique en main contenant un tas de cinq pains, ils faufilent entre la circulation pour dénicher les clients. La présence d’un client les attire on dirait un essaim d’abeilles ou des mouches. Chacun cherche à brandir et faire valoir la qualité de son pain. Parmi ces vendeurs à la sauvette, il y a des pères de famille qui se battent à tout prix pour subvenir aux besoins de leur famille.  Ce métier n’est pas sans conséquence. Ceux qui le pratiquent sont souvent victimes d’accident de voitures ou de motocyclistes. Ils perturbent aussi la circulation, et créent des embouteillages surtout aux ronds-points aux heures de pointe.

En cette matinée du 11 mai au rond-point double voie, les vendeurs ambulants du pain ne sont nombreux. Seulement quelques têtes se servent des tables, juste derrière la chaussée pour vendre leurs pains. Malgré la température très élevée ces derniers temps à N’Djamena, ces vendeurs sont courageux, et endurants. Les vendeurs accostent les clients dans les différentes langues parlées en ville. Cela va du Sara au Ngambaye en passant par l’arabe et le français.

Interrogés, des vendeurs affirment que plusieurs Tchadiens trouvent ridicule ce métier alors qu’il assure la ration familiale. « J’exerce cette activité non pas par suivisme ou encore par désir. C’est par contrainte. Car, après mes études en histoire, je n’avais personne pour m’appuyer. Et de surcroît, j’ai une famille. C’est la raison pour laquelle, depuis 2012,  je me suis lancé dans cette activité pour subvenir aux besoins vitaux de ma famille», dit Ngarassem, un diplômé sans emploi rencontré au rond-point double voie. D’après lui, il achète un pain à 75 francs CFA, à la boulangerie Hanana d’Atrone pour les revendre à 100 francs CFA. « Dans le passé, je vendais plus de 200 pains par jour. Mais ces derniers temps, il y a une baisse notable de nos chiffres de vente. Sauf le samedi et le dimanche que j’arrive à vendre 100 pains ».

Ngardjim, est aussi vendeur du pain. Je me débrouille, dit-il. Il rajoute, la vie est difficile. Et tout le monde n’est pas appelé à travailler dans les bureaux. « Débrouiller n’est pas volé, dit-on. Je suis fier de cette activité, elle assure mon quotidien. Il faut créer, lutter par tous les moyens pour se prendre en charge», dit M. Ngardjim en guise de conseil à ceux qui sont oisifs. Selon lui, cette activité lui permet de faire beaucoup de recettes. « Je prends à la boulangerie Hybah d’Atrone, 100 pains à raison de 7000 francs CFA. Sur les 100 pains, j’ai un bénéfice de 3.000 francs CFA. Si c’est 50 pains, j’ai 1.500 franc CFA de bénéfice. C’est mieux que rien », conclut Ngardjim.

Allarassem Djimrangar

Toukra, banlieue sud de la capitale tchadienne, N’Djamena. Sur le site des sinistrés du 9e arrondissement, les victimes d’inondations et du débordement des eaux des fleuves Chari de 2020 sont encore présents sous quelques tentes de fortunes. Et pourtant, le gouvernement avait demandé à la mi-janvier 2021, à chaque sinistré de regagner son domicile. Que disent ceux qui sont encore sur ce site et qui disent être des sinistrés? Que répondent les autorités responsables du dossier? Ialtchad Presse est allé rencontrer les deux parties. Reportage.

Ici c’est Toukra, un des quartiers du 9e arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne. Ce 21 mai, l’horloge indique 10 heures passées d’une trentaine de minutes. Une brume de poussière enrobe la ville alors qu’on roule vers le site des sinistrés. Non loin se trouve une station de pompage. Tout autour, c’est calme.  Sur place, pas de doute qu’un nombre important de personnes sont présents. Sont-ils de vrais sinistrés?  En effet, la plupart des sinistrés après un périple dû à l’inondation et au débordement des eaux des fleuves Chari en 2020   ont quitté le site pour retourner chez eux.

Mais le calvaire des infortunés n’est pas totalement tourné. Des tentes de fortunes sont toujours visibles. Des familles y vivent. Ils reconnaissent la décision des autorités leur demandant de quitter le site, mais disent-ils, « nous ne savons où aller. Et à quel Saint nous vouer. » Ce séjour prolongé met les sinistrés dans des réelles difficultés. Ils s’organisent tant bien que mal pour trouver de quoi manger pendant la journée, affirment-ils. « Nous vendons des produits variés tels que l’arachide, les gâteaux, le carburant, juste pour notre quotidien. » Désespérés et désemparés, d’autres sont pliés en deux sous leurs tentes ou allongés à la longueur de la journée sous l’ombre des arbres. « Ce n’est pas un plaisir pour nous de continuer à y rester, nous sommes dépourvus de moyens financiers. C’est vraiment difficile comme vous le constatez. Nous sommes peut-être même abandonnés », se lamente un sinistré. D’après lui, ils attendent toujours les autorités municipales de la commune du 9e arrondissement qui ont promis leur trouver où les loger. Denis Kaigo, un sinistré soutient pour sa part qu’ils ont eu la semaine dernière, la visite du maire de la commune du 9e arrondissement. « Lors de sa visite, les agents communaux ont fait le recensement de tous les ménages qui sont restés encore sur le site. Mais depuis ce jour, il n’est plus revenu », confie-t-il.

« Ce ne sont pas de vrais sinistrés… »

Selon le maire du 9e arrondissement, M. Mahamat Saleh Kerima, la plupart de ces personnes soient disant sinistrés, ne sont pas de vrais sinistrés. « Ce sont des personnes sans-abri, des locataires qui ont profité de la situation pour bénéficier avec les sinistrés de plusieurs dons, vivres et autres aides octroyés par le gouvernement et les ONG. La dernière fois, une ONG de la place leur a fait un don des matériels de construction pour les accompagner, mais ces personnes sont toujours là », dit-il. D’après lui, cette situation peut être une source d’insécurité. « Au niveau de la commune du 9èmearrondissement, en commun accord avec notre département sous tutelle, nous avons recensé 237 ménages. À l’issue de ce récemment, nous avons décidé d’accompagner ces personnes, mêmes si elles ne sont pas des sinistrés afin qu’ils quittent ce site », conclut-il.

Allarassem Djimrangar

La vente du carburant à la sauvette est très répandue à travers les grandes artères de la ville de Ndjamena, capitale tchadienne. Fait nouveau : une activité génératrice des revenus investie de plus en plus par les femmes. Reportage

Le nombre des femmes vendeuses du carburant dans la ville de N’Djamena va croissant depuis un temps. Elles ne sont pas cachées. Elles sont très visibles aux abords de grandes voies publiques. Il n’y a pas de critère d’âge. Elles sont de toutes les catégories d’âges. C’est avec détermination et courage qu’elles se livrent à cette activité risquée sous un soleil très accablant. Certaines vendeuses s’approvisionnent à Kousserie, dans la ville camerounaise voisine, d’autres s’approvisionnent aux stations en ville. Le prix de la bouteille vari proportionnellement au prix d’achat. Un litre et demi est vendu entre 750, 800 et 900 FCFA, et le litre à 600FCFA.

Khadîdja Acheik, la vingtaine révolue, a plus de 4 ans dans la vente du carburant notamment l’essence. Elle prend le risque pour s’approvisionner depuis Kousserie, dit-elle. « Là-bas, nous prenons le litre et demi à 750 et nous le revendons à 800 FCFA pour un bénéfice de 50 FCFA par litre. Je vends par jours 10 à 20 bouteilles. Je le fais tout pour assurer la ration de ma maisonnée ». Une autre vendeuse qui requiert l’anonymat, affirme qu’elle n’a jamais pris le carburant de Kousserie. Elle souhaite que le prix à la pompe soit revu à la baisse comme celui de Kousserie, « les clients cherchent toujours le moins cher ».

Bebi Dassou exerce ce métier depuis trois ans. Elle habite au quartier Abena, dans le 7e  arrondissement. Selon elle, son mari est malade, elle s’adonne à cette activité ici à Farcha pour pouvoir joindre les deux bouts. « Ce qui me fait mal, c’est la mairie qui n’a pas pitié de nous. Leurs agents viennent ramasser parfois toutes nos bouteilles. C’est difficile, mais on se remet entre les mains de Dieu, car nos vies dépendent de lui seul.» Addjidé, la plus expérimentée a commencé à vendre le carburant depuis 17 ans. Pour elle, c’est difficile d’amener le carburant de Kousserie, les douaniers sont toujours à leurs trousses. Depuis lors dit-elle, elle préfère s’approvisionner sur place dans les stations. Elle gagne 50 à 100 FCFA pour assurer la survie de sa famille.

Nous redescendons à l’avenue Charles de Gaule, nous rencontrons une dame d’environ 60 ans, elle s’appelle Denise. « Cela fait presque deux ans que je vends les carburants. Si c’est cher ou pas, nous cherchons les bénéfices pour répondre à nos besoins.  Je gagne 1000 ou 2000 par jour c’est l’essentiel » explique-t-elle. Pourquoi ce dernier temps les femmes semblent plus nombreuses que les hommes dans cette activité.  Denise affirme que les agents de la mairie voire la douane lorsqu’ils voient les hommes avec le carburant c’est de la fraude et ils arrachent systématiquement. Les femmes au moins sont un peu favorisées, c’est pour cette raison peut-être que certains hommes se sont retirés.  

À en croire ces femmes, il n’y a pas de sot métier pourvu qu’il nourrisse son homme ou sa femme. « C’est pénible avec la chaleur, mais nous n’avons d’autre choix que de nous battre pour nourrir nos familles », disent-elles.

Younous Sidick Abakar

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